Je remercie Les Classiques Garnier, et Masse Critique, de Babelio, de m'avoir fait découvrir
le coup, de
Krikor Beledian, afin d'en écrire une critique. Une véritable découverte, car je ne connaissais ni
Krikor Beledian, ni son oeuvre. le petit résumé figurant à côté des ouvrages proposés pour Masse Critique m'avait intrigué - on me parlait de Beyrouth, des années 1950, de la communauté arménienne. Merci au hasard qui m'a fait découvrir
le Coup.
Lorsque le récit commence, nous nous trouvons dans les années cinquante, à Beyrouth, au sein de la communauté arménienne qui a fui le génocide. Un fait divers met en émoi ces hommes et ces femmes qui se connaissent bien. le boulanger Hampartsoum Hampartsoumian (natif de Sivas) - a été tué par balles.
Le père de l'auteur du récit était l'ami d'enfance du boulanger.
Peu après, on apprend que ce boulanger, homme d'une cinquantaine d'années a été assassiné par son fils cadet, Hovhannès, qui s'est livré aux gendarmes.
Que s'est-il passé ? Comment un fils aimant a-t-il pu être amené à commettre un parricide ?
C'est tout l'objet du récit, des témoignages de la communauté, de la belle-fille du boulanger, de sa femme, de ses amis. C'est le silence éloquent du père de celui qui raconte.
Je dois avouer que le début du récit peut déconcerter et que j'ai dû relire plusieurs fois les premières pages. Puis la lecture a été plus facile. J'ai découvert des personnages savoureux, tels mémé Antika, Deborah, Varso Khochafian (dite Varso Doudou) ; leurs témoignages ont peu à peu, permettent de reconstituer le drame dans toute sa densité.
J'ai beaucoup aimé le style original du récit. "Lorsqu"Antika, Varso ou Haïgouhie commençaient à parler, elles me captivaient par les épisodes inattendus de leurs histoires qui résumaient leur vie en une suite de transformations continues et l'aboutissement, c'est à dire le moment présent, me semblait dénué d'intérêt. J'ai été à nouveau pris dans les fils magiques de leur parole et je suis demeuré, haletant et fébrile, dans ce piège". Ce récit se termine par la promesse d'une autre histoire, celle du père qui va livrer un nouveau secret.
L'auteur du Coup,
Krikor Beledian est né à Beyrouth en 1945 ; il a été professeur émérite à l'Inalco, et est l'auteur d'ouvrages sur la littérature arménienne.
le Coup est le deuxième ouvrage d'une fresque romanesque qui comprend
Seuils, et Signe. A noter :
le Coup est écrit en arménien occidental, et traduit par
Sonia Bekmezian. Un glossaire permet de comprendre tous les termes arméniens repris dans le récit, de nombreuses notes de bas de pages nous fournissent les explications historiques ou culturelles nécessaires.
J'ai vraiment hâte de découvrir cette fresque romanesque, de retrouver l'univers particulier de
Krikor Beledian.