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Ludovic Janvier (Traducteur)Agnès Janvier (Traducteur)
EAN : 9782707320162
267 pages
Editions de Minuit (08/11/2007)
4.01/5   38 notes
Résumé :
"Watt" a été écrit en anglais entre février 1941 et décembre 1944. Première publication en VO : 1953. Traduction française par Ludovic et Agnès Janvier en collaboration avec l'auteur, publiée en 1969.

Lorsqu'il entre au service de monsieur Knott, Watt pénètre dans une demeure où règnent une stricte hiérarchie et une rigoureuse observance des horaires quotidiens. Nouvel arrivant, l'activité culinaire et ménagère de Watt se cantonnera d'abord au rez-de-... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Watt il n'est pas riche, il n'est pas beau, il n'est pas jeune, il n'est pas méchant, il n'est pas causant, il est hésitant, il sourit bizarrement et il se fait embaucher comme domestique chez monsieur Knott. La maison de monsieur Knott possède deux étages et il emploie un domestique pour le rez-de-chaussée et un autre pour le premier étage. La promotion de Watt du rez-de-chaussée à l'étage est au centre du roman.
Lire « Watt », c'est une expérience. Parce que ça parait long et qu'on tourne en rond. On tourne en rond comme d'habitude avec Beckett, mais c'est plus long qu'une pièce de théâtre. Il arrive qu'on rit, comme souvent avec Beckett, d'un rire qui n'est peut-être pas toujours innocent. Un rire de désappointement.
A lire les logorrhées du narrateur sur tout et surtout rien – son incontestable volonté d'épuiser toutes les possibilités -, il arrive aussi souvent qu'on fasse la grande expérience du lecteur, celle de l'ennui de l'ennui : suivre des yeux les lignes tout en pensant à autre chose (ses aigreurs d'estomac ou le collègue imbuvable qui les accompagne), quand les mots se perdent quelque part entre l'oeil et l'aire de Wernicke. Pendant cet ersatz de lecture, tout en captant des bribes de phrases au hasard, je me suis interrogé sur la lecture et cet ennui au carré qu'est l'ennui de lire. Et je ne sais par quel tortueux chemin de l'esprit, j'ai fini par subir cet étrange phénomène qui sauve toute lecture : le phénomène d'identification. Aussi incroyable que cela puisse paraître j'ai ressenti de la compassion pour Watt, ce personnage questionnant qui s'étonne de rien. Face à rien il n'y a pas de « quoi ? » qui tienne alors j'ai arrêté de chercher un sens à tout ça. de là à dire que l'ennui et la recherche de signification ont un rapport de cause à effet, c'est un processus de la pensée auquel je n'ose même plus m'exercer après la lecture de ce roman du non-sens.
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Livre inclassable comme presque toute l'oeuvre de Beckett. Roman absurde, aride jusqu'à l'ennui, plein de saillies, détours, répétitions. Pourquoi ? Pour qui ? Nous l'ignorons. Il ne s'agit pas d'aimer ou de ne pas aimer. C'est autre chose. Watt est engagé au service de monsieur Knott d'abord au rez-de-chaussée puis au premier étage de la demeure. Après, il s'en va, couche dans la salle d'attente de la gare puis disparaît. Et c'est tout. Nous ne comprenons pas tout si ce n'est que tout est vain y compris et surtout les romans. L'histoire ne prend pas parce que Beckett ne veut pas qu'elle prenne. Il nous le dira à sa manière. C'est fake (Beckett était Irlandais !). Illisible écriture, on a envie d'arrêter à chaque page, pourtant on continue jusqu'au dégoût. Magnifique !
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Arrivé au terme de la lecture de ce livre, je me suis demandé si j'étais déçu, parce que ce livre est pour ceux qui aiment être déçus. J'ai aimé être déçu et donc je n'ai pas été déçu. Aimant être déçu, je n'ai pas aimé avoir aimé, et nous dirons donc que j'ai été déçu. C'est dire comme j'ai aimé.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Penser, quand on n’est plus jeune, quand on n’est pas encore vieux, qu’on n’est plus jeune, qu’on n’est pas encore vieux, ce n’est peut-être pas rien. Faire une pause, vers la fin de sa journée de trois heures, et considérer : l’aise toujours plus sombre, la peine toujours plus claire ; le plaisir là encore parce qu’il fut, la douleur là déjà parce qu’elle sera ; l’acte joyeux devenu volontaire, en attendant de se faire acharné ; le halètement, le tremblement, vers l’être révolu, devant l’être à venir ; et le vrai qui ne l’est plus, et le faux qui ne l’est pas encore. Et décider de ne pas sourire après tout, assis à l’ombre à écouter les cigales, à réclamer la nuit, à réclamer le matin, à écouter le murmure, Non, ce n’est pas le cœur, non ce n’est pas le foie, non ce n’est pas la prostate, c’est musculaire, c’est nerveux. Puis la rage s’achève, ou elle continue, et l’on est au fond du trou, au-delà du désir du désir, de l’horreur de l’horreur, au fin fond du trou, au pied de toutes les pentes enfin, des chemins qui montent, des chemins qui descendent, et libre, libre enfin, pour un instant libre enfin, rien enfin.
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De la nature de Monsieur Knott en particulier il continuait de tout ignorer. Il y avait à cela de nombreuses et excellentes raisons dont deux au moins semblaient à Watt dignes d’être relevées : d’une part la pénurie de matériaux proposés à ses sens, de l’autre l’altération de ceux-ci. Le peu qu’il y avait à voir, à entendre, à sentir, à goûter, à toucher, comme frappé de stupeur il le voyait, l’entendait, le sentait, le goûtait, le touchait.
Dans le vide feutré, l’ombre close, de la vaste pièce réservée à la jouissance de Monsieur Knott et de son serviteur, Monsieur Knott demeurait. Et cette ambiance le suivait dehors et allait avec lui, partout où il allait, dans la maison, dans le jardin, assombrissant tout, affadissant tout, assourdissant tout, engourdissant tout, partout où il passait.
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Non, il n’aurait jamais pu parler de toutes ces choses si elles s’étaient obstinées à ne rien vouloir dire, comme d’autres s’y obstinaient, c’est-à-dire jusqu’au bout. Car le seul moyen de parler de rien est d’en parler comme de quelque chose, comme le seul moyen de parler de Dieu est d’en parler comme d’un homme, ce qu’il fut bien sûr, en un sens, pendant un bout de temps, et comme le seul moyen de parler de l’homme, même nos anthropologues l’ont compris, est d’en parler comme d’un termite.
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La seule manière de parler de rien est d'en parler comme si c'était quelque chose, tout comme la seule manière de parler de Dieu est d'en parler comme s'Il était un homme.
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Car il sait qu'il est à la place qu'il faut, enfin. Et il sait qu'il est l'homme qu'il faut, enfin. A une autre place il serait toujours l'homme qu'il ne faut pas, et pour un autre homme, oui, pour un autre homme, ce serait encore la place qu'il ne faut pas. Mais lui étant tel qu'il est devenu, et la place étant telle qu'elle fut faite, l'accord est parfait.
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Videos de Samuel Beckett (132) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Samuel Beckett
Par l'autrice & un musicien mystère
Rim Battal propose une lecture performée de x et excès avec un grand musicien jazz et pop dont le nom sera révélé lors de la soirée. En ouverture Rim Battal invite cinq poétesses, Alix Baume, Camille Pimenta, Charlene Fontana, Esther Haberland, Virginie Sebeoun, qu'elle a accompagnées lors d'un programme de mentorat intitulé « Devenir poète.sse ». Cinq brèves lectures avant de plonger dans x et excès. Rim Battal y explore les zones d'ombre de l'ère numérique où l'industrie du sexe a une place prépondérante. Comment sculpte-t-elle nos corps et notre rapport à l'autre ? Dans une langue inventive, Rim Battal s'attaque au discours dominant sur la sexualité, le couple et l'amour pour mieux en révéler les failles.
Ce faisant, elle ouvre un espace de réflexion sur l'art. de Cabanel à Mia Khalifa, de Samuel Beckett à Grisélidis Réal, elle tisse des liens entre poésie, pornographie et oeuvres plastiques. Et dévoile ce que notre époque a de singulier et d'universel.
À lire – Rim Battal, x et excès, Castor Astral, 2024 – L'eau du bain, coll. « Poche poésie », Castor Astral, 2024.
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