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Citations sur Messagers du désastre (20)

Reste un paradoxe: si l’univers mental issu du premier conflit mondial et des années vingt et trente a, dans la majorité des cas, empêché la compréhension du sort spécifique des Juifs, il a contribué à la lucidité précoce de certains
des passeurs de l'indescriptible. Lemkin et Karski sont des témoins oculaires devenus des témoins moraux, prêts à prendre tous les risques pour faire passer leur message. Dante, qu’ils citent souvent, écrivait que l’espoir vient à l’homme parce qu’un autre homme en est le messager.
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p.241.
D'autant « mangé » que les rescapés qui ont tenté de vivre à nouveau dans leur région génocidée, les Juifs en Pologne et Ukraine après 1945, les Tutsi dans le Rwanda d'après 1994, ont dû affronter, en plus des négations, la prolongation du génocide en la présence constante des voisins tueurs et de leur sentiment d'impunité : « Jusqu'à présent je vis toujours dans ce génocide dont vous être l'origine. […] Mais cela ne m'intime pas, cela ne m'empêche pas de parler pour tous mes morts, car, selon moi, ils m'entourent tous même s'ils ne parlent jamais. »
« Personne, il peut savoir par où on est passé. Personne. »
Génocide : les victimes et le droit enfin sur le même plan : souffrances sans fin, crime imprescriptible.
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p.236.
Nous tous avons un immense pouvoir, celui de faire le bien. Nous avons la possibilité inverse, celle de faire le mal. Notre nature est shizophrène. Mais nous avons le choix. Nous pouvons devenir des voleurs. Nous pouvons choisir de devenir des gens bien. Dieu nous a laissé le choix. Beaucoup de gens ont alors choisi le mal⁶⁶.

66. Tom Wood, « When silence is a Sin. A Hero of the Holocaust leaves us Lessons about Duty », Medium.com, 2 février 2017. La dizaine de groupes Karski sur Facebook a relayé cet article.
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p.154.
Jamais Hitler n'aurait osé sélectionner un peuple pour l'annihilation si la route n'avait été préparée par toutes sortes d'antisémites. Les droits constitutionnels d'un individu ne sont protégés que lorsque son assise sociale dans un groupe est assurée. Si une personne est ciblée par la haine en tant que membre du groupe, s'il est vu comme un crime d'appartenir à ce groupe, alors cet individu perd toute dignité et tout mysticisme dans les yeux de son persécuteur. […] Tous ceux qui ont préparé cette haine contre le groupe des Juifs et d'autres races sont exactement aussi coupables du massacre de masse des Juifs qu'Hitler et sa clique. Hitler n'a fait que ramasser les fruits des graines qu'ils ont soigneusement plantées.
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p.215.
« Si les pertes d'une guerre peuvent être réparées, celles d'un génocide sont irréparables. »
(Lemkin)
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p.200-1.
En 1951, William Patterson, secrétaire d'une association luttant pour les droits civiques, va encore plus loin, présentant à l'ONU une pétition accusant les États-Unis de génocide au nom des « 15 millions de Noirs américains dont la vie est perturbée et volée par les conditions de pauvreté et d'hygiène qui les font mourir prématurément de maladie ».
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p.191.
Melchior Palyi, professeur d'économie à l'université de Chicago, se révèle venimeux :
[…]
Le cas du Dr. Lemkin est particulièrement tragique, car son arsenal juridique si raffiné contre les nazis pourrait être utilisé contre les Alliés aussi. On pourrait trouver dans leurs politiques d'occupation pratiquement chacun des […] crimes internationaux qu'il a établis contre les nazis.
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p.180-1.
«  Le génocide est le refus du droit à l'existence à des groupes humains entiers, de même que l'homicide est le refus du droit à l'existence à un individu […]. » Mais c'est aussi l'année du pogrom de Kielce, le 4 juillet : 40 morts, plus de 80 blessés. Partout en Pologne des Juifs rescapés des ghettos, des camps de travail et de concentration ou rentrés d'Union soviétique sont tués ou inquiétés à tel point qu'ils préfèrent fuir de nouveau. Leurs anciens voisins ont accaparé leurs biens ou, enfin libérés de leur « problème juif », ne tiennent pas à les voir revenir, même si à peine 300 000 sur 3 millions ont survécu.
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p.161.
Le mot est composé de deux parties : le collectif visé, peuple ou ethnie, genos, et celui qui tue, occidere. En mêlant une racine grecque et une latine, l'excellent linguiste a volontairement construit un monstre sémantique, un barbarisme, pour exprimer la barbarie des barbaries, « le crime des crimes ».
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p.153.
Les nations qui allaient vaincre l'Allemagne ne firent rien pour arrêter sa folie barbare contre les Juifs. Elles le pouvaient, elles se turent. Elles n'usèrent pas de représailles. Elles affectèrent, par la suite, d'avoir ignoré les excès de ces crimes. Excuse irrecevable quand on songe aux sources de renseignement de toutes sortes que les services secrets de la guerre leur fournissaient. […] Les Alliés n'ont rien opposé. Là où l'attentat politique contre l'Europe devenait un attentat contre les principes essentiels de l'humanité moderne, ils n'ont entrepris aucune contre-attaque. Ils n'ont jamais songé à tirer parti de leurs avantages, au fur et à mesure que leur victoire avançait et que les Allemands commençaient à faiblir, pour briser le seul front sur lequel ils continuaient à l'emporter et où ils s'acharnaient d'autant plus, le front juif.
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