Difficile de mettre moins de 4 étoiles à un prix Nobel mais force est de constater que j'ai eu beaucoup de mal à lire ce petit recueil de nouvelles et textes courts.
Je n'avais jamais lu Becket ... je crois il faut être très réveillé (ne surtout pas le lire comme moi en se couchant) et très concentré. Je dois avouer que certains passages m'ont très fortement et très positivement impressionné mais que d'effort pour y parvenir !
Je suis néanmoins persuadé qu'il faut persévérer, je "sens" que ça en vaut la peine.
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Mais les gens qui font l'aumône n'aiment pas beaucoup la jeter, ce geste a quelque chose de méprisant qui répugne aux sensibles. Sans compter qu'ils doivent viser. On veut bien donner, mais on ne veut pas que la pièce aille rouler sous les pieds des passants ou sous les roues des véhicules, où n'importe qui peut la ramasser. Alors on ne donne pas. Il y en a évidemment qui se penchent, mais en général les gens qui font l'aumône n'aiment pas beaucoup que cela les oblige à se pencher. Ce qu'ils aiment, c'est repérer le gueux de loin, préparer le penny, le lâcher en pleine marche et entendre le Dieu vous le rendra ! affaibli par l'éloignement.
Des mots, des mots, la mienne ne fut jamais que ça, que pêle-mêle le babel des silences et des mots, la mienne de vie, que je dis finie, ou à venir, ou toujours en cours, selon les mots, selon les heures, pourvu que ça dure encore, de cette étrange façon.
Où irais-je, si je pouvais aller, que serais-je, si je pouvais être, que dirais-je, si j'avais une voix, qui parle ainsi, se disant moi ? Répondez simplement, que quelqu'un réponde simplement.
Elle faiblit encore la vieille voix faible qui n'a pas su me faire, elle se fait lointaine pour dire qu'elle s'en va, essayer ailleurs, ou elle baisse, comment savoir pour dire qu'elle va cesser ne plus essayer
Celle-ci [la tête] hésita un instant, puis disparut en un glissement. Il ne me restait plus que l’image de deux yeux exorbités et embrasés, sous une casquette à carreaux.
Quelle était cette horreur chosesque où je me suis fourré ?
Par l'autrice & un musicien mystère
Rim Battal propose une lecture performée de x et excès avec un grand musicien jazz et pop dont le nom sera révélé lors de la soirée. En ouverture Rim Battal invite cinq poétesses, Alix Baume, Camille Pimenta, Charlene Fontana, Esther Haberland, Virginie Sebeoun, qu'elle a accompagnées lors d'un programme de mentorat intitulé « Devenir poète.sse ». Cinq brèves lectures avant de plonger dans x et excès. Rim Battal y explore les zones d'ombre de l'ère numérique où l'industrie du sexe a une place prépondérante. Comment sculpte-t-elle nos corps et notre rapport à l'autre ? Dans une langue inventive, Rim Battal s'attaque au discours dominant sur la sexualité, le couple et l'amour pour mieux en révéler les failles.
Ce faisant, elle ouvre un espace de réflexion sur l'art. de Cabanel à Mia Khalifa, de Samuel Beckett à Grisélidis Réal, elle tisse des liens entre poésie, pornographie et oeuvres plastiques. Et dévoile ce que notre époque a de singulier et d'universel.
À lire – Rim Battal, x et excès, Castor Astral, 2024 – L'eau du bain, coll. « Poche poésie », Castor Astral, 2024.
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