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Critique de Pecosa


Joe Egan est en cavale. Il passe son temps à disparaître, à réapparaître, à rencontrer des femmes, à les quitter. Tout ça à cause d'Elle. La blonde mystérieuse. La première fois qu'il l'a vue, il avait onze ans. C'était dans son village, sur Greenwood Avenue. Elle lui a demandé l'adresse de son voisin Monsieur Morgan. Puis elle a disparu. Quand Joe est rentré chez lui, Monsieur Morgan était mort. Quand il l'a de nouveau aperçue sur l'île voisine, c'est sa mère qui a trépassé. Dorénavant, Joe est persuadé que la blonde est une sorte d'Ange de la Mort, ou la Mort elle même. Pas revancharde façon Destination finale, voulant à tout prix faire payer ceux qui ont déjoué ses plans et bien plus séduisante que Bengt Ekerot dans Le Septième Sceau. Car la blonde semble tout droit sortie d'un film d'Alfred Hitchcock, avec ses beaux yeux violets, un imperméable noir, des bottes noires, et un béret noir. En plus, Joe ne joue pas aux échecs , son truc à lui c'est le poker, le bridge, tous les jeux de cartes qui lui permettent de financer ses cavales et ses nouvelles vies depuis qu'il a décidé à onze ans, qu'elle ne l'aurait pas, qu'il serait plus malin qu'elle. Joe Egan est un homme brillant, retors, imaginatif lorsqu'il s'agit de trouver des subterfuges pour se faire la belle, la trouille lui donne des ailes pour filer à l'anglaise, et lui colle des problèmes d'érection. Et de l'argent, il en faut pour échapper à cette fille omnisciente qui le poursuit sur tout le territoire des Etats-Unis.
Ce qui est bien chez Marc Behm, c'est que son imagination n'a pas de limite, il ne suit aucune règle, polar, pas polar, noir, fantastique, on ne sait pas trop où il nous mène, mais on est toujours ravi de le suivre. S'il est toujours question de sexe dans ses romans, avec le thème récurrent de l'homosexualité féminine et de l'assouvissements des désirs, il est aussi beaucoup question de littérature, de musique, et de références -Cocorico- à la culture française. Et puis ses personnages sont des femmes que l'on n'oublie pas, les hommes eux sont un peu à côté de la plaque. Et ça vaut aussi pour l'étrange Joe Egan, car sa vie chaotique est un pari sans fin sur l'identité de la Blonde qui ne vieillit pas, une interminable partie de poker depuis qu'il a eu La Trouille.
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