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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Electricien de formation, cet homme était technicien dans les télécommunications. Mais l'entreprise a évolué, il se retrouve sur la touche à cinquante ans comme tant d'autres de ses collègues, et se voit proposer un poste de téléopérateur. La reconversion n'est pas aisée : après un travail manuel, il s'agit désormais de recevoir une dizaine d'appels par heure, de répondre aux questions des abonnés et des potentiels clients de la manière la plus neutre et standardisée possible - d'ailleurs, il doit abandonner son prénom pour un pseudonyme, il sera Eric. Tout cela sur une plateforme, entouré de quelques collègues qui enchaînent également les appels. de plus en plus, les syndicats parlent de souffrance au travail, et les suicides de salariés de l'entreprise se multiplient, la presse s'en fait l'écho.

Voici donc l'histoire émouvante d'un homme qui perd ses repères professionnels à plus de dix ans de la retraite. Difficile pour lui d'accepter ce rôle de robot anonyme, même s'il n'a jamais été très sociable. Heureusement l'ambiance entre les collègues est sereine, bienveillante, presque chaleureuse - il faut dire qu'ils subissent le même sort, et que la plupart ont le même profil.

L'auteur est cadre dans les télécomms, il évoque ce dont il a été très probablement témoin, soulevant les délicats problèmes de la souffrance au travail, des licenciements, des reconversions, de la place des séniors dans les entreprises. Son texte est simple et direct, humain et touchant, à l'image de cet employé. On le lit la gorge serrée.
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Câbler, raccorder, resserrer, démonter, remonter, tout ceci est terminé du jour au lendemain pour le nouveau qui arrive dans un service après-vente téléphonique où il a été reclassé. Il se demande combien de temps cela prendra pour que ses mains, devenues inutiles, deviennent blanches et molles. En attendant, il doit dorénavant donner de la voix, lire sans faillir des scripts affichés à l'écran pour des clients qui attendent davantage que des voix anonymes. Pas vraiment anonyme puisque le nouveau est sommé de se choisir un prénom, il sera donc Eric, une consonance scandinave qui lui plaît.

A suivre sur :
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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"Le nouveau" arrive dans le service de la plate-forme téléphonique d'une grande société. Il était précédemment sur le terrain, il câblait et était satisfait de son sort. Tout à coup, ses mains ne lui servent plus à rien et lui, le taiseux, doit se servir de sa bouche pour travailler. Parler, parler toute la journée et débiter un argumentaire tout prêt, sans âme, avec lequel il n'a pas à réfléchir, juste répéter ce qui défile sous ses yeux, afin de satisfaire le client mais surtout de vendre des contrats.
Si dans son service, lui se tait, d'autres râlent, ailleurs d'autres se suicident...
Une belle évocation de la déshumanisation du travail en cours, des stratégies managériales mises en place par de grandes boites pour écoeurer son personnel et le pousser vers la porte voire par le fenêtre.
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Suite à une reconversion forcée, « Éric », la cinquantaine, a troqué ses outils d'électricien pour devenir téléopérateur.
[...] Sans considération pour ce qu'il est, ce qu'il a été dans sa vie, il découvre alors la déshumanisation et la robotisation du travail à la chaîne. « Éric » enchaîne les appels des clients en suivant un protocole ultra précis, qui établit pour lui toute une liste de réponses toutes faites, générant parfois des dialogues incohérents. Peu à peu, ses mains perdent leurs cornes, la peau s'adoucit, les ongles se lissent. Sa bouche, à force de parler dans le vide, s'assèche.
[...]
Chaque semaine, les objectifs marketing ciblent les services à vendre aux clients, quels que soient leurs véritables besoins. [...] La pression est constante, au point qu'une vague de suicides frappe l'entreprise.
[...] Répétitif, insupportable, déshumanisant à l'extrême, le métier de téléopérateur est un des derniers que le libéralisme n'a pas encore réussi à supprimer à coup de technologies ultra novatrices et révolutionnaires.
[...]
Le malaise au travail est une composante de plus en plus banale avec laquelle l'être humain devrait s'accommoder. Travailler, c'est souffrir ; jusqu'à la dépression, jusqu'au suicide.
[...]
Face au malaise de plus en plus flagrant, la réponse managériale est une injonction au bonheur, avec ce positivisme factice qui fait gerber : soyez heureux de travailler pour nous, nous travaillons dans la bonne humeur, nous sommes réunis sous les mêmes valeurs ! S'il épouse l'entreprise à coups de « culture d'entreprise », il sera moins enclin à se retourner contre son employer ou à se suicider. Tous les petits rituels sont bons pour créer cette fausse convivialité, qui n'a pour seul but que de faire augmenter la productivité et avaler la dure pilule au travailleur : tu travailleras dur, longtemps et pour un salaire de misère !
[...] L'article entier sur Bibliolingus :
http://www.bibliolingus.fr/retour-aux-mots-sauvages-thierry-beinstingel-a114896346
Lien : http://www.bibliolingus.fr/r..
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Une écriture qui retraduit le monde du travail aseptisé, incohérent. Où l'on se trouve seul même si on est parmi les autres. Pas de révolte, pas de bruit et un cynisme incroyable.
A lire
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Le monde de l'entreprise évolue. Pour ne pas perdre son travail, on change de poste. C'est ainsi que le narrateur, après avoir fait carrière comme technicien de terrain, devient téléopérateur sur une plateforme de France Télécom, sous le nom d'emprunt d'Eric. Machine à répéter en boucle toujours les mêmes phrases, Eric, petit à petit, perd pied. Pour lutter contre la déshumanisation qui le guette, Eric se met d'abord à courir, puis à écrire. Et un jour, il répond à l'appel d'un homme désespéré… Chronique acide mais jamais amère de notre société moderne arrivée au bout de sa logique consumériste, Retour aux mots sauvages dresse un portrait sans concession du monde de l'entreprise qui broie les hommes et mine les âmes. Dans un style percutant, répétitif à dessein (le procédé, quoique intéressant et justifié, prend le risque de lasser le lecteur) Thierry Beinstingel nous appelle à résister à cette déshumanisation par l'ailleurs, l'écriture, un retour aux mots sauvages qui ouvre les portes d'une vie meilleure.
Lien : http://0511926s.esidoc.fr/re..
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Où comment arriver à la déshumanisation du poste du travail, à l'isolement des salariés, qui ont l'impression de n'être plus que des robots répétiteurs de taches pré-formatées. le livre de Thierry Beinstingel, montre, parfois avec une certaine dose d'humour, ce que peut devenir le quotidien professionnel à cause de la course effrénée vers la rentabilité maximum. Course qui aboutit pour certains à une destruction totale de leur vie, où le seul choix restant est celui du suicide.

Son écriture rapide, essoufflée par moment, donne bien le ton de ce roman, qui ne peut que se rappeler à nous le jour où nous devrons contacter notre opérateur de communication.
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Notre personnage principal est un téléopérateur parmi tant d'autres, dans une entreprise comme il y en a de plus en plus. Vous ne verrez jamais son visage. Vous ne connaîtrez même pas son prénom puisque l'entreprise qui l'emploie lui en a donné un autre. Il est celui qui finit par vous répondre une fois que vous avez appuyé successivement sur la touche étoile, trois, six, dièse puis de nouveau étoile. 'Éric à votre service . 'Éric ? Inutile de vous en souvenir. Lors de votre prochain appel, vous tomberez sur quelqu'un d'autre. John, George, Paul ou Ringo. Peu importe. En revanche, vous aurez droit aux mêmes réponses. Elles apparaissent au téléopérateur sur un écran d'ordinateur, classées par thèmes. Mais alors qu'une série de suicides dans l'entreprise rappelle douloureusement que les employés ne sont pas des machines, Eric décide un jour de transgresser les consignes : il rappelle un client de sa propre initiative...
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"Le nouveau" est un homme d'une cinquantaine d'année qui vient de perdre son emploi d'électricien et qui se retrouve aujourd'hui opérateur dans un centre d'appel. Tout son monde s'en trouve changé : il doit d'abord changer de prénom et devient Eric, il doit apprendre à réciter des phrases qui deviendront à force automatique, ce n'est plus ses mains d'électricien qui travaillent mais sa voix d'opérateur... Alors que les médias parlent de plus en plus des suicides dans les entreprises, "Eric" se remet à courir pour éviter la pression et se lie d'amitié avec des clients.

J'aime les livres qui traitent du monde du travail, et là je ne suis pas du tout déçue. Je l'ai d'ailleurs lu très rapidement. On suit l'évolution du personnage : son arrivée dans l'entreprise, ses conversations avec les clients et son quotidien avec sa famille. Ce roman est criant de vérité et tout à fait d'actualité !

Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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