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EAN : 9782234077355
264 pages
Stock (15/01/2014)
3.3/5   5 notes
Résumé :
"La mondialisation a dévasté nos classes populaires. L'Internet va dévorer nos classes moyennes.

La grande dépression que nous connaissons depuis cinq ans n'est qu'un modeste épisode en comparaison du cataclysme qui s'annonce. La France et l'Europe n'ont aucune maîtrise sur cette révolution. L'Internet et ses services sont contrôlés par les Américains. L'Internet siphonne nos emplois, nos données, nos vies privées, notre propriété intellectuelle, not... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'aurais dû me méfier, d'habitude quand j'entends :
- Il faut absolument que tout le monde lise ça !
je me dis chic, ça, je peux mettre de côté (pour ne pas lire !)... mais là je n'ai pas su résister à l'enthousiasme sincère et sympathique du prescripteur, ni à la couverture particulièrement réussie de l'ouvrage qu'il brandissait.

Or, c'est un essai 100% à charge dénonçant l'hégémonie de l'administration américaine sur le numérique, et un appel vibrant à une réaction urgente de la part des autorités françaises.

Le danger que j'ai ressenti à la lecture de cet avertissement dramatique n'est pourtant pas du tout celui contre lequel l'auteur lève son étendard. Moi, c'est le même que chaque fois qu'une thèse est avancée sans donner voix à des points de vue différents. Je ne trouve pas ça très honnête, ni très courageux. On ne lit quasiment rien dans la Souveraineté Numérique sur les bienfaits des nouvelles (plus si nouvelles) technologies. Rien sur Wikipedia, rien sur le partage des connaissances, sur le lien social qui se forme sur les "bons" réseaux, l'accélération des procédures administratives, etc., etc. Presque rien non plus sur les veilleurs que sont les experts qui mettent leur connaissances et leur temps au service de nos libertés en ligne.

C'est plus fort que moi, je me méfie quand je lis déjà dès les premières lignes :

“ D'initiative américaine, l'Internet est sous le contrôle américain. L'Internet est une extension virtuelle des Etats-Unis sous leur domination absolue : la loi régit le comportement dans le monde physique ; le code informatique, dans le monde virtuel, détermine l'existence même.”

“ Confrontée à la révolution de l'Internet, la France a renoncé à maîtriser son destin sur les réseaux informatiques. Notre pays a livré sa souveraineté numérique sans débat et sans combat. ”

Puis, plus loin :

“ L'Internet est une extension du système de renseignement américain. “

“ L'articulation entre l'armée, l'université et les intérêts privés est [plus haut] bien démontrée. Les conditions de cette suite de transitions furent gardées secrètes. ”

Surtout, j'ai eu l'impression personnelle — ce qui est troublant et sans doute fort disproportionné — que l'effort technologique non négligeable fait en France dans les années 70 à 90, et quelques, était occulté, voire nié. Je ne sais pas si Pierre Bellanger ignore vraiment l'histoire des TI de ces années là, ou si, la connaissant il fait exprès de n'en rien dire ce qui serait encore plus grave.

Que les stratégies développées en ces temps anciens pour promouvoir l'industrie de l'informatique et des réseaux en France n'aient pas été suivies des effets escomptés, je ne le conteste pas. Mais je refuse de croire que des leçons n'aient pas été tirées, que des réussites n'aient pas découlé de ces investissements, et d'énormes progrès en terme de modernité positive. Hors de nos frontières ? Outre atlantique ? Et alors...

Le Plan Réseau imaginé par Pierre Bellanger dans la dernière partie de son essai a quelque chose de donquichottesque, ramené au souvenir que certains ont encore du Plan Calcul. Je me suis tout de même demandé, vers la fin, si PB n'avait pas rédigé là une profession de foi personnelle dans l'espoir de sa nomination au Secrétariat à la Souveraineté Numérique d'un futur ministère de l'Industrie et des Réseaux (sic) ! Après tout... qui ne risque rien, n'a rien.

Faire de la cause numérique une question de salut public, je trouve ça : démodé, dérisoire et hors sujet, voilà.
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Les données personnelles que nous cédons chaque jour à des entreprises américaines alimentent un dispositif de collecte à grande échelle qui représente un transfert de souveraineté entre l'État français et les États-Unis. Si l'on souscrit sans mal à ce constat de départ, l'argumentaire qui suit se révèle profondément irritant et ne donne qu'une envie : HURLER.

Sur la forme en premier lieu ; nous serions en droit d'attendre un peu plus de sérieux d'un texte qui se présente comme un essai sur les enjeux géopolitiques de la civilisation numérique. Pourtant, aucun chiffre, ni aucune référence n'est sourcée (seulement une liste de liens et de livres en fin d'ouvrage) et l'argumentation suit une logique que l'on a de la peine à suivre : on se surprend à halluciner sur une quinzaine de pages (122-135), avec l'impression de tenir entre les mains un ersatz de mauvais roman de SF : "un matelas, sans capteurs ? on en trouve plus." WTF !!!

L'auteur ensuite use et abuse jusqu'à la nausée de néologismes douteux empruntés au même genre : "le résogiciel", la "grille mère" et d'un tropisme horripilant propre au grands allumés : l'emploi du futur simple à tout bout de champ "le résogiciel national sera rapidement compétitif, et proposé au grand public."

Le plus écoeurant cependant réside dans la thèse défendue par Pierre Bellanger, qui se pose en homme providentiel : nos libertés individuelles sont en danger dans les mains d'entreprises américaines dont on ne sait ce qu'ils sont capables d'en faire, il faut donc les transférer d'urgence dans celles d'infrastructures et de superstructures équivalentes (datacenters, OS, protocoles, services...) mais administrées, elles, par l'État français, à grand coup d'interventionnisme et de millions ponctionnés auprès du contribuable. Ouf, merci Mr Bellanger, nous sommes sauvés.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
A l'extraordinaire captation passive de données par le réseau s'ajoutent les informations volontairement transmises par les utilisateurs. Ce qui s'appelait jadis une commission rogatoire autorisant par voie judiciaire la police à une investigation, s'appelle aujourd'hui un compte gratuit sur un réseau social pour rejoindre tous ses amis.
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Pour calculer, la machine réduit le réel et l'humain en quantités mesurables. Si l'on n'y prend pas garde, cette réduction numérique définira et déterminera nos existences. Ces données ne mesurent que ce qui est étalonnable et donc semblable d'un être à un autre : elles ignorent l'unique et le particulier ; elles donnent ainsi l'illusion de la ressemblance entre tous les êtres et crée ainsi une pression sociale sur chacun dont seul le résogiciel détient les paramètres.
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Internet, nouvelle dimension transnationale d'échange, est la troisième expression historique de la puissance maritime et marchande anglo-saxonne.
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L'Internet est un extension du système de renseignement américain. C'est sa créature.
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