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sur 3236 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ma boîte à livres, non pas située en ville mais en montagne, au bord d'un précipice, a la bonté de m'apporter à la fois rire et surprise, car elle est bien fournie. A croire que les sauvages sont des gens cultivés et aiment autant poireaux et oignons que la littérature. En ville on se poile moins, on cultive peu.
Alors Freddy, tu divagues et on le sait depuis toujours. Tu as trop d'argent et de talent, tu es beau, et les filles tournent et tombent autour de toi comme des mouches à beaufs.
Et après avoir lu et aimé tes Vacances dans le coma, ma généreuse et chère BAL m'offre 99 francs. Gratuitement. Merci à elle et à toi.
Merci à toi car bien sûr tu m'as fait de nouveau rire et réfléchir, mais épatée par ton savoir sur ce milieu pourri qui s'appelle, pour faire simple, LA PUB.
Ton vocabulaire technique adapté à cette créature nauséeuse et tentaculaire m'a éberluée, car je suis ignare en presque tout, sauf quand il s'agit de donner une appréciation sur quelque création littéraire.
J'aime ton courage à dire les choses telles qu'elles furent et sont toujours. Et si cela fait hurler le bobo de tout bord tant mieux. Si on ne t'aime pas tant mieux aussi, car tu le mérites puisque tu as du talent et que les autres n'en ont pas. Rabâcher toujours les mêmes choses et faire du feelgood sans bons jeux de mots, sans anas, non ce n'est pas marrant. Sans nanas aussi il est impossible d'écrire et de rendre cohérent et intéressant un récit qui se veut contemporain et destiné à un large public - autant que possible des femmes et quelques hommes jaloux aussi. Hommes sweet hommes, cela n'existe presque plus sauf dans les romans. Ceux que tu côtoies ne sont pas gentils. Ce ne sont pas des fils gould.
Alors je te dis encore bravo, parce que tu m'as fait rire et montré combien notre société était dangereuse, sotte, menteuse, pernicieuse, provocatrice, infâme. Et combien les consommateurs étaient stupides, naïfs, moutonneux, bêtes à manger du foin comme les vaches que j'ai croisées quand j'ai trouvé ton livre dans cette boîte à livres. Car les braves bêtes paissent à l'entour.
Frederic tu dois cesser de te droguer et de consommer de l'alcool, même si ces substances te sont bénéfiques et peut être bénévoles en surface. Regarde : naguère (cela veut dire pour celzéceux qui ne savent pas il y a peu de temps), donc en 2023, une nana - ces nanas que tu adores et vénères et à qui tu prêtes d'admirables phrases-chic et choc dans tes récits, tes poétiques nanas à anas sortent de tes livres et t'accusent à présent de viol. Mon petit doigt me dit que tu devrais seulement utiliser les tiens que tu as si habiles et véloces pour écrire, seulement écrire. Tu comprends, Freddy ? Sinon bravo pour ta science avec conscience qui ruine les hommes sans âme.
J'attends une autre surprise de mon agreste boîte à livres.
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"En ce temps-là, on mettait des photographies géantes de produits sur les murs, les arrêts d'autobus, les maisons, le sol, les taxis, les camions, la façade des immeubles en cours de ravalement, les meubles, les ascenseurs, les distributeurs de billets, dans toutes les rues et même à la campagne. La vie était envahie par des soutiens-gorge, des surgelés, des shampoings antipelliculaires et des rasoirs triple-lame. L'oeil humain n'avait jamais été autant sollicité de toute son histoire : on avait calculé qu'entre sa naissance et l'âge de 18 ans, toute personne était exposée en moyenne à 350 000 publicités. Même à l'orée des forêts, au bout des petits villages, en bas des vallées isolées et au sommet des montagnes blanches, sur les cabines de téléphérique, on devait affronter des logos "Castorama", "Bricodécor", "Champion Midas" et "La Halle aux Vêtements". Il avait fallu deux mille ans pour en arriver là"

2000 ans pour en arriver là... Et on en rajoute 23 en version accélérée !
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour lire "99 francs" alors que je suis une lectrice plutôt adepte de ton personnage si décrié, hein Beigbeder ?
Peut-être le plaisir de trouver une lecture au titre devenu bien vintage (un peu à ton image maintenant) doublé d'un recul que j'espère réjouissant . C'est donc avec une hauteur de deux décennies que j'ai abordé enfin ton livre devenu culte et ce , que l'on t'aime ou pas.
Et tu le sais, ça devient une habitude, soit je t'encense, soit je te décalque verbalement , c'est l'amour vache, de celui qui ne fait aucune concession ni cadeau et encore une fois , je reviens vers toi à tâtons et légèrement anxieuse, notre dernier rendez-vous littéraire dans les dunes ayant été un véritable fiasco.
J'ai d'ailleurs le souvenir très net d'avoir déchaîné mes foudres à ton encontre, colèreuse et déçue de ton côté pleurnichard flirtant avec la facilité qui me rend si mauvaise.
Malgré ça. comme tu peux le constater, l'intérêt que je te porte surpasse ma rancune et je t'ecris personnellement histoire d'eviter la chronique à but publicitaire , pourtant, celle ci te ferait du bien en vue de toutes celles qui te salissent actuellement depuis la sortie de ton journal d'un hétéro dépassé (que je lirai ultérieurement).
Mais comme tu le dis toi même:

" Tout est provisoire: l'amour, l'art, la planète Terre, vous, moi.
Tout s'achète : l'amour, l'art, la planète Terre, vous, moi"...

Mais pas ma chronique, même si la suite pourrait le laisser penser.
Parce que je t'ai retrouvé , enfin !
L'Octave de "Au secours pardon!" que j'ai tant aimé ressuscite.
"99 francs" libère ton verbe acéré , ta verve suprême à son apogée, la verge dressée face à la pintade du jour déjà périmée, cette allégresse dans ta provocation qui me régale, ton intelligence dérangeante excitant le tout venant, l'aguichant insolent, le polémiste incendiaire , ton talent irritant nié trop souvent car trop encombrant , le délateur tapageur, le bobo décadent, tout est là.
Du chaos du libéralisme nait la flatterie, trop souvent péjorative, régale toi, celle ci est dénuée de toute bouffonnerie.
En effet , le crash futur de l'état providence qu'est la publicité étant bien loin, puisqu'elle prospère depuis dans une dimension bien plus immorale, ne me donne pas d'autre choix que celui d'abonder dans le sens d'un vieux concepteur /rédacteur repenti comme toi.
Oui, le monde pue et distille les odeurs nauséabondes des milliards encaissés par des firmes fascinées par notre capacité à nous créer des besoins qu'elles ont elles mêmes fabriqués et façonnés.
Oui, on empâte chaque jour des actionnaires qui se gavent de notre docilité et de notre connerie décomplexée.
Oui, nous sommes les crétins d'un système que nous critiquons mais que nous sommes seuls à alimenter.
Oui tu y as participé, mais qui aurait pu dénoncer ce mercantilisme mieux que toi ? Viré illico presto de ta boite de pub pour faute grave ?
J'ai ri, oui, beaucoup, j'ovationne ce pied de nez irrévérencieux qui frôle le grand art, un coup de génie !
J'ai grincé des dents, aussi, beaucoup. Dépitée par ce système que j'engraisse tout en le débectant, laissant libre court au grand art du génie créatif sur le coup.
Est-ce pire d en être consciente ?

"Tu veux être allongé sur une pelouse et pleurer en regardant le ciel. La publicité a fait élire Hitler. La publicité est chargée de faire croire aux citoyens que la situation est normale quand elle ne l'est pas [...]
Dormez, braves gens" Tout le monde est malheureux dans le monde moderne " a prévenu Charles Péguy".

Désespéré est-ce le mot qui te colle à la peau ? Celui qui te permet de libérer une certaine cruauté, certes caustique et cynique mais qui, au fond, te frappe le premier. Misérable et lamentable, voilà deux mots avec lesquels on pourrait définir notre masochiste national, Octave Parengo ( ton double) , régulièrement defoncé à la cocaïne, avalé par je ne sais quels tourments (qui t'ont toujours mutilé ?)
de la dope à l'alcool puis aux putes par peur de voir la vérité toute nue, c'est un système tout entier que tu détruis avec brio et trash à gogo, le tout livré et comprimé dans 280 pages x 3 ( si on compte ta trilogie).
Et ca fonctionne.
J'adore te haïr lorsque tu évoques toute la démesure du monde, et ce, même lorsque tu écris que tu peux toutes nous acheter pour moins de 5000 ( j'ai d'ailleurs beaucoup pensé à "Plateforme" de ton compère Houellebecq) parce qu'au fond la solitude et le manque de tendresse résonnent.
C'est sans aucun doute ce qui rend Octave si attachant ( tu peux le prendre pour toi).

99 francs, c'est ton lance flammes qui ambitionne un changement sans que tu daignes y croire, sans prétendre en avoir les moyens, pour autant, tu as le mérite d'éborgner un petit monde qui nous rend aveugles avec panache, pour preuve, tu m'as embarquée dès les premières pages et ce, jusqu'à la dernière.
C'est aussi ca, un livre réussi, avoir la faculté de faire rire et d'agacer, de déranger, pousser dans les retranchements, secouer, informer, vulgariser, malmener afin d'ouvrir les esprits à la réflexion, le tout parsemé de tous tes sous entendus que je savoure tant. de ce fait tu ne pourras jamais plaire à tout le monde, ni Octave d'ailleurs, mais c'est une force de ne pas travestir tes écrits au nom d'un jugement éthique ou d'une pseudo bien pensance , ce qui demande une sacrée dose de courage, encore plus à ce jour et il semblerait que tu n'aies toujours pas capitulé en 2023.
J'ai d'ailleurs eu la curiosité de lire les critiques sur ce bouquin, plutôt très mitigées dans l'ensemble, certaines sont même assez violentes et dans l'attaque personnelle.
Qu'il doit être bon d'être détesté par des lecteurs qui préfèrent vomir sur ce que tu représentes plutôt que de voir le ver dans l 'Apple... pire, le consomme allègrement , ce qui, factuellement , te donne raison sur le profil d'une société se croyant maitresse de ses émotions, envies et désirs , enivrée par une liberté fictive qui surpasse le pire de tes écrits 20 ans plus tard, d'où l'intérêt de te lire très en retard, il reste plus actuel que jamais. Les nababs ont encore de beaux jours devant eux, et toi, tu fais figure d'une extrême clairvoyance.
Tu jubiles ?
Me too ( clin d'oeil appuyé)
Il me reste donc à lire " L'homme qui pleure de rire" pour conclure ta trilogie d'Octave Parango.
En attendant, courbette distinguée , sourire en coin, yeux qui pétillent et "applause" c'est tout ce que tu m'inspires.
Respect.
Merci Fred pour ce moment exaltant passé avec cet opus éclatant et criant de vérités (crachées).

Je conclus avec une citation à laquelle j'ai pensé tout au long de ma lecture et qui provient de Las Vegas Paran(g)o :

"Celui qui se transforme en bête se délivre de la douleur d'être un homme."

La bise séditieuse. (c'est gratuit)

PS : t'es conscient que tu ne pourrais plus écrire "mongolienne" aujourd'hui ?










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Ce livre est une tuerie. Frédéric Beigbeder nous livre un regard mordant et acide sur la société de consommation et donc sur la publicité omniprésente. Critique acerbe des agences de pub et de leurs dirigeants qui brassent l'argent, la coke et les putes comme on fait son marché, le tout truffé de références littéraires et cinématographiques par détournement de citations. J'ai adoré!!!
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C'est souvent sale, vulgaire, acide, méchant, grossier… mais il a un don pas croyable pour les formules et un style pas croyable pour un type de ce monde. Il y a aussi des idées de pubs, à l'image de son âme ; de plus en plus crades.
Lien : http://zizi-mule-a-tresse.ov..
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Dans un premier temps nommé "99 francs", comme le film qui en fut plus tard adapté, 14,99€ est un roman trés fort !



Octave Parango est créatif dans une boite de pubs réputés. Mais il en a marre de ce boulot. Et s'il écrit ce livre, c'est pour se faire licencier. Et tout commence lors de la présentation d'une nouvelle pub à Madone, pour sa campagne de la gamme de yaourt Maigrelette...



Ce n'est pas une surprise de dire que le roman vise directement tout un mode de consommation, et un mode de vie. Beigbeder connait le monde de la pub et son personnage s'y est vautré, en a profité au maximum, avant de, peut-être, se dire qu'il y avait autre chose à faire. Réguliérement, il vomit ce monde mais ne peut s'empêcher de prendre un certain plaisir à y vivre. Et en fait on ne l'image pas vraiment ailleurs. Assénant des vérités qu'on ne préférerait peut-être pas savoir, regorgeant de moment absurde mais, malheureusement, vrai, le roman profite aussi du style de Beigbeder, qui colle parfaitement à cet univers. Les 280 pages se dévorent à toute vitesse et on a aussi plaisir à retrouver des personnages récurrents, tel que Marc Marronnier. Probablement un des meilleurs romans sur le sujet, qui n'a pas vraiment vieilli !
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Ce roman est un véritable chef d'oeuvre, du génie!
Beigbeder nous démontre un univers qui s'est bâti à coup de slogan et il tente de le démonter par le même processus. "Nestley à acheter le bonheur"
Son alter Ego Octave, représente l'artiste à la prétention divine au pouvoir surestimé à l'ego booster par le système du consumérisme. La rebellion commence, ou plutôt se concrétise, lorsqu'il fait face à la vraie puissance, les producteurs de Dairy, ceux qui se foutent d'élever l'humain , ceux qui veulent simplement le gaver encore et encore jusqu'à exploser.
Beigbeder nous livre une société à la fois cachée et criarde, le sous texte du message, l'envers du décors, le base line... Telle une véritable empreinte du 21e siècle, il échange coup pour coup, image pour image , aphorisme contre aphorisme l'idéal contre le crue afin de nous démontrer le vrai visage de la politique, celui qui gère notre quotidien, séduit notre ego et guide nos loisirs voire nos aspirations.
La beauté est une prostitué, le bonheur est photoshopé.
Sa plume est tout aussi contemporaine que son oeuvre. le rendu est efficace, punché et pervers comme l'effet de la pub.
À lire, et pour les paresseux le film est excellent Jean Dujardin est à la hauteur du rôle.
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Un livre qui se dévore dès le début. Une description glaçante et sans doute assez vraie du monde de la publicité.... le personnage est loin d'être attachant mais on arrive à comprendre son point de vue. J'ai beaucoup moins aimé la fin qui dure et dure et part un peu dans tout les sens.
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J'ai bien aimé ce roman d'abord parce qu'il est très drôle surtout au début ! le personnage est cynique et son désir de tout faire mal et d'être viré apportent souvent des situations ou des idées hilarantes ! Je me suis lassée au bout d'un moment du livre étant impatiente de lire la fin qui n'est finalement pas aussi surprenante que le début. le trop de cocaïne et de délire du personnage devient trop virulent mais dans l'ensemble le livre vaut quand même le coût pour rire et lire une bonne critique de la publicité et de notre société de consommation.
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Un incontournable de ce milieu pubard que j'ai tant connu.
A peine exagéré ! Mais on n'était encore en Francs ...
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Coup de coeur absolu à la lecture de ce livre.
L'auteur reflète très fidèlement l'actualité de notre monde et ses écrits sont tellement vrais!
Tout le monde devrait lire ce bouquin, juste pour se rendre compte des vérités. Les pubs guident notre vie, elles prennent de plus en plus de place dans notre quotidien, et franchement, elles ne cassent pas trois pattes à un canard.
L'auteur se dévoue et ne mâche pas ses mots. de brute réalité à sa recherche de liberté, tout est fascinant dans ses mots employés.
Le fait d'utiliser les divers pronoms nous permet vraiment de s'identifier, cela permet à tout le monde de se sentir visé, et je pense que c'est aussi le but de l'auteur. Il nous fait ouvrir les yeux en nous plaçant devant les faits.
Je le recommande à tous.
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