Pleins de petites enquêtes avec différents détectives et auteurs pour découvrir chacun sans lire un roman entier. Petit livre très sympa qui m'a permis cette découverte. Ce n'est pas mon genre de prédilection mais j'aimerai bien en lire d'autres de temps en temps.
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Il est vraiment étonnant qu'un problème complexe et extraordinaire comme j'en ai rarement vu au cours de ma longue carrière active se soit présenté à moi après ma retraite, et presque à ma porte. Je venais de me retirer dans le Sussex* et je m'étais entièrement adonné à cette vie apaisante de la nature à laquelle j'avais si fréquemment aspiré pendant les nombreuses années que j'avais passées dans les ténèbres londoniennes. A cette époque, le bon Watson avait quasiment disparu de mon existence. De temps à autre, il faisait un court séjour pour le week-end, dans ma petite maison, et c'était tout. Voilà pourquoi, je tiens moi-même ma chronique. Ah ! s'il s'était trouvé avec moi, que n'aurait-il pas fait d'un événement aussi peu banal et de mon triomphe final ! Hélas, il faut que je raconte mon histoire à mon humble manière; mes phrases malhabiles correspondent à mes étapes sur la route difficile qui s'allongea devant moi quand j'entrepris d'élucider le mystère de la crinière du lion.
Hubert Heldinge ajouta un peu de soda à son whisky et se renversa dans son fauteuil.
- Et c'est, acheva-t-il, pour me vendre ces lettres qu'il va venir. Chantage caractérisé, comme vous le voyez... Une cigarette monsieur Vorobeïtchik ?
- Oh! appelez-moi Wens, tout court! répondit l'inspecteur. Vorobeïtchik, cela fait vraiment un peu trop caveau caucasien*... Et si votre gaillard se méfiait ?
- Il ne se méfiera pas. Je lui ai dit que je tenais la somme à sa disposition. Vous n'aurez qu'à vous glisser derrière ce paravent. Vous entendrez parfaitement sans être vu et vous pourrez ainsi le prendre sur le fait.
- Oui, déclara le père Brown, j'aime bien les chiens, à condition que l'on n'écrive pas ce mot à rebours*.
Ceux qui parlent vite ne sont pas toujours aussi prompts à comprendre. Parfois, même, il semblerait que de leur vivacité résulte une sorte de sottise. Le jeune compagnon du père Brown débitait un flot d'idées et de paroles. C'était un enthousiaste. On le nommait Fiennes : il avait des yeux ardents et bleus, des cheveux blonds qui paraissaient rejetés en arrière, non par la brosse à cheveux mais par le vent, tant le jeune homme fendait le monde, tête baissée.
Ce matin-là, en sortant de chez lui, à l'heure ordinaire où il se rendait au Palais de justice, l'inspecteur principal Ganimard nota le manège assez curieux d'un individu qui marchait devant lui, le long de la rue Pergolèse.
Tous les cinquante ou soixante pas, cet homme, pauvrement vêtu, coiffé, bien qu'on fût en novembre, d'un chapeau en paille, se baissait, soit pour renouer les lacets de ses chaussures, soit pour ramasser sa canne, soit pour tout autre motif. Et, chaque fois, il tirait de sa poche, et déposait furtivement sur le bord même du trottoir, un petit morceau de peau d'orange.
Au fond, tu es estomaqué. Mais tu te méfies. «Pourquoi ce diable de Lupin me passe-t-il cette affaire, au lieu de la garder pour lui, de courir après l’assassin, et de le dépouiller, s’il y a eu vol ?» Évidemment, la question est logique. Mais il y a un mais : je n’ai pas le temps. A l’heure actuelle, je suis débordé de besogne. Un cambriolage à Londres, un autre à Lausanne, une substitution d’enfant à Marseille, le sauvetage d’une jeune fille autour de qui rôde la mort, tout me tombe à la fois sur les bras.