Les pénitences secrètes de Bérenger Saunière

Aller fouiner dans les fanges les plus glauques de l'affaire castelrennaise ne sera pas pas sans nous révéler de belles surprises.

Un « nouveau chercheur » fait son apparition au milieu des années 2000, sous le pseudonyme d'Isaac Ben Jacob , dans la galaxie éditoriale de la « Société Périllos » (site internet www.societe-petillos.com, revue Les Carnets Secrets, éditions France Secret et Adventures Unlimited Press). La somme des travaux de ce curieux personnage sera publiée par cette dernière maison d'édition sous le titre The Rise: Saunières Magical Workings and the Penitential Movement in Europe (2008). Mais survolons la genèse de cette véritable révolution copernicienne affectant le Razès. Je reprends mes notes :

° (Carnets Secrets no 1, avril 2005). « le meilleur texte est l'article d'un certain Isaac ben Jacob qui ouvre un nouveau pan aux recherches en Saunièrologie Approfondie. Notre bon curé de Rennes-le-Château aurait été commandité (au fait pour faire quoi ?) par une Archiconfrérie de la Sanch, basée à Arles sur Tech et Perpignan. Un mouvement de pénitents, qui fleure bon, sous la plume du chercheur, le dualisme et le catharisme… Bérenger Saunière cathare, voilà qui est original et renforce l'aspect agglutinant du Mythe ».
° (Carnets Secrets no 2, juillet 2005). « le vrai plus de ce numéro, comme du précédent, est la contribution de l'inénarrable Isaac Ben Jacob. Il nous explique avec sérieux que Saunière avait envisagé de faire de la villa Béthanie une maison de retraite pour personnes âgées, afin d'avoir sous la main la matière première pour les sombres rituels mortuaires qu'il affectionnait ».
° (Carnets Secret no 4, janvier-mars 2006). « Son thème majeur n'est autre que Les dessous du Da Vinci Code, le scandale du culte des morts. Mais oui, le trafic de messes dont notre cher curé était friand n'est rien d'autre qu'un « culte des morts surtaxé, dont le trafic se faisait avec la collaboration de tout un réseau ayant visiblement pour patron l'évêque de son diocèse, Mgr. Billard »
° (Les pénitences secrètes de Bérenger Saunière, France Secret, avril 2007). « Nous sommes en présence (c'est écrit sur la couverture) d'un roman initiatique… Une histoire d'héritage mystérieusement réduit en peau de chagrin, la défunte ayant généreusement donné à la congrégation des Soeurs de Léon XIII à Limoux. le moins qu'on puisse dire, c'est que l'auteur a soigneusement épluché les carnets de comptabilité de l'abbé Saunière, récemment exhumés et documentés par Octonovo. Tout ceci se retrouve in fine dans les flux reçus par notre bon pasteur castelrennais, qui était un adepte du Culte des Morts. Une sombre secte noyautant l'Église qui, moyennant des rites qui feraient passer les adeptes de Cthulhu pour des gamins, assurait à leurs commanditaires un joyeux salut ! »
° (Site Société Périllos). La Société Périllos nous dévoile les sources d'Isaac Ben Jacob et de ses équipes. On ne peut que s'incliner : « Mais il est certain que ces chercheurs se sont penchés sur des documents de la NSA, et de la Sécurité du Canada, qui insinuaient que l'Ordre du Temple Solaire, et l'affaire Rennes-le-Château avaient pour origine un groupe occulte et religieux Irakien, et que celui-ci était implanté en France depuis au moins le VIIIème siècle ! Mais les auteurs se défendent d'être les seuls découvreurs de cette révélation, et tiennent à souligner qu'ils n'ont fait qu'exprimer clairement ce que les carnets de Saunière contenaient déjà, mais de façon inintelligible ».
° (Site Esonews). Mais qu'est-ce donc que ce culte des morts ? « Comme Mr. Ben Jacob l'a expliqué dans ses recherches, et au vu des différentes preuves fournies, il est très probable que Bérenger Saunière se soit donc livré officiellement à un « trafic de messes », mais officieusement à un « culte des morts ». La cause de sa richesse proviendrait tout simplement de la surtaxe perçue par l'abbé, pour pratiquer un rite mortuaire. Ce qui explique qu'il perçoive des sommes plus importantes que le prix d'une simple messe. D'après Saint Augustin, sans ce rite, pour les adeptes de cette pratique, et comme dans l'Egypte ancienne (fête d'Ouag, célébrée le 17 janvier), le mort est réputé damné et ne peut obtenir le salut. C'est une négation du libre-arbitre, puisque la conduite du défunt pendant sa vie ne compte pas. Ses parents et amis sont donc obligés de payer un prix important à celui qui célèbrera le rite, faute de quoi le « regretté disparu » n'aura pas de salut dans l'autre monde. Superstition ? Peut-être, l'important est que le croyant soit persuadé de la nécessité du culte des morts ».