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Critique de TRLVR


Fin de partie est une pièce de théâtre de Samuel Beckett de 1957. Contre toute attente, elle a d'abord été publiée en français à Londres. Elle succède à En attendant Godot (1953) qui possède le même tragique du XXème siècle. Un tragique sans transcendance dans lequel les personnages prennent conscience qu'il n'y a pas de lutte possible pour survivre et ce à quoi ils se retrouvent confrontés, c'est le vide. Ainsi, l'atmosphère de Fin de partie est celle qui suivrait une catastrophe nucléaire.

Par ailleurs, l'écriture de l'auteur coïncide avec le thème majeur de l'absurdité de la condition humaine. le rejet de l'intrigue vers un dénouement construit se traduit par la mise en oeuvre de personnages isolés, voués à répéter les mêmes paroles, les mêmes actes... L'atmosphère affecte donc le langage. Aussi, le théâtre de Beckett remet en cause le théâtre traditionnel en le détruisant à travers ses personnages ou en le tournant en dérision et bien sûr, le langage n'y échappe pas. C'est en cela que le langage dépend de la communication, et de la perpétuelle recherche des échanges pour combler le temps qui passe, même s'ils semblent n'avoir pas grand-chose à se dire ou à constater leur finitude.

La pièce est riche en symboles. Outre le langage, la nourriture, l'extérieur ou encore la mort sont des fondations de l'oeuvre. Ainsi, la nourriture est un moyen de survie à la fois comme une aide physique et spirituelle mais aussi comme une aide à la poursuite de la communication pour tous les personnages. Si la nourriture aide à la survie, elle crée aussi la mort. Cette mort est traduite par un chantage de mort entre Clov et Hamm, la mise en valeur des corps décrépits ou encore par la mort du sens (caractère répétitif et cyclique de leurs actions).

L'extérieur fait partie des thèmes récurrents de Fin de partie car il représente à la fois l'espoir de s'en sortir, le renouveau mais c'est aussi le néant... Donc s'il est associé à la vie, il est aussi accolé à la mort. On retrouve cet esprit torturé tout au long de l'oeuvre. Espoir et désespoir sont liés.

Enfin, la mort est elle aussi torturée entre sa finalité et la vie qu'elle peut créer. En effet, la mort provoque le rire par moments pour Nell, Clov... les jeux de mots perpétuels de ces derniers donnent un peu de vie à leur misérable existence. La mort est insupportable et est une angoisse absolue. Voici le paradoxe et à la fois la finalité de ces personnages tourmentés.

Fin de partie est donc une oeuvre théâtrale riche en symboles, en moyens théâtraux utilisés par l'auteur, mais surtout une oeuvre riche en relations humaines. Elle incite obligatoirement le lecteur, à un moment dans l'oeuvre, à réfléchir sur sa condition d'Homme. ▋
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