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EAN : 9782070315734
304 pages
Gallimard (10/06/2004)
3.23/5   3208 notes
Résumé :
"Un rédacteur publicitaire, c'est un auteur d'aphorismes qui se vendent." Octave, riche concepteur-rédacteur de 33 ans, se rebelle et s'insurge contre l'univers superfétatoire de la publicité qui brasse des millions d'euros en vendant des produits inutiles à de pauvres ménagères. Le rédacteur publicitaire détient le pouvoir absolu des mots et des formules lapidaires. Il suscite l'envie, influence votre inconscient et décide à votre place ce qu'il vous semblera indis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (188) Voir plus Ajouter une critique
3,23

sur 3208 notes
Octave est un publicitaire. Pardon, un créatif. Et, à en juger par le succès des campagnes qu'il a proposées, c'est un bon créatif. Mais on risque de lui en demander toujours plus. Alors, c'est décidé, il veut être licencié. Quoi de mieux, pour parvenir à ses fins, que de rédiger un livre sur son métier et de ne rien cacher. « Tout est provisoire et tout s'achète. L'homme est un produit comme les autres, avec une date limite de vente. Voilà pourquoi j'ai décidé de prendre ma retraite à 33 ans. C'est paraît-il, l'âge idéal pour ressusciter. » (p. 18) du blasphème ? Même pas, ça fait longtemps que ce n'est plus vendeur.

Entre caféine, cocaïne, pornographie et majuscules, Octave dresse les portraits de l'homo consommatus et du publicitaire. Voici deux espèces créées par le monde moderne : elles cohabitent plus ou moins bien, mais elles ne peuvent se passer l'une de l'autre. La publicité, c'est l'obscénité rémunérée et la sexualité sans désir. Puisque tout devient consommation, c'est sans surprise que l'on assiste à la banalisation des excès. « Ne regarde pas la paille qui est dans la narine du voisin, mais plutôt la poutre qui est dans ton pantalon. » (p. 75) le monde des publicitaires est délétère et éphémère : on n'y fait pas long feu, mais qu'importe si la flamme est belle. Et puis, si tout et tout le monde n'est que produit, rien n'est irremplaçable.

Alors qu'Octave essaie d'oublier Sophie, il travaille sur la campagne du yaourt Maigrelette, nouveau produit du superpuissant groupe agroalimentaire Madone. Pas facile de vendre du lait fermenté ? Fatigant ? Qu'à cela ne tienne, faites une pause avec les interludes publicitaires qui précèdent ou ponctuent chaque chapitre. Mais ne vous y trompez pas : Octave n'est pas heureux. Vous non plus d'ailleurs. Ah, vous ne le saviez pas ? « Vous êtes les produits d'une époque. Non. Trop facile d'incriminer l'époque. Vous êtes des produits tout court. » (p. 256) 99 francs parle de désespoir, de puits sans fond, de non-retour. Certes, il y a du cynisme, mais quasiment sans recul : avoir conscience du mal ne signifie pas vouloir le soigner.

Ce roman, c'est la victoire du name-dropping sur la littérature, c'est un slogan et un clip publicitaire sur plus de 250 pages. Octave/Frédéric Beigbeder nous montre comment la publicité mène le monde et manipule les consommateurs. « L'hédonisme n'est pas un humanisme : c'est du cash-flow. » (p. 20) Rien de très surprenant : il faudrait être somptueusement crétin pour ignorer que la consommation n'est plus la réponse à un besoin, mais la création de désirs inassouvissables. « Pour savoir que l'argent ne fait pas le bonheur, il faut avoir connu les deux : l'argent et le bonheur. » (p. 201 & 202) Si vous voulez savoir ce qui fait le bonheur, ce n'est pas ce roman qui vous le dira. Ne soyez pas triste, reprenez un rail ou faites les courses. Si le ton est volontiers insolent et désabusé, il est de ceux qui m'ennuient et m'agacent. Et, surtout, le message ne me convainc pas : personne n'est obligé de subir la société de consommation et je ne parle pas seulement des pratiques des adeptes de la décroissance.

Le film respecte le découpage du roman, mais propose une fin alternative plus radicale. La ressemblance est troublante entre Jean Dujardin et Frédéric Beigbeder qui fait quelques apparitions. Je m'interroge sur la mention « film familial » en conclusion : l'adaptation cinématographique est plus trash que le livre, ou peut-être l'est-elle autant, mais l'image est plus percutante que le mot. Toujours est-il que le film est une fidèle transcription du roman, mis à part quelques détails. Je pourrais dire que j'ai préféré l'oeuvre de Jan Kounen, mais j'ai surtout apprécié la performance de Jean Dujardin. Globalement, ni le film ni le livre n'emportent mon adhésion.
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J'avais très envie de découvrir Frédéric Beigbeder, c'est pourquoi en allant à la médiathèque j'ai pris un de ses livres au hasard !

Autant le dire tout de suite, j'ai été très déçue de cette lecture. L'histoire ne me semblait pas extraordinaire, mais rafraîchissante et drôle et je me suis profondément ennuyée.

J'ai d'abord lu deux chapitres, et déjà, ça envoie « du lourd ». Insultes, mots très trash. Directement mise dans l'ambiance, j'avoue avoir apprécié le franc parler de l'auteur, cette façon de dire les choses de manière très crue, ce ton cynique et sarcastique qu'il emploi. L'idée de critiquer la société de consommation est très intéressante. Mais à la longue, cette atmosphère deviens très rapidement lassante.

Je m'explique. Il n'y a pas une page sans vulgarité, ni provocation ! L'auteur s'éparpille très vite, et sa leçon de morale sur le marketing passe vite à la trappe pour devenir une (auto ?) biographie qui jongle entre la drogue, beaucoup de drogue et ce point là m'a choqué, limite une incitation, non vraiment c'est du n'importe quoi ! - et pour aller bien avec ça, du sexe, de la pornographie décrite jusque dans les moindres détails ! Non mais oh, un peu de dignité non ?

De plus, son style d'écriture grossier, salace, etc, etc devient agaçant. Sa méthode de narration est absolument ridicule ! RI-DI-CULE ! En plus de ça, monsieur Beigbeder est d'une fausse modestie absolument pitoyable, d'une prétention refoulée qui va jusqu'à faire passer ses lecteurs pour des moins que rien.

Suis-je trop jeune pour apprécier pleinement cet ouvrage et l'écriture de l'auteur ? Sans doute. Je retenterai l'expérience Beigbeder dans quelques temps, car 99 francs me laissent un goût fade.

Un livre infâme, une philosophie à deux balles et des clichés à n'en plus finir. Un désastre.
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Octave est un petit génie créatif qui bosse dans le secteur publicitaire. le moindre des slogans qu'il invente lui rapporte une fortune, qui lui permet de se vautrer dans un monde de luxe et de luxure avec alcool, coke et sexe tarifé en veux-tu en voilà. Octave a tout, sauf ce qui ne s'achète pas, et notamment : un sens à sa vie.
A 33 ans, c'en est trop, il décide de se prendre en main et de quitter le milieu creux, vain et bling-bling de la pub, qu'il exècre et vomit depuis trop longtemps. Mais Octave ne veut pas démissionner, il veut se faire virer (parachute doré inclus). Et pour cela, il n'a rien trouvé de mieux que d'écrire un livre dans lequel il flingue le secteur publicitaire, ses acteurs, son hypocrisie et ses millions jetés par les fenêtres.
99 francs est donc un roman plus ou moins autobiographique dans lequel l'auteur tire un portrait au vitriol de la société d'hyper-consommation et de l'interdépendance entre ceux qui la créent et ceux qui la subissent à leur insu (ou pas).
La critique n'est pas neuve, mais cependant intéressante dès lors qu'elle vient de quelqu'un qui connaît de l'intérieur ce milieu peu ragoûtant. Mais après quelques chapitres percutants dans lesquels le sens de la formule de l'auteur fait mouche, on finit par tourner en rond, dans une surenchère de cynisme, d'excès en tous genres, de vulgarité, d'obscénité et de name-dropping. Et puis, quel est le but de l'auteur ? Se racheter une conscience en crachant généreusement dans la soupe ? Sa démarche est-elle sincère et honnête, ou n'est-elle, comme toute pub, que poudre aux yeux et écran de fumée ?
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Pub Pub, Pub !
La société de consommation a triomphé. Octave travaille dans la Pub, son bras armé… Mais Octave n'en peut plus : les slogans débiles, le management qui ne l'est pas moins… Une seule solution : se faire jeter de sa boite !
Une situation que connaît bien Frédéric Beigbeder, pour s'être fait lui-même virer de la boite de Pub dans laquelle il travaillait, à la sortie du bouquin.

Certes, le propos est intéressant, et pour grande partie, je partage les critiques de Beigbeder sur notre société telle qu'elle est devenue : consommer, produire, consommer, croissance, vendre, créer le besoin plus que d'en satisfaire un autre, bien réel celui-là... Mais, malgré tout, c'est un peu court et on tourne vite en rond…
Un bouquin parsemé de phrases choc style slogan publicitaire, amusant parfois, choquant quelquefois, lu quelques mois après sa sortie en 2000, et quasiment oublié depuis… Une relecture partielle pour alimenter cette chronique n'est pas venue adoucir mon « jugement » : un bouquin bien creux et vain ; superficiel… Très Pub en quelque sorte…
A oublier très vite... Hop, c'est fait…
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"En ce temps-là, on mettait des photographies géantes de produits sur les murs, les arrêts d'autobus, les maisons, le sol, les taxis, les camions, la façade des immeubles en cours de ravalement, les meubles, les ascenseurs, les distributeurs de billets, dans toutes les rues et même à la campagne. La vie était envahie par des soutiens-gorge, des surgelés, des shampoings antipelliculaires et des rasoirs triple-lame. L'oeil humain n'avait jamais été autant sollicité de toute son histoire : on avait calculé qu'entre sa naissance et l'âge de 18 ans, toute personne était exposée en moyenne à 350 000 publicités. Même à l'orée des forêts, au bout des petits villages, en bas des vallées isolées et au sommet des montagnes blanches, sur les cabines de téléphérique, on devait affronter des logos "Castorama", "Bricodécor", "Champion Midas" et "La Halle aux Vêtements". Il avait fallu deux mille ans pour en arriver là"

2000 ans pour en arriver là... Et on en rajoute 23 en version accélérée !
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour lire "99 francs" alors que je suis une lectrice plutôt adepte de ton personnage si décrié, hein Beigbeder ?
Peut-être le plaisir de trouver une lecture au titre devenu bien vintage (un peu à ton image maintenant) doublé d'un recul que j'espère réjouissant . C'est donc avec une hauteur de deux décennies que j'ai abordé enfin ton livre devenu culte et ce , que l'on t'aime ou pas.
Et tu le sais, ça devient une habitude, soit je t'encense, soit je te décalque verbalement , c'est l'amour vache, de celui qui ne fait aucune concession ni cadeau et encore une fois , je reviens vers toi à tâtons et légèrement anxieuse, notre dernier rendez-vous littéraire dans les dunes ayant été un véritable fiasco.
J'ai d'ailleurs le souvenir très net d'avoir déchaîné mes foudres à ton encontre, colèreuse et déçue de ton côté pleurnichard flirtant avec la facilité qui me rend si mauvaise.
Malgré ça. comme tu peux le constater, l'intérêt que je te porte surpasse ma rancune et je t'ecris personnellement histoire d'eviter la chronique à but publicitaire , pourtant, celle ci te ferait du bien en vue de toutes celles qui te salissent actuellement depuis la sortie de ton journal d'un hétéro dépassé (que je lirai ultérieurement).
Mais comme tu le dis toi même:

" Tout est provisoire: l'amour, l'art, la planète Terre, vous, moi.
Tout s'achète : l'amour, l'art, la planète Terre, vous, moi"...

Mais pas ma chronique, même si la suite pourrait le laisser penser.
Parce que je t'ai retrouvé , enfin !
L'Octave de "Au secours pardon!" que j'ai tant aimé ressuscite.
"99 francs" libère ton verbe acéré , ta verve suprême à son apogée, la verge dressée face à la pintade du jour déjà périmée, cette allégresse dans ta provocation qui me régale, ton intelligence dérangeante excitant le tout venant, l'aguichant insolent, le polémiste incendiaire , ton talent irritant nié trop souvent car trop encombrant , le délateur tapageur, le bobo décadent, tout est là.
Du chaos du libéralisme nait la flatterie, trop souvent péjorative, régale toi, celle ci est dénuée de toute bouffonnerie.
En effet , le crash futur de l'état providence qu'est la publicité étant bien loin, puisqu'elle prospère depuis dans une dimension bien plus immorale, ne me donne pas d'autre choix que celui d'abonder dans le sens d'un vieux concepteur /rédacteur repenti comme toi.
Oui, le monde pue et distille les odeurs nauséabondes des milliards encaissés par des firmes fascinées par notre capacité à nous créer des besoins qu'elles ont elles mêmes fabriqués et façonnés.
Oui, on empâte chaque jour des actionnaires qui se gavent de notre docilité et de notre connerie décomplexée.
Oui, nous sommes les crétins d'un système que nous critiquons mais que nous sommes seuls à alimenter.
Oui tu y as participé, mais qui aurait pu dénoncer ce mercantilisme mieux que toi ? Viré illico presto de ta boite de pub pour faute grave ?
J'ai ri, oui, beaucoup, j'ovationne ce pied de nez irrévérencieux qui frôle le grand art, un coup de génie !
J'ai grincé des dents, aussi, beaucoup. Dépitée par ce système que j'engraisse tout en le débectant, laissant libre court au grand art du génie créatif sur le coup.
Est-ce pire d en être consciente ?

"Tu veux être allongé sur une pelouse et pleurer en regardant le ciel. La publicité a fait élire Hitler. La publicité est chargée de faire croire aux citoyens que la situation est normale quand elle ne l'est pas [...]
Dormez, braves gens" Tout le monde est malheureux dans le monde moderne " a prévenu Charles Péguy".

Désespéré est-ce le mot qui te colle à la peau ? Celui qui te permet de libérer une certaine cruauté, certes caustique et cynique mais qui, au fond, te frappe le premier. Misérable et lamentable, voilà deux mots avec lesquels on pourrait définir notre masochiste national, Octave Parengo ( ton double) , régulièrement defoncé à la cocaïne, avalé par je ne sais quels tourments (qui t'ont toujours mutilé ?)
de la dope à l'alcool puis aux putes par peur de voir la vérité toute nue, c'est un système tout entier que tu détruis avec brio et trash à gogo, le tout livré et comprimé dans 280 pages x 3 ( si on compte ta trilogie).
Et ca fonctionne.
J'adore te haïr lorsque tu évoques toute la démesure du monde, et ce, même lorsque tu écris que tu peux toutes nous acheter pour moins de 5000 ( j'ai d'ailleurs beaucoup pensé à "Plateforme" de ton compère Houellebecq) parce qu'au fond la solitude et le manque de tendresse résonnent.
C'est sans aucun doute ce qui rend Octave si attachant ( tu peux le prendre pour toi).

99 francs, c'est ton lance flammes qui ambitionne un changement sans que tu daignes y croire, sans prétendre en avoir les moyens, pour autant, tu as le mérite d'éborgner un petit monde qui nous rend aveugles avec panache, pour preuve, tu m'as embarquée dès les premières pages et ce, jusqu'à la dernière.
C'est aussi ca, un livre réussi, avoir la faculté de faire rire et d'agacer, de déranger, pousser dans les retranchements, secouer, informer, vulgariser, malmener afin d'ouvrir les esprits à la réflexion, le tout parsemé de tous tes sous entendus que je savoure tant. de ce fait tu ne pourras jamais plaire à tout le monde, ni Octave d'ailleurs, mais c'est une force de ne pas travestir tes écrits au nom d'un jugement éthique ou d'une pseudo bien pensance , ce qui demande une sacrée dose de courage, encore plus à ce jour et il semblerait que tu n'aies toujours pas capitulé en 2023.
J'ai d'ailleurs eu la curiosité de lire les critiques sur ce bouquin, plutôt très mitigées dans l'ensemble, certaines sont même assez violentes et dans l'attaque personnelle.
Qu'il doit être bon d'être détesté par des lecteurs qui préfèrent vomir sur ce que tu représentes plutôt que de voir le ver dans l 'Apple... pire, le consomme allègrement , ce qui, factuellement , te donne raison sur le profil d'une société se croyant maitresse de ses émotions, envies et désirs , enivrée par une liberté fictive qui surpasse le pire de tes écrits 20 ans plus tard, d'où l'intérêt de te lire très en retard, il reste plus actuel que jamais. Les nababs ont encore de beaux jours devant eux, et toi, tu fais figure d'une extrême clairvoyance.
Tu jubiles ?
Me too ( clin d'oeil appuyé)
Il me reste donc à lire " L'homme qui pleure de rire" pour conclure ta trilogie d'Octave Parango.
En attendant, courbette distinguée , sourire en coin, yeux qui pétillent et "applause" c'est tout ce que tu m'inspires.
Respect.
Merci Fred pour ce moment exaltant passé avec cet opus éclatant et criant de vérités (crachées).

Je conclus avec une citation à laquelle j'ai pensé tout au long de ma lecture et qui provient de Las Vegas Paran(g)o :

"Celui qui se transforme en bête se délivre de la douleur d'être un homme."

La bise séditieuse. (c'est gratuit)

PS : t'es conscient que tu ne pourrais plus écrire "mongolienne" aujourd'hui ?










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Citations et extraits (320) Voir plus Ajouter une citation
Quand je ne dis rien, c'est très bon signe : ça veut dire que je suis intimidé. Quand je suis intimidé, c'est très bon signe : ça veut dire que je suis troublé. Quand je suis troublé, c'est très bon signe : ça veut dire que je tombe amoureux. Et quand je tombe amoureux, c'est très mauvais signe.
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Chère Obsession,
Pourrais-tu avoir la gentillesse de me sauver de moi-même ? Sinon je mets les pieds dans l'eau et les doigts dans la prise. Il existe une chose qui est pire que d'être avec toi : c'est d'être sans toi. Reviens. Si tu reviens, je t'offre une New Beetle. Bon, d'accord, c'est un peu con comme proposition mais c'est de ta faute : depuis que tu es partie, je deviens de plus en plus sérieux. Je me suis aperçu qu'il n'existait pas d'autre fille comme toi. Et j'en ai conclu que je t'aimais.
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Vous êtes les produits d'une époque. Non. Trop facile d'incriminer l'époque. Vous êtes des produits tout court. La mondialisation ne s'intéressant plus aux hommes, il vous fallait devenir des produits pour que la société s'intéresse à vous.Le capitalisme transforme les gens en yaourts périssables, drogués au Spectacle, c'est à dire dressés pour écraser leur prochain. Pour vous licencier, il suffira de faire glisser votre nom sur l'écran jusqu'à la corbeille, puis de sélectionner "vider la corbeille".
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Ma liberté s'appelle assurance chômage. Je préfère être licencié par une entreprise que par la vie. CAR J'AI PEUR. Autour de moi, les collègues tombent comme des mouches : hydrocution dans la piscine, overdose de cocaïne maquillée en infarctus du myocarde, crash de jet privé, cabrioles en cabriolet. Or cette nuit, j'ai rêvé que je me noyais. Je me suis vu couler, caresser les raies manta, les poumons remplis d'eau. Au loin, sur la plage, une jolie dame m'appelait. Je ne pouvais lui répondre car j'avais la bouche pleine d'eau salée. Je me noyais mais ne criais pas au secours. Et tout le monde faisait pareil dans la mer. Tous les nageurs coulaient sans appeler à l'aide. Je crois qu'il est temps que je quitte tout parce que je ne sais plus flotter.

Tout est provisoire et tout s'achète. L'homme est un produit comme les autres, avec une date limite de vente. Voilà pourquoi j'ai décidé de prendre ma retraite à 33 ans. C'est, paraît-il, l'âge idéal pour ressusciter.
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Tout est provisoire : l'amour, l'art, la planète Terre, vous, moi. La mort est tellement inéluctable qu'elle prend tout le monde par surprise. Comment savoir si cette journée n'est pas la dernière? On croit qu'on a le temps. Et puis, tout à coup, ça y est, on se noie, fin du temps réglementaire. La mort est le seul rendez-vous qui ne soit pas noté dans votre organizer.
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L'écrivaine et philosophe Marianne Chaillan a répondu au décalé et intimiste Questionnaire de Trousp, autant inspiré par celui de Proust que des questions de Bernard Pivot. Site Internet: https://trousp.ch/
0:00 Introduction 0:14 L'amour qui liait Marc Antoine et Cléopâtre en 41 av. J.-C. est-il le même amour qu'il lie aujourd'hui Jay Z et Beyoncé? 2:13 Si votre maison brûle, qu'aimeriez-vous sauver en premier? 6:24 Avec quel écrivain ou philosophe décédé, ressuscité pour une soirée, aimeriez-vous boire une bière au coin du feu? 09:59 Quelle qualité préférez-vous chez L'Homme? 12:02 Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous qu'il vous dise, après votre mort? 13:00 Que pensez-vous de cette citation? «Dans la vie on n'a qu'un seul grand amour et tous ceux qui précèdent sont des amours de rodage et tous ceux qui suivent sont des amours de rattrapage.» Frédéric Beigbeder 16:26 Que pensez-vous de cette citation? «L'amant est toujours plus près de l'amour que de l'aimée.» Jean Giraudoux 17:33 Si vous pouviez résoudre un problème dans le monde, lequel choisiriez-vous? 19:47 Peut-on tomber amoureux sur Tinder? 24:48 Qu'est-ce qui vous rend heureuse? 27:29 Quel mot vous inspire le plus de douceur? 27:29 Quel mot vous inspire le plus de douceur? 28:50 Comment imaginez-vous les années 2050? 30:59 Remerciements
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