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3,63

sur 2157 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici la suite du "Barbier de Séville", avec les mêmes personnages principaux en plus de nouveaux venus comme Suzanne, Marceline et Chérubin. C'est l'une des rares fois (XVIIIe siècle) qu'on trouve le nom d'un valet figurer dans le titre d'une pièce de théâtre remplaçant ainsi les noms des seigneurs, mais aussi le mot mariage remplaçant celui d'amour.

Dans cette pièce de l'auteur subversif Beaumarchais, on trouve tous les ingrédients de la grande comédie ; un comique suave, une critique acerbe, des personnages d'une création ingénieuse et une intrigue bien composée, tout cela dans un style fascinant.

Ce fils d'horloger se veut le protecteur des femmes en utilisant le personnage de Marceline comme porte-parole de ses idées sur la femme trompée, considérée comme un objet d'assouvissement des plaisirs virils, vouée à la honte et à l'assujettissement, jamais pardonnée par la société en cas d'erreur. Il critique aussi ce fameux droit de cuissage qui permet au maître d'avoir les faveurs de toutes les femmes de sa cour (selon la pièce).

Si dans "Le Barbier de Séville", Figaro menait la trame stratégique de la comédie, cette fois c'est Suzanne qui fait preuve d'une intelligente débrouillardise pour sauver son mariage des assauts du comte. Elle est rusée, fidèle et patiente au contraire de son amoureux qui est décontenancé sous la pression d'un flot d'événements.

Dans le fameux monologue de Figaro au cinquième acte, Beaumarchais exprime sa répugnance des milieux littéraires et critiques comme au barbier mais avec plus de véhémence. Figaro, orphelin, échappe à une éducation de bandits pour devenir honnête, il apprend et essaie tout genre de métiers en vain. Figaro est l'exemple de l'homme simple qui cherche le bonheur et la stabilité dans un foyer modeste basé sur l'amour. Il se croyait trompé par Suzanne et se lamente dans cet inoubliable monologue.

Cette comédie se situe entre la comédie satirique sérieuse et la comédie larmoyante. Elle ne laisse pas toutefois d'éclater le comique (le procès de Figaro, le rendez-vous du comte avec Suzanne, et le personnage de Chérubin qui représente le petit adolescent curieux qui découvre l'amour et veut avoir toutes les femmes) et présente aussi des scènes sombres comme le monologue de Figaro et le plaidoyer de Marceline.
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C'est tout un embrouillamini de manigances des uns, des unes et des autres qui créent une intrigue savoureuse dont je ne me lasse pas !

Comme pour le premier texte de la trilogie, je connaissais l'opéra de Mozart mais pas le texte De Beaumarchais. Autre lacune qui vient d'être comblée. Toutefois il y avait longtemps que je n'avais plus écouté et/ou vu l'opéra, et je me suis fait surprendre plus d'une fois par les multiples rebondissements que j'avais quelque peu oubliés. Par conséquent il est facile d'en déduire que le charme opère encore et toujours, que la magie de l'écriture et la construction de la pièce sont formidables et fonctionnent à merveille. Je m'y suis laissée prendre comme à une première lecture et c'est un bonheur sans nom ! On croit que tout est perdu pour le personnage et… contre-temps, quiproquo, nouvel imbroglio, un fin stratagème ou quelque mot savant et voilà que la face est sauve et que toute l'intrigue repart de plus belle ! Il y a bien des diableries et force conspiration, mais cette fois Figaro n'est plus le seul à manoeuvrer ! Suzanne, la Comtesse, le Comte, Marcelline… Ils sont plusieurs à vouloir tirer profit d'une situation ou contrer les agissements de l'une ou l'autre.
Le lecteur ou spectateur aura en outre des révélations plus qu'inattendues, de quoi modifier le cours de plusieurs vies… mais pour le meilleur !
Mention particulière pour le monologue de Figaro dans le dernier acte : sublime portrait qu'il peint de lui-même !

Une comédie adorable, à l'humour incomparable… de quoi retrouver (ou garder) sa bonne humeur !
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“Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie !... Noblesse, fortune, un rang, des places ; tout cela rend si fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître et rien de plus.” Cette tirade de Figaro tirée de son monologue du Ve acte fait partie des phrases qui ont valu à cette pièce de passer pour sinon une cause, du moins une annonce de la Révolution.

Figaro qui ne connaît pas sa filiation a dû se débrouiller seul, et faire mille métiers. Devenu valet du comte Almaviva dans le barbier de Séville, il a permis à celui-ci d'obtenir la main de Rosine. Maintenant, c'est lui qui doit se marier avec la suivante de la comtesse, Suzanne. Mais le comte à des vues sur elle et prétend avoir ses faveurs avant l'époux. de son côté la comtesse se sent délaissée au point de n'être pas insensible à l'amour d'un adolescent, Chérubin. Ce ne sont là que quelques péripéties de cette pièce qui mérite bien le titre de la folle journée.

Si Beaumarchais remet en cause les droits fondés sur la naissance et non sur le mérite, il ne s'arrête pas là. Les droits des femmes sont aussi au coeur de cette oeuvre. “Dans les rangs même plus élevés, les femmes n'obtiennent de vous qu'une considération dérisoire ; leurrées de respects apparents, dans une servitude réelle ; traitées en mineures pour nos biens, punies en majeures pour nos fautes ! ah, sous tous les aspects, votre conduite avec nous fait horreur ou pitié !”

Cette excellente pièce, un peu confuse à la fin, me donne envie de lire le troisième volet de cette trilogie sur la famille Almaviva, La mère coupable.

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Cette pièce est la suite du "Barbier de Séville". Elle a été écrite en 1778 et l'action est censée se passer trois après. Mais la censure est passée par là et la pièce ne fut jouée pour la première fois qu'en 1784 ! C'est, plus encore que le Barbier de Séville, une critique acerbe de l'ordre social et des moeurs de son temps. En même temps c'est plus proche d'un vaudeville avec encore une fois une intrigue riche en embrouillaminis et rebondissements. Car Figaro, Suzanne, le Comte, la Comtesse et Marcelline, chacun cherche à tirer les situations à son avantage et contrer les action des autres. C'est fascinant de voir l'intrigue repartir grâce à un stratagème ou un autre. Et cette fois, c'est Suzanne qui se montre la plus débrouillarde pour parvenir à ses fins et sauver son mariage. Cette pièce est un incroyable témoin de l'effervescence de la société, qui ne remettait pas encore en cause ses structures et la monarchie, mais qui remettait déjà en question toutes les valeurs qui la fondait : les qualités d'une personne, ses mérites, commençaient à primer sur la naissance. Et les droits des femmes ne sont pas en reste. Encore un coup de maître fascinant de la part De Beaumarchais !
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pièce jouée pour la première fois en 1784, après de nombreuses années de tracasseries avec la censure. Elle fut analysée plus tard comme une oeuvre annonçant la Révolution Française. ( Préface : On discutait beaucoup d'abus alors ; tout le monde avait conscience de la nécessité de modifier l'organisation politique. Non qu'on pensât à renverser la monarchie, personne n'y songeait encore ; mais, même si la structure de la société n'était pas soumise à discussion, toutes les valeurs sur lesquelles elle se fondait étaient remises en question au nom d'un nouvel ordre : ce n'était plus la naissance qui faisait l'homme grand, mais ses qualités).
La pièce est une critique de l'ordre établi, de la justice, des privilèges ( notamment le droit de “cuissage”), de la médecine aussi. C'est une pièce révolutionnaire eu égard à la condition féminine : Beaumarchais “libère” la femme !
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Pièce jouée pour la première fois en 1784, soit 5 ans avant la Révolution Française. Pierre Augustin Caron devenu De Beaumarchais écrit le Mariage de Figaro, suite de son Barbier de Séville. On retrouve Figaro , valet du comte Almaviva, qui en cette folle journée, se marie avec Suzanne, camariste de la comtesse. Comme dans toutes bonnes pièces, un certain nombre de péripéties comiques viennent émailler le récit et distraire les spectateurs, mais le fond est très sérieux. Beaumarchais ose, par le bouche de Figaro, critiquer les privilèges de la noblesse de l'époque. Cela choque, mais 5 ans avant la révolution, cette pièce reste un symbole d'un tiers états qui refuse de plus en plus sa condition. La colère gronde et l'on sait où cela va mener!
Beaumarchais au delà d'avoir inspiré un célèbre journal qui a même pris le nom de son célèbre valet (je veux parler du Figaro, bien sûr) reste un chef d'oeuvre pour la postérité grâce notamment à des citations comme "Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur, il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits".
C'est un classique à lire ... ou à relire!
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Le mariage de Figaro reste l'un de mes plus beaux souvenirs de lecture obligatoire pour un cours de français. J'en garde encore une mémoire très vive des années après des aventures de ce Figaro qui a bien des difficultés à épouser sa Suzanne. Les personnages croqués par Beaumarchais sont tout en finesse même dans la caricature. Critique d'une société où les puissants (et les hommes) ne sont pourtant pas les plus intelligents, contrairement à ce qu'ils aimeraient croire, on rit beaucoup avec ce valet roublard qui a plus d'un tour dans son sac.

La lecture de cette pièce magistrale se magnifie en étudiant et en assistant à l'opéra qui en a été tirée par Mozart, les Noces de Figaro.
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Inutile de résumer une intrigue que chacun connaît ou aimera mieux découvrir lui-même au théâtre, tant l'ingéniosité de l'intrigue, la complexité des dispositifs scéniques et le jeu avec les éléments du décor montrent le talent de Beaumarchais, l'horloger expert en rouages et réglages fins!

Je voudrais juste dire que j'adore cette pièce, "légère et folle" comme l'humeur de son personnage éponyme.

Un fauteuil qui cache successivement quelqu'un derrière, quelqu'un dedans quelqu'un autour et qui redevient bêtement objet banal dans lequel on s'assied.

Un pavillon de jardin duquel sortent comme d'une boîte à surprises des couples improbables, jamais ceux que l'on attendait.

Un cabinet de toilette féminin en diable où s'évoque, puis se travestit puis se cache le..diable en personne joli comme une fille...mais émoustillé comme un homme!

On s'amuse, on est ébloui, et on est amené à réfléchir aussi: à la constance des hommes amants fougueux mais maris blasés, à la solidarité féminine, en dehors de toute considération de classe, à la société si lente à reconnaître le talent du peuple et si prompte à conforter les privilèges en place...

Et quelle langue! Vive, bavarde mais jamais creuse, un festival étourdissant!

Autre originalité remarquable: Beaumarchais a inventé la récurrence des personnages, la "série" théâtrale en quelque sorte: le Barbier de Séville voit le Comte tenter de séduire sa Rosine avec l'aide de Figaro, dans le Mariage c'est au tour de Figaro d'épouser sa Suzanne...que le Comte lui emprunterait volontiers, et dans La Mère coupable c'est Rosine, la comtesse vieillie qui paie des amours sans lendemain avec le beau Chérubin, mort à la guerre.. Trois pièces, trois genres: la comédie à l'italienne, la comédie vaudevillesque (c'est-à-dire avec intermèdes musicaux), et le mélodrame comme l'aimait Diderot. Beaumarchais est aussi l'auteur de cette virtuosité-là!


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- LE MARIAGE DE FIGARO-

J'aime cette pièce, j'adore cette pièce de théatre, je pourrais la lire, la voire ou la regarder encore et encore... à l'infini...

J'avais déjà étudier le mariage de Figaro au lycée et j'avais adorée bien sûr de l'étudier, c'est un théatre très loin de Molière, Racine, Corneille, Hardy et j'en passe...
Je rappelle que le Mariage de Figaro fait partie d'une trilogie: le barbier de séville, le mariage de Figaro et la mère coupable.

Ici, nous suivons Figaro, jeune valet qui va bientôt se marier avec Suzanne, servante de la Comtesse de Almaviva. Bien sûr, tout le monde est contre se mariage, en premier le Comte de Almaviva qui aimerait que Suzanne lui tombe dans ses bras ou encore Marceline et Bartholo qui voudrait que Figaro se marie avec elle.

Mais dans cette pièce, trahison, tromperie et qui fait tourner en ridicule le comte ou les femmes ont le pouvoirs et contrôle chaque dénouement de la scène. Une pièce de théatre qui parle d'amour, de classe sociales et de fidélité...

Carlaines
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Pour moi, cette pièce est un chef d'oeuvre du théâtre français. En tant que comédie, elle ne peut être comparée qu'aux meilleures pièces de Molière. Elle fait suite au Barbier de Séville, du même auteur, mais elle lui est très supérieure.
En fait, c'est un vaudeville, mais magistralement mené, d'une finesse étonnante et d'une vivacité extrême. Tout le monde connait l'intrigue. le comte Almaviva poursuit de ses assiduités la suivante de la comtesse, Suzanne. Celle-ci doit incessamment épouser Figaro, à moins que… Eh oui, il y a une infinité de péripéties qui corsent l'histoire et amusent beaucoup le spectateur. Elles conduisent à un dénouement des plus délicieux. le début et la fin de la pièce sont particulièrement brillants (plus que la partie centrale).
Les deux protagonistes principaux, Figaro et Suzanne, sont hyper attachants, par leur intelligence et leur spontanéité. Mais le comte (en don Juan ridiculisé) ou ce coquin de Chérubin, par exemple, sont aussi des personnages inoubliables. La langue de Beaumarchais est tout à fait accessible son style extraordinairement vivant, ses dialogues spirituels ou désopilants. Ajoutons que la pièce a été considéré en son temps comme subversive, car les valets ont le beau rôle; ils n'ont pas la langue dans leur poche pour se moquer de leurs maîtres et brocarder leurs privilèges.
Le mariage de Figaro est, indiscutablement, une parfaite réussite. Beaumarchais était très doué.
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