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Un coq à l'âne un peu déroutant : un professeur de philosophie dans une université américaine qui a demandé à son ami d'écrire sa vie pour lui rendre hommage après sa mort.

La notice de l'éditeur le promettait férocement drôle, mais je n'ai pas vraiment souri. Il s'agit peut-être d'une caricature amusante pour les lecteurs qui connaitraient les célébrités représentées, mais pour ma part, j'avoue ma totale ignorance.

Est-ce qu'il vous rappelle quelqu'un ? Un vieil intello qui vit entouré d'une cour de fidèles. Il vit par procuration en gouvernant la vie et les amours de ses disciples et semble mesurer l'intelligence de ses fans à l'aune de l'admiration qu'ils manifestent...

C'est un rustre qui mange de façon tellement malpropre que certaines refusent de le recevoir à leur table (et je ne l'aurais sans doute pas invité non plus…)

C'est aussi un vaniteux qui ne s'achète que des vêtements de marque, mais qui les ruine rapidement par sa négligence et par des éclaboussures maladroites.

Il semble que toutefois que c'était aussi un ami fidèle et généreux, avec qui on pouvait tenir de grandes discussions sur la vie et sur la mort.

Bon, on ne lit pas que des livres dont on aime les héros, mais bien que Saul Bellow ait reçu le Nobel de littérature en 1976 et soit considéré comme un grand auteur américain, je n'ai pas eu beaucoup de plaisir à parcourir cet ouvrage.

Meilleure chance la prochaine fois !
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Pourquoi ce livre?

Un attrait pour la culture juive, pour une culture qui repose en grande partie sur la lecture et l'écriture, de vagues histoires lues ou entendues sur un Américain né à Lachine prix Nobel de littérature, ce nom, Saul Bellow, auquel je n'aurais pu associer aucun titre, mais qui revenait sporadiquement dans le réseau de lectures que je construis de façon plus ou moins cohérente, plus ou moins consciemment aussi, nom qui surgit chaque fois que l'on évoque les grands noms de la littérature américaine de la seconde moitié du 20e siècle, nom qui m'est passé sous les yeux assez souvent pour qu'il s'imprime presque à mon insu dans une sorte de liste intérieure de livres à lire. Comment me suis-je un jour retrouvé à lire Ravelstein, je ne m'en souviens plus, mais une configuration thématique de fixations personnelles fit que je n'eus aucune résistance quand son ultime roman, publié à l'âge de 85 ans, me passa entre les mains.

Un premier aspect qui m'a plu :

Le roman prend la forme d'une biographie d'un personnage de fiction, Abe Ravelstein, écrite par Chick, son ami écrivain. Ce duo de personnages est au coeur du roman et de l'aspect le plus marquant pour moi, soit la mise en scène d'êtres humains qui ont décidé de mettre au centre de leur vie la culture, la littérature et la pensée, d'en faire une valeur absolue et qui refusent de faire une discipline ou une sphère d'activité de ce qui est plutôt le prisme par lequel ils vivent, agissent et se meuvent dans leur monde.

Un second aspect qui m'a plu :

Malgré sa relative brièveté horizontale (à peine un peu plus de 300 pages), le roman développe une intéressante densité verticale, modalisée par sa plongée dans la culture des deux personnages et par leurs discours sur les oeuvres aimées qui les ont guidés. La pensée et le discours d'Abe Ravelstein se nourrissent effectivement des philosophes antiques, des romanciers français du 19e siècle, évoquent en quelques endroits Leopold Bloom et Anna Livia Plurabelle, faisant ainsi éclater la frontière de la chronologie biographique pour inviter le lecteur à plonger dans le mouvement autrement plus immense de l'esprit et de l'histoire.

Un aspect qui m'a moins plu :

Lui reprochera-t-on la minceur de l'intrigue, l'arrogance des personnages, une forme de catalogue humaniste qui tend à effacer le roman, j'aurai tendance à évoquer un roman de parole, un mouvement de culture, une assurance dans la plénitude d'une vie menée délibérément, une fête de l'écriture et du langage. Roman moins horizontal que vertical, il donne envie de s'immerger dans chaque page plutôt que de passer à la suivante le plus rapidement possible. Anachronique apparemment en ce sens, pertinent. Essentiel à sa façon.
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J'avais choisi ce livre pour découvrir un grand auteur américain contemporain mais à priori c'est un rendez-vous manqué. Je ne sais pas si c'est une erreur de ma part dans le choix du titre ou une généralité pour l'auteur, mais je suis totalement passé à côté du livre. Aucune histoire ou presque, une intrigue inexistante, des paragraphes qui s'enchainent sans fil conducteur...Bref, une lecture assez décevante.
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Roman débridé, Ravelstein est une sorte de chronique des derniers instants d'un personnage plus grand que lui-même, érudit, philosophe, riche, gay, juif...

Impossible de résumer le livre et son propos. Tout part à droite et à gauche en un clin d'oeil. La Shoah, les juifs, les grandes institutions d'enseignement, l'establishment US, Paris, les jeunes, les vieux, le sida, etc. tout y passe.

Tout passe à la moulinette du cynisme de Bellow. Et de son art des dialogues, fins et racés.

Et par-dessus tout, la mort. Omniprésente, fil rouge de l'histoire. Cette lente dégénérescence vers la fin, inéluctable. Vers la perte de soi. Vers la fin de l'humanité, la dépossession, la disparition de l'humain.

Le propos est lourd le plus souvent et l'humour de Bellow manque parfois sa cible, peinant à entretenir la tension. Trop de propos tue le fil du roman. Au final, le lecteur s'ennuie et ne goûte plus les saillies vitriolées de l'auteur. C'est dommage, car les thèmes les plus poignants, les plus forts, se développent vers la fin du roman.
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Pourquoi s'intéresser aux jours qu'un professeur américain devenu riche écrivain passe à errer dans les capitales européennes, à disserter sur Périclès et les tailleurs chics? Pourquoi le narrateur est-il à ce point subjugué par ce mentor égocentrique dont l'esprit pourtant n'accouche douloureusement que de clichés de philo de mauvais manuels ? L'intérêt du roman est de documenter historiquement la façon dont l'idéologie néoconservatrice s'est propagée dans les cercles snob de la Ivy League à travers des leaders d'opinion qui ont maquillé cette pensée fruste en philosophie politique distinguée de haut niveau. Et avec le recul, on rit jaune.
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“You don't easily give up a creature like Ravelstein to death.”

“Il n'est pas facile d'abandonner une créature telle que Ravelstein à la mort”. C'est ainsi que se termine le roman éponyme de Saul Bellow.
Le personnage de Ravelstein, merveilleusement peint par Bellow, est une figure imposante, menant une vie flamboyante à Chicago ou dans les hôtels de luxe parisiens, vivant entouré d'une cour de disciples, allant jusqu'à suggérer lesquels parmi ses étudiants devaient former des couples.
Pour en lire plus:
http://www.lecturesdevoyage.travelreadings.org/2015/06/23/chicago-ravelstein-par-saul-bellow/
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Ravelstein est inspiré de la vie d'Allan Bloom, philosophe homosexuel américain. On y découvre Chick le double de Saul Bellow.

A travers la relation d'amitié qui lie ses deux hommes gravitent des personnages de pouvoir. On y découvre une Amérique nombriliste, raciste, souveraine.

On y parle de croyances, d'influences, de politique.
C'est troublant et inquiétant.
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La description sur la quatrième de couverture est tentante: « le dernier roman de Saul Bellow est un voyage, tantôt sombre, tantôt férocement drôle, à travers l'amour et la mémoire; c'est un hymne à l'amitié et à la vie ».

J'ai trouvé le roman plutôt sombre. Et s'il y avait de l'humour, ce n'est pas ce que j'appellerai « férocement drôle ». C'est une sorte de non-histoire: un portrait d'Abe Ravelstein, un professeur brillant de l'université de Chicago qui a fait fortune grâce à sa vulgarisation de la philosophie politique. Ravelstein suggère au narrateur d'écrire un livre sur lui et c'est là le fil conducteur de la description.

Il y a certes beaucoup de répétitions et beaucoup de références extérieures au texte mais mis à part, les cinquante dernières pages, on ne s'ennuie pas. J'ai préféré le personnage de Chick (le narrateur et ami de Ravelstein) à Ravelstein: ce dernier m'a paru comme un gros riche, prétentieux, élitiste, avec des goûts de luxe….
Lien : http://www.litteratureworld...
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RAVELSTEIN de SAUL BELLOW
Abe Ravelstein est prof de philo à Chicago. Universitaire reconnu, iconoclaste, gay, imprévisible, il est devenu assez riche suite à la publication d'un livre qu'il a écrit sur le conseil de son ami, Chick. Lors d'un voyage commun à Paris RAVELSTEIN propose à Chick d'écrire une biographie sur lui. Sur ce prétexte Bellow se livre à un exercice débridé, passant d'un sujet à l'autre sans logique visible. C'est une discussion à bâtons rompus dans laquelle tous les sujets sont abordés, avec la participation quasi permanente des grands philosophes et particulièrement Platon et son Banquet. le retour des 2 hommes aux États Unis sera l'occasion de disserter sur des sujets plus graves, RAVELSTEIN étant atteint du Sida.
Lecture très agréable, très facile et très profonde en même temps. Saul Bellow est Nobel 1976, un des grands écrivains du 20 ème siècle, décédé en 2005, RAVELSTEIN est son dernier livre publié.
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