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Critique de Ecureuil


Après Berlin, Stalingrad et le Débarquement de Normandie, Antony Beevor nous replonge dans la Seconde Guerre Mondiale, mais cette fois-ci dans sa totalité. Là encore, le style de l'auteur aide à la lecture en mélangeant l'histoire à côté des simples soldats, des civils et des grands chefs de guerre. En effet, l'auteur s'appuie sur les archives d'état récemment déclassifiées, sur les journaux des personnages publiques et sur les journaux intimes des gens qui, au "ras des pâquerettes", ont vécu et subi ce déferlement de violence. La chronologie est globalement respectée et les chapitres nous emmènent successivement aux quatre coins du monde, en Europe, en Afrique, en Amérique, en Asie continentale et dans le Pacifique.
Comme toujours, l'histoire est écrite par les vainqueurs et s'intéresse essentiellement à eux. Les crimes des vaincus sont dénoncés avec véhémence, mais Antony Beevor n'oublie pas de prendre du recul. Il n'épargne pas les armées alliées, responsables d'erreurs de jugement qui coûtèrent la vie à des milliers de personnes et coupables de divers crimes de guerre passés sous silence par leurs chefs littéralement machiavéliques. Sont également bien rendues les tensions politiques entre les états belligérants, aussi bien du côté de l'Axe que du côté des Alliés, les alliances étant en général de simple circonstance ou carrément contre nature. On citera l'incompétence de Montgomery, la vanité des généraux ambitieux qui veulent être les premiers à franchir le Rhin ou à entrer dans Berlin, les rivalités entre les armées terre/air/mer, la brutalité des négociations territoriales avec l'URSS, etc. Cependant, certains aspects auraient sans doute mérité un peu plus de place dans le livre, je pense notamment aux populations civiles en Afrique du Nord, sur les îles du Pacifique ou au Japon.
Alors bien sûr, c'est dense, très dense même. Et on se perd : on se perd entre les noms des villes du fin fond de la Brimanie ou d'Ukraine, entre les personnages politiques et militaires, entre les unités armées en présence dans une bataille. Les quelques cartes incluses ne suffisent malheureusement pas, et j'aurais aimé en voir plus régulièrement avec divers niveaux de détail. On pourrait presque regretter un format numérique et multimédia pour ce livre.
Il n'empêche que cette somme monumentale (950 pages) sur la Seconde Guerre Mondiale est d'un grand intérêt, on y apprendra énormément de choses sur ce sujet si difficile et qu'on croit toujours connaître. Un sujet qu'on se doit de connaître.
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