AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LiliGalipette


Cette autrice, c'est autre chose que le test auquel elle a donné son nom. Je n'ai rien lu d'elle avant cet ouvrage et je découvre donc son oeuvre par le récit de son existence, ici présentée par décennie. Alison Bechdel raconte en 240 pages son obsession pour sa forme et sa force physiques. « Je me suis jetée sur pratiquement toutes les tendances fitness de ces six dernières années. » (p. 7) Course à pied, ski de glisse et ski de fond, cyclisme, karaté ou encore yoga, Alison s'est initiée à de nombreuses disciplines sportives, souvent jusqu'à exceller, mais toujours en ayant profondément conscience de la fragilité de son corps. Pour avoir la maîtrise de ce dernier et de ses modifications au fil des années, elle s'astreint à des exercices et à une rigueur parfois ascétique.

De décennie en décennie, l'autrice/dessinatrice passe sur son enfance, son adolescence, la découverte de son lesbianisme et son éveil féministe. « Loin de m'avoir reléguée dans le puits de la solitude, mon coming out m'avait faire rentrer dans le camp des humains. » (p. 93) Avec lucidité, une forte dose d'autodérision, mais aussi beaucoup de bienveillance, Alison Bechdel aborde des sujets difficiles : sa dépression, ses tendances à flirter avec les limites de sa santé physique et mentale ou encore le suicide de son père. Sa longue introspection graphique est très sincère et émouvante. « le fantasme de la forme physique est pour les fascistes ! Je suis féministe, *** de Dieu ! » (p. 16) Je m'y suis retrouvée dans plusieurs points.

Alison Bechdel détaille son propre parcours et ses prises de conscience en comparant les productions artistiques et les cheminements personnels de nombreux artistes : ceux de la Beat Generation, Samuel Taylor Coleridge, Margaret Fuller, Henri David Thoreau ou encore William Wordsworth. « Je comprends maintenant que mon aspiration à la transcendance de soi était, par certains côtés une tentative d'éviter la tension de la relation aux autres. » (p. 121) Évidemment, cette lecture m'a fait ajouter de nombreux titres sur ma liste à lire, des fois que je manque vraiment d'inspiration... Parmi eux, il y a les ouvrages précédents de l'autrice parce que je compte bien approfondir la découverte de son oeuvre et de sa réflexion.
Commenter  J’apprécie          140



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}