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sur 3490 notes
Mon premier Beigbeder.

Je ne sais pas pourquoi mais j'appréhendais un peu cette lecture comme on appréhende un dépucelage. J'étais tiraillée entre le désir de connaître enfin cet auteur si médiatisé, de toucher du bout des yeux cette littérature "tendance" et à la fois craintive devant cet inconnu qui a déjà accumulé tant de conquêtes. Restait à savoir si ces dernières étaient des "filles faciles" peu regardantes ou bien de véritables conquêtes à la "Madame de Tourvel"...

Et bien, maintenant que c'est consommé, je peux me prononcer : une défloraison peu excitante voire passablement ennuyeuse. le style de Beigbeder est un subtil mélange de maîtrise rédactionnelle et de suffisance qui voile à peine son nom.

L'auteur, alias Marc Marronnier (une usurpation d'identité à laquelle l'auteur renoncera d'ailleurs pour entièrement se révéler, épargnant au lecteur l'exercice périlleux de différencier l'auteur du narrateur), me semble être un être oisif tout à fait inintéressant qui cherche à se donner de l'importance et, pour ce faire, occupe ses loisirs dilettantes à se créer du charisme à défaut d'être réellement né beau et intelligent. Étalant sa culture comme de la confiture, croyant se découvrir du courage à employer des verbes comme "enculer" et "sucer", il a la prétention d'offrir à la Littérature avec un grand l'les offrandes expiatoires de sa vulgarité et de sa pseudo-philosophie de la vie. Son récit, à mon sens, n'est sauvé du ridicule que par sa fluidité, sa précision et son rythme.

D'une part, je ne suis pas du tout d'accord avec sa théorie personnelle selon laquelle "l'amour dure trois ans" et, d'autre part, je ne pense pas que Mr Beigbeder et moi ayons la même définition de ce qu'est l'Amour (avec un grand A là encore). Sur cette base, il est vrai que tous les deux nous commencions plutôt mal. le personnage de Marc Marronnier/Frédéric Beigbeder est suffisamment vain et imbu de lui-même pour que je considère avec beaucoup de recul son appréciation du plus noble sentiment pouvant être ressenti par l'être humain. Les ficelles utilisées par l'auteur me semblent bien faciles et tapageuses ; idéales pour vendre en librairie, insuffisantes selon moi pour faire de ce roman une oeuvre.

Je ne peux pas affirmer que la lecture de "L'Amour dure trois ans" ne m'a apporté aucun plaisir. Non, je redis même que d'un point de vue stylistique c'est plutôt agréable; ça se lit en deux heures. Mais ça ne laisse vraiment que peu de traces dans mon esprit alors dans ma mémoire, vous pensez ! Cette manie flagrante qu'il prend à peine le soin de dissimuler de vouloir appuyer tout son "génie" (dont il est le premier convaincu) sur quelques tournures "choc", bien senties et bien écrites, ne suffit pas à marquer ce roman de la marque de l'art. Qu'il se consacre plutôt à écrire des scripts, je pense que ça lui ira mieux. Oui, mais, sans doute que ça ne lui apporterait pas assez de prestige dans les salons parisiens qu'il dénigre assez facilement bien qu'il leur doive tout son mérite. L'écrivain BoBo a beau jeu d'égratigner son milieu mais ce n'est pas l'emploi de quelques gros mots qui feront se pâmer ses professeurs de Louis-le-Grand. Ce n'est pas non plus l'invention de quelques concepts telle l'omnisexualité qui lui ouvrira les portes du Panthéon. Enfin, ce n'est pas le parfait naturel avec lequel il s'adonne aux partouzes et consomme de la dope qui fera de lui un grand écrivain. Oh, le vilain rebelle !

Revenons pour conclure à l'oeuvre. Que celles et ceux qui lisent cette critique et apprécient les romans de Beigbeder ne pensent pas que je condamne l'auteur à perpétuité. Comme un amant maladroit lors d'un premier rendez-vous, il ne m'a simplement pas fait une grande impression mais qui a déjà vraiment profité de sa "première fois" ? Il est donc probable que je lui redonne un jour sa chance mais il faudra qu'il prenne la peine de vraiment me séduire et pas seulement celle de biffer mon nom sur la liste déjà longue de ses aventures.
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La première année, on achète des meubles...

Le bonheur n'existe pas.

Et de 1.

La deuxième année, on déplace les meubles...

L'amour est impossible.

Et de 2.

La troisième année, on partage les meubles.

Rien n'est grave.

Et de 3.

Et de 3 comme 3 ans comme l'amour dure 3 ans. Parce que pour Frédéric Beigbeder, l'amour c'est pas une mince affaire, ça lui refilerait même de l'urticaire tant il angoisse à ne pas rester amoureux plus de trois ans. Alors à coups de pince-sans-rire, de cynisme romantique et de franche rigolade, on en prend plein la figure avec de l'amour en veux-tu en voilà, des je t'aime moi non plus, à la sauce philo ou bien cérébrale, bref moi, je me suis régalée de tout ce déballage anti morose anti grise mine qui devrait être lu par tous les célibataires en mal d'amour ou les convertis.

Le langage cru et parfois carrément obscène pourrait en rebuter plus d'un mais malgré mon puritanisme assumé, je me suis découvert un second degré et l'humour est tellement omniprésent que c'est passé comme une lettre à la poste.

L'amour dure trois ans c'est aussi « Hypnose, sinon l'amour dure trois ans » slogan pour ce parfum, ou bien avant tout une histoire de coeur, de cul, d'un homme, des femmes, de ses convictions, de sa frousse bleue, de ses désillusions, de ses espoirs aussi. J'ai adoré ce roman, il m'a fait passer un succulent moment certes parfois hot parfois beurk mais totalement plaisant en terme de style narratif, de réflexions et d'humour. Que ça fait du bien !
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Comment ai-je pu attendre aussi longtemps avant de lire du Frédéric Beigbeder ? Je me pose encore la question depuis que j'ai terminé ce livre et qu'à chaque fois que je le regarde, encore posé sur ma table de chevet, j'ai envie de le rouvrir pour le relire (et cette envie de relire un livre est assez rare chez moi pour que je le souligne !)
J'ai dévoré cette histoire désenchantée où se mêlent un humour grinçant, une ironie mordante et des constats d'une vérité à la fois accablante et légère.
Beigbeder s'attache à démontrer que l'amour est chose bien incompréhensible, qui, de manière ontologique, échappe à la raison et qui subit les attaques d'un enchaînement hormonal et chimique du cerveau (ça fait froid dans le dos !)… Que celui qui ne se retrouvera pas dans ce qu'a décrit l'auteur me jette la première pierre !
Personnellement, je me suis complètement retrouvée dans ce personnage de ma génération, trentenaire un peu désabusé qui aime, n'aime plus, aime à nouveau, doute mais vit, se détruit, vit encore et profite. La vie quoi. Avec toujours ce désir d'éprouver ce merveilleux sentiment - mais ô combien ténu -, qu'est la passion, ce sentiment fort qui fait souffrir mais qui nous fait tellement nous sentir en VIE.
Le style est fluide, sans prétention mais d'une justesse dans les mots et dans le sens de l'expression qui m'a ravie. Nul doute que dès mon prochain tour à la librairie, je fais la razzia sur ses autres bouquins !
Pour en revenir sur le thème de L'amour dure trois ans, je suis intimement convaincue que cette génération de trentenaire (dans laquelle je m'inclus sans honte) est une génération qui demandera toujours beaucoup à l'amour. On veut le consommer comme on consomme de tout dans la société, et surtout n'en tirer que le meilleur. Alors qu'en matière d'alimentaire, la mode est au light, en amour, en revanche, on demande la folle passion, le sentiment fort, qui vous bouffe le coeur et les tripes, qui vous empêche de manger, de dormir, et qui vous donne votre passeport pour la vie dans toutes ses splendeurs et ses misères : aimer et souffrir. N'est-ce pas là le sens même du mot « passion » en latin ? Aimer et souffrir. Et cette souffrance nous permet de nous ancrer dans la réalité, dans la vie, d'une manière tellement empirique et physique que c'est dans cette souffrance même que l'on peut se sentir vivre. C'est du Stendhal moderne : la cristallisation du sentiment et la passion comme seul antidote au désenchantement de la vie.
Certes, la question reste posée à la fin du roman : l'amour dure-t-il vraiment trois ans et faut-il toujours recommencer (si l'on ne peut accepter la perte de ce sentiment incroyable) ou peut-on espérer trouver quelqu'un qui nous permettra de surmonter cette routine du couple qui ronge les relations et avec qui l'amour-passion prendra définitivement ses quartiers ? le noeud du problème réside donc en une question simple : serons-nous d'éternels enfants en quête d'un sentiment qui par nature, nous échappera toujours dans le temps ou pourrons-nous mûrir assez pour accepter que l'amour, c'est aussi arrêter de courir les chimères et envisager une relation de couple comme un échange tendre et complice ? En gros, la passion et la tendresse sont-ils deux sentiments intrinsèquement différents ou sont-ils les deux faces d'une seule et même médaille qu'il faut oser retourner un jour ?

Terminé le 13 mai 2007.
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J'avais depuis longtemps envie de découvrir Frédéric Beigbeder, l'homme qui défraie les chroniques, l'homme qui n'a pas sa langue dans sa poche et encore moins sa plume et bien voilà, c'est chose faite. Que dire après cette lecture ? Tout simplement que je comprends mieux pourquoi j'ai attendu aussi longtemps avant de le lire car, ici, grosse déception. J'aurais peut-être mieux fait de commencer ma lecture par "99 francs" mais bon, je voulais lire cet ouvrage maintenant car je vais bientôt fêter mes trois ans de mariage, cela me paraissait symbolique et si il y a bien une chose que je voudrais dire à l'auteur, c'est que je ne suis absolument pas d'accord avec son personnage, Marc Marronnier, comme lui même s'en rend compte d'ailleurs à la fin de l'ouvrage en découvrant l'Amour avec Alice (amour avec un grand A).
Même si je reconnais une certaine qualité de l'écriture, j'ai trouvé cet ouvrage un peu vulgaire et uniquement basé sur le sexe.

Le roman est suivi du scénario du film dans lequel on retrouve pas mal de divergences, même si le fonds reste le même. Je suis néanmoins contente d'avoir découvert cet ouvrage car c'était quelque chose que je voulais lire. Pour les curieux, à découvrir !
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« Comme une pierre que l'on jette
Dans l'eau vive d'un ruisseau
Et qui laisse derrière elle
Des milliers de ronds dans l'eau… »

Il a suffi t pour moi d'entendre cette chanson de Michel Legrand pour me remémorer le livre que j'ai lu il y a 20 ans.
Le livre a été publié en 1997.
Evidemment j'ai été cueilli par l'adaptation de ce livre au cinéma en 2012 avec dans le rôle principal :Gaspard Proust.
Le film était tout aussi magique que le livre.
Un futur auteur à succès qui s'amourache d'une femme mariée !
Quoi de plus banale et pourtant !
L'amour dure-t-il que trois ans,
Ou 3 mois,
Ou 3 heures ?
Peut-être les 3 à la fois ^^
Pas certaine que le personnage principal ; Marc Marronnier , ait une définition plus claire de l'amour que moi^^
L'amour est un mirage,
Un cirage (j'ai fait une rime mais inappropriée au contexte ) ^^
Une délivrance,
une repentance (là ça rime aussi ^^mais pour la signification il faudra repasser)

Frédéric Beigbeder dresse un tableau désenchanté (du moins au début du livre) de notre société et de la place de l'amour.
C'est peut être juste :
La grâce d'un instant,
La délicatesse d'un geste,
L'attention d'un regard,
Des mots échos
Qui se mue en muse
Et s'amuse^^

Alice, si inconstante mais pourtant si touchante papillonne entre les deux hommes.
Entre ennui et passion que choisi-t-elle ?
Celui qui la fait rêver, vibrer.
Qu'en est-il de son mari Antoine ; de sa peine, de sa souffrance ?
On en saura rien car l'histoire d'amour finit mal…mais que pour certain^^
Marc est aux anges…
Antoine au diable ^^
Mais de toute façon c'est un personnage tellement secondaire qu'on en oublie qu'il existe et d'ailleurs il est là juste pour sublimer la seule et vrai histoire d'amour celle de Marc et Alice.
Une sorte de faire valoir de l'amour : « conte des fée »^^
Il n'avait qu'à pas être aussi hautain et certain de la constance de l'amour ^^
Car il n'y a aucune garantie de durée !
L'amour est si fragile
il s'étend,
il s'éprend ,
mais ne se fixe pas.
Il se pose
Et s'envole l'instant d'après,
Asservi à sa liberté.
L'amour est brulant
Parsemé d'Etoiles
Du désir de vivre,
De sourire,
D'exister .
L'histoire d'amour d'Alice et de Marc se termine bien et fait rêver.
En fin de compte
L'amour est un mystère !
Et l'expliquer
C'est le faire disparaitre.
Sentons le,
Ressentons le,
Sans le dire !
En lisant le livre,
Ou en le relisant,
Pour y croire…
Que l'amour dure toujours ^^
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Marc (le double de l'auteur) rencontre Anne, ils tombent amoureux, se marient, n'ont pas d'enfants, et divorcent après trois ans, parce que Marc n'aime plus Anne.

Dépité par cette promesse non tenue d'amour-toujours qui lui a été vendue par la société, Marc tire de son cas particulier une généralité universelle : l'amour dure trois ans, théorie qu'il entreprend de démontrer sous nos yeux pendant près de 200 pages.

Oui mais...

...Encore faudrait-il s'accorder sur ce qu'on entend par « amour ». Marc a une furieuse tendance à le confondre avec « désir », « plaisir charnel » ou « passion ».

...Et encore faudrait-il préciser que si Marc n'aime plus Anne et l'a quittée, c'est parce qu'il avait rencontré Alice, mariée à Antoine, qu'elle ne veut, quant à elle, pas quitter, au grand désespoir de Marc qui, tout cynique qu'il tente de se faire passer, n'en est pas moins un gamin aussi immature que romantique.

Bref, le gaillard va se prendre les pieds dans ses sentiments et s'empêtrer dans sa démonstration, qui n'aboutira jamais au CQFD de rigueur.

Et moi, lectrice un peu sado-maso, j'ai à la fois pris un malin plaisir à observer les déboires fleur bleue de ce pauvre petit garçon riche, et ressenti un certain écoeurement à lire les frasques sexuelles et cocaïnées de ce sale gosse rebelle baignant dans un jus germanopratin peu ragoûtant (mais qui suis-je pour faire la morale).

Alors au final c'est en même temps drôle, mordant, cynique, c'est plein de bons mots, d'humour et d'autodérision, ça a le sens de la formule, ça dénonce les injonctions sociales hypocrites ("soyez heureux, jouissez, quoi qu'on dise c'est l'apparence qui compte"), ça crache dans le velouté dans lequel ça se complaît pourtant, c'est bourré de contradictions (et de beaucoup d'alcool aussi). C'est parfois cru, trash, y a du cul avec un grand C et de l'amour avec un grand A (si si, quand même). Ca donne à voir un type superficiel, arrogant voire odieux, qui pourrait bien cacher un grand gamin sans confiance en lui ni estime de soi. Ca n'excuse en rien ses attitudes (voir ci-avant ; mais qui suis-je pour faire la morale (bis)), mais je dois lui reconnaître une certaine franchise, de la sincérité et même un brin de profondeur, et au final ça me rend le personnage plutôt sympathique et attachant, et ça m'a fait passer un bon moment de lecture.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Je vais commencer par le seul avantage de ce livre il se lit très vite, le temps de trajet pour le travail aller-retour et ce sera le seul point positif.

J'avais déjà mal accroché à nouvelles sous ecstasys de l'auteur mais je me suis dit que sans cette substance cela irait sans doute mieux et ben même pas...

Le pitch tout est dans le titre l'amour dure trois ans c'est scientifique, clinique une phase de passion, une d'entente et le déclin inévitable donc monsieur ira voir ailleurs au bout de trois ans.

Ponctué tout ceci de beaucoup de scène de sexe (surtout de scènes de film x vu dans un sex shop) de scatologie (vomi et compagnie) et je pense que tout le monde peut avoir le talent d'un Beigbeder....
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C'est le Beigbeder de 1997, le fêtard des soirées de l'outrance, le publicitaire des saillies trouvant un slogan de parfum qui lui rapporte 50 000 francs : “Hypnose de Copperfield. Sinon, l'amour dure trois ans.” Et en plus qui recycle son titre !
Car si le narrateur est Marc Marronnier, on ne voit que le personnage de Beigbeder derrière le masque qu'il ne peut d'ailleurs pas conserver jusqu'au bout : “Marc Marronnier est mort. Je l'ai tué. A partir de maintenant il n 'y a plus que moi ici et moi je m'appelle Frédéric Beigbeder”, dit-il une page avant la fin.

L'auteur fait du tir au pigeon sur le mariage, sur l'amour et sur lui-même avec des scènes sans concessions, dont une tellement crue qu'elle devrait choquer tout un chacun et lui-même s'il devait la relire aujourd'hui, maintenant qu'il est devenu clean !

Bien sûr, j'entends dire que c'est nombriliste, plaintif à mourir… le livre est clivant, avec ceux qui l'ont lu à reculons et ceux qui raillent sa littérature.
Pour ma part, dans la catégorie “carnet de notes” d'un auteur, j'attribue 5* pour son humour : “C'est peu dire que nos retrouvailles furent agréables. Cet après-midi de plaisir pourrait servir de mètre-étalon à Sèvres au rayon “jouissance sexuelle entre deux êtres humains de sexes complémentaires””, pour ses aphorismes : “L'amour le plus fort est celui qui n'est pas partagé”, pour ses punchlines : “Les mecs c'est comme les poivrons, faut les faire mariner”, mais aussi pour ses jolis mots d'amour : “Tout est beau avec toi, même moi.”

Enfin, jouant du paradoxe d'un joyeux drille pessimiste, il conclut de manière optimiste en indiquant que son titre est mensonger : “Bien sûr que l'amour ne dure pas trois ans ; je suis heureux de m'être trompé.”

Je suis content de savoir qu'il me reste à voir le film tourné par l'auteur qui a donné le rôle principal à Gaspard Proust.
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Titre : le cas Beigbeder
Années : de 1990 à nos jours
Titres : L'amour dure trois ans, 99 francs, Un roman français, Windows of the world…
Editeur : Grasset
Mon humble avis : L'attitude et l'aura que dégage un écrivain sont-ils suffisants pour faire de lui un véritable auteur ? Est-ce que l'omniprésence médiatique fait d'un homme un véritable écrivain ? Les citations d'illustres romanciers et les références littéraires suffisent-elles pour faire d'un texte un véritable ouvrage ? Pas si sûr à la lecture des oeuvres de Frederic Beigbeder. J'ai commencé à lire Beigbeder à ses débuts avec les deux romans sympathiques que furent Mémoire d'un jeune homme dérangé et l'amour dure trois ans. Une lecture facile, pleine de références qui me permirent de découvrir des auteurs talentueux tels que Salinger, Boulgakov ou Bret Easton Ellis. Sur les textes en eux-mêmes pas grand chose à redire, une lecture facile, des personnages attachants et modernes, de l'humour, des bons sentiments et un peu de désespoir bon teint et c'est à peu près tout. La lecture de 99 francs, bien qu'un peu plus ‘consistante' sur la forme et sur le fond m'apparut encore une fois plutôt sympathique bien qu'élitiste et très éloignée des préoccupations du commun des mortels. le style Beigbeder naissait en même temps que la légende de ce dandy friand de vodka et de belles gonzesses. Si le personnage put paraître agréable et pas-si-léger-que-ça ( tel est le but ultime de la démarche du désespéré romantique ) j'avoue qu'une fois n'est pas coutume, je préférais largement l'adaptation cinématographique déjantée et créative de Jan Kounen au roman dont il fut tiré. Puis vint Windows of the world en 2003. Roman post 11 septembre 2001, livre puissant et émouvant où l'auteur cessait enfin de scruter son nombril pour nous livrer une oeuvre pleine et consistante dont les ultimes pages resteront, à mon avis, comme le sommet de ses écrits. Soyons clair, Beigbeder n'est pas Safran Foer ni Mc Inerney loin s'en faut, mais il prouvait avec cet opus qu'en s'éloignant du milieu chico-parisien et de sa propre personne, il pouvait proposer à ses nombreux lecteurs un roman attachant et abouti. S'ensuivirent deux romans ( L'égoiste romantique et au secours, pardon ) qui regroupaient à peu près tout ce que votre humble serviteur peut parfois reprocher à la littérature française : nombrilisme, boboïsme ( pas sûr que ce terme existe mais vous aurez compris la référence… ), émotion toc et désespoir de salon. Puis vint Un roman français…. Je préfère ne pas m'appesantir sur les raisons qui ont fait de ce roman un best-seller pour ne pas avoir à réitérer la litanie évoquée plus haut mais je me demande encore comment ce roman de souvenir plutôt mignon pût obtenir le Renaudot eu égard notamment à une scène risible où l'auteur dépeint comme une injustice flagrante et un traumatisme certain le fait d'avoir été encagé quelques heures pour cause de consommation de cocaïne sur la voie publique. Je pense sincèrement qu'il y a dans ce monde des injustices plus flagrantes et une nuit au poste ne fait malheureusement pas de Beigbeder un martyr crédible. J'avoue ne pas avoir encore lu le dernier roman de l'auteur natif de Neuilly sur seine consacré au couple Salinger mais je le ferais surement tant cet auteur provoque en moi des sentiments contradictoires. Aussi irritant qu'attachant la prose de Beigbeder recèle parfois des passages brillants sous des monceaux de poncifs et de références pompeuses. La seule condition étant que l'auteur parvienne à se détacher de sa personne et de son milieu; raconter des histoires n'est-ce pas la définition même d'un écrivain ? C'est en tout cas mon humble avis même s'il n'est pas partagé par beaucoup de lecteurs qui font de ses oeuvres auto-centrés des immenses succès de librairie. A très bientôt les amis….

Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Que je t'aime, que je t'aime, Ô que je t'aime ! Mais pas plus de trois ans parce qu'après mon taux de dopamine va se casser la gueule et je vais te quitter pour une femme (plus jeune).
Femme que je quitterai aussi au bout de trois ans pour les mêmes raisons et ainsi de suite jusqu'à mon andropause.

Entre temps, je vais écrire un bouquin en mode Bukowski où je parlerai de cul, de cul, de cul, de came et de soirées dignes de Hugh Hefner. Mon style sera froid et cynique parce que c'est la mode et que la mode ça me connait.
Mon bouquin sera vide et désespérant. Ma définition de l'amour sera navrante mais peu importe, ça plaira aux critiques des Inrocks.

Et alors ? Ben, rien.
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