Lorsqu'elle publie cet essai sur
la vieillesse en 1970, le sujet est encore mal défini. L'objet de l'étude est insaisissable et toute définition définitive est compliquée tant elle est fluctuante selon les pays.
Pour tenter de mieux appréhender les contours de
la vieillesse,
Simone de Beauvoir divise son essai en deux grandes parties :
la vieillesse comme un fait biologique d'une part, et
la vieillesse comme un fait culturel d'autre part. Autrement dit,
la vieillesse repose sur une donnée biologique objective et incontestable, l'âge. Mais l'idée même de vieillesse dépend également de la considération qu'une société a pour ses ainés. Dans cet essai,
Simone de Beauvoir s'applique avec méthodologie à convoquer
L Histoire, la philosophie, la sociologie, la littérature, l'économie ou encore la médecine pour tenter de dessiner les contours de ce que serait
la vieillesse.
L'essai est dense, souvent compliqué mais d'une précision et d'une rigueur intellectuelle absolument parfaits. Les chapitres purement économiques sont parfois compliqués à lire en raison du grand nombre de chiffres, de pourcentages et de statistiques évoqués.
Mais qu'on se rassure, elle puise dans
L Histoire – de l'Antiquité à la Seconde Guerre mondiale – des exemples beaucoup moins abstraits.
Un essai lumineux qui me prouve, encore une fois, combien
Simone de Beauvoir est une femme brillante trop longtemps – à tort – restée dans l'ombre de
Sartre.