Les chiens sont ici l'allégorie de ceux qui comptent si peu dans la société : émigrés de toutes sortes, sans papier, marginaux, voire même artistes de rues… Les autres « zumins » les traite effectivement comme des chiens, vivant dans des « niches », exploités par une société qui se sert d'eux pour établir son propre bien-être, mais sans jamais les reconnaître égaux à eux et sans leur accorder ce même confort qu'ils leur ont cependant assuré. Cette société injustement inhumaine aux siens est observée et durement ressentie par un fils d'émigré, sensible au dur labeur des pères pour nourrir leur famille, des mères pour protéger et élever dignement leurs enfants dans l'inquiétude des dangers et de la haine ordinaire de leur environnement. Mais de son regard acéré et perspicace, de sa propre expérience et de l'entraide des siens contre l'adversité, il tirera les leçons pour son avenir et celui des opprimés, et donnera lui-même des leçons de civisme et d'humanisme à ces « zumins » sans âme ni charité.
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