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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« La perspective que nous adoptons, c'est celle de la morale existentialiste. Tout sujet se pose concrètement à travers des projets comme une transcendance ; il n'accomplit sa liberté que par son perpétuel dépassement vers d'autres libertés ; il n'y a d'autre justification de l'existence présente que son expansion vers un avenir indéfiniment ouvert. Chaque fois que la transcendance retombe en immanence il y a dégradation de l'existence en «  en soi », de la liberté en facticité ; une chute est une faute morale si elle est consentie par le sujet ; si elle lui est infligée, elle prend la figure d'une frustration et d'une oppression ; elle est dans les deux cas un mal absolu ».
Voilà posé en introduction l'intérêt de cet essai .
« Combattre le mal absolu », ce mal qui s'incarne dans le seul fait de refuser à celles, pourtant semblables, considérée comme « Autres», la possibilité de s'élever afin d'atteindre dans le plein épanouissement de ses libertés la complétude infinie et indéfinie d'elle même. Liberté, donc, mais avant études, analyses, dissection des mots, des mythes, des croyances, des systèmes sociaux, culturels, cultuels, économiques, des gouvernances, des lois, us, coutumes et rituels. Et cela en procédant à une première étude « microcosmique » du monde du vivant et en élargissant la focale de sa pensée sur l'échelle macro historique de l'humain. L'humain. Fait d' « humaine nature »… Qui ne cesse jamais de vouloir classer ses membres d'une façon pyramidale. Sexe, race, nations, continent, religion. Établissant moult évaluations perverses lui permettant de croire en l'établissement perpétuel de son règne. Force est de constater que cette évaluation architecturale est sous gouvernance masculine. Nous sommes nés dans une société dite moderne gouvernée par un système bourgeois patriarcal. Et même si en occident la condition de la femelle humaine a évolué, certaines libertés acquises, même si on nous vend trop vite l'image d'une femme modèle moderne, plus de la moitié de l'humanité sait que chaque espace gagné doit être chaque jour défendu, et qu'il reste encore de nombreux murs à abattre dans les tous les temples que les pouvoirs ont dressé pour se protéger .
Alors cet essai, n'est pas dépassé. Il n'est pas d'actualité. Parce que nous ne voulons pas ici faussement faire entendre que son contenu relèverait de l'épisodique. Il est Actualité. Comme tous les domaines sur lesquels la philosophie élabore sa pensée. Il touche à la définition de l'humain, de son identité, de son histoire, de ce qui demain lui permettra d'admettre la perfectibilité de l' « en soi » de chacun de ses membres. En un mot de se réaliser à travers la connaissance approfondie de son être rapporté à l'histoire d'un Ensemble.
La « nature », voilà le point de départ.Un point d'interrogation. Par nature, l'humaine porte la vie. Par nature il est donné à l'humaine la possible de porter la descendance. Disons simplement, que telle est établie sa destinée biologique. Un possible qui devint au cours de notre évolution une nécessite, un fait, plus ou moins un bienfait, jusqu'à en devenir , par concept mental, un devoir. Nous touchons là à l'idée de permanence, à l'idée même d'immortalité, donc à l'idée de la vie, de la Mort, de l'être et de son devenir face à la conception de son avenir. « C'est en exerçant l'activité sexuelle que les hommes définissent les sexes et leurs relations comme ils créent le sens et la valeur de toutes les fonctions qu'ils accomplissent : mais elle n'est pas nécessairement impliquée dans la nature de l'être humain ».
Libération donc face au précepte. Se libérer d'une destinée dite « naturelle ». Faire le choix. Être comme cela ou comme cela, par choix, mais opter pour la transcendance.
Faire usage ou non de sa possibilité d'être. Mais cela à la seule condition d'être totalement libre de ce choix et conscient du renoncement à soi même qu'il pourrait engendrer.
«  la femme est adaptée aux besoins de l'ovule plutôt qu'à elle-même.De la puberté à la ménopause elle est le siège d'une histoire qui se déroule en elle et qui ne la concerne pas personnellement ».
La destinée biologique ne peux soumettre le destin unique d'un être. Tendre à se libérer , se désencarter, de ce qui serait appelée loi naturelle, voir d'un inconscient naturel, d'une objectivité essentielle, et cela par la pleine conscience des capacités son être, par une subjectivité existentielle. La sexualité de notre corps fait partie intégrante de nous, mais il n'explique pas tout. Notre rapport au corps, à la matière,leur imprégnation, implication, interaction, leur niveau de langage, il faut comprendre, questionner l'ensemble. Ainsi il faut interroger le rapport de l'humain au monde. Et pour cela comprendre l'histoire de ce rapport.
« L'homme n'est pas une espèce naturelle : c'est une idée historique. » Merleau-Ponty.
L'humaine fut, et est majoritairement, toujours aliénée, reléguée, maintenue, en son état d'immanence. Elle incarne l'immanence. Celle qui maintient, celle qui transmet, celle qui doit veiller à le reproduction. Reproduction, maintien, génération de la chair. Soutenue par l'élaboration pure et simple d'un conservatisme de lois veillant à ce que ce projet soit assujetti et maintenu.
N'est elle pas devenue l'arbre du fruit mais également la pécheresse du jardin ? Sainte ou démon. L'humain qui la définit ainsi ne peut choisir. Entre ces deux mensonges se cachent sans aucun doute la question de propre incarnation. L'humain ne doit donc plus choisir, mais se réfléchir. C'est l'heure sans doute , le siècle, le moment de la confrontation.
« La femme n'est pas une réalité figée, mais un devenir ; c'est dans son devenir qu'il faudrait la confronter à l'homme, c'est à dire qu'il faudrait définir ses possibilités : ce qui fausse tant de débats c'est qu'on veut la réduire à ce qu'elle a été, à ce qu'elle est aujourd'hui, cependant qu'on pose la question de ses capacités ; le fait est que des capacités ne se manifestent avec évidence que lorsqu'elles ont été réalisées ; mais le fait est aussi que lorsque l'on considère un être qui est transcendance et dépassement, on ne peut arrêter les comptes ». « Dans l'humanité les « possibilités » individuelles dépendent de la situation économique et sociale. » Dans un sens positif ou négatif. Ainsi peut on voir des bourgeoises totalement aliénée à leur situation sociale, et d'un autre côté voir une ouvrière prendre parole et pleine conscience de soi. L'inverse est tout autant possible. le fait est que la relation sociale et économique ne doit à aucun moment être écarté de l'analyse historique. Cette relation est un facteur, le terreau dans lequel se développe et perdure le mal mais il reste à étudier le germe et l'enracinement de l'idée qui a créé l'image de « l'Autre ».
L'humain, le mâle, quant à lui veut vivre sa transcendance. Se déplacer, aller plus loin, se dépasser, s'élaborer lui même. Inventer, risquer, créer. Découvrir, explorer, trouver de nouvelles prairies. Enfin : posséder. Transcendance vers une liberté. Une conquête que lui imposerait sa destinée biologique…. le biologique explique t il la propriété privée, le libéralisme, l'intérêt outrepassant le besoin, la guerre, les extrémisme politique et religieux ?… On voit bien que la nature de l'homme ne tient pas , ne suffit pas face à l'idée de la transcendance, mais il est étrange de voir comment par contre on voudrait qu'un naturel féminin colle parfaitement à l'idée de l'immanence...
« Mais l'humain n'est pas une espèce naturelle »...Le cerveau de l'humain est bien trop grand pour se loger éternellement dans une caverne... L'inconfort s'installe.
«  C'est dire que nous intéressant aux chances de l'individu, nous ne nous définirons pas ses chances en termes de bonheur, mais en terme de liberté ». Être heureux ? Être Libre ? Faut il choisir ? Que dit le maître ? Que doit comprendre l'esclave, ? Quel visage prend le seigneur ? A quel titre ? de quel droit ?
Quelle est notre histoire ? Quels furent à travers l'histoire de l'humanité notre rapport au corps, à l'autre, à la sexualité, au désir, au plaisir, à l'amour, à la procréation, à l'avortement,
Immanence pour l'Autre. Mais qui est l'Autre ? Quel est cette idée de l'Autre ? Quand , pourquoi et par qui cette Autre a t elle été construite ? L'Autre, la femelle. Celle qui est différence, inconnue, celle qui attire et révulse à la fois, la mère, le ventre de la mère, la femme, la charnelle celle à laquelle on s'attache, à laquelle on se lie, se confie, et que l'on combat « en soi ».
L'Autre que l'on ne reconnaît pas en son « en soi ». L'Autre éternelle et immuable, qui recèle et qui conserve, qui a les bras remplis de gerbes , de descendance, l'Autre qui, ainsi faite, a les deux bras tellement remplis qu'elle ne s'accomplit pas ailleurs qu'elle ne le doit.

Alors Beauvoir va vite très vite, la tâche est immense, l'humain s'est mis en marche depuis si longtemps et sur la terre entière.
L'Autre, que l'on vénère, que l'on craint, objet de magie, de péché, tantôt déesse tantôt sorcière, sourcière /incendiaire. Bref l'Autre, la presque demeurée animale.
L'humanité a t elle élaborer la théorie de la différence par crainte de faire face à sa plus élémentaire substance ? A t on crée un leurre, une fausse idée, perverti l'altérité?
le premier tome du deuxième texte est extrêmement dense, mais il contient ce qui peut aujourd'hui nous faire mieux comprendre la complexité de toutes les interactions et réactions humaines qui ne cessent de surgirent, ressurgirent, naître et mourir. L'Autre, est ici est femelle puisque tel est le sujet de cet essai. Mais cette réflexion portée sur l'Autre peut nous amener à établir le schéma mental de l'élaboration de tout Autre. L'Autre faisant toujours face à soi il convient donc d'en un premier temps de ne pas méconnaître cet en soi à partir duquel nous élaborons depuis des millénaires tous les déclinaisons, inclinaisons, torsions, et perversions d'un réel à partir desquels nous inventons toujours l'Autre qui n'est en fait que l'image retour de nous mêmes.
Bien sûr, beaucoup , notamment ceux qui se considèrent exemptés par ce sujet du seul fait du privilège d'être « bien nés » relégueront cet essai au rayon d'une histoire dépassée. D'autres l'ignoreront. Mais pour celles qui n'y ont malheureusement pas accès. C'est à celles là , mais aussi à ceux, et celles également qui les maintiennent et les contraignent à vivre un état qu'ils déclarent naturelles, à tous , il faut que ce livre soit lu, enseigné, traduit, transmis, étudié, discuté. Qu'il soit ainsi débattu de cet essai. «  La biologie ne suffit pas à fournir une réponse à la question qui nous préoccupe : pourquoi la femme est elle Autre ? Il s'agit de savoir comment en elle la nature a été reprise au cours de l'histoire ; il s'agit de savoir ce que l'humanité a fait de la femelle humaine. »
Ce n'est pas un essai appelant une révolution mais une totale exhortation à notre évolution.
Dans « les proscrits » , en une seule phrase, Balzac a fait passer Dante de la verticalité à l'horizontalité.
Dans cet essai, Beauvoir, invite l'humaine à dépasser une horizontalité par la pensée de sa verticalité, un ordre que l'auteure a souhaité transmettre pour donner plein sens au devenir de l'humanité. Lecture à poursuivre.

Astrid Shriqui Garain
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"En voyage le natif s'aperçoit avec scandale qu'il y a dans les pays voisins des natifs qui le regardent à son tour comme étranger.", écrivait Simone de Beauvoir. "Aucune collectivité ne se définit jamais comme Une sans immédiatement poser l'Autre en face de soi. Il suffit de trois voyageurs réunis par hasard dans un même compartiment pour que tout le reste des voyageurs deviennent des autres vaguement hostiles."

Or ce monde est un monde d'hommes : l'histoire, les statues, les tableaux, les films, la littérature, tout concourt à la glorification des grands hommes, et tout ou presque fut fait par eux. Les femmes ne sont majoritairement que d'ennuyeux seconds rôles, et dans cette circonstance, la femme est l'Autre, cet autre dont l'anthropologue Sonia Darthou écrivait récemment qu'il peut surgir et venir vous perturber, vous paniquer ou vous méduser ; cet Autre que les villageois du Rapport de Brodeck, suspicieux, avaient éliminé ; cet Autre qui sème le trouble dans le pensionnat de jeunes filles de Mrs Farnsworth chez Thomas Cullinan ; cet Autre dont l'intérieur reste toujours dans une pénombre un peu inquiétante, et qu'il faut au moins surveiller, au mieux contrôler.

Qu'est-ce qui a permis à l'homme d'imposer à l'Autre une telle souveraîneté universelle ?

Simone de Beauvoir répond au travers d'un essai philosophique dont le premier tome, d'environ 500 pages, fut écrit en 1948-1949. Parcourant l'histoire, les mythes, la biologie et l'éducation, elle date l'asservissement de la femme à son rôle de porteuse au sein du clan préhistorique, dans lequel l'homme devait avoir les mains libres pour défendre le groupe. La condition féminine serait le résultat de cette position secondaire, la consécration de l'existence humaine n'étant pas, au contraire de la vie animale, la reproduction mais la transcendance : dépasser la vie pour le bien de l'espèce. Et la femme, animée d'un même sens de la vie, "applaudit avec l'homme le chasseur qui meurt pour la tribu".

Sculptés durant des millénaires, à coups de religions, de morale, de mythes, d'outils culturels en tous genres, les stéréotypes de l'homme-guerrier et de la femme-vassale, sont devenus des modèles toujours enseignés. Servantes adorées, les princesses, auxquelles on ne demande que d'être belles et parées, attendent que des chevaliers, auxquels on ne réclame que d'être braves et armés, viennent les choisir, les délivrer, et illuminer leurs existences. de ce mensonge perpétuel sur lequel repose notre modèle social naît une constante et mutuelle déception dont l'homme reste cependant le principal usufruitier. Mais son tour de force a été que la femme elle-même se considère en tant qu'étrangère sur sa propre terre, et qu'ainsi elle adhère et concourt au maintien de sa position subordonnée et l'inculque à ses jeunes soeurs
.
Cet excellent essai philosophique, moderne, intéressant, accessible, trouvera sa fin dans un second volume qui nous entraîne "vers la libération". Sachant que Simone de Beauvoir estimait que "Lorsque deux catégories humaines se trouvent en présence, chacune veut imposer à l'autre sa souveraineté" et que "si l'une des deux est privilégiée, elle l'emporte sur l'autre et s'emploie à la maintenir dans l'oppression", il se pourrait que le chemin à parcourir soit bien plus long qu'il n'y paraît, voire même que nous soyons incapables d'y accéder.
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C'est la première partie de l'autobiographie de Simone de Beauvoir, elle y raconte son enfance, son adolescence et son entrée dans l'âge adulte, à peu près jusqu'à sa rencontre avec Sartre.

Exceptionnel et passionnant.
Exceptionnel par son style magnifique et limpide, son fond sidérant de féminisme avant-gardiste à une époque où la société française restait très traditionnelle.

Passionnant pour tout ce qu'il révèle sur Simone de Beauvoir, la femme et la philosophe qui avait un siècle d'avance sur son temps et qui soulève bien avant tout le monde des problèmes qui ne sont aujourd'hui toujours pas réglés.

À lire absolument.
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Un incontournable de la littérature féministe, il était largement temps de le lire pour moi.
Le livre démarre fort avec des exemples frappants et indiquant bien que la femme (souvent au singulier comme si c'était un modèle unique, « l'éternel féminin ») est un genre secondaire, une variation, une espèce de produit dérivé de l'homme qui représente l'Homme, l'humanité.
Par exemple lorsque Pythagore dit :
"Il y a un principe bon qui a créé l'ordre, la lumière et l'homme; et un principe mauvais qui a créé le chaos, les ténèbres et la femme".
Il est parfois daté (il a été publié en 1949) mais il reste également d'actualité et des milliers d'années d'histoire, de représentations sociales, de légendes ne s'effacent pas d'un coup d'éponge en une soixantaine d'années.
Le livre est étonnamment bien documenté en biologie étant donné l'époque à laquelle il a été écrit, certains mystères de l'époque ont d'ailleurs été découverts depuis (découverte de l'ADN dans les années 50).
En règle générale ce livre est incroyablement bien documenté et construit, c'est vraiment un ouvrage d'une qualité rare autant par la quantité de connaissances accumulées, que par leur précision, leur diversité, leur organisation et la finesse du raisonnement de Simone de Beauvoir qui les accompagnent.
Pour résumer c'est un panorama à travers les siècles, les millénaires, à travers les sciences, les cultures, les croyances, des représentations de la femme, cette chimère qui n'existe pas, carcan pour les femmes.
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Simone de Beauvoir offre un panorama complet de la femme. le Deuxième sexe est une mine d'informations, un recueil de réflexions poussées qui portent encore aujourd'hui. Loin des « querelles féministes » de l'époque (1949), elle s'attache à définir objectivement le « deuxième sexe » pour en comprendre les enjeux.
Comment définir la femme ? Biologie, psychanalyse, histoire, mythes : l'autrice mène un travail titanesque, décortiquant, analysant, consignant et comparant toutes les données - faits et croyances - sur la femme pour en esquisser un portrait objectif et comprendre pourquoi l'inégalité est toujours de fait.
Ainsi comprenons-nous que la femme a toujours été « l'Autre » en ce qu'elle n'est pas homme. Qu'elle a souvent été réduite à ses capacités reproductrices, à son sexe. Que, longtemps, plus faible par son corps, aucun moyen ne lui a été donné pour s'élever par l'éducation ou s'émanciper dans la société. Que face à l'homme qui se transcende, la femme n'est qu'immanence. Que la femme représente la nature mystérieuse, d'abord crainte puis domptée et utilisée, que les mythes exigent d'elle douceur, piété et dévouement.
Car si les femmes sont nécessaires à l'homme, elles en sont le négatif et jamais les égales. Et, nécessairement liées par le couple à l'homme, elles ne se sont jamais érigées comme une classe à part entière se battant pour leur droits, car elles ne sont pas une minorité, et sont diverses : des femmes blanches ou noires, ouvrières ou bourgeoises, religieuses ou étrangères, esclaves, prostituées... Toutes ont en commun le fait d'être posées en objets plutôt qu'en sujets et d'avoir été longtemps privées d'expression. Simone de Beauvoir donne ici à toutes les femmes l'occasion de s'instruire pour élever notre condition.
Un essai exigeant et très instructif !
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"On ne naît pas femme on le devient" cette phrase universellement connue nous trotte dans la tête et a valeur de symbole dans ces grandes luttes pour les droits des femmes qui ont occupé les années 1970 essentiellement. A partir de ce constat, l'histoire de la Femme en Occident prend tout son relief: on nous a fait croire pendant longtemps que nous avions une nature particulière: la douceur, la sensibilité, l'altruisme.. afin de mieux nous maintenir dans un état de dépendance.. C'est le credo de Simone de Beauvoir qui luttera toute sa vie pour que les droits des femmes soient mieux connus et reconnus..
Un ouvrage de référence pour tous ceux et celles qui veulent mieux comprendre leur époque...
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Livre essentiel pour recontextualiser la situation de "la femme" dans notre société contemporaine.
Même s'il a été écrit en 1949, ce livre fondateur a largement contribué à la diffusion d'une terminologie féministe qui résonne encore partout dans le monde.
Simone de Beauvoir n'est pas seulement une icône féministe à turban sur la tête, c'est une philosophe accomplie, une autrice aux connaissances étendues, et une intellectuelle engagée.
Ayant toujours été dans l'erreur, dans les a-priori, concernant le féminisme, j'ai décidé de démystifier cet ouvrage culte en me coltinant le premier tome .
Bonne surprise, ça n'est pas seulement de la philosophie pur jus qui plane loin de nos préoccupations humaines, c'est très documenté, très riche en exemples concrets et donc très abordable pour le commun des lecteurs et des lectrices.
Depuis leur condition de mère à la très récente acquisition de leur indépendance politique, Simone de Beauvoir scrute l'histoire des femmes sous tous ses aspects: biologique, psychanalytique, socio-économique, Littéraire.. le travail est immense, pertinent et permet de démontrer de manière incontestable que le mythe de la femme soumise, exclue du champ des possibles, n'est qu'une supercherie construite par des hommes à la vision andro-centrée.
Même idolâtrée par ces derniers, la femme n'accède jamais vraiment au statut de sujet. Elle est objet de crainte, de fantasmes, de désir, de propriété, de vénération ou d'abjection, toujours circonscrite dans son essence féminine, rôle déterminé par son sexe.
On sent l'inspiration existentialiste évidemment. " On ne naît pas femme, on le devient" reviendrait peut-être à dire :" l'existence précède l'essence".
La femme n'est pas "l'Autre", mais un individu à part entière, doué d'une volonté propre, libre dans ses choix d'être au monde.
Est-ce à dire que l'existentialisme est un féminisme? Peut-être...
Reste à lire le deuxième Tome pour en avoir le coeur net.
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Un essai très exigeant mais fondamental.

Simone de Beauvoir écrit l'histoire de l'Autre, le sexe inessentiel, la femme.
Bien construit et pluridisciplinaire, l'ouvrage aborde la construction du mythe de la féminité sous ses aspects biologique, psychologique, économique, historique et enfin sociétal.
La partie historique et celle concernant les mythes qui entourent la femme m'ont particulièrement intéressées.

Un livre pour le coup essentiel, qui offre une multitude de réflexions fascinantes sur le sexisme.
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Un livre qui devrait aujourd'hui être lu et étudié car toujours d'actualité. A croire que nous n'évoluons pas ou trop peu surtout lorsque ça concerne les femmes.
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Le problème, pour faire cette critique, c'est que j'ai mis des post-it quasiment à chaque page. Tout est important, tout est intéressant. L'histoire de la femme depuis la nuit des temps, comment et pourquoi l'homme s'est retrouvé en position de commander la femme, pourquoi et comment elle s'est soumise. C'est passionnant!
Ensuite, Simone de Beauvoir décortique les différents comportements de la femme contemporaine de 1949.
Ce livre n'était pas à la base un plaidoyer féministe, car elle ne l'était pas. Mais c'est en écrivant son essai sur ce fameux deuxième sexe que l'auteur s'est rendu compte de l'ampleur du problème et qu'elle est par la suite devenue féministe.
Donc, l'étude est intéressante parce que l'auteur a vraiment et sincèrement analysé son sujet de façon tout à fait impartiale, avec une objectivité de chercheur.
Et... oui, les femmes avaient besoin de cette étude, de cette solidarité. la preuve: il s'est vendu des millions d'exemplaires, il a été traduit en plusieurs langues dont le perse et le tamoul!
Donc, pour faire ma critique, j'ai demandé à Simone de Beauvoir d'en parler pour moi. Je plaisante... presque ! En suivez le lien en bas de ma critique, vous trouverez, en courts et digestes épisodes, une retranscription d'une interview de 1975 de Simone de Beauvoir ainsi qu'une vidéo de cette interview.
Quant aux trop nombreux post-it dont j'ai truffé ce fabuleux livre, vous en verrez la photo sur Instagram, @gabrielleduboisromancière
Portez-vous bien, respirez prudemment, lisez imprudemment !

Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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