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EAN : 9782707302885
54 pages
Editions de Minuit (01/12/1970)
4.2/5   83 notes
Résumé :
Comme un thème que propose un compositeur, auquel les interprètes musiciens peuvent apporter toutes sortes de variations personnelles, c’est un thème que Samuel Beckett nous propose dans Le Dépeupleur. Il crée avec une rigueur mathématique et géométrique un microcosme totalement clos, un « cylindre surbaissé » qu’il peuple d’une foule d’êtres captifs. Il y fait régner des castes, des hiérarchies très précises, et des lois extrêmement rigoureuses. Pour autant, l’inte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Petit livre et grosse impression. J'enrage presque que personne ne m'ait fait lire ce chef d'oeuvre lorsque j'étais adolescente.

Beckett nous enferme dans une mécanique à la fois totalement surréaliste et parfaitement connue. Terrible sensation.

« Séjour où les corps vont cherchant son dépeupleur. Assez vaste pour permettre de chercher en vain. Assez restreint pour que toutes fuite soit vaine. C'est l'intérieur d'un cylindre surbaissé ayant cinquante mètres de pourtour et seize de haut pour l'harmonie. » « Un corps par mètre carré soit un total de deux cents corps chiffre rond. (…) Premièrement ceux qui circulent sans arrêt. Deuxièmement ceux qui s'arrêtent quelquefois. Troisièmement ceux qui à moins d'en être chassés ne quittent jamais la place qu'ils ont conquise et chassés se jettent sur la première de libre pour s'immobiliser de nouveau. (…) Quatrièmement ceux qui ne cherchent pas ou non-chercheurs assis pour la plupart contre le mur dans l'attitude qui arracha à Dante un de ses rares pâles sourires. »

Le monde devient un univers concentrationnaire dont tout espoir est lentement et méticuleusement chassé et où pourtant l'espoir résiste (Dante sourit encore pâlement). On y croise une charge féroce contre notre besoin de foi aveugle en « autre chose » alors que les solutions seraient en nous. Une issue dans le sans-issue, rejoignant alors le Camus de Sisyphe, le Calaferte du « il faut vivre l'absurde ou mourir » et le Primo Levi de Ecce Homo :

« Et le voilà en effet ce dernier si c'est un homme qui lentement se redresse... »

C'est beau, poignant, émouvant, chavirant.
Lien : http://lejourelleparlaitdesl..
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Beckett n'écrit pas sur le silence, il "DIT" le silence…
Au fil de ses ouvrages les pages se raréfient, les mots se concentrent, mettant en exergue l'absurdité de l'existence.
Les mots ne sont plus alors des signes chargés d'une signification (symboles), mais ils deviennent la chose qu'ils nomment (Rimbaud n'est pas très loin : A noir, I rouge, U vert, O bleu...)
John Coltrane avait un idéal: écrire une musique ou il n'y aurait aucune note.
Samuel Beckett a finalement écrit sans mots au sens strict : seule l'émotion est présente.
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Le dernier livre de Beckett. "Si la notion est maintenue". A lire, de toute urgence, temporairement.
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Court roman énigmatique dans lequel des personnages sont cloîtrés dans un vaste «cylindre surbaissé» de 50 mètres et 16 de hauteur. Roman mathématique rempli d'énigmes que les êtres qui y sont retenus captifs, tout comme le lecteur, doivent chercher la clé. Ces êtres y vivent comme dans un petit monde miniature puisque subsistent à l'intérieur du cylindre des castes et des hiérarchies.
Ouvrage que j'ai trouvé assez difficile d'accès (je dois avouer que j'ai un peu de mal avec l'écriture de Beckett) sans toutefois nier ses qualités littéraires (c'est ce qui explique ma notation pour cet ouvrage).
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En attendant le début de la représentation,
je me rêvais en danseur de tango dans un rade à taxi-boys...
Moyennant une généreuse gratification,
je faisais danser les voluptueuses irrésistiblement attirées vers moi.
Le rideau s'est ouvert sur une représentation aussi silencieuse
qu'organisée d'un monde dépeuplé,
où se croisaient des peuples,
d'hommes et de femmes
en une fin de partie,
splendide représentation
d'une humanité toujours asservie
qu'elle soit celle des maîtres,
Pozzo et Hamm,
ou celle des esclaves
Clov et Lucky,
tous tiraillés entre le moi et le non-moi de Beckett.

C'était MayB, danse théâtrale de Maguy Marin,


j'ai reconnu des mises en mouvement des textes de Samuel, le Dépeupleur -qui m'habite depuis longtemps, En attendant Godot, Fin de Partie...
Sous aucun prétexte, quels que soient les engagements que vous avez, si ce spectacle s'approche de vous, ne vous faites pas le grand mal de ne ne pas aller le voir.

© Mermed 26 Mars 2022
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
De tout temps le bruit court ou encore mieux l'idée a cours qu'il existe une issue. Ceux qui n'y croient plus ne sont pas à l'abri d'y croire de nouveau conformément à la notion qui veut tant qu'elle dure qu'ici tout se meure mais d'une mort si graduelle et pour tout dire si fluctuante qu'elle échapperait même à un visiteur.
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Un corps par mètre carré soit un total de deux cents corps chiffre rond. Parents proches et lointains ou amis plus ou moins beaucoup en principe se connaissent. L'identification est rendue difficile par la presse et l'obscurité. Vus sous un certain angle ces corps sont de quatre sortes. Premièrement ceux qui circulent sans arrêt. Deuxièmement ceux qui s'arrêtent quelquefois. Troisièmement ceux qui à moins d'en être chassés ne quittent jamais la place qu'ils ont conquise et chassés se jettent sur la première de libre pour s'y immobiliser de nouveau. [...] Quatrièmement ceux qui ne cherchent pas ou non-chercheurs assis pour la plupart contre le mur dans l'attitude qui arracha à Dante un de ses rares pâles sourires.
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«Un moment de fraternité. Mais celle-ci en dehors des flambées de violence leur est aussi étrangère qu’aux papillons. Ce n’est pas tant par manque de cœur ou d’intelligence qu’à cause de l’idéal dont chacun est la proie. Voilà pour ce zénith improbable où se cache aux yeux des amateurs de mythe une issue vers terre et ciel. »
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La passion de chercher est telle qu'elle oblige à chercher partout.
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Tout n'a pas été dit et ne le sera jamais.
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Videos de Samuel Beckett (132) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Samuel Beckett
Par l'autrice & un musicien mystère
Rim Battal propose une lecture performée de x et excès avec un grand musicien jazz et pop dont le nom sera révélé lors de la soirée. En ouverture Rim Battal invite cinq poétesses, Alix Baume, Camille Pimenta, Charlene Fontana, Esther Haberland, Virginie Sebeoun, qu'elle a accompagnées lors d'un programme de mentorat intitulé « Devenir poète.sse ». Cinq brèves lectures avant de plonger dans x et excès. Rim Battal y explore les zones d'ombre de l'ère numérique où l'industrie du sexe a une place prépondérante. Comment sculpte-t-elle nos corps et notre rapport à l'autre ? Dans une langue inventive, Rim Battal s'attaque au discours dominant sur la sexualité, le couple et l'amour pour mieux en révéler les failles.
Ce faisant, elle ouvre un espace de réflexion sur l'art. de Cabanel à Mia Khalifa, de Samuel Beckett à Grisélidis Réal, elle tisse des liens entre poésie, pornographie et oeuvres plastiques. Et dévoile ce que notre époque a de singulier et d'universel.
À lire – Rim Battal, x et excès, Castor Astral, 2024 – L'eau du bain, coll. « Poche poésie », Castor Astral, 2024.
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