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Critique de Sivoj


Sivoj
21 décembre 2016
Comme dans Molloy, on reste dans le monologue intérieur, ou plus spécifiquement le flux de conscience ; le personnage discours à la première personne, nous informe de chacune de ses pensées de vieux sénile à moitié mort et incapable de se lever de son lit ; le lecteur plongé dans sa tête doit suivre ses raisonnements tortueux, sautant d'une idée à l'autre par un lien parfois obscur, et changeant de sujet à chaque instant ; Malone sentant la fin arriver, nous décrit tout ce qui lui passe par la tête, qu'il s'agisse de sensations, de souvenirs, de raisonnements, ou d'histoires qu'il nous raconte et à propos desquels ont ne sait jamais si elles sont vraies et si elles parlent de lui d'une manière détournée ou s'il reste dans la pure invention délirante.
Contrairement au premier livre de cette trilogie, qui était divisé en deux (la première partie sur Molloy avec beaucoup de monologue ; la seconde sur Moran contenant plus de narration), Malone meurt ne forme qu'un seul récit dans lequel s'entrecroise les histoires de Malone et de Sapo et Macmann, le premier racontant celles des seconds.
Plus je le lis Beckett plus je me rends compte des caractéristiques d'écrivains plus tardifs qu'on retrouve déjà chez lui : l'ironie et les commentaires sur son propre récit ; le narrateur argumentant jusqu'au délire métaphysique ; le personnage fêlé faisant des choses incongrues ou les subissant passivement ; les interruptions de phrase ; les blancs typographiques ; les phrases courtes et nominales ; les phrases longues accumulant participes présents ; le discours oral s'intégrant directement dans la phrase et se signalant par une simple majuscule ; les références intertextuelles...
Malgré tout, j'ai plus apprécié Molloy que Malone meurt ; il offre plus d'humour et de situations délirantes, et délaisse moins l'intrigue – même si ce n'est déjà plus l'intérêt premier de ce genre de roman.
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