Dans ce recueil, Du Bellay raconte son voyage à Rome et sa déception face à sa vie dans la capitale pontificale.
Le thème essentiel des regrets est la nostalgie du pays natal, avec notamment le célèbre vers « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ».
Le principal intérêt de ce recueil de poésie est qu'il est l'un des premiers à avoir été écrit en langue française et non plus en latin. J'ai également apprécié la beauté classique des sonnets de du Bellay et la clarté de sa démarche et de la composition du recueil.
En contrepartie de cette clarté, on peut regretter un côté un peu répétitif. J'ai également été agacée au bout d'un moment par la tendance de l'auteur à se plaindre.
3 raisons de lire ce recueil :
- L'un des premiers recueils à mettre à l'honneur la langue française dans la poésie, genre noble qui appelait avant le travail du groupe de poètes de la Pléiade à l'utilisation du latin. Une conception remise en question par la Défense et Illustration de la Langue française (1549). Alors rien que pour ça, clap clap pour Du Bellay !
- Satire, élégie, lyrisme, éloge… on trouve un peu de tout dans Les Regrets, et surtout on s'attache à sa nostalgie du pays natal. le tout sous forme de poèmes brefs et réguliers : des sonnets. Soit deux quatrains suivis de deux tercets, composés en alexandrins.
- Difficile de parler des Regrets sans évoquer l'un des poèmes les plus célèbres de la littérature française : "Heureux qui comme Ulysse", mis en musique par Brassens et plus récemment par Ridan.
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
Remarquable travail sur la langue,il est d'ailleurs le grand défenseur de la langue française et le fondateur avec notamment Pierre de Ronsard du groupe de la Pléiade.Un pilier de la littérature française.
Tranquille.
C'est le mot qui exprime le mieux ce que je ressens en lisant ces poèmes.
Du Bellay est toujours serein et si sa plume s'embrase parfois, la flamme n'atteint jamais la chair de la page.
Il y a là aussi la belle expression française et les phrases si bien charpentées qu'on ne trouve plus aujourd'hui.
C'est moins parfait que Racine, mais c'est plus incarné.
Il ne m'est pas toujours facile de comprendre la poésie, mais avec cet auteur, il y a quelque chose qui la rend accessible. C'est comme une douceur qui opère comme un charme.
Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?