Personnellement je n’ai rien contre les cimetières, je m’y promène assez volontiers, plus volontiers qu’ailleurs, je crois, quand je suis obligé de sortir. L’odeur des cadavres, que je perçois nettement sous celle de l’herbe et de l’humus, ne m’est pas désagréable. Un peu trop sucrée peut-être, un peu entêtante, mais combien préférable à celle des vivants, des aisselles, des pieds, des culs, des prépuces cireux et des ovules désappointés.
Je connaissais mal les femmes, à cette époque. Je les connais toujours mal d’ailleurs. Les hommes aussi. Les animaux aussi. Ce que je connais le moins mal, ce sont mes douleurs.
Mais quelle importance, la manière dont les choses se passent, du moment qu'elles se passent ?
"Je connaissais mal les femmes, à cette époque. Je les connais toujours mal d'ailleurs. Les hommes aussi. Les animaux aussi. Ce que je connais le moins mal, ce sont mes douleurs."
Puis avec un peu de chance on tombe sur un véritable enterrement, avec des vivants en deuil et quelquefois une veuve qui veut se jeter dans la fosse, et presque toujours cette jolie histoire de poussière, quoique j'aie remarqué qu'il n'y a rien de moins poussiéreux que ces trous-là, c'est presque toujours de la terre bien grasse, et le défunt non plus n'a encore rien de spécialement pulvérulent, à moins d'être mort carbonisé. C'est joli quand même, cette petite comédie avec la poussière.
Ce qu’on appelle l’amour c’est l’exil , avec de temps en temps une carte postale du pays , voilà mon sentiment ce soir .
Mais quelle importance, la manière dont les choses se passent, du moment qu'elles se passent ?
Je leur proposais notamment de m'occuper de la serre chaude. Là, j'aurais volontiers passé trois ou quatre heures par jour, dans la chaleur, à soigner les tomates, les œillets, les jacinthes, les semis. Il n'y avait que mon père et moi pour comprendre les tomates, dans cette maison.
Elles (les épitaphes) ne m'ont jamais déçu, les inscriptions, il y en a toujours trois ou quatre d'une telle drôlerie que je dois m'agripper à la croix, ou à la stèle, ou à l'ange, pour ne pas tomber. La mienne, je l'ai composée il y a longtemps et j'en suis toujours content, assez content. Mes autres écrits, ils n'ont pas le temps de sécher qu'ils me dégoûtent déjà, mais mon épitaphe me plaît toujours.
Le tort qu'on a , c'est d'adresser la parole aux gens