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Critique de Folfaerie


Ce roman est une fantaisie à la fois drôle et cruelle sur l'Amour. Une belle jeune femme, frivole et égoïste, fait tourner la tête des étudiants d'Oxford où elle vient d'arriver. Elle est la petite-fille du recteur de l'Université, occupe son temps à se produire en spectacle (elle est pourtant une prestidigitatrice fort médiocre) et partout où elle passe, les hommes sont prêts à faire des folies pour ses beaux yeux.

Evidemment, Zuleika ne saurait se contenter d'une armée de soupirants prêts à satisfaire le moindre de ses caprices. Elle décide qu'elle ne pourra tomber amoureuse que d'un homme à qui elle serait indifférente. Cette perle rare, elle croit l'avoir trouvé lors d'un dîner organisé par son grand-père. A leur table, le beau, le riche, l'élégant et le hautain Duc de Dorset semble peu sensible au charme de la demoiselle, qui s'en éprend sur le champ. Logique. Hélas pour le Duc qui a la malencontreuse idée de lui avouer son admiration et son amour dès le lendemain de leur rencontre, Zuleika est affreusement déçue et renonce par conséquent à aimer le Duc. Mais le beau jeune homme a la tête farcie d'idéaux et tout en étant fort conscient de ce qu'il doit à son rang, cédant à un accès de noblesse inouï, obéissant à une impulsion et à son devoir de dandy, il décide de mourir pour sa bien-aimée, qui, soit dit en passant, ne le mérite guère.

Je ne crains pas de dévoiler la principale information du roman puisque tout est indiqué dans le quatrième de couverture.

L'important et le plus amusant, c'est de suivre les extravagances des uns et des autres, les pensées hautement philosophiques du Duc, les caprices de la belle Zuleika... Mourir ou ne pas mourir par amour, telle est la question. Surtout que le Duc n'est point le seul à faire cette sottise. D'autres étudiants énamourés pensent la même chose, à quoi bon vivre sans l'amour de Zuleika ? et se préparent donc, chacun à sa manière, à mourir pour leur idôle. le projet bien arrêté de se suicider n'empêche pas le jeune Duc, qui se tient en très haute estime, de se soucier de détails plus prosaïques comme guérir de son rhume ou choisir sa dernière toilette. Mourir d'amour, jeune de surcroît, est une fort belle chose mais il faut le faire avec élégance et distinction. Quant à la demoiselle, objet de tant de passion et cause de cette hécatombe, elle suit avec intérêt tous ces préparatifs qui ne manqueront pas de l'auréoler d'un certain prestige et d'une grande renommée. Alors, qui va rééllement sacrifier sa vie pour Miss Dobson ? il faudra le lire pour le savoir...

Je n'ai pu m'empêcher de penser aussi bien à Fitzgerald qu'à Somerset Maugham. Mais l'héroïne de Beerhom est un condensé de tous les défauts typiquement féminins, vaniteuse, inconstante, coquette, égoïste et j'en passe. L'écrivain grossit les traits et l'histoire elle-même est grotesque de bout en bout.

Le livre est joliment présenté, rehaussé par les dessins de George him qui rappelle les caricatures d'une certaine époque. Comme toujours l'éditeur agrémente son ouvrage de quelques considérations amusantes (voir notamment la dernière page) et fait preuve d'un choix de publication fort original. J'avoue qu'avant cela, Beerbhom m'était inconnu, même s'il fut l'ami De Wilde et Maugham...

La traduction est soignée, en tout cas la prose de l'auteur est précieuse, j'ai même dû recourir au dictionnaire pour deux ou trois mots dont le sens m'échappait. Je n'aurai qu'un minuscule reproche à faire à ce roman : sa longueur. Pour un sujet somme toute aussi mince, il aurait gagné à être un peu raccourci, le ryhtme s'affaiblissant par moments.

Mais j'avoue qu'en ce moment, j'ai la manie de trouver tout ce que je lis un poil trop long...
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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