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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Moha, le narrateur, mais s'agit-il bien du narrateur? Il y a-t-il même un narrateur à ce texte décousu? Moha donc capte la douleur du monde, celle de son fils - mais est-ce bien son fils dont il nous parle? - son fils mort lentement dans la torture par des mains gantées anonymes, la douleur du monde, celle de l'esclave noire violée par ce mari qui l'a achetée au Soudan sur le chemin de la Mecque parce qu'il ne pouvait souffrir l'abstinence sexuelle, la douleur de la jeune servante que la femme du maître oublie de nourrir. Est-ce que Moha est plus qu'un fantôme, un être mythique de la légende saharienne? La police du pays a décidé de le punir, de le guérir! Faut-il le plaindre des électrochocs qu'il subit? Vit-il vraiment? Meurt-il vraiment? Peut-on mourir sans être né?...

Un texte qui accuse. Un texte que seul un fou peut se permettre. Peut-on cependant dire qu'il est lisible? Par moment oui, lorsqu'il est clair et aborde de manière très concrète les destins de ses personnages. Par moment non, lorsqu'il se fait hermétique et se perd dans des dialogues entre Moha et Moché (le pendant juif de Moha), entre Moha et l'Indien (et compare la terre du Maroc à la grande prairie américaine). Mais peut-être est-ce dû au pauvre lecteur que je suis et qui ne comprend pas assez la poésie de ce monde si lointain, celui du Maroc de 1978.
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Dans Moha le fou Moha le sage, Tahar ben Jelloun fait appel à la folie à travers la mise en scène d'un personnage monologue, Moha, pour faire parler sagement le désarroi du peuple marocain après l'indépendance et provoquer le changement sociopolitique dans un pays où la répression totale domine son ciel et sa terre. Ainsi, le droit à la liberté d'expression, bâillonné, prend parole pour exprimer certaines préoccupations de la population.

La parole joue un rôle principal, les personnages n'existent qu'à travers leurs voix, ils sont représentés par le personnage « fou-sage » Moha. Ce dernier commence par raconter l'histoire d'Ahmed R, un jeune homme capturé et torturé jusqu'à sa mort. Son récit est entrecoupé par l'histoire d'Aicha la servante, ensuite celle du patriarche, puis celle de Dada l'esclave. En racontant ces histoires, Moha le fou, continue d'étaler ses pensées et exprimer ses opinions. Ainsi, entre les énoncés, plusieurs histoires alternent avec pour transmettre des messages tantôt de désespoir et tantôt d'espoir.

Pour conclure, Moha le fou Moha le sage, est une inscription littéraire de l'oralité marocaine traduite par un récit mythique du folklore traditionnel, un récit tissé avec le procédé de la mise en abyme et que l'auteur a fait en sorte qu'à sa fin le lecteur se demande : Combien de Moha dans ce monde veulent s'éclater pour mettre l'injustice, sous toutes ses formes, à la porte de leurs sociétés?
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Nous sommes au Maroc et TBJ est colère. Contre la corruption de l'administration, contre l'exploitation des femmes, contre l'injustice sociale, contre la cruauté de la royauté, contre l'intégrisme islamiste, contre la duplicité des élites, contre le culte de l'argent. Et pour mieux nous crier cette colère, il utilise le personnage du fou du roi, qui dénonce ce que les autres ne peuvent pas dire tout haut. Ce cri a-t-il été entendu à l'époque (en 78) ? Pas sûr que la situation ne soit pas pire aujourd'hui.
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moi qui découvre Tahar BenJelloun j'avoue que j'ai bien aimé ce roman où il incarne la voix de Moha qui incarne la voix du peuple marocain en particulier et maghrébin en général
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