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Sonia Bekmezian (Traducteur)
EAN : 9782406064473
250 pages
Editions Classiques Garnier (10/01/2018)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Une colline de Beyrouth dans les années 1950. Dans une communauté de rescapés, un fait divers éclate. Le narrateur tente de comprendre son émotion d'enfant et l'enchaînement des faits. Une tragédie des pères et des fils narrée par des personnages humbles et cocasses.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je remercie Les Classiques Garnier, et Masse Critique, de Babelio, de m'avoir fait découvrir le coup, de Krikor Beledian, afin d'en écrire une critique. Une véritable découverte, car je ne connaissais ni Krikor Beledian, ni son oeuvre. le petit résumé figurant à côté des ouvrages proposés pour Masse Critique m'avait intrigué - on me parlait de Beyrouth, des années 1950, de la communauté arménienne. Merci au hasard qui m'a fait découvrir le Coup.

Lorsque le récit commence, nous nous trouvons dans les années cinquante, à Beyrouth, au sein de la communauté arménienne qui a fui le génocide. Un fait divers met en émoi ces hommes et ces femmes qui se connaissent bien. le boulanger Hampartsoum Hampartsoumian (natif de Sivas) - a été tué par balles.
Le père de l'auteur du récit était l'ami d'enfance du boulanger.
Peu après, on apprend que ce boulanger, homme d'une cinquantaine d'années a été assassiné par son fils cadet, Hovhannès, qui s'est livré aux gendarmes.
Que s'est-il passé ? Comment un fils aimant a-t-il pu être amené à commettre un parricide ?
C'est tout l'objet du récit, des témoignages de la communauté, de la belle-fille du boulanger, de sa femme, de ses amis. C'est le silence éloquent du père de celui qui raconte.
Je dois avouer que le début du récit peut déconcerter et que j'ai dû relire plusieurs fois les premières pages. Puis la lecture a été plus facile. J'ai découvert des personnages savoureux, tels mémé Antika, Deborah, Varso Khochafian (dite Varso Doudou) ; leurs témoignages ont peu à peu, permettent de reconstituer le drame dans toute sa densité.
J'ai beaucoup aimé le style original du récit. "Lorsqu"Antika, Varso ou Haïgouhie commençaient à parler, elles me captivaient par les épisodes inattendus de leurs histoires qui résumaient leur vie en une suite de transformations continues et l'aboutissement, c'est à dire le moment présent, me semblait dénué d'intérêt. J'ai été à nouveau pris dans les fils magiques de leur parole et je suis demeuré, haletant et fébrile, dans ce piège". Ce récit se termine par la promesse d'une autre histoire, celle du père qui va livrer un nouveau secret.
L'auteur du Coup, Krikor Beledian est né à Beyrouth en 1945 ; il a été professeur émérite à l'Inalco, et est l'auteur d'ouvrages sur la littérature arménienne. le Coup est le deuxième ouvrage d'une fresque romanesque qui comprend Seuils, et Signe. A noter : le Coup est écrit en arménien occidental, et traduit par Sonia Bekmezian. Un glossaire permet de comprendre tous les termes arméniens repris dans le récit, de nombreuses notes de bas de pages nous fournissent les explications historiques ou culturelles nécessaires.

J'ai vraiment hâte de découvrir cette fresque romanesque, de retrouver l'univers particulier de Krikor Beledian.
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Voici un livre reçu dans le cadre de la Masse Critique Littératures : La rentrée, c'est classe. Merci donc à Babelio et aux Editions Classiques Garnier de m'avoir sélectionnée.

Une lecture laborieuse que je termine avec une impression mitigée. Je n'ai pas accroché avec ce roman et j'en suis désolée. Je ne remets pas en doute le talent et le sérieux de Krikor Beledian, écrivain et enseignant émérite à l'Inalco. Néanmoins, j'avoue avoir eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre peut-être à cause de sa construction complexe, de son rythme lent, des noms arméniens, des références à la culture et à l'histoire de l'Arménie qui me sont assez mal méconnues. Pour tout dire, cet ouvrage ne m'a pas vraiment intéressée et j'ai lutté pour ne pas l'abandonner.

L'auteur mélange passé et présent, souvenirs et récits, réalité et imagination, il fait parler des personnages de différentes générations autour d'un fait divers survenu dans les années 50, sur une colline de Beyrouth dans une communauté de rescapés du génocide arménien.
Trois coups de fusils ont claqué et sont restés à tout jamais dans les mémoires. le boulanger Hampartsoum a été froidement abattu par son fils cadet Hovhan, qui aussitôt s'est accusé du meurtre et a été condamné puis emprisonné. Pourquoi ce parricide ? Qui était vraiment Hampartsoum ? Quels sont les mobiles du crime ? L'auteur essaie de reconstituer les événements d'abord en faisant appel à sa mémoire d'enfant (celle du narrateur) puis en donnant la parole à divers personnages : voisins, amis, famille, etc. Chacun va donner sa version des faits de façon parfois pittoresque, en y mêlant ses propres remarques et observations, ses jalousies ou ressentiments. Une atmosphère de mesquineries et de commérages, mais des récits qui malgré tout nous renseignent sur le quotidien de cette communauté.

Il est clair que le traumatisme du génocide, autrefois vécu par les parents, est une blessure qui ne s'est jamais refermée et s'est reportée sur la vie des générations suivantes.

Le sujet était prometteur, mais Krikor Beledian n'a pas réussi à m'y intéresser pleinement. Il m'a perdue dans des descriptions fastidieuses, des digressions, dans les méandres inutiles de ses réflexions. le vocabulaire de l'auteur est riche, raffiné, pointu mais hélas sans relief ni fioriture. Tout est très factuel. Quant à son style il m'a paru compliqué, flou, hermétique, avec des phrases extrêmement longues, qui nuisent à la bonne compréhension. J'ai aussi le sentiment que Krikor Beledian a trop intellectualisé son récit si bien qu'à aucun moment je n'ai ressenti de l'émotion ou de l'empathie pour les personnages.

Une certaine déception, donc, mais je suis malgré tout heureuse d'avoir pu découvrir cet auteur, spécialiste de la littérature arménienne, dont je poursuivrai l'approche à l'occasion.
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Un voyage en Orient : Beyrouth début des années 50,unfait divers secoue la communauté arménienne. le narrateur interroge les voisins et transcrit scrupuleusement leur témoignage. Cette relation confère un style original, en revanche l'inclusion de paragraphes au milieu du texte ne facilite pas la lecture et cette présentation est parfois gênante. Nostalgie, les souvenirs du génocide arménien affleurent. Chacun garde dans l'exil une histoire originale. Une histoire complexe sous forme d'enquête. Comment le doux fils du boulanger qui chante si bien à l'église a-t-il pu tuer son père?
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Lorsqu'il disait "ferme-la", il me semble entendre un espace vide sous sa langue suggérant un ensemble de choses non dites qui, désormais, faisait partie intégrante de sa voix et de son inflexion, et vacillait comme une chandelle que l'on tient trop près des yeux et qu'on fait jouer, et ce trou qui constitue un point de mire, cette déchirure donnaient à son élocution un léger bégaiement, à peine audible, exprimant un accès de colère. Puis lorsque la voix s'est enrouée et a défailli brusquement, ce vide s'est installé définitivement, est devenu cellule et bacille, une végétation détériorant les cordes vocales.
Il a conservé ce silence jusqu'à la fin, la gorge prise ; le mutisme l'a étouffé. On ne peut pas éviter de se demander si ce n'est pas lui qui a été tué par ce coup incompréhensible. Et c'est pourquoi tu ne peux pas ne pas te révolter, ne pas te mettre en colère, avec, des années après sa mort, la même hantise, la même interrogation : lui-même ne souffrait-il pas personnellement du secret, comme si c'était le sien et en le couvrant ne se l'assimilait-il pas, mourant avec, peut-être par lui ? Etait-ce cela sa faiblesse ? sa blessure ? une sorte de force brute qui, soudain, à peine arrivée au sommet de sa puissance, se transforme en abattement ?
Il est trop tard désormais pour chercher une réponse et peut-être est-il absurde d'errer aussi loin. Tout ce qui t'est donné est ce silence énigmatique, ce silence significatif, il te l'a légué, te laissant libre de le saisir, de l'estimer, de le comprendre.
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Mon père était une énigme depuis longtemps.
Il n'aimait pas parler de ses amis, du monde extérieur auquel nous ne pouvions participer. Les lieux qu'il fréquentait, les hommes et les femmes qu'il pouvait rencontrer, avec lesquels il fumait, parlait, blaguait ou qu'il aimait, n'apparaissaient jamais, nous restaient inconnus, tout au plus à l'occasion, faisaient-ils l'objet d'une simple énumération de noms, séduisante en tant que telle mais opaque. Les amis de mon père, les amis de mon père, disaient-ils sans penser que ces amitiés étaient des liens abstraits, comme une ligne d'horizon, liant deux personnes et deux univers ignorés bien que proches. Personne ne remarquait que ce n'était pas mon père qui m'intéressait à cette époque, mais l'un de ses amis, Hampartsoum agha*, dont il ne m'était resté qu'une image imprécise et une voix neutre m'intimant,
- dis à ton père qu'il vienne pour qu'on boive un verre-
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Ce jour là, les trois coups inscrits dans la mémoire du quartier sont entrés en moi, ont vibré et se sont tus. Le visage du diacre Hovnan, avec sa peau sèche et pâle, ses petits yeux fuyants, ses oreilles décollées et son large front, est devenu un parchemin à déchiffrer. Je sais que là maintenant, je projette sur lui un travail approfondi au long des années, que je mets peut-être à jour des traces qui n'existaient pas, celles que composent mécaniquement, les recherches, les obsessions.
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Vidéo de Krikor Beledian
Troisième partie de la conférence de Krikor Beledian (3/3) qui s'est tenue à l'Ecole bilingue Hamaskaïne de Marseille, le mercredi 5 mai 2010, à l'occasion de la traduction et de la parution de l'ouvrage de Yervant Odian, Journal de déportation.
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