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3,5

sur 1218 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au 107ème étage du World Trade Center, existait un restaurant, le "Windows on the World".
Ce jour-là, à 8h45, un Boeing 747 s'écrasait contre l'immense building d'acier et de verre.
C'était le 11 septembre 2001 et l'Amérique vivait le plus grand attentat de tous les temps et la plus grande tragédie de son histoire.
Carthew et ses deux fils déjeunaient ce matin-là au Windows on the World.
Pendant près de deux heures, avant que les Twins Towers ne s'effondrent, ils ont vécu l'enfer, ne pouvant rien faire d'autre qu'attendre la mort.

Récompensé par le prix Interallié en 2003, ce roman à demi-fictif à une odeur de soufre.
Il relate par le menu, minute par minute, le calvaire qu'ont eu à subir des centaines de personnes, notamment le personnage principal, Carthew, un homme divorcé auquel l'on s'attache d'emblée et que l'on suit, l'estomac noué, tout au long de ces deux heures où il tente désespérément de cacher sa peur à ses deux fils et l'imminence de leur mort, devenue inéluctable.
En parallèle à la tragédie, l'auteur insère son propre itinéraire au moment des faits, mêlant une part de sa propre histoire à celle de la famille américaine.
Confession intime baignée de pensées personnelles, de réflexions sur son existence et son cheminement culturel, familial, amoureux… Un homme qui se laisse aller à des déambulations parisiennes sans se douter que bientôt, dans quelques heures, tous les repères sociaux, mondiaux, moraux, vont éclater en mille morceaux de verre et d'acier mêlés.
Certains passages de ce très beau docu-fiction sont à ce point poignants que les larmes coulent sans que vous puissiez les retenir : les explosions, le feu, la fumée vous prennent à la gorge, les sentiments contradictoires vous animent et vous submergent : incompréhension, stupeur, désarroi, terreur, espoir, rage de vivre…résignation…
Une palette émotionnelle variée et nuancée qui va de l'affliction à l'indignation, de l'espérance à l'impuissance.

Beigbeder est ici très loin des provocations et autre fanfaronnades auxquelles il nous a précédemment habitué.
On y découvre un écrivain bouleversant, infiniment triste et humain, qui utilise le cynisme et l'humour pour masquer une détresse bien réelle, émouvante et profonde.
Bien sûr c'est un livre terriblement dur mais en faisant revivre cette tragédie, l'auteur nous exhorte à nous souvenir, au nom de toutes les personnes qui sont mortes ce jour-là dans des conditions atroces.
Ce devoir de mémoire nous le leur devons bien.
Un livre pour ne pas oublier…Dix ans déjà.
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Sous le regard de Frédéric Beigbeder, nous suivons le destin tragique d'une famille américaine, un père divorcé Carthew Yorston et ses deux fils Jerry et David, partit petit-déjeuner dans une des tours du World Trade Center le 11 septembre 2001.
Pour ce faire Beigbeder se place au 56ème étage de la tour Montparnasse « Au ciel de Paris » un an après la catastrophe, et imagine l'itinéraire de ce père et ses deux fils minutes après minutes face au calvaire de cet attentat qui occupe désormais les mémoires meurtries de l'histoire de l'Amérique.
Nous assistons, impuissants, à ce huis clos pesant de la lutte pour la vie d'un père et ses enfants en autres, essayant pour échapper aux flammes de monter au plus haut du gratte-ciel, le ciel, ce ciel qui deviendra les flammes de l'enfer.
Les parallèles dans ce roman sont les réflexions de F. Beigbeder à travers ce père divorcé, l'auteur porte un regard sur sa vie, s'identifie à lui mais apporte également des réflexions pertinentes sur la société, la politique, la consommation, les différences culturelles et religieuses, les conquêtes de l'homme, la puissance américaine... toutes ces évolutions rendent-elles le monde meilleur et les gens plus heureux !
Très différent de ce que j'ai pu lire de cet auteur, même si on reconnaît bien la touche de F. Beigbeder, pour une fois cet écrivain plutôt égocentrique et nombriliste s'intéresse aux autres (sans toutefois omettre de parler de lui c'est sa marque de fabrique !), il dévoile une part d'humanité que l'on a rarement observé dans ces livres, un regard empathique, il décrit l'indicible, imagine cette tragédie et ces victimes avec réalisme. Un récit marquant, lourd d'émotions et de frissons, j'avoue avoir eu parfois le souffle coupé et la larme à l'oeil en lisant des passages douloureux, pour moi de loin le meilleur roman de F Beigbeder.
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Pendant toute la lecture, j'imaginais Jean Dujardin dans le rôle du narrateur. J'avais vu le film « 99 francs » et je n'arrivais pas à m'en détacher. Pas grave, car dans « Windows on the World », roman largement autobiographique pour ce qui concerne le narrateur, Beigbeder semble approfondir son personnage, le sortir de la pub pour lui permettre d'avoir des réflexions plus existentielles, questionnant la mort et le sens de la vie.
C'est un roman magnifiquement construit, sur deux plans, celui de la narration à Paris puis New York, contemporain de l'écriture en 2003, et celui d'un homme et ses deux enfants, prisonniers d'une des tours lors de l'attentat du 11 septembre 2001. On suit les deux cheminements de pensées. D'une manière un peu caricaturale, je dirais que l'un questionne sa vie et l'autre sa mort. D'ailleurs les deux se rejoignent et c'est finalement un peu la même chose. On sent que Beigbeder aime l'Amérique, mais n'est pas dupe non plus. Il y a beaucoup de références culturelles dans ce livre. Un petit clin d'oeil est d'ailleurs adressé à Bret Easton Ellis, dont il n'est pas sans rappeler certaines similitudes dans le propos. Je ferai également le rapprochement avec Houellebecq pour ce qui est du regard aigu, sans complaisance, sur la société occidentale contemporaine.
Bref, vous aurez compris que j'ai beaucoup aimé ce roman. Je n'ai pas attribué 5 étoiles à cause de certaines longueurs et répétitions vers la moitié du livre. Mais c'est un livre que je recommande vivement.
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Les ouvrages de Beigbeder sont souvent excessifs. On pouvait donc craindre le pire avec un sujet grave comme les attentats qui ont frappé les deux tours du World Trade Center le 11 septembre 2001.
Et bien, non. Ce récit d'un père prenant avec ses enfants son petit déjeuner, dans le restaurant surplombant Big Apple en ce jour fatidique, s'avère maîtrisé, sans dérapage, ni pathos inutile. La confirmation que Beigbeder est un écrivain doué, mais se laissant malheureusement trop souvent aller à la facilité.
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Laissez les à-priori de côté et laissez-vous tenter par ce Beigbeder déroutant, bien qu'on connaisse tous la fin de l'histoire.

L'auteur nous narre ici le déroulement des deux heures les plus marquantes de ces dix dernières années. Son objectif : cerner l'ineffable qui a changé notre perception du monde, sans tomber dans le pathos et le racoleur. Pour cela, l'auteur fait des allers-retours constants entre la fiction et son propre ressenti, véritable échappatoire à l'horreur, avec une plume légère et émouvante.
Une justesse d'écriture qui permet à Beigbeder de rendre hommage à sa façon aux victimes de ces attentats.

Si d'aucuns pourraient reprocher la désinvolture dont fait preuve l'auteur, il s'agit pour moi d'un positionnement adopté, loin de l'image d'un Beigbeder crispant et inconvenant.

Un livre que l'on n'oublie pas.
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C'est comme ça que j'ai connu beigbeder;un style,une énergie,une justesse dans les mots que j'ai vu comme une sorte d'hommage à tous ces inconnus disparus ,témoignage parmi les centaines d'écrits;quelque part un ouvrage arraché à l'oubli sur ce terrible moment
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Je sais que Beigbeder agace autant qu'il plait. Je fait parti de la deuxième catégorie. Avec ce roman, on retrouve un auteur plus soft que dans "99 francs". Ce livre ne manque pas de sincérité, avec des passages vraiment réussis, notamment quand il parle de lui et si Beigbeder joue de cynisme de dérision et d'humour, il prend comme matière, un évènement dramatique planétaire pour je crois, en tout cas je l'ai ressenti comme cela, rendre un hommage à toutes ces victimes anonymes rayés de la vie en quelques secondes. Et tant pis pour les grincheux, je trouve que c'est un très bon roman.
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Frédéric Beigbeder n'est pas un auteur que j'affectionne particulièrement. Si j'ai pris du plaisir à la lecture de certains de ses romans, je me suis aperçue que quelques mois après ma lecture, il ne m'en restait presque rien. Autant dire qu'ils ne me touchent pas vraiment et que je les lis en dilettante.

Avec Windows on the World, la chose est différente : je l'ai lu à sa sortie et je m'en souviens encore très bien. Il faut dire que le sujet avait de quoi me remuer puisque l'auteur situe l'action de son livre le jour des attentats du 11 septembre.

Le livre de Beigbeder m'a beaucoup émue. le mélange de pure fiction avec des passages sur la vie de l'écrivain m'a plu, cela donne (à mes yeux) encore plus de force au récit. J'ai pleuré souvent pendant ma lecture et j'en suis ressortie toute secouée.

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Beigbeder peut agacer, choquer, voire exaspérer... mais cela fait partie de son style. Il nous conte l'histoire d'un agent immobilier new-yorkais orgueilleux,machiste et égocentrique qui en voyant la mort arrivée, redevient un être fragile, mortel, qui revient à des principes et valeurs indispensables.
De plus, à travers ce personnage, nous vivons dans l'extrême et le plus proche possible l'attentat du 11 septembre 2001. Frédéric Beigbeder mélange très bien son histoire et ses ressenties sur cet évènement planétaire, ses réflexions en haut de Paris, sa fille et sa future femme,et la tragique fin de Carthew et ses deux fils. J'ai aussi beaucoup apprécié les citations en anglais, les différentes typographies présentes et les remarques très provocateurs(quelques fois vulgaires) de Frédéric.
On suit jusqu'à l'acte fatidique du personnage principal les doutes, l'espoir ,la désillusion et la fierté d'un père envers ses fils ainsi que la fatalité d'avoir était quelqu'un d'autres et non soi-même. On suit minute par minute, heure par heure, jusqu'à 10h29. Magnifique livre, sujet très dur à traiter et délicat mais avec des réflexions presque véridiques et qui font penser le lecteur.
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Bon, oui, c'est vrai, le suspens est mort, Beigbeder n'est pas pas Flaubert, mais son écriture est fraiche, libre, drôle, touchante, loin du style racoleur et pénible des (également) médiatiques Musso et autres Levy et ça fait du bien...
Beigbeder peut pour certains paraitre puant, mais moi, j'aime bien son odeur...
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