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Critique de Seraphita


Vincent est un jeune homme de 19 ans, particulièrement tourmenté. de manière poétique, il livre son vécu d'errance, en quête de l'autre, inaccessible, en quête de lui-même au plus loin des rencontres. Son périple l'amène à quitter l'Amérique pour gagner le vieux continent, d'abord la France, puis l'Italie. Voici Florence, une ville prometteuse où réside Anna. C'est le temps de l'amour. Puis des doutes. Voici alors Venise. Puis Florence. Errances multiples, hasardeuses, où se dessine l'ambivalence humaine. Une quête de retrouvailles ?

J'ai lu ce court récit intimiste (79 pages) dans le cadre de l'opération « Masse Critique » et je remercie Babelio de m'avoir offert un moment de lecture à la fois bref mais également puissant, magique et intense.

Cet ouvrage de Daniel Bélanger intitulé « Auto-stop » est paru en avril 2011 aux Editions les Allusifs. Daniel Bélanger est né en 1961. Québécois, il est auteur-compositeur interprète. « Fondés à Montréal en 2001, les Allusifs publient des oeuvres littéraires qui ouvrent des horizons inépuisables sur la pluralité des expériences humaines », ainsi que le relate le site internet de l'éditeur. « Auto-stop » a été publié dans une nouvelle collection intitulée « Les Peurs ». Ce récit se propose d'explorer la peur d'exister.

Le format de cet ouvrage me semble original et attractif : il est assez petit, un peu à l'image des livres de poche et s'emporte avec soi facilement. La couverture est insolite : le titre « Auto-stop » n'est pas mis en exergue. Il figure en petits caractères en haut à droite. Les prénom et nom de l'auteur sont par contre mis en avant, occupant, en gros caractères, la place dévolue habituellement au titre.

L'écriture peut surprendre de prime abord : l'auteur a choisi la prose poétique. Les lignes sont courtes, le texte est centré. Au départ, j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce style, étant plutôt habituée à lire des romans en prose, dans lesquels le texte est présenté de manière traditionnelle. Puis la surprise a vite laissé place à la fascination.

Vincent est un jeune homme tourmenté, pétri d'ambivalences, de doutes. Son errance témoigne d'une quête de sens. le miroir tendu par l'autre permettra-t-il à ce jeune homme de se reconnaître enfin ? Qui est l'insaisissable Anna qui s'offre pourtant à lui dans l'entièreté de sa chair ? Quel nom donner à ce sentiment qu'elle éveille en lui ? L'amour ? Vincent doute soudain et quitte Florence, ville qui symbolise son ambivalence. Vient alors Venise, dont Vincent témoigne que sa puissance lui « a coupé le souffle ». Errance en train, bus ou en voiture : « je faisais de l'auto-stop sans trop savoir si j'en avais envie ou non » (p. 9). Florence de nouveau, qui révèle à Vincent l'énigme d'une Anna qui lui échappe.

L'écriture poétique de l'auteur est magnifique, travaillée au millimètre près. le ton peut parfois être un peu cru évoquant les tourments de la chair, mais aussi vaporeux, se plaisant à dépeindre les sentiments de Vincent. J'ai aimé ce portrait si juste, si touchant d'un jeune homme à la dérive, en quête de retrouvailles. Un vrai coup de coeur ! Un grand merci à Babelio !
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