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EAN : 9782355360640
224 pages
Carnets Nord (04/10/2012)
3/5   1 notes
Résumé :
Depuis plusieurs décennies, les instances internationales répandent le mythe que la sécurité alimentaire est apportée par l’ouverture des frontières et la mondialisation des marchés. Comment expliquer alors les émeutes qui font rage dès 2008 dans une trentaine de pays, justement nommées "émeutes de la faim" ? Ce sont bien ces théories néolibérales, et ceux qui les imposent (en tête, la Banque mondiale et l’OMC) que Walden Bello dénonce. En effet, le système post-Bre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Contre l'insécurité, la souveraineté alimentaire

L'auteur part d'un constat, « la hausse brutale des prix alimentaires » qu'il qualifie de tempête. Tempête, non naturelle, mais créée par les politiques de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) : « les programmes d'ajustement structurel imposés par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) aux pays en développement, qui ont gravement réduit le soutien public à l'agriculture et fait baisser la production agricole ; les subventions massives qui détournent des cultures alimentaires de vastes superficies de terres céréalières, en particulier aux États-Unis, pour les orienter vers la production de matières premières pour les biocarburants ; la spéculation des marchés financiers sur les denrées ; enfin, la résistance croissante des insectes aux pesticides et le refus des sols à réagir à l'intensification de l'usage des engrais ».

Walden Bello souligne de plus « Dans ces conditions, il est pratiquement sûr que les catastrophes climatiques vont se multiplier dans les prochaines décennies et provoquer des crises alimentaires plus nombreuses et encore plus graves ».

L'auteur analyse l'éviction de l'agriculture paysanne par l'agriculture capitaliste. Ce processus a commencé en Angleterre au XVIIIe siècle avec la politique des « enclosures ». Comme le souligne Walden Bello, il s'agit de processus violents, en Angleterre, dans les colonies, dans les plantations. L'auteur analyse aussi les politiques de l'aide alimentaire, des subventions à l'achat de semences, d'engrais ou de pesticides. Un saut qualitatif est fait avec les politiques d'ajustements structurels, et le développement du génie génétique. Des analyses précises et inscrites dans l'histoire.

Les chapitres les plus intéressants sont consacrés au Mexique devenu importateur de maïs, aux Philippines et à la crise du riz, ou à la destruction de l'agriculture africaine « A l'époque de la décolonisation des années 1960, l'Afrique était, en matière agricole, non seulement autosuffisante mais exportatrice nette : de 1966 à 1970, elle a exporté en moyenne 1,3 million de tonnes de produits alimentaires par an. Aujourd'hui, le continent importe 25% de son alimentation, et ses pays sont pratiquement tous des importateurs nets de denrées ».

Un chapitre est consacré à la Chine et au développement de la crise agraire.

L'auteur traite aussi des agrocarburants, tant du point de vue des énergies que de l'insécurité alimentaire, « la désastreuse reconversion des terres-pour-l'alimentation en terres-pour-les-carburants ».

Walden Bello termine son ouvrage sur les résistances et des pistes pour l'avenir, en soulignant la place de Via Campesina dans les mobilisations et les élaborations.

Un livre très abordable sur les politiques capitalistes d'insécurité alimentaire, de famines et de catastrophes à venir. Un livre qui souligne les politiques criminelles du FMI et de la Banque mondiale.

Pour appuyer ces analyses, il n'est cependant pas nécessaire de faire référence aux détestables théorisations de Malthus, de parler de « l'effondrement de l'économie mondiale » ou de « la démondialisation accélérée de la production ». Rien ne sert non plus d'essentialiser « la nature » qui ne saurait « se venger », ni « trouver des moyens moins plaisants de rétablir l'équilibre entre elle et nous ».

Reste aussi à discuter de ce que l'auteur nomme les prélèvements sur la production paysanne pour le développement de l'industrie et des services collectifs, de la place des femmes dans l'agriculture paysanne souhaitée et plus généralement des formes de démocratie permettant aux citoyen-ne-s d'élaborer les modes d'organisation de la société, les formes de gestion et d'autogestion des activités.
Lien : http://entreleslignesentrele..
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Un livre qui a conclu ma documentation personnelle pour les projets dans le cadre de mes études du commerce internationale.
Même si les principaux éléments présenté par Walden Bello sont généralement connus, il établi habilement les causes, conséquences des gestes des humains sur la nature. Mais au jour d'aujourd'hui la population augmente, les Hommes vivent plus longtemps... Bien sûr les OGM peuvent permettre de luter contre la famine mais la terre devient hostile après ces semences... Il amène aussi des solutions mais la diversité du monde complique les choses.

Les contradictions se mêlent les uns aux autres et peuvent être déstabilisant au début pour un lecteur novice, mais on comprend vite l'idée générale. Bien sûr ce livre m'a fait peur quand je l'ai lu mais je pense qu'il faut être plus optimiste malgré la famine qui persiste aujourd'hui. La médecine fait de grand pas et je pense que les laboratoires peuvent atténuer la carence de nourriture.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Agriculteurs et paysans ont longtemps nourri leur communauté locale et nationale. Le capitalisme, notamment sous sa forme néolibérale, œuvre pour les jeter à la poubelle de l’histoire et les remplacer par une monoculture à forte intensité en capital, essentiellement tournée vers un supermarché mondial de consommateurs de l’élite sociale et des classes moyennes. Pour atteindre son objectif de transformation complète du système mondial de production et de distribution alimentaires, l’agro-industrie avance, entre autres, la justification suivante de l’éviction des petits exploitants : ils sont incapables de nourrir le monde. En fait, les paysans n’ont pas l’ambition de nourrir le monde : leurs horizons se limitent à fournir des denrées à leur communauté locale et nationale. C’est parce qu’ils assurent du mieux qu’ils peuvent la subsistance de leurs communautés respectives que l’on peut dire des paysans de partout qu’ils nourrissent le monde. Et les représentants de la grande agriculture d’entreprise ont beau proclamer que l’agro-industrie y réussit mieux, on sait de quoi s’accompagne la création de ses chaînes de production mondiales et de ses supermarchés planétaires dynamisés par la recherche de profits de monopole : la famine s’aggrave, la qualité des denrées se dégrade et l’environnement est déstabilisé plus qu’à tout autre époque de l’histoire.
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Dans ces conditions, il est pratiquement sûr que les catastrophes climatiques vont se multiplier dans les prochaines décennies et provoquer des crises alimentaires plus nombreuses et encore plus graves
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les programmes d’ajustement structurel imposés par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) aux pays en développement, qui ont gravement réduit le soutien public à l’agriculture et fait baisser la production agricole ; les subventions massives qui détournent des cultures alimentaires de vastes superficies de terres céréalières, en particulier aux États-Unis, pour les orienter vers la production de matières premières pour les biocarburants ; la spéculation des marchés financiers sur les denrées ; enfin, la résistance croissante des insectes aux pesticides et le refus des sols à réagir à l’intensification de l’usage des engrais
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