Je crois que je n'avais jamais lu une BD aussi longue : 240 pages, mais ça se lit vraiment très vite !
Dans cet ouvrage autobiographique, l'auteure raconte son enfance, depuis le moment où, à l'âge de 4 ans elle est devenue sourde suite à une méningite, jusqu'à ses 10 ans.
Sans jamais s'apitoyer sur elle-même, elle raconte très simplement ce qu'elle ressentait, enfant, dans sa vie de tous les jours, à l'école, à la maison, avec ses parents, ses amis. Elle explique quelles étaient ses difficultés d'intégration, son souci d'être comme les autres, sa peur qu'on se moque d'elle, la maladresse de certaines personnes.
L'histoire se déroule dans les années 70 et à l'époque les appareils auditifs étaient encore assez gros et très voyants, et sa maîtresse d'école devait de plus parler dans un micro pour qu'elle l'entende. C'est ce micro qui, après avoir été sujet de honte, va lui permettre de se construire un personnage :
Super Sourde. Et oui, car ce micro est tellement puissant que Cece se retrouve finalement avec une super-ouïe ! Grâce à ce double imaginaire, la fillette parvient à faire de son handicap une force et elle parvient à mener une vie de petite fille presque comme les autres avec ses amies, ses jeux, ses weekends de scoutisme etc.
Les graphismes, bien que très stylisés, retranscrivent assez bien les émotions ressenties par les différents personnages.
J'apprécie beaucoup l'honnêteté de ce témoignage qui ne prétend pas donner de leçons ni même servir d'exemple.
Tout petits bémols : je ne suis pas très fan de l'utilisation d'animaux à la place des êtres humains, même si je conçois bien que ça peut attirer un lectorat plus jeune. Et puis certains passages sont un peu longs pour les jeunes lecteurs justement.