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sur 88 notes
Avec Dark Eden reçu grâce à une opération spéciale de Babelio, j'avais envie de renouer un peu avec la science-fiction. Dans la grande famille de l'imaginaire c'est, il me semble, le sous-genre que j'explore le moins et pourtant, je suis rarement déçue lorsque j'y fais une excursion. Et ma découverte de ce roman de Chris Beckett ne fait pas exception à la règle : j'ai vraiment beaucoup apprécié.
Une situation de départ intéressante et bien posée, un élément déclencheur qui va tout changer... et une évolution passionnante qui prend l'allure d'un page-turner addictif. le dénouement n'est pas surprenant en soi, mais j'ai aimé la route qui y mène. J'espère avoir à nouveau l'occasion de lire d'autres textes de cet auteur !

Le livre s'ouvre directement avec les descendants des terriens, plus de 160 ans après la colonisation de cette nouvelle planète, baptisée Eden. Ils étaient deux au départ, un homme et une femme, ils sont aujourd'hui plus de 500, tous frères et soeurs, tous appartenant à Famille et s'agglutinant tous dans leur vallée, refusant de s'éloigner de Cercle, là où avaient atterri leurs ancêtres la première fois et là où, obligatoirement, Terre reviendra pour les sauver. Malheureusement, les ressources s'épuisent et malgré le changement d'habitudes (la diversification de la chasse et de la cueillette), la nourriture vient à manquer. Mais les habitudes ont la vie dure et le Conseil des anciens, les chefs de cette population grandissante, refuse d'agrandir les limites du territoire de peur de casser Famille et surtout, de s'éloigner de Cercle...
John Lampionrouge réfléchit à ce qui l'entoure. Il n'a que 15 ans mais ne se satisfait déjà plus de cette vie. Il est persuadé qu'il y a de nouveaux territoires à explorer, de nouvelles choses à découvrir, là, juste de l'autre côté de la haute montagne... mais il est interdit de s'éloigner et même de simplement y penser ! Tant pis, le pubieux ne peut plus se taire, c'est plus fort que lui, il faut qu'il agisse et fasse bouger les choses parce que quelqu'un doit bien le faire... quelles qu'en soient les conséquences...

J'ai adoré me retrouver propulsée dans cette société primitive, sorte d'hommes de la Préhistoire évolués puisqu'ils suivent un ancien modèle humain dont ils ont hérité. Ils ont l'apparence des Hommes, portent des peaux pour se couvrir, chassent grâce à des lances en "verrenoir", ont un langage très similaire à celui que l'on connaît (certains mots de vocabulaire sont déformés ou n'existent pas du tout dans leur quotidien) et perpétuent les traditions et l'Histoire de la Terre, même s'ils ne les comprennent pas toujours. Descendants tous des mêmes parents (l'homme et la femme ayant atterri sur la planète), la consanguinité fait des ravages physiques (pieds griffus, faces de rats...) et dans cette micro-société au bord de l'implosion, les tensions règnent.
Chris Beckett décrit avec précision le monde qu'il nous propose. On comprend bien vite que cette planète, contrairement à la Terre, n'a pas de soleil pour l'éclairer ; c'est la faune et la flore présentes qui, grâce à quelques caractéristiques étonnantes, procurent un peu de luminosité (un peu comme les poissons des profondeurs qui ont une loupiote sur une antenne). Les animaux possèdent généralement 6 paires de membres et leur sang n'est pas rouge. Je me suis imaginée une nature particulièrement hostile, entre la jungle amazonienne et les sommets du Mont Everest. Tout est difficile pour nos descendants et pourtant, ils ont mis au point des techniques de survie assez impressionnantes.

Malgré tout, cette société s'enracine dans ce que ses ancêtres lui ont transmis. Les Anciens gardent précieusement des reliques de la Terre, qu'ils sortent régulièrement, au moment de grandes cérémonies, histoire de propagander et de bien rappeler aux plus jeunes ce qu'il faut (et surtout ce qu'il ne faut pas) faire. La moindre proposition de changement est vécu comme un affront personnel, une rébellion qu'il faut très vite tuer dans l'oeuf.
Intéressant de voir à quel point un groupe d'êtres doués de réflexion, suit aveuglément les commandements - stupides - d'une minorité qui détient le pouvoir grâce à quelques objets et à quelques paroles bien choisies. John est celui qui met un coup de pied dans la fourmilière. On se réjouit vraiment de son courage. Au début. Parce que les conséquences ne sont pas si positives que ça, finalement. le changement entraîne beaucoup de choses, et des mauvaises. Et comme John finira par le faire, on doute du bien fondé de son choix premier. N'aurait-il pas mieux valu continuer comme tout le monde l'avait fait ces 160 dernières années ? Est-ce que ça valait le coup de briser Famille ? Et finalement, on comprend que même si on repart de zéro sur une nouvelle planète, on recommence exactement les mêmes choses, on reproduit exactement les mêmes erreurs et on en arrive aux mêmes horribles extrémités. Quand je dis on, je parle des êtres humains, évidemment.

La chute n'est pas très surprenante finalement, on pouvait largement s'en douter. Et pourtant, tout le cheminement jusque là, toute la réflexion par laquelle passent John et ses compagnons - notamment le noyau dur : Tina, Gerry et Jeff, valent le coup d'oeil. On se met dans les mêmes conditions qu'eux et on se demande ce qu'il pourrait bien se passer si ça arrivait vraiment, parce que oui, c'est un futur largement envisageable...
Et en même temps, on s'indigne pas mal - et on a envie d'entrer dans le livre pour taper du pied et en secouer certains - devant les réactions (ou le manque de réactions) de tous ces êtres humains qui se laissent porter par la vague ou qui, au contraire, prennent des décisions horribles, simplement par bêtise ou par désir de puissance. C'est révoltant... et en même temps, comme je le disais dans le paragraphe précédent, ça semble être immuable. Planètes différentes, époques différentes et pourtant les mêmes résultats, à croire que l'être humain est capable du meilleur comme du pire, quelles que soient les situations de base.

Chris Beckett donne la parole à plusieurs personnages dans ce roman. John la plupart du temps, le penseur visionnaire qui ne se satisfait jamais de ce qu'il a acquis ; mais aussi Tina, la jeune femme qui souhaite l'accompagner et le soutenir malgré les doutes qui l'assaillent à de nombreuses reprises. D'autres figures plus secondaires prennent parfois la parole, illustrant d'un nouveau regard et avec leurs mots quelques situations clefs du récit. le lecteur a ainsi un tout petit tour d'horizon de cette micro-société et ce n'est pas plus mal.
Les chapitres sont donc rédigés à la première personne du singulier ce qui, en plus de leur relative brièveté, offre un rythme de lecture et une immersion assez forte. Les pages se tournent très très vite, on est pressé de connaître le dénouement : Terre va-t-elle revenir les sauver ? John va-t-il réussir à faire accepter ses idées de progrès ? Cette petite société va-t-elle prendre les bonnes décisions et évoluer positivement ou s'enraciner dans ses mauvaises habitudes ? Je vous laisse le découvrir...

J'ai apprécié cette lecture d'un bout à l'autre. Les mots m'ont portée de la première à la dernière ligne, les images éclataient devant mes yeux, la réflexion était là et beaucoup d'émotions m'ont submergée pendant cette exploration. Encore un titre qui me conforte dans l'idée de continuer à lire de la science-fiction !
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Quel dépaysement ! Oui c'est bien l'impression qui ressort après avoir refermé ce livre. le beau temps revient, la lecture au soleil est un plaisir, et quand on lit un bouquin se déroulant sur une planète dont le système est dépourvu d'étoiles, on est d'autant plus frappé par la situation des personnages.

Car oui, Dark Eden est un roman de science-fiction se déroulant sur une exoplanète où la seule source de lumière provient des êtres vivants. On tombe sur cette planète totalement inconnue et tout au long du bouquin, on ne cesse de découvrir des choses. Pourquoi sur cette planète ? Car des « terriens » s'y sont écrasés il y a deux siècles et que depuis, les Hommes attendent les secours.

Alors forcément, deux siècles, ça pèse sur cette nouvelle population qui en fait, a subit son évolution dans son coin. le peuple est doté d'un nouveau langage, simple déformation du langage des terriens, et je dois dire qu'on met bien une dizaine de pages avant de s'habituer à ce nouveau vocabulaire. de même, il nous faudra attendre une bonne centaine de pages avant de découvrir dans les détails, ce qui s'est réellement passé et autant de pages à attendre avant que le livre démarre vraiment. C'est un peu long, et c'est bien la seule chose que j'ai a reprocher à ce roman.

Au-delà de l'aspect SF, il y a également le coté biologie avec ces nouvelles formes de vie, étrangement ressemblantes, à quelques détails près, à ce que nous avons sur Terre. Mais également le coté ethnologique. Car on arrive au moment où le peuple subit une réelle évolution. Une évolution qui fait largement échos à notre Histoire. Comme-ci l'Homme était prédestiné à ce parcours, propos récurent dans la littérature.

Il ne faut pas s'attendre à obtenir toute les réponses. le livre, de même, s'arrête sans réellement terminer les trames secondaires mises en place bien que la problématique principale trouve une très bonne fin. Peut-être que tout cela annonce une suite et si suite il y a, je ne suis pas sûr d'y retourner. Ce fut très agréable et je remercie Babelio et les éditions « Presse de la cité » mais je n'irai pas jusqu'au coup de coeur. Une lecture qui tombait au bon moment en somme.
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Quel voyage mes amis, quel voyage ! J'en reste encore un peu étourdie...
Je n'arrive pas à savoir si j'ai apprécié le personnage de John Lampionrouge, mais il m'a tout simplement été très difficile de poser ce roman.

Dès les premières pages, j'ai eu une pensée pour le travail réalisé par le traducteur, et l'envie de lire quelques extraits en VO pour avoir un aperçu de l'écriture et du vocabulaire anglais employé.

Attendez-vous donc a un récit surprenant. Je ne vais pas le résumer, d'autres l'ont fait avant moi. D'abord, il faut s'habituer à un vocabulaire étrange et au premier abord déstabilisant et parfois agaçant-agaçant. Puis, il faut prendre connaissance de ce monde étrange peuplé d'arbres et d'animaux mystérieux (imaginez des sortes de chauves-souris à six bras ou encore des léopards qui chantent). Et enfin découvrir une société qui doit se débrouiller avec les moyens du bords sans technologie. Une fois cela fait, on découvre quelques personnages que nous accompagnerons tout le long du récit.

Un récit aux allures de voyage initiatique et de conquête. Un récit fort et qui ne peut laisser indifférent. Ne vous laissez pas "effrayer" par l'étiquette "science-fiction", car je pense que ce récit peut plaire à un plus large public.

Je ne regrette pas mon voyage !

Vous avez lu et aimé ? j'ai réalisé un quiz sur le roman : https://www.babelio.com/quiz/32490/Dark-Eden
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Dark Eden me faisait de l’œil au moment de sa sortie et c’est donc sans hésitation que je me suis empressé de le prendre quand je l’ai croisé en bibliothèque.

Pour dire les choses clairement dès le début, le roman m’a assez déçu sur différents points. Dark Eden m’a particulièrement dérangée, ennuyée et mis mal à l’aise. Tout d’abord, l’écriture qui est, certes très travaillée (peut-être trop d’ailleurs), mais qui freinait considérablement ma lecture car pas fluide du tout, l’auteur joue beaucoup sur les répétitions (« il fait froid-froid ») et utilise souvent un vocabulaire inconnu pour nous. Le rythme du roman est par ailleurs très lent et dur à démarrer, l’intrigue met beaucoup trop de temps à se lancer et on attend souvent l’action. Le point qui m’a le plus dérangé est la place du sexe dans ce roman, notamment le sexe sur mineur. En effet, à de trop nombreux moment, on a des passages (certes courts et pas vulgaires) de scène entre une femme adulte avec un adolescent de 15 ans (mineur donc) ou entre ados. Le passage qui m’a le plus surpris est

Ces quelques points sont purement compréhensifs quand on voit le contexte dans lequel se passe le roman (sorte de préhistoire revécue sauce futuriste) mais j’avoue que cela ne m’a nullement empêché d’être gênée par de nombreux moments. Ma lecture a été particulièrement laborieuse et difficile.

A côté de ça, je trouve que le développement de l’intrigue (quoi que, comme je l’ai dit très lente) est très intéressante et ouvre réflexion. L’évolution des différents personnages a été également très réfléchie par l’auteur.

Bref, Dark Eden a été une lecture très laborieuse et qui a su me mettre à l’aise par de nombreux moments. Le sexe sur mineur a une place importante dans le roman et on se demande sur la fin ce que l’auteur voulait vraiment nous montrer à travers ces trop nombreuses scènes.
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Dark Eden est un roman nous présentant un univers fascinant, un concentré de science-fiction pour les amateurs du genre ou pour ceux qui veulent y être initiés.

L’histoire est originale: 160 ans ce sont écoulés après que des astronautes se soient échoués sur une planète qui n’a pas de soleil, les descendants des 2 (sur 5) qui ont choisi d’y rester attendent encore une mission de sauvetage. La découverte de leurs habitat, coutume et langage assez particulier m’a apportée un dépaysement total. Un monde extraordinairement riche qui m’a rappelé le film de James Cameron Avatar. Une faune et une flore onirique et un peuple presque primitif, sans technologie vivant au gré de la nature.

L’écriture de ce roman est particulière car la narration est prise en charge par plusieurs personnages s’exprimant dans une langue assez simple, un mélange de répétitions et d’onomatopées, ne vous inquiétez pas cela ne gêne pas la compréhension mais confère au roman un certain exotisme. L’alternance de la narration nous permet de vivre l’histoire selon différents points de vues, l’auteur n’est pas présent dans son texte et cela nous donne vraiment l’impression que nous sommes en train de lire un texte venu d’un autre monde.

Durant les premières pages, j’avais l’impression que les personnages étaient des automates qui se contentaient d’obéir à des ordre, à des lois ancestrales enseignées de génération en génération, des lois transmises par les anciens de ce qu’ils appellent Famille. Cela dit, des personnalités sortent du lot comme John Lompionrouge qui est pour moi le personnage principal de Dark Eden et le plus intéressant aussi, courageux, intelligent, il sera l’instigateur du changement. J’ai bien aimé aussi Tina Picarbre, pleine de vie, une forte personnalité, très attachante.

Dark Eden est le roman d’une aventure extraordinaire à la découverte d’une planète souvent hostile, à la découverte de l’âme humaine, sa curiosité, sa vivacité mais aussi sa noirceur et sa soif de pouvoir. Je conseille la lecture de ce roman aux aventuriers des lettres, téméraires et amoureux des mondes imaginaires. Chris Beckett a réussi à créer tout un monde, voudriez-vous l’explorer ?

Je tiens à remercier les Editions Presses de la cité pour cette belle lecture.
Lien : https://lesinstantsvolesalav..
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Un vaisseau venu de Terre s'est écrasé sur une étrange planète sans "soleil", dont la lumière et la chaleur ne provient que de sa flore. Boum, Boum, Boum. Ils étaient cinq et trois ont rapidement décidé de repartir malgré l'état incertain de leur vaisseau. Deux sont restés, Tommy et Angela, pour attendre des secours qui pourraient mettre bien longtemps à arriver. Tout autour d'eux, les arbres faisaient hmmph, hmmph, hmmph en pompant encore et encore leur sève chaude sous la terre. La forêt faisait hmmmmmmm. Ceci est arrivé il y a 160 ans et les descendants de Tommy et Angela sont maintenant plus de 500 à vivre dans Famille, sur cette drôle de planète qu'ils ont nommé Eden. Des gens passifs-passifs, qui attendent encore et encore les secours et ne s'éloignent jamais du lieu de l'atterrissage de leurs ancêtres de peur de rater le vaisseau qui viendra les ramener sur Terre. Même s'ils connaissent bien peu de chose d'elle. Une tribu qui survie comme elle peut, n'invente rien-rien, dégénérescente, trop attachée à ses espoirs pour avancer. Mais John Lampionrouge est différent, il veut avancer-avancer, faire bouger les choses, quitte à se faire des ennemies dans cette société très attaché à ses règles et traditions immuable.

Le livre va d'abord nous présenter Eden et Famille avec ses coutumes, ses moeurs et son langage. Et après un début intéressant cette partie devient vite longuette et répétitive. Par exemple, il arrive à plusieurs reprise que l'auteur nous dise plusieurs fois la même chose, avec juste des termes différents à quelques pages d'intervalles. Pendant 80 pages je me suis demandé si le livre allait démarrer ou non. Et finalement oui, grâce à John Lampionrouge, un homme qui va de l'avant, mais peut être plus pour lui que pour le bien des autres, ce qui en fait un personnage ambivalent et intéressant. le livre étant écrit à la première personne on s'immerge complètement dans la psychologie des narrateurs qui changent tous les chapitres, même si au final Tina, la petite amie de John et surtout John lui même phagocyte bien les 3/4 de l'ouvrage. Et on va passer par tous les passages obligatoires (semble t-il) de l'évolution d'une société humaine. Les meilleurs comme les pires.

Maintenant il faut parler du style de l'auteur, et là je pense qu'il ne fera pas l'unanimité par ses parties pris tranchés. J'ai essayé de le reproduire, un peu, dans mon petit résumé de début pour vous faire comprendre le truc. Famille est une société quelque peu dégénérée, très adolescente voire enfantine, où l'éducation a depuis longtemps été laissé de coté. En plus de ça les personnages que l'on suit sont pour la plupart des pubieux (comprendre adolescent). Donc les phrases sont très basiques, on ne dit pas très mauvais, mais mauvais-mauvais, par exemple, et les descriptions des sons font hmmph... Faut adhérer au concept, qui est parfois un peu trop appuyé mais cohérent avec l'ensemble. Reste un gros point négatif, c'est le manque de variété dans la manière de s'exprimer des différents narrateurs, qu'il soit adulte ou pubieux. ils parlent tous de la même manière, une fois j'ai dû écourter ma lecture quelques minutes et en reprenant le livre et en lisant plusieurs pages je me suis demandé qui était le narrateur. Et j'ai été obligé d'aller voir le nom au début du chapitre. Moi qui adore cette narration polyphonique à la base (La Horde du contrevent en étant l'apothéose ultime) je ne l'ai pas trouvé très intéressante ici, au moins au niveau du style.

Reste donc un livre atypique et intéressant, mais pas aussi passionnant que le titre qui lui a été remis aurait pu le laisser suggérer. Et qui se termine de manière bien maladroite en clôturant l'aspect de l'histoire que j'aurai aimé être laissé en suspend et en laissant ouvert celui qui aurait sans doute dût trouver une finalité. Ceux qui ont fini le livre comprendront sans doute ce que je veux dire par là. Les autres devront lire ce livre qui après un départ poussif procure un bon moment de lecture.

PS : Merci à Babelio et Presse de la Cité pour m'avoir permis de découvrir ce livre gratuitement dans le cadre de l'opération MassCritique.
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Quand leur vaisseau spatial s'est écrasé sur une planète obscure, les terriens à leur bord ont préféré regagner leurs pénates. Seuls deux n'ont pas voulu prendre le risque d'un retour : Tommy et Angela sont restés sur cette nouvelle Terre pour y fonder une famille. Cette planète devient leur Eden, un Eden sombre qu'aucune étoile ne vient éclairer. La chaleur et la lumière sont produites par la flore et l'activité géothermique des tréfonds. Bien des générations plus tard, la Famille s'est agrandie. Pour autant, elle se cantonne à un espace restreint et le manque de ressources devient chaque jour criant. Dans cette communauté qui ne vit que dans l'espérance d'un retour sur Terre, qui entretient farouchement le culte des deux fondateurs, un adolescent, John Lampionrouge, décide de la conduire sur la voie du progrès et du mouvement. Mais la promesse du changement avive bien des craintes et des tensions se font jour…

« Dark Eden » est un roman de science-fiction écrit par Chris Beckett en 2012. Comme le souligne la quatrième de couverture, il « a reçu le prestigieux prix Arthur C. Clarke en 2013 ».
Bien que déroutant de prime abord, « Dark Eden » est un roman envoûtant de bout en bout : il dépeint à la fois un envers de la Terre, une planète marquée par une nuit éternelle, une obscurité et un froid sans fin, et, dans le même temps, un reflet frappant de l'humanité terrestre, un écho des forces et faiblesses humaines qui vient parler à chacun.

Cette fable mêle avec brio une trame de science-fiction avec les mythologies des origines de l'humanité : derrière Tommy et Angela, les fondateurs d'Eden, Adam, Eve et le paradis perdu ne sont pas loin. D'ailleurs l'inventivité de l'écriture traduit bien ce mélange des genres : des néologismes fleurissent tout au long de l'intrigue, dépeignant les particularités de cet Eden ; des fleurs étoiles poussent çà et là, des rats volants zèbrent le ciel, des laineux munis de lampions sur la tête marchent sans hésiter dans l'obscurité totale de Noir Neige, des ondulalgues tapissent et illuminent les mares d'eau. Et puis, on retrouve des idées humaines un peu déformées au fil des ans par une langue qui rogne et coupe peu à peu dans la langue humaine d'origine : la communauté assiste régulièrement à des « Strordinaires » qui possèdent des « Ordujour ». On n'oublie pas de rendre hommage aux fondateurs dans des Universères… le temps est découpé et nommé de manière bien particulière. Les termes sont calqués sur la reproduction et le sommeil : on raisonne ici en termes de « ventrées », « règles », « veille », …
Cette écriture peu commune met en valeur les personnages et les descriptions. Les principaux protagonistes sont attachants, leurs états d'âme explorés par le menu grâce à des changements de point de vue narratif à chaque chapitre. Une grande poésie se dégage tout au long de l'intrigue, une forme de naïveté parfois, une tendresse et un humour le plus souvent. Certaines descriptions sont fascinantes et leur dimension itérative conduit à entrer sans peine dans le récit et suivre les pérégrinations des personnages en quête de changement : « On a longé le bord de leur clairière jusqu'à Clôture-de-Famille, on a enlevé les branches qui bouchaient l'ouverture et on s'est enfoncés dans la forêt. A partir de là, on n'allait plus croiser d'abris ou de feux de camp : rien que des arbres brillants. Hmmmmph, hmmmmph, hmmmmph, faisaient les arbres. Hmmmmmm, faisait la forêt » (p. 11.)

Au fil de la lecture, on saisit la force et les limites des mythes, du narratif, dans la quête de sens éperdue de la société édenienne. Alors, quand on lit les derniers mots, on peut s'exclamer, en empruntant le vocable d'Eden : cette intrigue était tout simplement « Strordinaire » !

Je tiens à remercier Babelio et son opération « Masse Critique » ainsi que les éditions Presses de la Cité grâce à qui j'ai pu faire ce très beau voyage.
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Petite surprise de Noël offerte par ma soeur, cela faisait quelques années que ce roman de Science Fiction atypique me faisait les yeux doux. Je me lançais donc, avec un peu d'appréhension dans cette sombre-sombre découverte.
Cela faisait un moment que je n'avait pas réussi à me plonger dans un livre au point d'en oublier ce qui m'entoure, je ne fus que plus heuruse de retrouver cette sensation perdue.

Ce roman est immersif, ce que je veux dire c'est que chaque aspect de son style et son fond sont travaillés pour nous plonger dans l'obscurité luisante d'Eden. Certqins diront que le scénario et les concepts de l'intrigue manquent d'originalité mais tout dépend du point de vue. Pour moi cette simplicté travaillée en profondeur, est ce qui fait son originalité.
Sans compter la diversité des espèces et leur "adaptation" à Eden qui ont ravie la biologiste en moi, ainsi que le développement des comportements sociaux, du vocabulaire et de la grammaire au sein de cette civilisation clanique en "rétro-évolution".

Mais Dark Eden ne s'arrête pas à ce profond travail de fond, l'auteur inclut également une dimension chorale car chaque chapitre à son narrateur propre qui nous permet de nous immerger plus intimement aux côtés des habitants de cette planète obscure-obscure.

C'est là que vient aussi le plus gros point noir , les personnages, bien que très différents dans le récit, ont tous plus ou moins la même façon de parler et les mêms reflexion, la pluralité des narrateurs n'est pas assez exploitée. Au final la dimension apportée par les narrateurs mutiples est restreinte à l'espace alors qu'elle pourrait développer des caractères et des opinions différentes.

Pour conclure, j'ai mis moins de 3 jours à explorer Eden, je me suis dit que le roman était trop court et aurait voulu restée au milieu des arbres à lampions au rythme et à la chaleur réconfortante. L'ambiance est vraiment unique et je recommanderai à tous les lecteurs de "space-planet" opéra, qui ont enive de voyager dans un monde différent où l'obscurité est chaude et la lumière une vieille légende aveuglante.
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Un récit très intéressant, oui nous sommes sur une autre planète très loin de la terre mais ici pas de vaisseaux spatiaux et de civilisations qui s'entre massacrent. Juste une histoire de naufragés.
Deux personnes, qui se retrouvent échoués sur une planète bien différente de leur chère terre. Point de soleil, juste une nuit perpétuelle éclairée par une végétation luxuriante d'arbres et d'animaux lumineux.
Ce couple (Adam, et Eve ? ) ne vont pas baisser les bras et vont se reproduire pour peupler ce nouveau monde. 160 ans plus tard au début de ce récit, c'est une petite colonie qui peuple cette planête. Comment se sont-ils organisés ? vont-ils retomber dans les travers de l'humanité ? Voilà tout l'intérêt de ce livre.
Les 5 étoiles sont pour l'originalité de ce récit.
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L'histoire de la famille de John Lampionrouge commença il y a deux siècles. Un vaisseau s'écrasa sur la planète. Malgré les avaries, les occupants décidèrent de repartir. Seules deux personnes, Tommy et Angela, voulurent rester. Aujourd'hui, si les descendants (la famille de John) attendent toujours un sauvetage de la Terre, John décide de briser le statu quo : il va explorer le monde alentour.

Lauréat du prix Arthur C.Clarke, Dark Eden pose des questions sur l'avenir de l'homme. Faut-il attendre les sauveurs sans rien faire ? Faut-il évoluer ou pas ? Chris Beckett dépeint cette « civilisation », descendante des spationautes de la Terre. En attendant le sauvetage, les connaissances diminuent et les croyances augmentent. Ce sont ces derniers points qui sont vraiment intéressants. Chris Beckett invente un vocabulaire dérivé de la Terre et si les familles l'utilisent, le conseil des vieux préfère parler « terrien », même s'ils n'ont plus cette connaissance du vocabulaire, ni ce à quoi il correspond.
Malgré son statut de livre de science-fiction, la technologie n'est pas présente ou presque. Toutes les ressources proviennent de la planète. On est proche de la période préhistorique : des pierres coupantes, des bateaux et des vêtements faits avec de la peau. Un univers paradoxal quand on sait que les aïeux avaient une technologie avancée. C'est peut-être le point leplus gênant. Tommy et Angela restent volontairement sur cette planète, sans aucune technologie ?
Le livre se déroule selon plusieurs points de vues, mais, au lieu de stagner sur une action vue par plusieurs personnes, chaque chapitre permet d'avancer dans la narration, tout en changeant de personnage. Les caractères présentés sont complexes, même s'ils ne diffèrent pas de la société actuelle. En lisant ce livre, je me demandais où le classer. Normalement en science-fiction, puisque les ancêtres de la famille viennent d'un vaisseau spatial, mais on aurait pu mettre ce récit en fantasy aussi. L'histoire de la famille ne relève presque que de la croyance.

Si le vocabulaire utilisé peut dérouter pendant les premières minutes de lecture, les aventures de John Lampionrouge et ses compagnons sont intelligentes. Chaque découverte technologique est une victoire en soi, aussi minime soit-elle. Loin des clichés, on se prend à apprécier ces personnages qui dépassent leurs statuts d'attente. Une lecture sympathique et différente de la masse éditoriale.
Lien : https://tempsdelivresdotcom...
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