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Citations sur Le Labyrinthe des sentiments (31)

La beauté de cette femme était sa grâce et son malheur, sa difficulté d'être, car elle était d'une telle exigence qu'aucun homme ne pouvait ni lui résister ni l'accueillir avec sérénité.
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Elle me dit ensuite : "Donne voir ta main", elle l'examina puis dit : "C'est bon, c'est la taille qu'il leur faut, ni trop grande ni trop petite, je déteste les petites mains, c'est horrible car ça trahit l'étroitesse de l'âme et la sécheresse du coeur."
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Je partais dans les ruelles du vieux Naples, à la recherche des dessins qu'Ernest Pignon-Ernest avait exécutés sur les murs. Ces oeuvres d'art au destin éphémère étaient parfois recouvertes d'affiches d'annonces funéraires ou de quelques publicités démodées. Ces dessins, ou ce qu'il en restait, dataient les étapes de mes histoires d'amour. J'étais persuadé que les traces de ces amours s'effaceraient en même temps que les dessins d'Ernest. Il subsistait quelques traits au fusain, une jambe, l'oeil d'une jument, une chevelure sortie de la mer, une main ouverte... Comme dans ma vie, des moments inscrits à l'encre sépia demeuraient dans le grenier de ma mémoire, des instantanés, des flashs, des bouts de vie imprimés dans le tissu du rêve, des gestes, des odeurs, des impressions plus ou moins fortes.
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Lire de la poésie à Naples. Quelle idée ! La poésie a besoin de silence et de concentration. Naples hurle de partout comme une grande brûlée. Des sirènes d’ambulances, des voitures de police roulant à toute allure avec des gyrophares sur le toit, des vendeurs de n’importe quoi crient, des éboueurs alertent la population, des femmes se disputent de chaque côté de la rue, chacune à sa fenêtre, des enfants jouant au ballon font tomber un unijambiste, une mère appelle Sandro pour venir manger avant que les pâtes ne refroidissent, la télévision retransmet un match de foot où Naples n’est pas concernée mais les télés sont toutes allumées. Le vent s’y met aussi, apportant avec lui les rumeurs et les bruits de la mer, les murs résonnent, les pierres renvoient l’écho, Naples vit bruyamment, elle ne s’est pas ce qu’est le silence, le silence doit lui faire peur, alors tout le monde crie et hurle, c’est ça la vie, la vie à Naples, et moi je suis dans ce centre culturel rendu fameux par Jean Digne, un créateur généreux, je m’apprête à lire un long poème…
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C’était de la folie. Résister à une si belle femme, retenir mes élans, me faire croire que c’était un défi d’ordre mystique, bref, je ne me sentais pas bien ni en accord avec le désir qui rongeait mon corps. Je hurlais intérieurement : c’est quoi cette histoire d’amour sans sexe ? C’est quoi cette lubie ? C’est de la folie, une connerie sécrétée par Naples ! Mais, au contraire, Naples est une des villes les plus érotiques que je connaisse. Tout est sexualisé, les gestes, les paroles, les objets, même l’intérieur des églises est érotique. Je ne me souviens plus dans quel roman, une femme entraînait son amant au fond de l’église San Gregorio pour faire l’amour debout contre une belle statue, dans le froid et l’obscurité. Je ne sais plus si je l’ai lu ou inventé. Peut-être devrais-je emmener Wahida dans une église, et là, nous ferions l’amour !
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"El houbb sattâr al-'youb" (l'amour voile les défauts de celui qu'on aime).
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Mais que pouvais-je lui offrir ? Ma vie ? Pas drôle. Je suis un homme trop sensible pour m’impliquer dans la vie des autres. Je suis victime de mes émotions.
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Ah, les nuits de Casablanca ! Il faut voir tous ces fonctionnaires qui traînent dans les bars et qui se retrouvent ensuite dans des boîtes de nuit où ils avalent des whiskies ou des bières, dansent avec d’autres hommes, chantent avec les chanteurs, se pâment devant les danseuses, mettent des billets entre les seins de la chanteuse, hurlent leur amour de l’amour qu’ils ne font plus chez eux, les poches vidées, les yeux vitreux et l’haleine fétide.
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La mozzarella, c'est le fromage des enfants, c'est comme lorsqu'on mord dans le sein maternel, il y a des gouttes de lait qui en coulent; c'est lié à se souvenir d'enfance. J'aime ce fromage que les grands amateurs trouvent désuet et sans goût particulier, je l'aime parce qu'il me ramène au sein de ma mère...
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- Tiens, verse-moi du vin, cela va m’aider pour parler avec toi de choses pénibles.
- Je préfère te parler de pizza et de Naples. Que serait cette ville sans ses pizzerias ? Une cité pleine de trous, une maison sans eau, un cirque sans animaux, un bateau sans marins, un labyrinthe sans mystère. Tu sais, j’établis souvent des correspondances culinaires : je mange de la pizza en pensant aux beignets du matin, ceux de notre enfance ; je mange du rizotto en pensant au couscous de blé concassé ; je mange de la mozzarella di buffalo en pensant au fromage frais qu’on prenait, l’été, comme dessert ?
- La mozzarella, c’est quoi ?
- Ah, Wahida ! La mozzarella, c'est le fromage des enfants, c'est comme lorsqu'on mord dans le sein maternel, il y a des gouttes de lait qui en coulent; c'est lié à ce souvenir d'enfance. J'aime ce fromage que les grands amateurs trouvent désuet et sans goût particulier, je l'aime parce qu'il me ramène au sein de ma mère...
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