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EAN : 9782756067919
144 pages
Delcourt (14/09/2016)
3.13/5   71 notes
Résumé :
En mai 68, Renée, une jeune ouvrière de l’usine de piles Wonder, est emportée malgré elle par le flux de la grève générale. Au gré des rencontres et des événements, elle va gagner son émancipation.
Étudiants et ouvriers, unis contre le patronat, c’est la collision de deux mondes qui vont s’entrechoquer. Rebaptisée « Wonder » par des étudiants bourgeois, Renée va vivre avec eux, découvrir leur système de pensée, la joute verbale, la culture, la politique et co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
En 1968, la jeune Renée travaille sur une chaîne de fabrication de piles chez Wonder.
Au printemps, des étudiants contestent l'organisation de la société, et leur mouvement s'accompagne de grèves dans les entreprises. Renée rencontre des étudiants, et pour elle, c'est un choc culturel. Elle est d'abord interloquée par ces jeunes farfelus qui brandissent des slogans comme des guides suprêmes en prétendant contester toute autorité. Elle se laisse cependant conquérir par l'esprit de liberté du moment, par des perspectives qu'elle n'envisageait pas, mais peut-être meilleures que celles qui s'ouvraient à elle jusqu'alors.
Ses nouveaux amis la baptisent « Wonder ».

Encore trop 'jeune' pour avoir connu les événements de mai 1968 (du moins pour m'en souvenir), il me semble que cet album en restitue bien l'esprit.
Je me suis beaucoup amusé à lire les nombreux slogans de l'époque éparpillés ici et là sur les planches.
Quelques-uns sont intéressants, d'autres prêtent à sourire par leur ton prétentieux. Quelques exemples : « utopie piège à cons », « brisons les vieux engrenages », « on achète ton bonheur alors vole-le », « l'homme descend du singe mais le singe monte de l'homme », « la DS est à ceux qui la fabriquent », « Presse, ne pas avaler », « céder un peu c'est capituler beaucoup », « bourge oisive », « le patron c'est vous », « l'Etat c'est chacun de nous ».
Le graphisme dépouillé est très agréable et les jeux de couleurs s'accordent parfaitement avec les propos : en noir et blanc pour montrer la vie ouvrière chez Wonder, bariolées pour illustrer la libération des esprits.
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Mai, mai, mai, Paris !
Lutte des classes et émancipation sur fond de mai 68

Renée, 20 ans, est l'une des petites ouvrières zélées de l'usine WONDER à Saint-Ouen, en banlieue parisienne. 9h30 par jour, sous l'oeil mauvais de son contremaître, elle s'applique à respirer des poudres hautement toxiques de manganèse, de plomb et de cadmium pour que les piles Wonder répandent partout en France leur toute puissance.
Chaque soir, elle rentre seule chez sa logeuse et s'applique à laver son corps de toute cette poussière noire intrusive et glaçante.
Et tandis que "le casque des pavés ne bouge plus d'un cil" elle se retrouve bientôt entrainée à le battre d'une semelle étonnée alors que circulent dans l'air de nouveaux refrains plutôt entrainants : Malcolm X, la pilule contraceptive, James Osterberg, certaines utopies, les philosophies de néo-intellectuels inspirés, et puis Jimi Hendrix, Janis Joplin et quelques autres…
Le graphisme est étonnant et bascule entre de contrastés aplats de gris et de noirs et de fantaisistes libertés de teintes laissant présager de ces années 70 qui allaient bientôt pointer leur nez.
Renée va apprendre à dire OUI. Renée va apprendre à dire NON.
Elle va aussi apprendre que l'émancipation se gagne de haute lutte. Envers et contre tous. Et parfois envers et contre les siens.
Céder un peu c'est capituler beaucoup.
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Comme j'aime beaucoup ce que fait François Bégaudeau j'ai emprunté cette bande dessinée à la bibliothèque dont il a écrit le scénario, pensant qu'il s'agissait d'une histoire du mouvement ouvrier au sein de l'entreprise « Wonder ». Vous savez les piles qui ne s'usent que si l'on s'en sert.
Et bien pas vraiment c'est l'histoire d'une jeune ouvrière en mai 68. Renée aurait pu travailler dans n'importe quelle autre usine car le sujet concerne les changements qui vont s'opérer en elle durant ce que l'on a appelé « les événements ».
Renée est une jeune fille plutôt timide et docile. Après des journées harassantes à l'usine, ses loisirs consistent à écouter les disques de Sylvie Vartan et à aller à la fête de la rosière à Saint-Ouen.
Nous sommes en mai 68 et les ouvriers de l'usine vont se mobiliser. Entraînée par son amie Jeanine elles vont se retrouver à Paris pour manifester. Renée va rencontrer des étudiants, filles et garçons qui vont l'amener vers l'émancipation.
On peut résumer l'histoire avec cette phrase « Désormais tu ne fabriqueras plus de piles. Tu seras une pile ! » car ses nouveaux compagnons vont lui donner le surnom de Wonder qui aidera Renée à savoir ce qu'elle veut plutôt que de subir.
Je trouve qu'il y a beaucoup de rêves et peu d'actions mais les dessins d'Elodie Durand illustrent bien le côté sombre de la vie de Renée à l'usine en noir et blanc et son émancipation progressive par la couleur, ce qui est bien vu.


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J'ai été assez intrigué par le début de cette bd qui nous entraîne dans une évocation de Mai 1968 vécue par une jeune ouvrière travaillant chez les piles Wonder. Pour autant, le développement de ce récit ne m'a pas du tout inspiré. On vogue dans une espèce de libération des moeurs par un groupe de bobos glandeurs exaltés qui croient refaire le monde en fumant un pétard.

Lorsqu'on sait ce qu'est devenue cette génération et le monde qu'ils nous ont laissés, on ne serait absolument pas tentés de leur dit merci. Comme cette jeunesse désabusée, je le suis également à cette lecture. Par contre, c'est joliment dessiné. Cependant, il manque véritablement un souffle révolutionnaire à cette bd ce qui est un comble au vu du sujet traité. Il y a forcément mieux sur cette période de l'Histoire récente de France.
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Un roman graphique très agréable à lire servi par un dessin élégant et enlevé alternant des planches en noir et blanc rehaussées ponctuellement par des apports de rouge (comme autant de notes témoignant du réveil de conscience de l'héroïne) et s'ouvrant sur de magnifiques pleines pages colorées.
Le lecteur suit les pas de la jeune Renée, ouvrière discrète et modeste employée dans une usine pour les piles Wonder. Prise dans le tumulte de mai 1968, elle avance cahin cahan face aux réflexions utopiques, féministes, communistes d'une jeunesse parfois à la dérive et très en décalage avec les soucis materiels et concrets de la jeune femme.
Un mois de cette parenthèse gréviste l'amènera à croiser Michel Foucault, quelques rêveurs, quelques expériences artistiques, sexuelles hétéro et homo... le lecteur pourrait s'attendre à plus de "matière" (Textes, essais, résurgences artistiques ou faits historiques) pour un sujet aussi complexe que mai 68. Il en reste un voyage introspectif modeste mais crédible, celui d'une femme en apparence ordinaire qui possède toute sa singularité et sa sincérité.
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critiques presse (3)
Sceneario
27 octobre 2016
On ressent de la nostalgie, le charme opère, même s'il a un parfum désuet. On n'a pourtant pas fumé, mais on se laisse embarquer dans ce tourbillon de couleurs et de sensations.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
18 octobre 2016
Simple et avec de belle envolées graphiques, Wonder laisse penser que, le rouge de la révolte désormais aux lèvres, Renée peut enfin décider de son destin....
Lire la critique sur le site : BDGest
BoDoi
28 septembre 2016
Joliment dessiné par Élodie Durand, tout lignes fragiles et mise en scène aérienne, cet album sonne juste sans en faire trop, et offre un moment de lecture plein d’espoir et de sérénité.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Défense de ne pas afficher. L’imagination au pouvoir. Exagérer, c’est commencer d’inventer. Prenez vos désirs pour des réalités. Faites l’amour, pas la guerre !
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Vivre sans temps mort. Jouir sans entrave.
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Le cul, c'est le seul truc qu'on a de gratuit, nous, les pauvres!
Et toi tu craches dessus!
p.30
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Déshabille-toi, moi ça ne me gêne pas.
J'ai un rapport tout à fait détaché à la nudité féminine.
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J'exige la Qualité !
Aussi j'ai choisi... LINCOLN, la machine à laver parfaite !
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Videos de François Bégaudeau (89) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Bégaudeau
C'est par la poésie que Gaëlle Josse est entrée en littérature. Elle a publié plusieurs recueils, jusqu'à ce jour où elle découvre un tableau d'un peintre flamand qui la happe littéralement. Sur cette toile, une femme, de dos, dont il devient urgent pour Gaëlle Josse de raconter l'histoire. Son premier personnage est là et le roman naît. Les Heures silencieuses paraît en 2011. En treize ans, treize autres livres suivront : des romans, des essais, un recueil de microfictions. Tous nous embarquent dans des univers différents, font exister des personnages -réels ou fictionnels-, disent la force de l'art -pictural, photographique ou musical-, et mettent des mots sur nos émotions avec une grande justesse.
Au cours de ce deuxième épisode de notre podcast avec Gaëlle Josse, nous continuons d'explorer son atelier d'écrivain : ses obsessions, son processus d'écriture, la façon dont le désir d'écrire naît et grandit. un conversation émaillée de conseils de lecture et d'extraits.
Voici la liste des livres évoqués dans cet épisode :
- Et recoudre le soleil, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20108563-et-recoudre-le-soleil-gaelle-josse-les-editions-noir-sur-blanc ;
- À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ?, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23044434-a-quoi-songent-ils-ceux-que-le-sommeil-fuit--gaelle-josse-les-editions-noir-sur-blanc ;
- La Nuit des pères, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc/J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22564206-la-nuit-des-peres-gaelle-josse-j-ai-lu ;
- Ce matin-là, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc/J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20840891-ce-matin-la-gaelle-josse-j-ai-lu ;
- L'Amour, de François Bégaudeau (éd. Verticales) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22446116-l-amour-francois-begaudeau-verticales ;
- La Sentence, de Louise Erdrich (éd. Albin Michel) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22512129-la-sentence-louise-erdrich-albin-michel.
Invitée : Gaëlle Josse
Conseils de lectures de : Anthony Cerveaux, bibliothécaire à la médiathèque des Capucins, à Brest, et Rozenn le Tonquer, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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