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EAN : 9782070342907
304 pages
Gallimard (22/03/2007)
3.25/5   691 notes
Résumé :

"Ne rien dire, ne pas s'envoler dans le commentaire, rester à la confluence du savoir et de l'ignorance, au pied du mur. Montrer comment c'est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas. Diviser les discours par des faits, les idées par des gestes. Juste documenter la quotidienneté laborieuse".

"Entre les murs" s'inspire de l'ordinaire tragi-comique d'un professeur de français. Dans ce roman écrit au plus près... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (92) Voir plus Ajouter une critique
3,25

sur 691 notes
C'est bizarre, généralement, les adaptations de livres au cinéma sont souvent moins réussies.
Avec « Entre les murs » c'est tout le contraire.
Pourtant le sujet est forcément intéressant, d'autant que Bégaudeau a vécu de l'intérieur les problématiques liées au métier d'enseignant. Comment faire comprendre à des mômes que la connaissance et la culture peuvent être un atout pour réussir sa vie et les sortir d'un milieu loin d'être idéal, comment garder la niaque lorsque la moitié de votre temps consiste à recadrer, à réprimander, à sanctionner ? Comment cotoyer ces collègues qui n'ont pas forcément la même vision que vous ?
Ou le film trouve sa force dans l'échange incessant entre les élèves et leur prof (Bégaudeau et les ados du film sont formidables), le roman lui, semble par moment désincarné. Bégaudeau dans son livre est plus dans le détachement, le cynisme, l'humour aussi, comme si l'auteur regardait tout cela avec un certain désintéressement aussi et c'est ce parti pris voulu ou pas qui m'a empêché d'apprécier complètement son roman, le film de Cantet palme d'or cannoise est autrement plus emballant. Un petit trois étoiles tout de même.

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En se basant sur son expérience de prof de français en ZEP, François Bégaudeau raconte... le quotidien d'un prof de français en ZEP : dans sa classe, dans la salle des profs ou encore en conseil de classe ou de discipline, mais toujours entre les murs du collège.

Alors que Bégaudeau le prof s'échine à expliquer aux élèves que l'écrit obéit à d'autres règles que l'oral, Bégaudeau l'auteur n'en respecte aucune dans ses écrits ! C'est tantôt amusant et tantôt agaçant... Plus amusant : il se moque de tous ces gens, profs comme élèves, qui répètent sans fin les mêmes phrases ou les mêmes situations, en répétant lui-même certaines phrases ou certains paragraphes. Malgré ce style parfois loufoque, la lecture est très facile et au début plutôt touchante.

Cela dit, au fil des pages, l'ironie semble prendre le dessus et la situation d'échec devenir insurmontable. Bien sûr, on sent que Bégaudeau le prof essaie jusqu'au bout de sensibiliser ses élèves aux problématiques de notre société et de leur apprendre à réfléchir par eux-mêmes. Mais lui-même n'a plus l'air d'y croire vraiment... Il commence à raconter cette situation tragique au lieu d'essayer de l'améliorer; le livre, toujours mordant, devient alors un peu vain à mes yeux.

Merci à Anne/Rabanne pour l'échange.
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Tout se passe entre les murs d'un collège, tout s'affronte dans ce collège, tout se crie, se tord, s'arrache les poils dans ce milieu de l'enseignement. Un collège difficile pour des êtres difficiles (profs comme élèves) aux rapports difficiles en des temps difficiles, sous le regard d'un professeur de français dépassé par des événements désastreux qui le lient à ses élèves, avec lesquels il n'arrive pas asseoir un dialogue sein en tant que pédagogue, tout finit par des emmerdes de part d'autre, aussi bien pour des élevés que pour l'enseignant, on découvre un monde de l'éducation où les anciennes lois et règles n'ont plus la pertinence d'agir sur les élèves, un monde où la transmission du savoir et de la connaissance est remise en question tant elle est capitale...

Prenant cas de son témoignage, l'auteur aborde un sujet très intéressant concernant l'éducation mais son message n'est pas très compris tant le langage, bien que très familier, a alourdit le style de l'auteur, on aurait voulu qu'il ait gardé son regard d'enseignant dans le langage...il faut dire que le film vaut mieux que le livre...
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Voici une petite relecture, pour une lecture commune avec mon amie Mademoiselle_Lecture. Je ne suis pas surprise de voir qu'on a eu le même ressenti sur ce livre.

François Bégaudeau nous livre ici son quotidien dans un collège difficile, en tant que professeur de Français.

J'ai un peu de mal à donner mon avis sur ce livre, parce que le sujet est très intéressant, mais la manière dont est rédigé le livre me dérange. Il est en effet difficile de rentrer totalement dans l'histoire quand on voit l'écriture de ce livre. Un professeur de Français est le premier à nous dire qu'il ne faut pas écrire comme nous parlons, mais c'est le premier à le faire dans ce bouquin. Autant vous dire que je n'ai pas vraiment apprécié.

Venons-en justement, au professeur lui-même. Ayant connu un collège « difficile », la première chose que je me suis dit durant cette lecture était « Heureusement que je ne l'ai pas eu comme professeur, sinon, j'aurai totalement perdu confiance en moi ». Je veux bien admettre que d'enseigner dans des collèges comme celui-ci n'est pas facile, mais enseigner n'est pas facile du tout. Il faut s'adapter un peu à tout le monde, sans en oublier véritablement le programme… Mais ici, j'ai trouvé François Bégaudeau fermé d'esprit, se moquant de ses élèves sans se soucier une seule seconde de l'impact que ça pourrait avoir sur l'enfant, cherchant la sympathie de ces derniers quand il se rendait peut-être compte qu'il était allé trop loin…

Ici, je n'ai pas vu un professeur amoureux de son métier, comme le sont beaucoup de professeur de Français et j'en suis fortement déçue.

Par contre, j'ai eu l'occasion de voir le film « Entre les murs » de Laurent Cantet, et franchement, pour une fois, j'ai préféré l'adaptation cinématographique. J'ai parfois ri, parfois eu de la peine, j'ai passé un bon moment devant ce film.
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Mépris de classe.

François Bégaudeau s'inspire de son vécu pour reconstituer le quotidien d'un enseignant de français dans un collège classé ZEP/REP.

Ce ne sont que des dialogues. Des dialogues mal écrit. Auxquels s'ajoutent une vague narration mal écrite. Ce mélange douteux est supposé être la chronique d'un enseignant de français dans un collège "sensible".

La morale de tout ceci ? Les élèves sont stupides, mal élevés et insauvables. A part les trois chinois de la classe, seuls dignes d'intérêt pour l'enseignant. le "roman" se compose tout à la fois des lamentations permanente des enseignants, et des conflits avec les élèves. C'est un point de vue très biaisé. En effet, je pense qu'il aurait été intéressant de s'intéresser à la vie personnelle des élèves afin de comprendre leur comportement. L'auteur le fait extrêmement vaguement et uniquement dans un but méprisant. La seule exception est lorsque un élève chinois risque d'être expulsé. Et oui ! Comme il s'agit d'un des seuls bon élèves de la classe, il est un des rares non méprisable et qui mérite qu'on se batte pour lui.

L'auteur est d'une rare arrogance. Il est méprisant et dédaigneux envers ses élèves. de plus, il leur parle de la même manière qu'eux. Où est le plaisir d'enseigner et de transmettre? Je ne nie pas la difficulté d'enseigner dans certains collèges, mais je pense que respecter ses élèves est un minimum. L'auteur était visiblement un de ces enseignants uniquement intéressé par les bons élèves et considérant indigne de sa personne d'enseigner en dehors des collèges et lycées de "bon niveau". Sauf qu'enseigner c'est surtout et avant tout permettre à des élèves moyens et faibles d'acquérir les bases et de s'en sortir dans la vie. Fort heureusement pour les élèves et l'Éducation Nationale, François Bégaudeau à quitté l'enseignement à la suite du succès de son livre et du film qui ont a été tiré.

En bref, ce "roman" est parfaitement indigeste. Sur le même sujet "Chagrin d'école" de Daniel Pennac est bien meilleur. Je met une étoile pour le papier et l'encre.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Le prof de français pose une question:
“Qu’est-ce qui s’est passé d’important le 10 mai 1981?
Quelques nez ont relevé la tête, s’interrogeant.
- Le 10 mai 81, ça vous dit rien?
Les nez étaient des flaques en histoire contemporaine.
- Le 10 mai 81 il s’est passé deux choses, et on peut dire que l’une a un peu effacé l’autre.
Né le 3 janvier 1989, Aissatou s’activait les neurones sous son bandana noir.
- Un attentat?
- A l’époque, il y en avait pas autant que maintenant. La mode c’était plutôt le disco.
1981 ne réveillait personne. (...)
- Bon le 10 mai c’est aussi l’anniversaire de ma soeur mais ça on s’en fout un peu.
Soumaya a poussé un cri de pétasse.
- Elle a quel âge votre soeur m’sieur?
- Devinez.
Des nombres ont fusé, qui allaient de douze à cinquante-deux.
- OK, j’vous dirai ça une autre fois. Le 10 mai 1981, François Mitterand a été élu président de la République, et Bob Marley est mort. Evidemment on a pas parlé de Bob Marley parce que l’élection de Mitterrand c’était quelque chose de très important à l’époque.
- Il est mort comment, m’sieur, Bob Marley?
- Il est mort quand il a vu que Mitterrand était élu.
- C’est vrai?
- Complètement vrai.
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« Me tournant vers Ming, j'ai dit qu'Autrichien c'était assez connu en fait, mais bon c'était vraiment un petit pays, qu'on s'en fichait un peu des Autrichiens. Tu connais quand même le pays qui s'appelle l'Autriche, Ming ?
- Non.
- Bon ben franchement c'est pas la peine de s'esquinter le cerveau là-dessus, parce qu'en gros, c'est un pays qui n'a aucune importance dans le monde, et pas même en Europe. Est-ce que quelqu'un connaît un Autrichien célèbre ?
Aucun doigt levé, c'était plié.
- Voilà, j'vous le disais. Si une bombe rayait l'Autriche de la carte, personne s'en rendrait compte. »
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- Y'a ma mère qui m'attend.
- Elle attend que tu t'excuses.
- Pardon.
- Pardon quoi ?
- Pardon c'est tout.
- Pardon quoi ?
- J'sais pas.
- Répète après moi: monsieur, je m'excuse d'avoir été insolente envers vous.
- J'ai pas été insolente.
- J'attends: monsieur, je m'excuse d'avoir été insolente envers vous.
- Monsieur, je m'excuse d'avoir été insolente envers vous.

C'était récité mécaniquement, avec une ostensible absence de conviction. J'ai quand même tendu le carnet qu'elle a aussitôt saisi avant de sautiller vers la porte. Au moment de disparaître dans le couloir, elle s'est exclamée

- J'le pense pas.
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Laxiste = permissif.
Faut-il restaurer l'autorité qu'ont connu nos grands-parents à l'école? Je pense que l'on doit laisser le passé derrière nous et que les choses qui ont bien fonctionné auparavant seront peut-être moins efficaces maintenant et dans le futur. Je pense que c'est à l'adulte de s'affirmer et d'imposer ses règles selon ses valeurs, et non pas au nom d'une mode qui reviendrait en force et consisterait à être plus sévère envers des élèves.
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P150: Conflit

J'ai pointé l'index sous son nez et collé mes yeux dans les siens.
- J'ai pas besoin d'tes commentaires.
- Pourquoi vous vous énervez?
- Tais-toi.
- Si j'veux j'rentre dans la classe.
- Essaie un peu pour voir.
Il remontait les marches à ma suite.
- Qu'est-ce que vous allez m'faire si j'rentre? Vous allez m'frapper?
- Bon ok, on va au bureau.
(...)
Bon an mal an, nous étions arrivés derrière la porte du bureau.
- Tu fais moins le malin, là.
- J'm'en fous.
- Tu t'en fous mais tu fais moins l'malin.
Le principal n'était pas là. Dico s'est réjoui en silence.
- Tu t'assieds là, je vais le chercher.
Il ne s'est pas assis.
- Tu t'assieds là et tu t'tais.
- C'est vous qui parlez."
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Vidéo de François Bégaudeau
C'est par la poésie que Gaëlle Josse est entrée en littérature. Elle a publié plusieurs recueils, jusqu'à ce jour où elle découvre un tableau d'un peintre flamand qui la happe littéralement. Sur cette toile, une femme, de dos, dont il devient urgent pour Gaëlle Josse de raconter l'histoire. Son premier personnage est là et le roman naît. Les Heures silencieuses paraît en 2011. En treize ans, treize autres livres suivront : des romans, des essais, un recueil de microfictions. Tous nous embarquent dans des univers différents, font exister des personnages -réels ou fictionnels-, disent la force de l'art -pictural, photographique ou musical-, et mettent des mots sur nos émotions avec une grande justesse.
Au cours de ce deuxième épisode de notre podcast avec Gaëlle Josse, nous continuons d'explorer son atelier d'écrivain : ses obsessions, son processus d'écriture, la façon dont le désir d'écrire naît et grandit. un conversation émaillée de conseils de lecture et d'extraits.
Voici la liste des livres évoqués dans cet épisode :
- Et recoudre le soleil, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20108563-et-recoudre-le-soleil-gaelle-josse-les-editions-noir-sur-blanc ;
- À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ?, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23044434-a-quoi-songent-ils-ceux-que-le-sommeil-fuit--gaelle-josse-les-editions-noir-sur-blanc ;
- La Nuit des pères, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc/J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22564206-la-nuit-des-peres-gaelle-josse-j-ai-lu ;
- Ce matin-là, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc/J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20840891-ce-matin-la-gaelle-josse-j-ai-lu ;
- L'Amour, de François Bégaudeau (éd. Verticales) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22446116-l-amour-francois-begaudeau-verticales ;
- La Sentence, de Louise Erdrich (éd. Albin Michel) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22512129-la-sentence-louise-erdrich-albin-michel.
Invitée : Gaëlle Josse
Conseils de lectures de : Anthony Cerveaux, bibliothécaire à la médiathèque des Capucins, à Brest, et Rozenn le Tonquer, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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