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4,09

sur 222 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avec ce premier roman de Bénédicte Belpois, j'arrive à ma treizième lecture pour cette sélection des 68 premières Fois… Déjà, même si je ne lis jamais les avis des autres avant de m'être fait ma propre opinion, je sais que Suiza est un livre qui divise les lectrices et les lecteurs ; j'ai entendu parler de « vision de la femme » et d'avis tranchés entre celles et ceux pour qui c'est un coup de coeur ou, au contraire, un livre « détesté ».

Bénédicte Belpois nous entraine dans l'intimité d'un couple improbable, séparé par la barrière de la langue, réuni par le sexe et une forme de fatalité inexorable, dans un petit village de Galice.
Au premier abord, le personnage narrateur principal, Tomás, m'a fait horreur et je me suis préparée à une lecture difficile : il avait tout du macho, du gars très limité entre le bistrot où il retrouvait des hommes comme lui, son pragmatisme paysan et sa vision du monde. L'annonce de sa maladie ne me l'avait pas rendu plus sympathique, malgré l'amorce d'une forme de vulnérabilité…
Au bout d'une cinquantaine de pages, la deuxième narratrice, dont le surnom donne son titre à l'histoire, m'a tendu une perche que j'ai bien voulu saisir pour essayer de m'accrocher au récit. Mais l'ensemble restait trop charnel, trop bestial, trop primaire… Je ne parvenais pas à m'approprier le rythme de ces deux JE qui se partageaient le récit : le chassé-croisé, trop déséquilibré, me laissait sur ma faim.
En toute objectivité, je trouvais que c'était assez bien écrit, fluide, parfaitement compréhensible (trop peut-être ?), que les personnages étaient travaillés en profondeur, très présents, que leurs postures se révélaient originales, que l'auteure avait un certain culot, mais cela ne fonctionnait pas bien pour moi. L'univers référentiel de l'auteure me restait étranger malgré ma reconnaissance de personnages clefs comme la vieille nourrice, le patron du bar ou encore l'ouvrier agricole homosexuel. Si j'ai parfois pensé à Almodóvar, cela n'engage que moi…
J'ai mis du temps à entrer dans ce roman ; j'avais vraiment l'impression de passer à côté de l'essentiel puisqu'aucun des personnages typés et cabossés ne parvenait à me toucher… et puis, il y a eu un passage alors qu'arrivée aux trois-quarts environ du livre, j'étais pressée d'en finir et de passer à autre chose, qui m'est apparu dans une brillante limpidité dans la bouche de la vieille Josefina : il était question de souffrance, de faiblesse, de deux malheurs mélangés pour faire un semblant de bonheur. Comme Tomás, je suis restée sur place, pénétrée par ce qui était en train de faire sens sous mes yeux. Ce n'est qu'à partir de là que j'ai accepté Tomás et Suiza tels qu'ils étaient, ainsi que la vie les avait modelés jusque-là.

Étrange histoire, entre Ethos, Eros et Thanatos…
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Tomás est un gitan épris de flamenco mais il vit en Galice, près de Lugo où il gère une exploitation agricole. A quarante ans, veuf depuis longtemps d'une Rosetta emportée par le cancer et qu'il n'a pas su aimer, il apprend qu'il souffre d'un cancer du poumon. La vie s'effondre devant lui. En sera-t-il fini pour lui des clopes et des verres de rioja au bar du coin, en compagnie du vieux Ramón, son employé ?

Le sort en décide autrement : c'est un coup de tonnerre dans sa vie, c'est un tsunami, une rencontre époustouflante : celle de « Suiza » (la Suisse, en espagnol), la jeune femme un peu attardée qui s'est enfuie de son foyer loin de ses curateurs pour voir la mer. Elle est...comment dire ? Hyper-attractive ! Tomás découvre la passion sexuelle, se modère un peu et y ajoute de la douceur, de la tendresse, offre des cours d'espagnol à Suiza qui devient une « vraie » femme au foyer pour maris machos.
Là, je m'étrangle un peu, me disant que l'Espagne d'aujourd'hui ne ressemble pas à celle de Franco et qu'il faudrait peut-être ne pas croire les Gallegos plus débiles que les autres ! (oui, j'avoue, j'ai un faible pour cette partie très celtique de l'Espagne, où l'identité est très forte, avec sa langue qui ressemble au portugais, sa musique, ses vins - Albariño et Ribeiro, pas le rioja :! - ses fruits de mer et son climat quasi breton!).

Il y a quelque chose de très touchant dans ces deux êtres qui apprennent en même temps ce qu'est un homme, une femme, une vie à deux. Un nouveau départ vers la vie. Avec, en perspective, la redoutable image du cancer et de tout ce qui s'y rattache.

Touchant mais pas très réjouissant...
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Un premier roman charnel, à l'écriture parfaitement maitrisée, âpre comme ses personnages.
A la fois brutal (très cru même) et poétique, l'histoire est addictive, les personnages attachants même si l'auteure a un peu forcé le trait pour certains personnages secondaires.
Loin d'être un coup de coeur comme la majorité des avis exprimés, c'est une lecture agréable qui ne laisse pas indifférent et laisse présager un bel avenir à Bénédicte Belpois dont c'est le premier roman.


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Une histoire bouleversante, sombre, très belle. Une très belle écriture.
Mais attention ! C'est écrit de façon très crue. Inconditionnels de romans à l'eau de rose, passez votre chemin. Yeux prudes et chastes, passez votre chemin.
Le genre de romans qu'on aime où qu'on déteste. Personnellement, j'ai aimé mais je comprends parfaitement que ce soit l'inverse pour certains.
Cette type d'histoires, cette atmosphère et cette écriture font que ce roman a tout d'un roman de Franck Bouysse, pour ceux qui connaissent.
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A quarante ans, Tomás est paysan qui ne compte pas son temps. Ce taiseux vient d'apprendre qu'il a un cancer agressif mais il n'est pas du genre à se plaindre. Proche de ses sous qu'il gagne durement à la sueur de son front, c'est un homme attaché à ses terres. Dans ce petit village de Galice où tout le monde se connaît, l'arrivée de Suiza est vite remarquée. Elle ne parle pas un mot d'Espagnol. On dit qu'elle vient de Suisse, qu'il lui manque de la jugeote et qu'elle est un peu idiote.Sa beauté attire les hommes et quand Tomás la voit, il la veut.

Veuf depuis bien longtemps, Tomás n'a pas su aimer et prendre soin de celle qui a partagé brièvement sa vie. Son attirance charnelle pour Suiza est plus forte que tout. Et cette attirance va se transformer en véritable sentiment d'amour. Des petits changement vont s'opérer chez notre grand gaillard et Suiza elle-même va s'ouvrir en laissant de côté ses craintes. Ils s'apprivoisent et se complètent. Si Bénédicte Belpois décrit des personnages entiers souvent maladroits avec l'intime et chahutés par la vie, j'ai trouvé qu'il y avait certains clichés et je n'ai pas été sensible aux quelques traits d'humour déployés.

L'écriture ne prend pas de gants, ça respire de vie, de sensualité et c'est même souvent brut (quelquefois trop pour moi d'ailleurs). Avec en toile de fond une histoire d'amour, on pourrait même s'imaginer déjà une happy end. Sauf que non.
Même si la fin inattendue m'a joliment surprise, j'ai malgré tout trouvé certaines maladresses dans ce premier roman.
Lien : https://claraetlesmots.blogs..
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Dans un village reculé de Galice, Tomas est un homme de la terre. Devenu veuf, il consacre sa vie à son métier de fermier.

Alors qu'il est attablé au café du village, son regard croise celui de Suiza, arrivée en Espagne dans l'espoir de voir la mer. Sous ses abords d'innocence et de simplicité, elle cache un passé sombre. Une attirance charnelle implacable pousse Tomas vers cette femme fascinante qui ne parle pas un seul mot d'espagnol. Tomas s'approprie Suiza comme il a pris possession des terres de son domaine.

Avec brutalité et fièvre, il entame une relation fusionnelle avec la magnétique Suiza. Peu à peu, elle parvient à faire jaillir l'humanité du caractère sombre et taciturne de Tomas. Entre violence, désir et amour, une relation se noue peu à peu entre eux…

La force implacable de cet amour mêlant possessivité et dévotion transcende ces deux êtres. Porté par une écriture limpide, ce premier roman cru, d'une profonde sensualité, ne laisse pas indifférent !
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Revoilà, après l'été de René Frégni, lu juste avant, Eros et Thanatos à l'oeuvre ! Suiza, c'est le surnom d'une toute jeune femme un peu simple qui débarque un jour, sale, en guenilles, dans un petit village de Galice, sans un sou en poche et sans savoir parler un seul mot d'espagnol. Elle a quitté en faisant du stop le foyer où elle était hébergée en France, car elle voulait voir la mer. Sa peau blanche, ses cheveux blonds et son corps de femme-enfant vont déchaîner les passions… dont celle d'Alvaro, paysan riche, veuf … et qui vient d'apprendre qu'il est atteint d'un cancer au poumon. Une passion d'abord charnelle, extrêmement brutale. le terme de viol n'est jamais employé mais paraît plus qu'approprié, même si Suiza ne se débat pas, habituée qu'elle est à déclencher et assouvir le désir (violent) des hommes… Petit à petit il va (ré)apprendre à aimer, à l'aimer, à sa façon (toujours prédatrice), et les deux vont progressivement s'apprivoiser. C'est un roman extrêmement dur et cru, qui nous laisse peu de répit, avec des personnages rudes, dont seules les femmes relèvent le niveau... En fin de compte, un livre qui secoue, et dont je suis incapable de dire si j'ai aimé ou non…
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Évidemment que Suiza interpelle ; un 1er roman à la langue tendre et crue à la foi qui vaut le détour.
Il n'empêche que les ficelles sont grosses : le cancer, la prise de conscience de la finitude, la grosse brute violente devenue coeur sensible, le soudain émerveillement face à la nature, la révélation des joies simples au contact de l'amour, pur et éclatant.. bon..
Cependant juste pour Suiza, belle étrangère aux charmes sensuels, naïve et sûrement bête, on aimerait qu'elle se révèle plus maline on ne saura jamais.. un personnage magnifique, peu courant à mon sens dans la littérature, très intrigante.. justifie largement le détour..
Belle lecture à tout le monde !
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Ce livre en arrêtera sûrement plus d'un.e si la curiosité d'en connaître la suite ne vous intrigue pas.
Féministes ? vous lui trouverez bien des défauts qui vous feront vous demander si c'est bien une femme qui a écrit ce livre 😨
Mais si vous dépassez les premiers heurts vous pourrez apprécier toute sa tendresse et ses maladresses. Ce livre ne prend pas position, il narre une tranche de vie, forte, violente et fragile a la fois.
La lecture est facile à lire les personnages attachants.

j'aurais aimé que la narration à deux voix offre plus d'espace à Suiza que ces quelques pages par ci par là 🤷


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