Adorant la plume de
Clémentine Beauvais, j'étais très curieuse de découvrir son tout premier roman publié chez Sarbacane. La particularité du titre et du résumé ont vite fini par m'intriguer. Je me suis lancée à corps perdu dans cette lecture.
Ce troublant récit nous narre le quotidien d'un groupe de lycéens qui, sur un coup de tête, décide de kidnapper et de séquestrer une fillette. On s'éloigne complètement des histoires légères, fraîches et lumineuses que l'autrice a l'habitude d'écrire. Ici, nous sommes immergés dans une sombre intrigue psychologique dans laquelle nous suivons un protagoniste spectateur du drame qui va se dérouler.
L'autrice fait donc appel à un style d'écriture très brut et cru en même temps. Contrairement à ce que laissent paraître le format et la couverture du livre, ce n'est pas un texte à mettre dans n'importe quelle main. Lecteurs, vous êtes avertis ! La victime n'est pas épargnée par la violence verbale et physique de ces adolescents. C'est trash. C'est bourrin. le livre vise clairement un public jeune adulte qui saura mieux prendre du recul sur ce fait divers. de plus, la narration dénuée de sentiments a de quoi dérouté les jeunes lecteurs.
Suite à ma lecture de
Comme des images, je m'attendais à ce style d'écriture. Pour ma part, je n'en ai pas été révulsée, bien au contraire ! J'ai su apprécier la plume de
Clémentine Beauvais qui a une forte capacité de se renouveler et de nous proposer des genres littéraires très différents les uns aux autres. Son talent n'est plus à re-dire.
En revanche, la durée très courte du texte dessert forcément le livre. Difficile de se sentir pleinement impliquée par l'histoire ! Difficile d'éprouver de l'attachement envers nos personnages ! Difficile de se sentir immerger par la trame ! Vous l'avez compris. C'est une lecture expéditive qui se lit beaucoup trop vite et qui, par conséquent, s'oubliera aussitôt.
Néanmoins, les messages véhiculés dans cette intrigue ne peuvent pas laisser de marbre.
Clémentine Beauvais aborde les problématiques liées à l'adolescence avec beaucoup de réalisme. La haine gratuite, l'harcèlement, l'effet de groupe, l'amitié toxique, la peur du rejet sont évoqués de manière à mettre le lecteur mal à l'aise. Effet réussi car en effet, je me suis sentie mise à mal durant toute ma lecture, finissant avec un goût très amer dans la bouche. J'ai adoré ressentir ce sentiment là qui montre, une fois de plus, le génie de l'autrice à nous faire ressentir ne serait-ce qu'une émotion sur un temps limité de lecture.
Si l'instant de lecture marque sur le coup, je ne pense pas qu'il me laissera une trace mémorable. Néanmoins, je lui reconnais son potentiel. A conseiller pour les fans de l'autrice !