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Critique de bdelhausse


So what ! Tout ça pour ça?

Intrigué, dérouté, je le suis très certainement au terme de la lecture de Faux Nègres de Thierry Beinstingel. le premier mouvement est de tout évacuer d'un geste du bras. Chaotique, confus, inabouti, oui, j'ai ces mots en tête.

Mais également fascinant, interpellant, captivant. Pas catpivant par la simple et banale répétition de mots ou d'expressions, comme les "cressons bleus", le "village d'ici comme une île"... Mais par l'aspect circulaire des choses. On revient sans cesse dans le roman... non, dans le récit de Beinstingel aux fondamentaux, aux basiques, à nous, à notre identité, à notre inconscient collectif, à nos grandes interrogations...

Mais là, l'auteur nous tackle grave... l'inconscient collectif se raconte dans le livre. OK l'alternance "un chapitre individuel, un chapitre collectif", c'est drôle un moment, et puis on se lasse quand même. Et l'auteur triche un peu en mélangeant tout, surtout après les 300 premières pages (sur 420 que compte le livre).

Revenons à cet inconscient, multiforme, qui nous éclaire sur nos racines, sur nos schémas comportementaux, sur nos soi-disant valeurs occidentales... Il nous mystifie, nous embobine, nous emberlificote... ça y est, d'ailleurs, j'aligne les synonymes comme Beinstinger... dire que cette façon d'accumuler des mots, des synonymes m'a plu, ce serait un peu exagérer. Mais il y a dans cette façon de faire, une répétition qui agit comme un mantra. On finit par attendre de cet inconscient qu'il glose et nous anesthésie par son discours lénifiant. A mon avis, c'est le but recherché par Beinstinger.

On est donc dans le récit plutôt que dans le roman. Pour un peu, je dirais même qu'il s'agit d'un essai...

Un ami qui voyait le titre du livre s'est écrié "Faux nègres... vrais blancs?"... et il n'est pas loin de la vérité, je trouve... qu'est-ce qu'un vrai blanc... c'est aussi la question que pose Beinstinger. le fil rouge, l'enquête sur pourquoi un village de l'Est français vote extrême-droite en si forte proportion, ce fil rouge finit par se dissiper et on plonge dans le vécu des gens, des ces gens qui adoptent individuellement des comportements différents de l'attitude collective. Mais devant le drame

Là où (à mon avis) Beinstinger se trompe, c'est que les gens ne sont plus aussi honteux qu'avant de voter pour un parti à mèche blonde.

Reste une aventure humaine, qui pourrait s'écrire de manière plus fluide, plus directe et plus concise. Trop peu de tension, à mon goût, également. Même si par son côté répétitif, et les chapitres très courts, le lecteur y revient...

Rimbaud, Baudelaire, Simon, le président à tête de chérubin, les protagonistes directs ou collectifs se fondent dans un récit humain, dont on ressort plein de questions, sans la moindre réponse, sur les valeurs, la société, le rapport à l'autre, la providence... C'est aussi cela que je cherche dans un livre.
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