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2,99

sur 90 notes
Depuis « Le gone du Chaâba », j'ai une tendresse toute particulière pour les livre d'Azouz Begag et je ne résiste pas quand j'en vois un...
Ici, en plus, ça se passe en Bretagne à Ouessant !
Un père divorcé a, pour la première fois, la garde de ses deux filles, pré-adolescentes, pendant les vacances.
D'origine algérienne, il pense d'abord les emmener en Algérie, mais redoute les fortes chaleurs de l'été, l'isolement dans le village de son enfance, l'absence de Wifi...
Donc il choisit Ouessant pour laquelle il a une tendresse depuis toujours.
Ouessant c'est beau, c'est sauvage, mais ...il pleut beaucoup, la maison de location est isolée, et la cohabitation n'est pas facile...

On retrouve ici le ton d'Azouz Begag, mélange d'humour, d'auto-dérision, de tendresse et de nostalgie.
Entre flash-back sur son enfance et sa famille et scènes de la vie quotidienne, le narrateur offre un portrait tendre et mélancolique qui se marie bien avec la lande bretonne et la pluie sur Ouessant.
Un joli roman, poétique, mélancolique sans pathos, sur la famille, les descendants d'immigrés et la difficulté d'être parent.
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Salam Ouessant, c'est … c'est …
C'est « Des racines et des elles ».
Oui c'est ça, le genre d'elles qui donnent… des ailes.
Des pulsations, quelques battements de coeur à coeur, quelques battements … d'elles pour s'élever et voyager à travers le temps.
Qui sont-elles?
Enfants, mère, premier amour, ex femme, dernier frisson…
Salam Ouessant ce sont toutes ces rencontres faites par Azouz Begag , mais pas seulement.

C'est aussi un questionnement sur le regard de l'autre et le regard sur l'autre, sur l'identité et la place des descendants d'immigrés (incroyable que certains puissent encore se poser la question aujourd'hui…), sur l'amour que tant de gens font rimer avec toujours (encore incroyable hein …) et du « crime » qu'est le fait de ne plus aimer, sur le divorce et les pères divorcés à qui on fait payer le désamour au prix fort (et il n'est pas question d'argent).
Salam Ouessant, c'est une histoire d'amitiés, une histoire d'amours où la légèreté flirte avec l'émotion. C'est une histoire simple de gens ordinaires dans ce qu'ils ont de plus noble : l'authenticité.

Et puis … il y a cet Océan toujours là, quelque part, et puis… Ouessant, ce bout d'un monde avec ses dégradés de gris et ses embruns venus des cieux.

Azouz Begag m'a profondément touché par son histoire qui n'a rien d'exceptionnelle, je ne saurai dire pourquoi mais, quelle importance puisque… touché.
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Un homme divorcé, d'origine algérienne, emmène ses deux filles en vacances sur l'île d'Ouessant.
Cette île du bout du monde, recèle des trésors pour qui sait être patient. Elle n'est pas trop au goût de Zola et de Sofia, qui rêvent du soleil de l'Algérie. Mais, pour leur père, cette île est chargée de sens.
Elle lui rappelle son ami d'enfance Yvon le breton, un autre immigré, en quelque sorte.

C'est un roman sur la nostalgie, la douleur de l'exil, la différence. Un père, un peu maladroit qui essaie de recoller les morceaux avec ses deux filles, «son île au trésor ». La magie de l'île opère.

J'ai aimé l'écriture poétique de l'auteur, avec ses phrases courtes et non dénuées d'humour. On ressent toutes les émotions de ce papa tendre, fragile et pudique. On ressent ses blessures du passé, qu'il tente de cacher au fond de lui, ne mettant pas de mots sur les maux, s'en tenant à la philosophie de son père :

« de mon père, je tenais cette philosophie : ne partager avec les autres que le meilleur et garder ses malheurs au fond, sous la godasse, jusqu'à ce que le temps les réduise en poussière, parce que le malheur est le plus grand dénominateur commun entre les humains. Alors il vaut mieux que chacun garde sa part pour soi, sinon notre besoin de consolation ne s'apaise jamais. »

Beaucoup d'émotions partagées dans ce court roman qui nous raconte l'histoire de ce père ayant du mal à se faire une place dans le coeur de ses filles. Pourtant, on sent bien l'amour qui les unit. Il ressemble à ce coquelicot :

« Un peu plus tard, mon regard s'égara sur un coquelicot né sur l'accotement de la chaussée, seul, résistant aux gouttes de rosée et aux coups de vent qui tentaient de le plier. Il était touchant. »

La vie est comme un coquelicot, éphémère et fragile. Il faut en prendre soin comme il faut prendre soin de ceux qu'on aime :

«… les coquelicots ne se cueillent pas, ma chérie, sous peine de mort. Ils se contemplent sur pied. À la moindre tentative d'enlèvement, ils se meurent, leur robe rouge se désagrège et leur sang se répand. C'est comme l'amour, dès qu'on y goûte il commence à fondre… »

Qui mieux que cette île désolée du bout du monde ; Enez Eusa, pour traduire les tourments de cet homme perdu, et pour lui redonner espoir, puisqu'elle ne manque pas de charme et de magie.

Salam Ouessant nous donne bien envie d'aller faire un petit tour sur cette île.
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Un livre d'Azouz Begag, pas forcément son meilleur, mais demeure son talent de conteur : des phrases poétiques, des interrogations du narrateur, père divorcé et plein de doutes, sur la paternité, la famille, le divorce, l'héritage des parents, faits de mots, d'expressions, de culpabilité aussi ... culpabilité encore plus forte depuis le décès de son frère Malik, celui qui rêvait sa vie plus qu'il ne la vivait ... culpabilité et interrogations face à l'hostilité et aux questions des "Français de souche" : "vous êtes de Lyon, oui mais AVANT" ...

en souvenir de son copain Yvon d'Ouessant, celui avec qui il partageait une forte amitié, teintée de saudade, d'exil, et puis surtout, le seul qui l'a défendu quand il s'est fait tabasser à l'école, le narrateur choisit un séjour d'une semaine à Ouessant, quand ses deux filles ne rêvaient que d'Algérie et de soleil ...
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J'ai dévoré ce petit roman avec beaucoup d'appétit. D'abord parce qu'il est vrai, et que le coeur de ce papa débordant d'amour pour ses filles un peu ingrates m'a touchée, ensuite parce que l'atmosphère d'Ouessant est tellement justement décrite et aussi parce que j'aime l'écriture de Azouz Begag et l'honneur qu'il fait à son pays, sans entrer dans la dégoulinante nostalgie. Une belle histoire!
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Le narrateur est un papa divorcé. Il a deux filles, Sofia et Zola la cadette. le père se réjouis de les voir. Il leurs offre un séjour d'une semaine sur l'île d'Ouessant. le temps est maussade. Les filles font comprendre à leur père qu'il aurait mieux valu choisir l'Algérie où le soleil aurait été au rendez-vous.

Le père a choisi Ouessant parce que son ami Yvon le Guen qui lui a sauvé la vie était de là.

Le trio prend possession de la maison de location. Les filles sont toujours amères sur le choix d'Ouessant.

« A Ouessant, je marchais sur des oeufs, attentif au moindre détail. Rien ne devait ternir l'instant fragile de nos retrouvailles. Chaque risque de divergence devait être anticipé et éradiqué. En déambulant dans les venelles pour choisir un restaurant, nous sommes passé devant un loueur de bicyclettes et mes deux trésors ont suggéré de revenir le lendemain en louer pour la semaine. C'était une superbe idée. Un projet commun pour créer du lien. »

Une femme rousse s'invita dans le trio ; Une écuyère, monitrice dans un manège. le père n'avait d'yeux que pour elle. Les filles étaient décontenancées de voir que cette femme leur volait la vedette.

Le bateau Fromveur part pour Brest emmenant le trio. Les vacances sont terminées. Sur le quai le narrateur s'étonne de voir Le Bihan, loueur de vélos. Il était juste là parce qu'une question le chiffonnait.
Il s‘adresse au père :
― de quel pays êtes-vous ?
Zola s'empresse de dire « de Lyon »
Le Bihan insiste.
Le narrateur :
― J'ai compris. Tous les gens qui, voyant ma face de pastèque, me demande de quelle île je viens et sous quel soleil j'ai mûri. Je dis, vous parlez du pays de mes parents.
Finalement le narrateur lâche, l'Algérie. Il se fait que Le Bihan est un pied-noir qui a la nostalgie de l'Algérie.

Vous l'aurez compris dans ce récit s'entremêle séjour sur l'île et une part importante des souvenirs du père, ses racines mis en évidence. C'est ce qui m'a considérablement dérangé car je flash depuis quelques mois sur l'île d'Ouessant. J'ai vu des vidéos dénotant le courage, la solidarité des insulaires qui a stupéfait des visiteurs de l'ile. Ils sont repartis plein d'émotions, la larme à l'oeil. Ils étaient super accueillis et devaient se défaire pour un moment de nouveaux amis.

Lorsque j'ai vu le titre de ce livre contenant le mot Ouessant, j'en ai fait une priorité d'achat en librairie. J'ai rencontré d'immense difficultés à lire des parties de livre qui ne parlait pas d'Ouessant. C'était focus hors de toutes attentes. C'est comme si avec grande confiance j'achetai un chien dans un sac (j'adore les chiens) et que j'y trouvais un chat qui n'ont en commun que le fait d'être animaux domestiques. Une grande déception donc, un erreur de casting. J'ai cependant apprécié cette mise en situation du père qui ne demandait qu'à faire plaisir à ses filles, à retisser des liens après avoir été séparé de ses filles suite à un divorce. Pas de chance… !
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Le narrateur, un père de famille récemment divorcé emmène ses filles Sofia et Zola en vacances pour la première fois ; il a choisi l'île d'Ouessant, en souvenir d'un camarade de classe originaire de cette île bretonne. Mais le séjour ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices : le temps est maussade, les filles en colère, reprochent constamment à leur père la séparation.
Mes impressions sont un peu mitigées. J'ai apprécié le style à la fois limpide et percutant d'Azouz Begag, mais j'ai fini par me lasser de l'apathie du personnage et de ses interrogations. Après des débuts dynamiques, l'action m'a semblé s'enliser un peu trop dans l'indécision et la mélancolie. de plus, l'île d'Ouessant paraît sous un jour bien peu favorable, à l'exception de quelques évocations poétiques.
Une petite déception donc, pour ce livre dont je me réservais la lecture depuis plusieurs semaines... Mais paradoxalement, il m'a donné envie de découvrir les autres oeuvres d'Azouz Begag.
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Un père emmène ses deux filles en vacances pour la première fois depuis son divorce.
Ca se passe à Ouessant, avec de la pluie, des vagues sur le bateau et de l'ennui pour ces citadines qui préfèreraient être avec leur mère. le temps, le lieu, les filles, cela va permettre au père de faire une introspection de sa vie, de son enfance, de sa paternité.
Azouz Begag se sert de l'écriture pour une analyse psychanalytique. Il suffit (juste) de rentrer avec lui dans sa pensée. Soit ça passe, soit ça casse et j'ai eu le sentiment de m'ennuyer parfois, comme dans un long film.
Heureusement, c'est assez bien écrit et on voyage dans une belle Bretagne pittoresque. C'est déjà ça.
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Alors qu'il a la garde de ses filles pour une semaines de vacances, un père décide de les emmener sur l'île d' Ouessant. Elles qui rêvaient d'Algérie, de soleil etc c'est raté. Dès lors comment faire comprendre aux petites l'importance de ces moments ensembles?

Ici nous avons droit aux clichés des citadins pur souche essayant de se reconstruire sur une île perdue ( enfin pas si perdue que cela mais pour les filles c'est l'enfer!). Cela permet au père de se replonger dans ses souvenirs, de s'expliquer ses choix à lui même plus qu'à ses filles car il a du mal à leur parler.

Le père ( Azouz Begag?) est un homme divorcé qui a bien du mal à (re)trouver sa place de père. C'est lui le fautif, c'est lui qui a décidé de partir car il n'aimait plus sa femme. Alors il essaye tant bien que mal de montrer à ses filles que s'il n'a pas été un bon époux il peut être un bon père et surtout qu'il les aime, elles.

Ces choix sont hasardeux: Ouessant pour les vacances d'été, ces filles n'en reviennent pas! Quelle idée! Elles qui vivent en ville ont bien du mal à s'extasier devant la beauté des paysages sauvages battus par la pluie et le vent. Et il n'y a rien à faire elles n'y mettront pas du leur ces petites pestes.

Azouz Begag écrit simplement, sans chichi les tribulations de parent divorcé. Tranche de vie entre mélancolie et bonheur fugace. Père par intermittence, Français mais étranger. Il cherche sa place. Nous montre que tout n'est pas un long fleuve tranquille mais que si on cherche bien il y a un rayon de soleil possible.

Un beau petit livre pour l'été.
Lien : http://memelessorciereslisen..
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L'auteur par son écriture touchante arrive à nous faire partager le désarroi d'un homme qui cherche sa place en tant que père mais également dans l'héritage familial transmis par ses parents.
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