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Critique de rotko



Femmes sans visages, chez Gallimard.

Pour une fois je dirais qu'il est conseillé de regarder la quatrième de couverture pour une vue générale de l'histoire, avant de partir au plaisir de la découverte.

Le récit se développe en trois mouvements : Midi, Nuit, et Aube, où l'aventure actuelle du héros qui , traqué pour une affaire dont on saura le fin mot à la fin du livre, vit de souvenirs, de rêves. et d'attentes.

Une fois la trame bien comprise, on sait que Hab Hab Roummane, actuellement réfugié dans la vallée des grenadiers, y était déjà venu douze ou treize ans auparavant, pour exorciser des cauchemars nocturnes, très angoissants.

La mémoire fait resurgir le passé par bribes, et l'enfant « brodé d'écorchures », nourri de contes et de rêves, saisi de douleurs qu'il ressent et de malheurs qu'il devine, trouve dans des figures féminines la consolation et le réconfort dont il a soif.

Le récit multiplie les épisodes, mais ils sont savamment orchestrés pour le lecteur attentif, qui appréciera le récit du conteur :

Si le conte de la nuit est douloureux, parfois effrayant, la voix rassure, et le matin s'ouvre sur l'espérance.

Si Rabah Belamri sait montrer l'intensité de la douleur, il sait aussi transmettre un sentiment de confiance et de bonheur, à mi chemin entre la veille et le sommeil,

Citation :
En rejoignant sa grand-mère, l'enfant se blottit contre sa cuisse et s'endormit. La nuit tomba. le repas fut servi. Sa grand-mère voulait le réveiller. Il émit un son de protestation et demeura les paupières closes sur la lisière du sommeil, traversé par les bribes de conversation, les appels indistincts de la nuit, le bruit des cuillers dans le plat de bois, le souvenir brouillé des paroles et des versets entendus au bord de l'oued.

Puis l'enfant se sentit soulevé. Quelqu'un le prenait dans ses bras en murmurant des formules de protection. Il y avait u monde autour de lui, des pas, des chuchotements, des froufrous. Une présence amicale, mystérieuse, emplissait l'espace. L'enfant n'ouvrait pas les yeux, lové avec délice dans les bras qui le portaient.


J'aime aussi chez lui une sorte de foi et d'admiration dans les paysages de nuit étoilée :

Citation :
Le ciel avec ses astres et ses ailes d'ombre vint tout contre lui, porteur de sérénité, de sommeil.
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