Comme tous les ouvrages de cette collection, la qualité est au rendez-vous. L'auteur est à la fois clair et précis, passionné par son sujet et les illustrations remarquables.
Ce titre nous fait donc voyager au Moyen Age et nous explique quels étaient les principes de fonctionnement des engins de guerre utilisés durant cette période, et surtout nous corrige sur les erreurs fréquentes vues au cinéma à leur sujet, comme le scorpion ou la catapulte, typiquement romains et depuis longtemps abandonnés à l'âge des châteaux forts et des chevaliers en armure.
A travers ce panorama, on apprécie l'ingéniosité de nos ancêtres, qui sans nos moyens actuels, étaient capables de construire un trébuchet selon des règles extrêmement précises, à l'aide d'un compas et d'une règle, ce même trébuchet se montrant souvent d'une précision et force redoutables. L'auteur lui-même a réalisé l'expérience et a comparé la méthode de construction ancienne et celle assistée par informatique, expérience aux conclusions sans appel.
Certains donc de ces engins demandaient forcément des connaissances spécifiques que seuls des ingénieurs formés possédaient, ce qui les amenait à louer leur savoir-faire aux belligérants pour des sommes appréciables. Une fois les engins construits (même en temps de paix, pour développer le système de défense d'une ville ou d'une forteresse), ces derniers étaient souvent réutilisables et donc entretenus avec soin, parfois même loués… A travers donc cet « art de la guerre », c'est aussi tout un pan de l'économie et de la réalité médiévale qui se dévoile, pan qui était pour moi absolument inconnu. Autant dire que j'ai énormément apprécié d'en apprendre beaucoup plus sur une époque que j'étudie par le biais littéraire.
En dehors des engins de guerre, l'auteur nous décrit évidemment l'armement des combattants, les protections, les conceptions des murailles et des remparts, l'art du siège (la poliorcétique) et de la défense…
Il s'agit donc d'un large panorama que l'auteur nous brosse en un peu plus d'une centaine de pages, panorama qui mériterait sans doute d'être abordé dans un ouvrage plus complet et approfondi mais qui, en aucun cas, ne pourrait entrer dans le format de cette collection.
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L’expérience militaire des croisades, les progrès réalisés dans l’art de fortifier les places, la connaissance plus étendue de certains ouvrages de techniques militaires de l’Antiquité, le long conflit qui oppose Capétiens et Anglo-Normands, l’ampleur croissante des ressources dont disposent les rois, sont autant de facteurs qui engendrent, au XIIe siècle, une renaissance de l’art d’assiéger : de plus en plus, la conduite régulière d’un siège devient une opération savante et compliquée.
Les machines de guerre de la Citadelle de Damas reconstituées par Renaud Beffeyte