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EAN : 9782818044797
288 pages
P.O.L. (11/01/2018)
2.62/5   8 notes
Résumé :
Héros et narrateur de l’aventure, je n’ai pas voulu (comme le lecteur l’apprendra et comme il en apprendra les raisons) que mon nom figurât sur
la couverture du livre.
Ah oui, « aventure » : je ne parle pas de ces prestigieuses aventures de jadis, comme écrites d’avance, ni de ces aventures sans lendemain errant à jamais entre les murs du désespoir, non, mon désir était plus ambitieux, je voulais me concevoir au cœur d’une aventure sans aujourd’hui, c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Parcouru par des êtres dissolus dont les trajectoires éclatées convergent les unes vers les autres, ce roman imbrique les pièces d'un puzzle imprévisible en constante recomposition. Véritable variation sur l'existence, il se compose d'errances et de doutes, nous offre des personnages ou plutôt des fragments d'êtres marqués par une si forte dualité que l'on pourrait envisager chaque figure comme étant la déclinaison d'une autre.

À bien des égards cette mise en abyme atypique défie aussi bien les codes que les genres littéraires classiques et s'amuse avec son lecteur jusqu'à l'entraîner dans un jeu de dupes intrigant. Les jeux de miroirs y sont légion, tout comme les références culturelles et littéraires qui se répondent, s'appellent, se cultivent tout au long du roman, au grand bonheur du lecteur.

Enfin, d'un point de vue stylistique, il va sans dire que la prose de René Belletto, à l'image de ses oeuvres précédentes, fait état d'une grande maîtrise, dont l'humour, la musicalité et l'ironie, participent grandement au plaisir de lecture que pourront susciter ces pages. Notons que l'utilisation des parenthèses, particulière et abondante, créée une certaine complicité avec le lectorat et vient distordre encore davantage la narration.


Lien : https://proprosemagazine.wor..
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Mon avis : Je vais être franche et directe : c'est détestable. J'ai laissé tomber à la page 70. Je vais crever ! C'est pas possible de faire un bouquin dans lequel il n'y a rien, où l'emploi des temps est mis à mal, où les parenthèses envahissent chacun des paragraphes, où les jeux de mots de bas étage sont plus que pléthore, où sans arrêt, dans des parenthèses, il nous dit qu'il reviendra sur tel sujet plus tard, et je ne vous parle pas des énormes et nombreuses épigraphes, pas seulement au début du roman, mais aussi au début de chaque chapitre ! ...... bref. Horreur. Moche. Merci pour la migraine. Plus jamais. Je sais que c'est limite expérimental, cette façon d'écrire, mais je ne suis ni une bobo ni une artiste ni une sémiologue ni une snob. Je jure ici devant vous que plus jamais je ne lirai une ligne de René Belletto.

Être, editions P.O.L. 280 pages, 18 euros.
Lien : https://wordpress.com/post/m..
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L'univers hispanique de l'auteur, au travers de ses excès, est plutôt réjouissant
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critiques presse (1)
LeMonde
02 février 2018
Dans un décor de musée, « Etre » voit dérailler les destins de héros inquiets, enchevêtrés autour d’un peintre qui ne peint plus.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
J’ai toujours aimé les belles voitures. Et rouler vite, surtout en ville. Très jeune, alors même que je me déplaçais dans des tacots, chignoles, guimbardes dont l’aspect aurait fait grimacer de dégoût le moins exigeant des marchands d’épaves, il fallait que je me bringuebalasse à toute berzingue (quel rapport entre cette frénésie et l’accident qui coûta jadis la vie à mes parents, aucun, mais il m’arrivait d’imaginer qu’il y en avait un). Cette jouissance de la vitesse ne fit que croître lorsque je pus m’offrir de moins honteux véhicules dans lesquels je traversais Paris encombré aussi aisément qu’une ville morte, exécutant des slaloms d’enfer, fût-ce entre des chars d’assaut les jours de défilé militaire – ce zigzag que la mobilité de l’œil humain et la constitution des muscles du cou ne permettaient pas de suivre dans ses caprices, c’était moi, traitant l’accélérateur comme un serpent venimeux dont l’obsession était de me piquer le mollet, c’est dire avec quel implacable acharnement je le tenais écrasé au plancher, avec quelle parcimonie je lui laissais le moindre jeu –, et je rêvais d’avoir un jour l’un de ces somptueux bolides qui attiraient aujourd’hui mon attention.
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Et je caressai son dos, d’une caresse qui s’interrompit au plus tendrement rebondi des fesses, et j’enfouis mon visage dans son cou et ses cheveux et ne bougeai plus, comme redoutant l’angoisse de ne jamais assouvir l’envie que j’avais d’elle, angoisse d’une mort qui surviendrait alors, cette mort qui l’enveloppait quand sa tante m’avait montré sa photo, mais qui désormais ne voilait le plus lointain de l’horizon que pour rendre ma peur illusoire jusqu’à l’exaltation – Nathalie ne bougeait pas, paupières closes, souriante, heureuse, je me déshabillai et vins à ses côtés.

Je me penchai et posai ma bouche au centre de son corps, en un lieu où ma langue accomplit d’habiles miracles qui donnèrent à mon souffle le halètement de l’attente la plus vorace, elle gémissait et m’attira sur elle, jambes écartées, le vide laissé par cet écart sous moi créa le plus vertigineux des appels, ma chair tendue à l’extrême s’enfouit dans sa douceur et nous nous mûmes en une harmonie dont nous savourâmes l’apothéose avec des cris de ravissement.
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Si l’on examine avec objectivité toutes les raisons et toutes les circonstances qui ont poussé une personne à extraire l’œil d’un enfant avec une paire de tenailles, on éprouve une certaine compréhension qui incite à condamner cette personne à cent ans d’enfermement dans un cachot avec minuscule fenêtre sur l’extérieur plutôt que mille ans dans un cul-de-basse-fosse. Bien. Mais si, comme c’était mon cas, on souffre soi-même d’un œil arraché, on est en droit d’amocher à mort l’énucléateur, l’énucléatrice en l’occurrence – « occurrence » : elle qui l’avait tout sauf rance, ha, ha ! le temps d’un mot je retrouvai l’usage du rire avec mélancolie, rire : exprimer l’ensemble complexe de tout ce qui voudrait égayer l’être par l’élargissement de l’ouverture de la bouche accompagné d’expirations saccadées plus ou moins bruyantes, équiv. phon. approx. : ha, ha ! hi, hi ! heu, heu ! ouaf, ouaf...
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Le mot de passe, jadis trop simple et vite connu de tous, avait été développé en une longue phrase, puis en de multiples phrases, mais bientôt, les mots s’ajoutant aux mots, il avait pris les proportions d’un interminable discours que personne ne pouvait se vanter de réciter sans erreur, à l’exception de l’ancien roi, auteur des ajouts : il l’avait en effet consigné dans un livre. Ce livre, œuvre de sa vie, sa fierté et sa folie, il ne s’en sépara jamais, pas même dans la tombe. Il était donc hors de question qu’ils m’ouvrissent la porte. Irrité par ces nouvelles, je leur jetai des pierres. Ils ripostèrent, une pluie de pierres s’abattit sur moi, je fus enseveli. Colonne vertébrale brisée ? Je me crus mort. Non. Au prix d’un effort surhumain, je parvins à me dégager.

Mur et forteresse avaient disparu.

Et j’avais un livre à la main !

Je m’éveillai.
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Tout oublier, oublier la mémoire, oublier l’oubli, oublier l’oubli de la mémoire de l’oubli en ne cachant rien à mon journal, moins que je ne lui en avais jamais caché, aussi essaierai-je (sans y parvenir) de narrer mon voyage, faits et commentaires, tel que je le vivrai – mais tout commentaire issu de ma plume ne reviendrait-il pas à inciter la pluie qui tombe à tomber – mais comment taire, puisque le véritable récit, je le soupçonne, serait ce silence clamé que j’use mes forces à passer sous silence ? (Sacré « art ment » !)
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René Belletto : Créature
Depuis le musée Rodin à Paris, Olivier BARROT présente le dernier roman de René BELLETTO "Créature". L'intrigue est tortueuse, le genre obsessionnel mais captivant.
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