AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mollymonade


Qu'est ce qui peut donc bien pousser une jeune femme sans souci financier à exercer le "plus vieux métier du monde" ? L'envie d'assouvir un fantasme ou la tentation de vivre une expérience extrême sous prétexte d'écrire un livre sur la prostitution ?
Du fantasme au passage à la réalité, il y a un gouffre qu'Emma Becker, apparemment très portée sur le sexe et de son propre aveu sujette aux "idées à la con", n'a pas hésité à franchir en travaillant pendant deux ans dans une maison close.
Alors qu'elle s'envisage impératrice de l'amour, la voici devenue ouvrière à la chaîne découvrant la face obscure du désir et qui, pour examiner au plus près la mécanique érotique et sexuelle, doit baisser sa culotte dix fois par jour pour un salaire horaire quand même très largement supérieur à celui du SMIC.
Après une entrée en matière au style assez soutenu et élégant dans laquelle l'auteure explique son rapport à l'érotisme et les raisons de sa démarche assez singulière , le récit devient moins captivant quand elle décrit son expérience proprement dite.
Dans une langue plutôt familière, faisant fi de toute fausse pudeur et n'hésitant pas à appeler un chat une chatte, les anecdotes concernant les pensionnaires et clients de la maison close se succèdent de façon assez monotone, au rythme ennuyeux des passes, émoussant sérieusement l'intérêt éveillé dans les premières pages. Arrivée au 3/4 du livre j'en ai eu plus qu'assez de cette surabondance de chair triste et j'ai laissé tomber cette lecture qui ne m'apportait rien : pas le moindre plaisir et pas la moindre piste de réflexion. Avant de refermer définitivement la porte de la maison, j'ai quand même jeté un coup d'oeil à la conclusion qui m'a laissée... perplexe.
Si l'expérience d'Emma Becker est assez "soft", donc forcément réductrice, il ne faudrait pas en oublier pour autant que pour un petit nombre de femmes qui se prostituent de leur plein gré, choisissent leurs clients, en apprécient certains et à qui cette vie convient, beaucoup trop d’autres se retrouvent prisonnières de réseaux de proxénétisme, condamnées à une vie de misère et de violence.
Commenter  J’apprécie          533



Ont apprécié cette critique (33)voir plus




{* *}