AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782916940946
256 pages
IMHO (03/10/2012)
4.1/5   5 notes
Résumé :
"Nous sommes dans la suburbia lorsque nous prenons la voiture pour aller acheter du pain.

Nous sommes dans la suburbia là où les livreurs de pizza errent le soir sans fin dans les rues mal éclairées.

Nous sommes dans la suburbia quand tous les bâtiments commencent à ressembler à des stations-services.

Nous sommes dans la suburbia lorsque les bretelles
d’autoroute constituent les repères spatiaux habituels.
>Voir plus
Que lire après SuburbiaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une formidable somme philosophique et anthropologique autour du sens du suburbain contemporain.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/06/26/note-de-lecture-suburbia-bruce-begout/
Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (1)
Telerama
29 mai 2013
A Los Angeles, Bordeaux ou Paris, le philosophe-romancier s'interroge sur la dissolution de l'espace urbain. Avec perplexité, et mélancolie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
C’est donc à partir de l’anthropologie philosophique, de l’interrogation sur ce qui marque l’expérience humaine et la modifie, la déporte, l’affecte, que la ville est vue, parcourue, interpellée, décrite et auscultée. C’est dans cette perspective philosophique qu’il m’a semblé que la suburbia constituait un bon terrain d’analyse de cette formation hybride de l’humanité, car, à la différence des villes historiques qui ont perdu leur élan et leur attrait, elle accepte de soumettre les hommes, tous les hommes, à une prise en compte radicale de ce qui les constitue et les nie, faisant de la négativité le moteur même de son développement. Car la suburbia – ce mot qui veut dire l’extension des villes au-delà de leurs limites, la dissolution de l’urbain dans un espace sans centre ni périphérie – condense la négativité comme jamais : l’hyperconsumérisme, la pression écologique, la violence urbaine, le repli individualiste et défensif, l’enlaidissement des entrées de ville, la peur, l’isolement, le vide culturel, l’ennui. Mais, parce qu’elle laisse advenir cette négativité, elle s’y expose, y fait face et tente tant bien que mal d’inventer, parfois de façon naïve et outrancière, avec ses moyens, des formes de vie qui persistent dans cet environnement hostile ; et c’est pourquoi, en dépit des multiples reproches qu’on peut lui faire (laideur, monotonie, anomie, etc;) et qui sont souvent justifiés, elle fait pourtant preuve d’un dynamisme qui ne se contente pas de louer l’énergie pour l’énergie (le stade ultime du nihilisme qui veut que la force s’exprime quel que soit son but) mais qui, de manière dialectique, objective cette nocivité pour la dépasser. Voilà pourquoi l’esprit souffle ici dans la suburbia et continue son œuvre d’un auto-accomplissement historique vers le règne sans fin de la liberté. Lorsqu’on observe derrière son pare-brise ce monde fait de hangars et de panneaux, de ronds-points et de nœuds autoroutiers, on a peine à croire que le processus d’émancipation de l’humanité passe par là, et on se convainc plutôt que l’aliénation a enfin trouvé un territoire à sa mesure. Mais c’est tout le sens de ce livre de montrer que, malgré, ou grâce à, cet espace en apparence sans valeur, sens ou beauté, les hommes aspirent sans cesse et partout à leur liberté, même avec les pauvres moyens que l’on met à leur disposition.
Commenter  J’apprécie          20
La culture de la seconde moitié du XXe siècle est avant tout un enfant de la suburbia : elle a grandi dans son espace hétéroclite et bon marché, fait de centres commerciaux, de stations-service, de motels, de magasins discount, de zones géantes d'activité, de quartiers résidentiels, d'échangeurs d'autoroutes et de terrains vagues.
Commenter  J’apprécie          80
Les origines de ce livre ? Diverses et en même temps uniques. Brassant une grande période de temps (plus de dix années) et d’espace, Suburbia tente par de multiples moyens de ne pas traiter directement d’une question, mais de tourner autour, de multiplier les angles de vue, d’éviter le piège du traitement central et de prendre des chemins détournés, et ce pour tenter de rendre compte par la pensée, l’écriture, la description, de l’incessante mutation des villes, de leurs expansions, de leurs contractions, de leurs métamorphoses sous les effets d’innovations technologiques, de tendances sociales, de pressions économiques, mais aussi et surtout d’attitudes existentiales. Ce n’est donc pas un même thème qui rassemble ces divers textes, mais un air de famille, l’atmosphère si caractéristique de cette suburbia, de cette frange grandissante des villes qui se développe à l’échelle mondiale en associant des banlieues pavillonnaires, des grands ensembles, des zones commerciales et des espaces de production technologique.
Il ne faut pas chercher ici des thèses, des propositions, encore moins des analyses d’un spécialiste de la ville, ce que je ne suis pas et ne cherche pas à être. C’est en tant que philosophe que je me suis perdu dans cette périphérie quasi illimitée, que j’ai porté mon regard en mes questions. Aussi ma lecture des villes, et des penseurs de la ville (Benjamin, Debord, Soja, Banham, Joseph, etc.), s’effectue-t-elle toujours à partir de problèmes qui ne relèvent pas directement de la vie urbaine : le rapport à l’illimité, la difficulté de connaître l’autre, le trouble de la rencontre et de la relation, la tendance à pallier le défaut de protection par la production de structures défensives visant à l’établissement de l’assurance, etc.
Commenter  J’apprécie          00
Il est donc question de Los Angeles, métropole américaine de près de 15 millions d’habitants, sise dans le sud de la Californie, dont l’aspect en apparence éclaté et l’étendue quasi infinie défient toute représentation précise. Il est donc question d’une ville contemporaine, de ses formes de configuration spatiale, des multiples effets esthétiques, sociaux, politiques qu’elle produit sur le comportement et les pratiques de ses résidents, des désirs et des intentions qu’elle en reçoit en retour, de ce mélange d’objectivité ouverte et de subjectivité flottante qui constitue, en fin de compte, toute expérience urbaine. Il est donc question de la production du sens social dans l’univers quotidien qui, par sa tendance à consacrer ce qui se fait, masque ses propres conditions d’élaboration. Il est donc question de la difficulté d’une méthode descriptive qui doit simultanément rendre compte de ce qui apparaît dans sa donation phénoménale et débusquer les visées cachées, les attentes déçues et les idéalisations des acteurs sociaux qui s’y entremêlent depuis toujours et font de la ville le palimpseste de leurs motifs.
Commenter  J’apprécie          00
Cette logique du ré-enchantement profane et sériel commence à être bien connue : d’une accumulation de faits, il s’agit de faire un événement. À la première se bousculent journalistes et professionnels, qui attendent de voir ce qui n’aura lieu non pas qu’une fois mais plusieurs fois, un nombre n de fois. Car c’est là que réside l’essence intime de l’industrie culturelle : transfigurer la quantité en qualité, métamorphoser le calcul en ébahissement. À quoi le programme de la vraie philosophie critique répondra toujours : apercevoir des chiffres derrière les lettres, se désenivrer des mythes en les comptant. Enquêtes et statistiques constitueront toujours la cellule de dégrisement des agents sociaux, le lieu où ils perçoivent, noir sur blanc, les chiffres implacables de leurs agissements.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Bruce Bégout (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bruce Bégout
Avec Obsolescence des ruines publié aux Éditions Inculte, l'auteur Bruce Bégout se meut en une forme de grand architecte de la conscience lorsque son regard se pose sur les ruines de notre temps et les constructions urbaines de notre époque. Dans son essai, Bruce Bégout dresse une typologie des ruines qui démontre, à travers l'urbanisme, la distorsion violente et permanente entre le passé et le présent, qui modifie notre rapport aux souvenirs à l'histoire et qui révèle l'ambivalence de nos mondes urbains face au futur. En 2016, Bruce Bégout a reçu la prestigieuse bourse Cioran du Centre national du livre pour son projet d'essai intitulé « La Grande fatigue. Aphorismes pour la fin des temps ».
Suivez le CNL sur son site et les réseaux sociaux :
Site officiel : www.centrenationaldulivre.fr Facebook : Centre national du livre Twitter : @LeCNL Instagram : le_cnl Linkedin : Centre national du livre
+ Lire la suite
autres livres classés : modernitéVoir plus


Lecteurs (24) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
849 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}