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EAN : 9782330116408
180 pages
Actes Sud (03/10/2018)
3.57/5   15 notes
Résumé :
40 % des oeuvres du Metropolitan Museum de New York sont des faux. C'est du moins l'opinion de son ancien directeur, Thomas Hoving. Après enquête, on se demande s'il n'est pas en-deçà de la vérité. Huit scandales mettant en scène de tristement célèbres faussaires sont racontés ici, pour lutter contre deux idées : non, il n'existe pas de "génie" du faux (sauf ceux qu'on n'a pas attrapés) ; oui, il y en a partout, et ils sont très difficilement détectables...
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
«Camille Corot a peint trois mille tableaux, dont cinq mille sont aux États-Unis !»
La boutade est fameuse dans le milieu de l'art dès qu'il s'agit d'évoquer les faux. de sa plume mordante et espiègle, Harry Bellet nous régale avec quelques-unes des plus croustillantes histoires de faussaires.
Du sculpteur grec antique Pasitélès qui vendait aux Romains des statues quatre fois centenaires qu'il avait réalisées la veille, jusqu'au peintre allemand Wolfgang Beltracchi qui a défrayé la chronique en 2010 pour avoir écoulé des tableaux supposés de grands maîtres pendant trois décennies, l'auteur s'amuse de ces arnaques comme autant de pieds de nez aux indécences du marché de l'art. Jubilatoire.
(Beaux-Arts Janvier 2019)
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Les faussaires ont toujours été une source de fascination. Il y a ceux qui espèrent les démasquer ; ceux qui sont résolus (en secret) à profiter de leur génie ; et ceux enfin qui, à travers leurs agissements, ont l'ambition de comprendre les structures du marché de l'art, l'organisation des institutions patrimoniales et surtout les ressorts profonds du désir de possession de l'oeuvre. Harry Bellet fait sans conteste partie du dernier groupe : son ouvrage se présente à la fois comme une histoire des faux en Europe, mais aussi comme une analyse des étapes de leur création dans des contextes et des pays différents. Les deux premiers chapitres récapitulent l'évolution de la notion d'authenticité au cours du temps ; ils montrent bien qu'à la Renaissance, la réplique ou l'invention parfaite d'un faux « moderne » était le gage de la dextérité et de la perfection. Michel-Ange lui-même imagina des Antiques qui trompèrent les collectionneurs les plus aguerris : il en retira gloire et admiration de tous, notamment de son biographe Vasari. Ses imitations étaient du reste si parfaites qu'aujourd'hui plusieurs historiens de l'art s'interrogent sur la paternité du célèbre Laocoon, suspect d'être un bricolage du XVIe siècle dû au sculpteur de la Piéta de Saint-Pierre-de-Rome... Les chapitres suivants sont des études de cas, écrites avec beaucoup de verve et d'humour. On y retrouve la fausse tiare de Saïtapharnès, qui gît encore dans les réserves du Louvre, les Vermeer d'Han van Meegeren, qui trompèrent Göring et qui font un peu rire aujourd'hui, le faune si « original » de Gauguin, dont la bizarrerie s'explique parfaitement, puisqu'il fut inventé de toutes pièces un siècle après la mort de l'artiste... Il est dommage qu'aucune illustration ne vienne étayer le texte ; mais ce dernier se suffit néanmoins parfaitement à lui-même grâce aux habiles descriptions de l'auteur.

Par Christine Gouzi, critique parue dans L'Objet d'Art 552, janvier 2019
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Un nouvel très bon opus pour Harry Bellet.

J'ai été heureuse de retrouver son style plein d'humour et d'ironie. Dans ce livre ils s'intéresse aux faussaires, à ceux qui se sont fait prendre bien sur mais que l'histoire a reconnu comme les plus talentueux. Certains sont célèbres, d'autres moins mais tous méritent d'être étudiés. le livre se termine d'ailleurs par un petit guide destiné aux faussaires. ce livre fait aussi craindre le marché de l'art si facilement manipulé. le constat est édifiant.
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Après la lecture de ce livre, vous aborderez probablement les oeuvres des musées avec un oeil suspicieux. C'est un vrai régal, de découvrir les portraits des faussaires les plus célèbres sous la plume humoristique de Harry Bellet. Ce livre nous dévoile les stratégies simples ou élaborées mises en oeuvre par les uns, les heureuses associations qui ont aidé les autres, mais aussi les petites ou grandes erreurs qui font que leur nom se retrouve aujourd'hui dans cette liste non exhaustive des faussaires illustres. Un délice !
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critiques presse (1)
Lexpress
08 octobre 2018
De l'escroc à la Rolls Fernand Legros, qui entretenait une armée de faussaires, au génie allemand Beltracchi, dont certaines toiles ornent apparemment encore quelques grands musées européens, tous les portraits joyeusement troussés par Harry Bellet sont un régal.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
D’après Legros, Meadows le savait parfaitement ou s’en moquait royalement. Selon lui, la collection de Meadows n’était qu’un moyen de frauder le fisc. “I want a steal, not a deal!” était son mantra. Il ne s’agissait pas de voler son fournisseur, mais bien le Trésor américain : l’administration de Kennedy avait voté une loi qui permettait de déduire une œuvre donnée à un musée. Des experts en fixaient la valeur, et ils ne détestaient pas s’appuyer sur les certificats fournis par Legros. Entre 1964 et 1967, Fernand Legros et, dans une moindre mesure, Réal Lessard vendirent à Meadows, en plusieurs lots, pour 527 000 dollars d’œuvres d’art, l’équivalent de 3 millions de francs de l’époque. Mais les experts américains près le fisc les estimeront pour leur part à 7 millions de dollars, autant que Meadows pouvait déduire de ses taxes.
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Lorsque Thomas Hoving, l’ancien directeur du Metro­­politan Museum de New York, déclara en 1997 que 40 % des œuvres de son musée étaient des faux, on pensa à une exagération bien américaine. Après enquête, on se demande s’il n’est pas en deçà de la vérité.

[1] Pour d’autres, et plus récemment, on serait plus près de 50 %, à en croire les déclarations d’un expert suisse, Yann Walther dans “Over 50 Percent of Art Is Fake”, Artnet News, 13 octobre 2014. Le petit musée d’Elne (Pyrénées-Orientales) tient la corde, avec 60 %. Mais Hoving a encore trouvé mieux avec le musée Mimara de Zagreb, dont la quasi-totalité des trois mille sept cent cinquante-quatre œuvres seraient des faux.
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La chose est difficile à croire aujourd’hui, mais Vermeer était encore assez mal connu à l’époque. Mort en 1675, il était longtemps tombé dans l’oubli, et avait été si peu considéré que certains marchands trouvèrent plus rentable d’attribuer ses tableaux à d’autres peintres mieux côtés. L’historien de l’art Otto Kurz rappelle que L’Atelier du Kunsthistorisches Museum de Vienne portait encore, en 1948, la signature apocryphe de Pieter De Hooch, et Diane et ses compagnes, du musée Mauritshuis de La Haye, celle de Nicolaes Maes ! Vermeer ne fut réellement redécouvert qu’au XIXe siècle grâce au critique français Théophile Thoré-Burger, qui lui consacra en 1866 une série d’articles dans La Gazette des beaux-arts.
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Les historiens d’art ne sont pas si inutiles, après tout. S’ils n’existaient pas, qui pourrait expliquer, lorsque nous sommes morts, que nos mauvais tableaux sont des faux.
Max Liebermann (1847-1935)
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faire preuve d'un minimum de créativité: créer comme le fit Beltracci, un nouveau tableau d'un maitre est plus sur que d'en réaliser un composite à partir de motifs préexistants, ce qui fut fatal aux faux Basquiat de 1994.
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Videos de Harry Bellet (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Harry Bellet
Sylvie Steinberg nous parle de la sexualité pour la revue "Au fait : Huit regards sur le Sexe" de Xavier Delacroix.
Sylvie Steinberg est une historienne. Elle est directrice de recherches à l'EHESS et a dirigé le volume collectif "Une histoire des sexualités" (PUF, 2018).
"Huit Regards sur le Sexe" avec la participation de Sylvie Steinberg, Philippe Combessie, Nathalie Bajos, Harry Bellet, Laurie Laufer, Brigitte Lahaie, Jean-Marc Souvira, Anne Tomiche, Pierre Zoberman et Agnès Giard, disponible aux Editions Cent Mille Milliards.
Photos de Alain Mandel.
Retrouvez l'intégralité des livres édités sur notre site: https://centmillemilliards.com/wp/
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