AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782360430109
Rezobook (14/09/2011)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Dans Nardaillac en émoi, un fourgon de la gendarmerie a pénétré. On vient de trouver, au pied des murailles du causse, le corps profané de Blanche.
Son assassin, son bourreau – un prédateur, un maniaque, un boucher – a prélevé le cœur de sa victime. Blanche gît, écartelée, la poitrine ouverte, les jambes en croix. Sa peau lumineuse et ensanglantée aveugle ceux qui s’approchent du lieu de son supplice.
Dans Nardaillac incendié, la mère de Blanche court ... >Voir plus
Que lire après Matthieu le filsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'aime ne pas toujours me cantonner aux mêmes lectures. Mélanger les styles, les auteurs plus ou moins connus… C'est très important pour moi. J'ai eu la chance de découvrir ce livre grâce à un partenariat avec Les Editions « Les Joueurs d'Astres ». J'ai aussi pour habitude de lire des romans assez épais. Mais j'ai peut-être la « fâcheuse » tendance à survoler les passages de description. C'est quelque chose qui me lasse très vite, alors pour apprécier une oeuvre, j'en lis généralement les grandes lignes. Mais quand on a un petit bouquin comme « Matthieu le fils » dans les mains, on va éviter de survoler ces passages. Et j'ai bien fait !

Dès les premiers paragraphes, le ton est donné : on se sent transporté dans un monde irréel, comme dans un conte, malgré l'implantation des lieu-et-date. Cela se passe dans le causse avant la Seconde Guerre Mondiale. Dès le début, lire ces paragraphes de description de l'environnement m'a donné raison : il ne fallait pas que je passe à côté d'une seule ligne. Jean-Paul Belly est doué pour donner une atmosphère particulière, tantôt douce, tantôt angoissante, tantôt glauque… J'ai souvent eu l'impression d'entrer dans un univers digne de Tim Burton, et ô que j'aime cet univers ! Alors, j'ai pris mon temps pour le lire. Comme si les mots étaient une délectation. Je suis consciente que l'atmosphère et l'écriture sont particulières, et que ça peut ne pas plaire à tout le monde, mais en ce qui me concerne j'ai été ravie d'avoir la chance de lire ce récit.

Bien entendu, l'atmosphère et les descriptions ne sont pas les seuls atouts du roman. L'histoire est très bien narrée, avec cependant peu de dialogues. Il y a régulièrement des retours en arrière, nous faisant notamment connaître des personnages décédés au moment du récit, comme le père de Matthieu, homme immonde qui battait son fils, et qui termina pendu ; des moments avec sa mère, femme rustre qui était incapable de montrer un brin d'amour à son fils… Et l'on fait, grâce à ces flashbacks, la connaissance d'une fille nommée Blanche, retrouvée assassinée un jour, le coeur arraché.

Et là où je vois vraiment le conte, hormis les descriptions de cette atmosphère relevant de l'imaginaire, c'est cette « bête blanche », comme une biche, qui apparaît comme par enchantement, mais surtout qui laisse un souvenir impérissable à ceux qui l'ont vue, sachant qu'elle ne se montre qu'à ceux qui l'ont connue.

N'hésitez pas à vous laisser entraîner dans cette histoire, poétique, sinistre, pas commune. Peut-être ne la ressentirez-vous pas comme un chef-d'oeuvre (j'aurais aimé que l'histoire soit un peu plus étoffée), mais elle fait passer un excellent moment. Et les instants de description forcent notre imaginaire.

A noter : Jean-Paul Belly a été désigné comme Lauréat des 5èmes Gouttes d'Or du roman organisées par l'association « du souffle sur la plume ». Et après avoir lu son livre, je comprends pourquoi.
Commenter  J’apprécie          00
Matthieu le fils, le court roman de Jean-Paul Belly, lauréat des « 5èmes Gouttes d'Or du roman » organisées par l'association du Souffle sous la plume, s'ouvre sur la description d'un paysage contrasté, verte vallée humide au milieu de laquelle se dresse un causse désolé à la beauté sauvage, quelque part dans la région du Limousin, en 1938. Contrairement à une pratique littéraire qui tend de plus en plus à happer l'attention du lecteur par l'irruption d'un élément perturbateur dès les premières lignes d'un récit, l'auteur laisse ici le temps à son lecteur de s'imprégner d'abord de l'atmosphère envoûtante de ce décor âpre et vertigineux, soufflant le chaud et le froid sur les âmes qui s'entêtent à vivre accrochées à ses flancs.

Au coeur de cette nature souveraine, baignée de superstitions et de soupçons de sorcellerie, stigmates de son lointain passé celte, se dessinent lentement deux portraits, celui d'un homme, Matthieu le fils, et d'une femme, Jeanne la Bossue. Adam et Eve du causse, le pays d'en haut, tous deux vivent à l'unisson des forces telluriques qui partout murmurent dans les entrailles de la terre. Ils pourraient y être seuls au monde, seuls dignes de jouir de cet Éden primitif. Mais il y a les autres, ceux du pays d'en bas, des gens rudes, rustiques, à la violence chevillée au coeur. On a retrouvé un jour, au pied des murailles du causse, le corps sans vie, mutilé, profané, d'une jeune fille de seize ans, originaire du village de Nardaillac. Depuis, Matthieu le fils est poursuivi par les étranges apparitions d'une biche blanche, blessée au poitrail. Une angoisse insidieuse le ronge. Pour la première fois de sa vie, il connaît la peur.

Qui a commis cet acte innommable ? L'auteur éveille quelques soupçons, sans toutefois révéler l'entière vérité à son lecteur. Mais est-il vraiment important de la connaître ? Pas si l'on considère que Matthieu le fils n'est pas un thriller dans le sens classique du terme, mais plutôt un roman de guerre, celle qui se livre entre l'innocence et la barbarie. Innocence symbolisée par l'union de Jeanne et Matthieu, la biche blanche surnaturelle, ou encore la jeune fille insouciante de Nardaillac. Barbarie représentée quant à elle par la blessure de la biche, les ignobles traitements infligés aux enfants rebelles du pays, des scènes insoutenables d'équarrissage de bêtes dans les abattoirs ou l'assassinat d'une innocente. Une barbarie en fin de compte ordinaire, qui colle désespérément à la peau de l'espèce humaine, une barbarie préfigurant les futures horreurs de la guerre qui va ravager l'Europe et qui menace déjà aux frontières...

L'écriture de Jean-Paul Belly est aussi envoûtante que le pays qu'elle décrit. Fluide, élégante, poétique, mais également émaillée de discrètes pointes d'humour pour contrebalancer la noirceur du récit, elle nous emmène au coeur du causse corrézien et de ses mystères, aux côtés d'hommes et de femmes appartenant à un passé aujourd'hui révolu, mais dont les fantômes doivent encore, soufflés par un vent mauvais, arpenter ces terres inhospitalières qui ne se donnent entièrement qu'à ceux qui la méritent. Un vrai plaisir de lecture !
Lien : http://darklimelight.over-bl..
Commenter  J’apprécie          10
Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps, j'ai beaucoup aimé ce petit roman.
D'ailleurs petit, il ne l'est que par sa taille car à l'intérieur tout y est grand, nature, presque sauvage, à peine domestiqué et donc si beau.

Durant cette lecture, j'ai souvent repensé à mes vacances annuelles en Lozère, à mes visites sur les Causses pas loin, les plateaux de l'Aubrac… J'ai également ressenti une certaine nostalgie. J'ai retrouvé des sensations que j'avais presque oublié et qui remontait à mes lectures des romans de George Sand avec "François le Champi, "La petite Fadette", "La mare au diable". Et pourtant je ne suis pas très "classique", mais là, les phrases coulent en moi telle une source rafraîchissante.

Rien n'est précipité, on laisse le temps faire son ouvrage. J'aime cette apparente quiétude car au fond même ce qui parait immuable ne l'est pas. La vie suit son cours, il en est ainsi depuis la nuit des temps.
Nous sommes dans l'entre deux guerres et pourtant, on pourrait presque croire que tout ce l'on découvre est ou serait encore possible de nos jours dans une campagne reculée. La course du temps aurait marqué une pause ou aurait été considérablement ralentie.
Les croyances, les légendes y possèdent un écho assez incroyable. D'ailleurs dans ce récit qui ne suit pas tout à fait le court logique de l'histoire (on fait des bonds dans le passé pour mieux revenir dans le présent), on ne sait plus très bien où se situe la frontière entre la réalité et la magie. Elle est ténue, c'est bien notre seule certitude.
L'horreur côtoie le merveilleux, le laid, le beau, les contraires s'attirent autant qu'ils se repoussent.

Ce roman n'est pas passéiste, je lui trouve un caractère très moderne dans le sens où beaucoup souhaite retrouver l'authenticité de l'existence. J'en fait parti et donc je vous recommande chaudement la lecture de ce roman apaisant et vivifiant à la fois.
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
Commenter  J’apprécie          20
Nous sommes juste avant la seconde guerre mondiale dans le Causse Corrézien, un pays très beau mais sauvage. Matthieu vit dans une ferme entre son père qui le bat comme plâtre et sa mère qui ne connait pas la tendresse.
Le seul plaisir de Matthieu est de parcourir Son Causse et retrouver sa maîtresse Jeanne la Bossue. Or, voici qu'un beau jour, il voit une biche blanche, hallucination qui se répètera et le déstabilisera.
Juste avant, Blanche, une jeune beauté du village de Nardaillac, qui n'avait pas froid aux yeux, est retrouvée morte dans des conditions affreuses, le coeur arraché. Qui l'a tuée ??? Peu de temps après, son père, se pend, le remord ????
C'est la trame de ce livre avec un très beau décor.

La description du bagne pour enfants de Saint-Andéol fait froid dans le dos et celle de l'abattoir où travaille le père de Matthieu est un bijou de réalisme. Mais cela ne m'a pas suffi car je me suis ennuyée à le lire et j'en suis vraiment désolée. J'ai eu une impression de déjà vu, déjà lu.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          20
L'histoire de ce roman est celle d'un paysan nommé Matthieu vivant chez sa mère dans le Nardaillac. Celui-ci apprécie la nature ainsi que rejoindre sa maîtresse, une jeune femme bossue n'ayant pas très bonne réputation. C'est le lendemain de la mort d'une jeune fille nommée Blanche, que Matthieu commence alors à avoir des hallucinations et à faire des rêves étranges.
Après un début un peu difficile pour ma part, j'ai réussi à me plonger dans l'ambiance de ce livre et à m'attacher à Matthieu, surtout grâce à des sauts dans sa vie passé, permettant ainsi de mieux le connaître et de nous sentir plus proche de lui.
De plus, Jean-Paul Belly met très bien en place le décor au point que j'avais l'impression d'être dans le Causse corrézien et aussi il donne un petit côté mystérieux à ses protagonistes.
Néanmoins, l'écriture de l'auteur m'a un peu dérangé durant cette lecture car les phrases sont parfois trop longues, un peu trop de descriptions par endroit et cela manque de rythme pour moi. Bref, à des moments je me suis ennuyée et heureusement que le personnage principal est comme je l'ai dis attachant et que l'ambiance est bien retranscrite, sinon je pense que j'aurai abandonnée cette lecture.
Donc pour terminer, vous l'aurez compris, ce roman n'est ni une grosse déception ni une belle découverte, je l'ai moyennement apprécié, aussi je ne pense pas que ce livre va me marquer longtemps.
Lien : http://univers-des-livres.ov..
Commenter  J’apprécie          00


Livres les plus populaires de la semaine Voir plus

Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3164 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}