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EAN : 9782081295636
255 pages
Flammarion (22/03/2013)
3.17/5   102 notes
Résumé :
En 1553, le poète originaire d'Anjou se rend à Rome afin d'y assister son oncle, le puissant cardinal Jean Du Bellay. Vivre entre les ruines du passé et les splendeurs du présent, c'est la promesse d'un rêve éveillé pour notre auteur nourri d'Antiquité et de civilisation italienne. Pour l'humaniste qu'il est, c'est aussi se retrouver aux sources d'une culture qui rayonne sur toute l'Europe. Pourtant, l'"étrange" séjour romain s'apparente bientôt à une descente aux E... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ce recueil, Du Bellay raconte son voyage à Rome et sa déception face à sa vie dans la capitale pontificale.
Le thème essentiel des regrets est la nostalgie du pays natal, avec notamment le célèbre vers « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ».
Le principal intérêt de ce recueil de poésie est qu'il est l'un des premiers à avoir été écrit en langue française et non plus en latin. J'ai également apprécié la beauté classique des sonnets de du Bellay et la clarté de sa démarche et de la composition du recueil.
En contrepartie de cette clarté, on peut regretter un côté un peu répétitif. J'ai également été agacée au bout d'un moment par la tendance de l'auteur à se plaindre.
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3 raisons de lire ce recueil :
- L'un des premiers recueils à mettre à l'honneur la langue française dans la poésie, genre noble qui appelait avant le travail du groupe de poètes de la Pléiade à l'utilisation du latin. Une conception remise en question par la Défense et Illustration de la Langue française (1549). Alors rien que pour ça, clap clap pour Du Bellay !
- Satire, élégie, lyrisme, éloge… on trouve un peu de tout dans Les Regrets, et surtout on s'attache à sa nostalgie du pays natal. le tout sous forme de poèmes brefs et réguliers : des sonnets. Soit deux quatrains suivis de deux tercets, composés en alexandrins.
- Difficile de parler des Regrets sans évoquer l'un des poèmes les plus célèbres de la littérature française : "Heureux qui comme Ulysse", mis en musique par Brassens et plus récemment par Ridan.

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
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Ici, e n'est pas un Du Bellay pour la jeunesse, c'est un poète en doute, qui, à l'image d'Ulysse fait un long voyage et doute, de sa muse.... sans arrêt s'adressant à Ronsard, qu'il admire, il trouve tout vain et se cherche! Il cherche l'essentiel et non pas tout comprendre, tant cette tâche lui semble inaccessible et vaine, comme chanter la gloire de celle-ci ou de celui-là... bref c'est la poésie des gens fatigués de vivre fatigués d'essayer d'être utiles... et qui se confrontent aussi à la violence de l'océan... là poésie des expériences pénibles, ou des longues vies qui n'aboutissent à rien... oui qui sont abrégées... et là le lecteur pense au mathématicien Galois, et au poète Arthur Rimbaud... et si les quelques vers sur le voyage d'Ulysse enchantera le jeunesse... pour le reste de ce recueil, il faudra attendre de comprendre la lassitude de la vie inconnu des jeunes rameaux.... C'est magnifique mais il faut connaître la lassitude pour comprendre un Du Bellay qui se dit : A qui bon ?

Pour les enfants
On pourra les intéresser à la poésie grâce aux fables De La Fontaine, mais pas seulement on eut taper aussi dans les chansons de Brassens, qui n'a pas fait que des chansons aux allusions paillardes, mais a reprit des poèmes en chanson, notamment le petit cheval! Ou bien encore cette autre chanson générique d'un film avec Fernandel : Heureux qui comme Ulysse, du fameux Joaquim du Bellay

Les adultes trouveront leurs bonheurs dans les trophées de José Maria de Hérédia, les Chimères et la traduction en vers du second Faust de Goethe de Gérard de Nerval, Poème de Rimbaud et Méditations poétiquesDe Lamartine.... et la langue française n'en déplaise à ses détracteurs, est belle et riche... et surpasse bien souvent le simple français courant qu'ils ont appris... comme toute langue humaine !
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Remarquable travail sur la langue,il est d'ailleurs le grand défenseur de la langue française et le fondateur avec notamment Pierre de Ronsard du groupe de la Pléiade.Un pilier de la littérature française.
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Joachim du Bellay fut heureux d'accompagner son oncle cardinal à Rome, lui qui appréciait le monde antique et la mythologie.
Làs, il fut déçu de ce qu'il trouvât là-bas : compromission, luxure, prostitution, ...
Une bonne partie du recueil est formée de poèmes élégiaques qui narrent cet enfer et le regret de son pays natal.
du Bellay nous présente son ennui sous de nombreux sonnets sans jamais se répéter. C'est assez formidable de voir la richesse de ce poète de la Renaissance ami de Ronsard.
Lu dans une version scolaire présentant un texte dans sa translation en français moderne qui m'a rendu ces textes accessibles (qu'il est loin le temps de mon lycée où nous devions nous escrimer à lire en vieux françois !!)
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Si les larmes servaient de remède au malheur,
Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter,
On devrait, Seigneur mien, les larmes acheter,
Et ne se trouverait rien si cher que le pleur.

Mais les pleurs en effet sont de nulle valeur :
Car soit qu'on ne se veuille en pleurant tourmenter,
Ou soit que nuit et jour on veuille lamenter,
On ne peut divertir le cours de la douleur.

Le coeur fait au cerveau cette humeur exhaler,
Et le cerveau la fait par les yeux dévaler,
Mais le mal par les yeux ne s'alambique pas.

De quoi donques nous sert ce fâcheux larmoyer?
De jeter, comme on dit, l'huile sur le foyer,
Et perdre sans profit le repos et repas.
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France, mère des arts, des armes et des lois,
Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle :
Ores, comme un agneau que sa nourrice appelle,
Je remplis de ton nom les antres et les bois .

Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois,
Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
France, France, réponds à ma triste querelle .
Mais nul,sinon Echo, ne répond à ma voix .

Entre les loups cruels j'erre parmi la plaine,
Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleine
D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau .

Las, tes autres agneaux n'ont faute de pâture,
Ils ne craignent les loups, le vent, ni la froidure :
Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau .
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Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,

Ou comme celui-là qui conquit la toison,

Et puis est retourné, plein d’usage et raison,

Vivre entre ses parents le reste de son âge !



Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village

Fumer la cheminée, et en quelle saison,
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,

Qui m’est une province, et beaucoup d’avantage ?

Plus me plait le séjour qu’ont bâti mes aïeux,

Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plait l’ardoise fine,



Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,

Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,

Et plus que l’air marin la douceur angevine.
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Sonnet VIII

Ne t’esbahis Ronsard, la moitié de mon âme,
Si de ton Du Bellay France ne lit plus rien,
Et si aveques l’air du ciel Italien
Il n’a humé l’ardeur qui l’Italie enflamme.

Le saint rayon qui part des beaux yeux de ta dame,
Et la sainte faveur de ton Prince et du mien,
Cela (Ronsard) cela, cela mérite bien
De t’échauffer le cœur d’une si vive flamme.

Mais moi, qui suis absent des rais de mon Soleil,
Comment puis-je sentir échauffement pareil
A celui qui est près de sa flamme divine ?

Les côteaux soleillés de pampre sont couverts,
Mais des Hyperborés les éternels hivers
Ne portent que le froid, la neige, et la bruine.
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Quelqu'un dira : De quoi servent ces plaintes ?
Comme de l'arbre on voit naître le fruit,
Ainsi les fruits que la douleur produit
Sont les soupirs et les larmes non feintes.
De quelque mal un chacun se lamente,
Mais les moyens de plaindre sont divers :
J'ai, quant à moi, choisi celui des vers
Pour désaigrir l'ennui qui me tourmente.
Et c'est pourquoi d'une douce satire
Entremêlant les épines aux fleurs,
Pour ne fâcher le monde de mes pleurs,
J'apprête ici le plus souvent à rire.
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Vidéo de Joachim Du Bellay
Joachim du BELLAY – Anthologie intime de l'Olive lue par Jacques Roubaud (1971) Une cassette audio enregistrée par Jacques Roubaud après 1971 à l'attention de sa mère.
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