AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 137 notes
Encore un roman d'Antoine Bello, et encore un régal. Décidément.

« Scherbius (et moi) » est le portrait d'un imposteur génial que le psychiatre Maxime le Verrier se donne pour mission de diagnostiquer puis de guérir.

Par un beau matin de 1977, Scherbius débarque dans le cabinet que Maxime le Verrier, jeune psychiatre, vient d'ouvrir sur le Boulevard St Germain. Il diagnostique rapidement un “Syndrome de personnalités multiples” et se doute rapidement que cela pourrait lancer sa carrière et faire sa réputation (et ce sera le cas !).

« Scherbius (et moi) » n'est pas un roman… mais six romans : le livre est composé des 6 éditions de l'étude sur Scherbius publiée par Maxime le Verrier aux Éditions du Sens, entre 1978 et 2004. Au fil des entretiens, et des éditions de son étude, on découvre la personnalité fascinante d'un imposteur génial, affabulateur de première, manipulateur et pervers.

"Scherbius est à la fois le rêve et le cauchemar d'un thérapeute, au point qu'on serait parfois bien en peine de dire qui est le sujet de l'autre."

La forme du roman, et la construction narrative sont incroyables. On a vraiment l'impression de lire une vraie étude psychiatrique, et on se passionne rapidement pour ce personnage atypique.

Brillant, complexe, ludique… Quel roman ! Quelle inventivité !
Lien : https://www.6x8.org/2018/11/..
Commenter  J’apprécie          10
Toutes les critiques soulignent l'originalité de la construction de ce roman. le sujet: une imposture. Une imposture dans l'imposture.
Intéressantes et instructives les références au monde de la psychiatrie, ses modes et la construction de maladies, leur "propagation".
Un peu d'effritement du rythme vers la fin.
Un imposteur "sympathique" dans cette narration, étudié par un médecin.
Un médecin-romancier.
Décidément les romanciers sont les mieux qualifiés pour décrire et analyser les imposteurs....
Commenter  J’apprécie          60
Cabinet Boulevard Saint-Germain. 6 octobre 1977. C'est la première rencontre entre Scherbius et Maxime le Verrier. L'un est psychiatre, l'autre est patient, ou l'inverse, je ne sais plus trop. Débute alors un premier récit sur la tentative du psychiatre du diagnostiquer son patient : est-il un simple imposteur, un escroc ? Souffre-t-il d'un trouble mental ? le psychiatre le sait, un diagnostique éclairé nécessite tout un tas de variables et de symptômes, qui peuvent être autant vrais que falsifiés par le patient. Alors, en tout état de cause face au patient, la prudence est de mise.

Oui mais voilà, d'un côté, le psychiatre prudent pour diagnostiquer, analysant les comportements et les dires de son patient, observant et décrivant les éléments déclencheurs, les grands bouleversements dans sa vie ; de l'autre, un patient bien trop intelligent pour laisser le psychiatre faire correctement son boulot. Que se passe-t-il quand un patient affabule l'intégralité de sa vie ? Que fait un psychiatre face à un patient qui invente toute son existence, pour correspondre aux mieux aux symptômes, aux signes et aux causes d'une pathologie ? Il le diagnostique tout de même.

Imaginez maintenant un psychiatre ayant vécu cette relation précédente, diagnostiquant un patient inventif et trop intelligent. Ce psychiatre, fort de cette expérience, décide de publier le fruit de sa relation dans un ouvrage, avec l'intention de chambouler tout un pan de la psychiatrie, dominée par les anglo-saxons. C'est exactement l'histoire rapportée dans ce roman : celle d'un psychiatre prudent et d'un patient affabulateur.

L'histoire ne s'arrête pas là. En effet, après la publication de son livre, le psychiatre apprend que son patient lui a menti sur toute la ligne. Alors que le médecin doit faire confiance à son patient – sinon comment le soigner, comment le psychiatre peut-il voir son nom et sa crédibilité associés à un mensonge ? C'est là toute la suite de l'histoire du psychiatre, publiée dans 6 volumes différents.

La vie du psychiatre est intrinsèquement liée à celle de son patient, l'une nourrissant l'autre, et inversement. Dans Scherbius (et moi), l'histoire n'est pas simplement deux vies mises en parallèle, les vies s'entrecroisent et s'enrichissent, quand l'une dépérit, l'autre au contraire se fructifie. La frontière entre soignant et soigné devient ténue. Qui est finalement le thérapeute ?
Lien : https://thesaurex.fr/2022/01..
Commenter  J’apprécie          250
La rencontre (presque) inattendue entre un psychiatre et un usurpateur. A moins que… l'histoire ne se termine pas tout à fait au moment où on le pense. Il s'avère qu'un 2e manuscrit serait peut-être utile. Ou un 3e ? Ou plus ? Qui est Scherbius ? le saura-t-on jamais ? Est-ce important ? Ne s'agit-il pas ici plutôt de la rencontre d'une vie ? Avec ses aléas ? Ses abandons, ses retrouvailles, ses lassitudes et ses enflammées ? Analyse d'un cerveau malade ou skin génie incompris….
Commenter  J’apprécie          20
Quel livre original !
En 1977, Maxime le Verrier, jeune psychiatre prometteur, reçoit Sherbius comme patient.
Il serait à priori atteint de TPM (trouble de la personnalité multiple) ou alors ne serait-il qu'un imposteur.
Il va le suivre jusqu'en 2004, avec de longues coupures dans leurs relations.
Jamais il ne réussira à savoir qui est réellement Sherbius.
Le roman se présente sous forme de six romans à succès écrits par LeVerrier, tous traitant du cas Sherbius.
Ils passeront presque trente ans en dépendant de plus en plus l'un de l'autre.
Ce cas est devenu obsessionnel pour le praticien, et son patient aux facettes multiples et à l'intelligence débordante le mettra malgré lui dans de drôles de situations.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman qui sort des sentiers battus.
Il tombe à point nommé au milieu de tous ces livres actuels plus au moins déprimants traitant de sujets trop réalistes pour pouvoir s'évader.
Ici, l'imagination est débridée, on est en pleine fiction, les tracas sociétaux quotidiens sont loin, et on part à fond dans cette histoire au demeurant fort bien écrite.
Je ne connaissais pas Antoine Bello, il est vraiment intéressant.
A suivre.
Commenter  J’apprécie          210
Il m'est quasiment impossible de résumer ce livre, au risque de dévoiler toute l'intrigue du livre. Pour résumer très simplement, nous suivons dans ce livre Alexandre Scherbius, homme aux multiples facettes, et son psychiatre Maxime le Verrier. La construction de ce livre est très originale et je vous encourage vivement à le lire !
Commenter  J’apprécie          00
Après les » Les Funambules« et « Ada » voici « Scherbius (Et Moi) » dont Keisha a déjà parlé ainsi que Noukette et Dasola et sans doute bien d'autres car Antoine Bello a un large public. Je fais partie des lectrices qui adorent qu'on lui raconte des histoires. Antoine Bello ce n'est pas une histoire qu'il nous raconte mais dix, cent, mille… à travers un dialogue entre un psychiatre berné et séduit Maxime le Verrier par un patient (ou son double ?) Alexandre Scherbius . Comme souvent chez cet auteur c'est à la fois drôle et un peu inquiétant. Cet escroc génial aux multiples personnalités est-il si loin de la réalité ? Il y a aussi chez Antoine Bello un fil conducteur, vous vous souvenez dans Ada , il ciblait les nouvelles technologies, l'intelligence artificielle et l'enrichissement sans lien avec la production des firmes de la Silicon Valley. Ici, ce qui est ciblé, ce sont les différentes façon d'aborder la maladie mentale en particulier par les psychiatres américains qui semblent plus soucieux de leur succès personnel que des soins apportés à leurs malades. Les succès en librairie se multiplient et les séries télévisées aussi sur des révélations de maladies mentales dont le moins que l'on puisse dire est qu'il leur faudrait plus de discrétion et de prudence de la part des soignants quant à leur réalité. Ainsi, Antoine Bello nous parle de Sybil ou de Billy Milligan, malades qui ont lancé « la mode » du trouble : « personnalité multiple » et qui sont à l'origine de best-sellers incroyables, enrichissant de façon astronomique les écrivains, psychiatres ou non, qui se sont emparés de leurs histoires. Il s'agit bien de cela ici, puisque Maxime le Verrier devient riche et célèbre grâce à son livre sur Scherbius atteint du syndrome de « paersonnalité multiple ». Puis les années passant, Maxime le Verrier évolue dans sa connaissance de ce symptôme pour peu à peu ne faire plus qu'un avec son patient. Au fil des pages Antoine Bello nous aura raconté des dizaines d'escroqueries, d'usurpation d'identités et pas une seconde on ne s'ennuie. le seul léger reproche que je fasse à cette lecture, c'est d'être un peu submergée par les références aussi bien dans le noms des personnages que pour les histoires elles-mêmes. Tous nos écrivains sont convoqués dans ce roman, on s'attend toujours à ce que la clé de l'histoire que raconte Scherbius soit donnée un peu plus tard. Cela empêche une certaine spontanéité dans la lecture. Mais ne retenez pas cette critique si vous voulez être embarqué dans une histoire qui comme les poupées russes en contient toujours une autre et toujours plus passionnantes, si vous voulez sourire et quitter un peu le quotidien partez dans cette lecture, cela m'étonnerait fort que vous la lâchiez en cours de route .
Lien : https://luocine.fr/?p=11750
Commenter  J’apprécie          30
Sherbius et moi est un roman atypique, sous forme de plusieurs livres écrit par un (le plus mauvais) psychiatre obsédé par son patient, Scherbius.
Scherbius est un patient atteint de personnalités multiples. Une aubaine pour son psychiatre, qui s'empresse d'en sortir un livre, espérant bousculer l'establishment de la psychiatrie. Un peu trop d'empressement, puisque Scherbius s'avère légèrement manipulateur.

Comme tous les romans d'Antoine Bello, ce livre est agréable à lire, tout en nous apprenant les rudiments de la médecine psychiatrique.
Commenter  J’apprécie          10
Maxime le Verrier est psychiâtre et il vient d'emménager dans son nouveau cabinet. A peine son téléphone branché, qu'il se met à sonner. C'est un certain Dr. Monnet, confrère dans un hôpital prestigieux à Paris, qui demande à le rencontrer. Surchargé, il aimerait lui confier un patient, diagnostiqué « imposteur pathologique ». Celui-ci s'est fait passer pour un diplomate français auprès de dirigeants africains sur le tarmac d'un aéroport lors de leur arrivée, suite à quoi on l'a immédiatement arrêté, et le juge exige des séances chez le psy.

Ce patient incroyable sera le tout premier de la carrière de Maxime le Verrier. Qui est-il ? Scherbius souffre d'un mal, c'est certain, car il n'en est pas à son premier coup. Il faut l'identifier, pour mieux le soigner. C'est la base pour avancer. Scherbius possède plusieurs dons d'improvisation, de la mémoire, il est très intelligent. Pour vivre, il joue au black jack. Il n'a aucun toit et vit à l'hôtel. Il n'a aucune famille. Il prend des identités différentes, et trompe les autres, en n'en tirant aucun bénéfice. Au cours de séances, Maxime le Verrier recueille les éléments de sa biographie, et essaye de le cerner, de le guérir aussi par le moyen de l'hypnose.

Un livre qui m'a passionnée, d'autant que tout cela se base sur une réalité bien vraie de la maladie. le suspense est là. C'est bien construit. Grâce à ce livre, on approfondit diverses notions psychiatriques, des classements divers, et des mécanismes étranges que l'humain peut développer parfois pour exprimer son mal-être. Parfois, l'humour est poussé jusqu'aux limites du burlesque.

« Quels que soient les mots que j'emploierai pour vous décrire le fond de mon âme, ils ne revêtiront pas le même sens pour vous. Franchement, à quoi bon vous donner l'illusion que vous me comprenez ? »
Commenter  J’apprécie          170
Un imposteur doté, peut-être, de personnalités diverses et variés. Un psychiatre fasciné... Sherbius avait tout pour me plaire, avait. Parce que bon le psychiatre est vite imbuvable avec ses digressions à n'en plus finir autour du DSM 4 ou de l'hégémonie américaine en matière de psychologie... Je me suis assez vite dit que soit l'auteur était un psychiatre mauvais écrivain ou un écrivain mauvais psychiatre. C'est certes documenté mais mal argumenté. J'ai tenu 140 pages avant de décider d'aller voir si le verbe était plus vert ailleurs. L'homosexualité n'est pas le sujet du livre même si comme tout bon psy qui se respecte notre bonhomme cherche inévitablement le mal de son patient dans le sexe s'interrogeant sur son possible statut d'inverti (l'histoire se déroule dans les années 70). Ce qui donne l'occasion au psy de se lancer sur un petit laïus sur les lois anti-homo des allemands qui si elle ne concernait pas les lesbiennes ne les a tout de même pas protégés des chambres à gaz.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (292) Voir plus



Quiz Voir plus

Découvrez Antoine Bello

Le détective Achille Dunot souffre d’une étrange forme d’amnésie. Depuis un récent accident, sa mémoire ne forme plus de nouveaux souvenirs, si bien qu’il se réveille chaque matin en ayant tout oublié des événements de la veille.

La résurrection d'Emilie Brontë
La disparition d'Emilie Brunet

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : Antoine BelloCréer un quiz sur ce livre

{* *}