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Robert Pinget (Traducteur)
EAN : 9782707302052
77 pages
Editions de Minuit (01/10/1957)
3.84/5   40 notes
Résumé :
Pièce radiophonique en un acte pour onze personnages, écrite en anglais en 1956. Première publication : All That Fall, Londres, Faber and Faber, 1957 / New York, Grove Press, 1957. Pré-publication de la traduction française de Robert Pinget dans Les Lettres Nouvelles, n°47, mars 1957
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je ne savais pas que c'était une pièce radiophonique à l'origine mais je pense, de toute façon, que comme toute pièce de théâtre, elle doit être vue ou, comme c'est le cas pour celle-ci, entendue. A défaut, moi, je me suis contentée de la lire et je pense que cela enlève vraiment quelque chose à la tonalité et surtout, à l'absurdité de la pièce. Ne soyez pas choqués si j'emploie ce terme mais, étant donné que nous nous trouvons ici, avec Samuel Beckett, dans du théâtre de l'absurde, il est normal que je qualifie cette pièce de la sorte. Je crois aussi que, maintenant que j'ai acquis plus de maturé depuis mes premières découvertes de cet auteur lors de mes années de fac mais surtout, depuis que je fais du théâtre moi-même, je commence à apprécier cet auteur et, surtout, à un peu mieux le comprendre. Sans pour autant affirmer que j'arrive à le cerner complètement, je me sens de plus en plus conquise au fur et à mesure que j'apprends à le (re) découvrir !

Ici, l'histoire se déroule en pleine campagne et Madame Rooney à toutes les peines du monde à se rendre à pied jusqu'à la gare où elle veut faire une surprise à son mari en allant l'accueillir à sa descente du dernier train, celui de 12h30.
Elle, une femme assez corpulente et lui, un homme aveugle qui continue pourtant à travailler dans les affaires et qui compte chaque pence dépensé, bref à une époque (et pour cela je dois dire que cela n'a pas changé) où il est parfois plus dangereux de rester chez soi que d'en sortir, que ce soit à pied, en vélo, en voiture ou même en train (tels sont les différents moyens de locomotion représentés ici) ...voilà tout le ridicule de la vie ! Ne pas voir et pourtant, accroître ses capacités et se sentir en excellente, voilà en revanche une sacrée leçon de morale qui mérité d'être retenue pour nous tous qui nous plaignions sans cesse (et notez bien, je me place dans le lot). Nous ne savons pas toujours profiter des simples joies que la vie nous offre , nous râlons pour un oui ou pour un non, nous avons une fâcheuse tendance à tout dramatiser (et notamment, comme c'est le cas dans cette pièce puisque lorsque le train de son mari à un quart d'heure de retard, Madame Rooney s'imagine tout de suite le pire) et c'est fort dommageable ! En disant exactement l'inverse ou alors, avec sarcasme, je pense (mais je peux très bien me tromper) que l'auteur a voulu nous faire passer le message d'essayer de profiter de chaque instant que la vie nous offre, en dépit des contraintes, des contretemps où tout ce qui pourrait perturber notre habituelle routine. C'est cela vivre !
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Je découvre cette oeuvre de Beckett par le média originel : la radio. L'enregistrement d'époque est savoureux. Dans ce genre d'exercice, j'aime entendre le texte des didascalies, mais ici tout le travail consiste à les illustrer par des bruitages et ambiances. Tant pis pour moi. le propos de la pièce est ancré dans un quotidien paysan. L'absurde surgit là où on ne l'attend pas vraiment, dans l'impotence, la vie restreinte des sens, la misère du quotidien et le temps, toujours le temps... Pourquoi le train est en retard ? Voici la question qui taraudera les personnages de cette fable atemporelle. L'ennui, l'enchaînement aux usages de la vie "moderne", les convenances, les désagréments du corps, la météo qui n'en fait qu'à sa tête mènent la vie dure à ce drôle de couple. Une dame obèse va chercher son mari à la gare. Toute une mission ! Une fois arrivé, ce "charmant" monsieur la malmène sans regret et se laisse guider, car la vue lui manque. Ensemble, ils progressent dans le froid, l'eau, la boue ordinaire, suspendus à des pulsions fondamentales qui se réalisent malgré eux au funeste dénouement. Je découvre un autre aspect de l'écriture de Beckett, davantage inscrit dans une réalité, mais tout aussi hantée par le temps, l'usure et la répétition. Comment a-t-il fait, cet artiste de génie, pour ne jamais tout à fait se répéter ?
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Pièce radiophonique de Beckett «  tous ceux qui tombent » tombe en un point non nommé .
L'action ? La chute, vue horizontale chez Beckett symbolisée par la marche de deux personnages.
Un aller et un retour. Sans aucune fin. Donc sans aucune finalité. Une ligne de fuite vers un inutile point de chute, sans rebond.
La vie est une chute, dans un puits sans fond donc elle est sans fondement. La vie est une comédie dantesque, une farce burlesque.
Les personnages ? Un couple âgé qui se retient de ne pas mourir. Lui, il est aveugle et arrivera par le train de 12h30. Elle, elle se plaint de cette route qui la mène à la gare. Et puis il y a les autres, les autres nous mêmes, ceux qui tombent aussi mal que nous, qui offrent leur aide en se secourant eux mêmes . L'enfer est paré de bonne intentions. Elle a peur de tomber, demande un bras, appelle un geste, une parole, un regard . Elle chute et continue son chemin et égrène ses plaintes . Elle le retrouve sur le quai et ils repartent chez eux, un peu moins seuls, encore un peu plus vieux . « Finissons en avec ce précipice » lui demande son mari. Absurdité de la démarche. On s'accroche les uns autres dans la chute et puis on s'empile et on s'entasse les uns sur les autres. Tous les anges seront déchus. Même le premier.
«Les plaintes, déjà, et le simple fait de se plaindre,
suffisent à donner à la vie assez de charme pour
qu'elle soit supportable. Il y a dans toute plainte
une subtile dose de vengeance» Friedrich
Nietzsche, le Crépuscule des idoles.

Astrid SHRIQUI GARAIN

Nb : en avril 2012 la compagnie belge Marius a mis en Seine, sur les quais du Havre, l' écoute de cette pièce. http://www.francetv.fr/culturebox/du-theatre-radiophonique-signe-beckett-sur-les-quais-du-havre-90753

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Elle va, avec forces lamentations et embûches, à la gare, au devant de son mari. Rencontres, critiques, jérémiades, mais souffrances - et humour de Beckett
Le retour, leurs difficultés et débuts de disputes, et à travers tout cela une tendresse qui perce
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
MADAME ROONEY : Sortir, de nos jours, c'est le suicide assuré. Mais rester chez soi, monsieur Tyler, qu'est-ce que c'est ? S'éteindre à petit feu.
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Sortir, de nos jours c'est le suicide assuré. Mais rester chez soi, monsieur Tyler, rester chez soi, qu'est ce que c'est ? S'éteindre à petit feu. Nous voilà blancs de poussière de la tête aux pieds
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Sortir, de nos jours, c’est le suicide assuré. Mais rester chez soi, Monsieur Tyler, rester chez soi, qu’est-ce que c’est ? C’est s’éteindre à petit feu.
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L’Éternel soutient tous ceux qui tombent. Et il redresse tous ceux qui sont courbés.
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À lire – Rim Battal, x et excès, Castor Astral, 2024 – L'eau du bain, coll. « Poche poésie », Castor Astral, 2024.
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