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EAN : 9782207260739
112 pages
Denoël (25/08/2008)
3/5   13 notes
Résumé :
"Aujourd'hui je suis plus vieille que toi alors que j'avais neuf ans de moins que vous... " Ainsi commence La Fausse Veuve. Tutoyant et vouvoyant dans la même phrase son amant disparu, l'héroïne lui raconte, et nous raconte, dix ans après, l'histoire qui leur a été volée. Ce que furent leur amour, leurs moments de bonheur, et aussi le désespoir, leurs muets tête-à-tête à l'hôpital quand, victime d'un grave accident cérébral, il s'écroule, et se réveille paralysé et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai emporté ce livre dans mes valises estivales avec "Le scaphandre et le papillon" que je n'avais pas lu, mais dont j'avais vu quelques temps auparavant l'adaptation cinématographique.
Je savais de quoi il était question quand j'ai commencé ma lecture et j'étais traversée par les questionnements que je partage avec beaucoup de blogueuses : que vient faire"roman" au centre de cette magnifique couverture ?
Mais on peut comprendre l'embarra de l'éditeur : entre auto-fiction, récit de vie, correspondance... quel est le mot qui aurait été le plus juste pour qualifier ce récit de deuil tragique et difficile ?
"Récit de vie" aurait été plus juste à mon sens, puisqu'on trouve dans ce livre le travail d'une femme en souffrance qui essai de mettre des mots sur le silence de la grande douleur.
Elle déroule le fil des émotions et des souvenirs que le deuil réveille et tente d'y mettre de l'ordre.
J'ai apprécié une écriture sincère et sans fards. Celle qui ne se dérobe pas devant le cru, ni devant la violence de certaines rancoeurs qu'elle déverse en flots ...
Ce texte est donc très humain et très contemporain. Il ne se cache ni derrière les bons sentiments ni derrière les belles phrases.
Il est courageux, puisqu'il va jusqu'au bout de la traversée, et optimiste, car à l'issue de ce combat intime, nous découvrons une nouvelle possibilité de bonheur pour la narratrice.
Mais attention, ce livre met aussi son lecteur très mal à l'aise, et j'ai trouvé de nombreux billets qui sont de cet avis.
Je pense pour ma part que cette gêne vient de la posture très paradoxale de l'auteur :
Elle nous dit que la médiatisation de son histoire intime, falsifiée ou mal traduite par le film, a ravivé sa douleur et l'a replongée dans la dépression, en même temps qu'elle semble suggérer que cette surexposition est à l'origine du texte qui nous est donné à lire.
des liens ici : http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/09/la-fausse-veuve-florence-ben-sadoun.html
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4ème de couverture: Aujourd'hui je suis plus vieille que toi alors que j'avais neuf ans de moins que vous...» Ainsi commence La Fausse Veuve. Tutoyant et vouvoyant dans la même phrase son amant disparu, l'héroïne lui raconte, et nous raconte, dix ans après, l'histoire qui leur a été volée. Ce que furent leur amour, leurs moments de bonheur, et aussi le désespoir, leurs muets tête-à-tête à l'hôpital quand, victime d'un grave accident cérébral, il s'écroule, et se réveille paralysé et privé de parole. Face au drame du «locked-in syndrome», face à la destinée légendaire d'un personnage que les médias se sont approprié, une femme n'oublie pas qu'il était un homme...

Mon opinion: très bien. J'ai beaucoup aimé ce roman. L'histoire est assez simple: une femme est la maîtresse d'un homme qui, suite à un accident devient paralysé, tombe dans le coma et finit par mourir. Cette femme aime cet homme (qui a quitté sa femme pour vivre avec elle) mais aux yeux des autres (famille, médecin...) elle n'est rien, ou rein d'autre que la maîtresse; celle qui n'a pas de considération, celle dont on ne se préoccupe pas et qui a pour seul statut celui de la fausse veuve. " "Alors, la place d'une veuve est-elle proportionnelle au nombre d'années partagées avec le mort ? Sûrement. Est-ce qu'une maîtresse qui a passé plus de temps avec son amant dans un lit sans parler souffre moins qu'une femme dont l'amour s'est tristement usé au fil des années entre les infos, les couches, les impôts, les dîners de famille, les engueulades pour un rien et les tromperies pour un tout ? Pas sûr. Trois ans contre dix ? Qui gagne. Je perds. Je suis la fausse veuve."
L'auteur nous raconte alors les sentiments qu'elle éprouve (colère, tristesse, frustration...) face à la santé de "son homme", à l'indifférence des autres, à la position délicate dans laquelle elle se trouve. S'entremêlent alors des souvenirs d'enfance, d'adulte, de femme, d'amour avec son compagnon... Même si la structure du roman peut paraître confuse et fait penser à des lettres écrites par la narratrice à son amant, elle reflète, je pense, la tourmente dans laquelle on doit se retrouver face à cette situation. le jeu avec le tu et le vous donne une touche particulière à ce roman... Cet alternance renforce ce côté tourmenté du roman servi par une plume que j'ai beaucoup appréciée.

Bref un roman intense qui traite d'un sujet difficile (faisant écho au roman le Scaphandre et le Papillon) dans lequel les sentiments sont explorés avec une grande sensibilité, servie par écriture fine qui ne manque pas d'humour.


En plus court: j'ai beaucoup aimé! Lisez le!!
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Publié en 2008, "La Fausse Veuve" est le premier roman de la journaliste française Florence Ben Sadoun.

Attirée par le thème et la très belle citation en exergue tirée de la chanson "Le bonheur" de Léo Ferré ("Madame, le chagrin ça n'est pas grand chose. Madame, C'est du bonheur qui se repose. Alors. Il ne faut pas le réveiller."), j'ai acheté ce livre il y a 2 ans, ignorant tout du caractère autobiographique et du buzz médiatique ayant entouré ce "roman" au moment de sa parution.
Ce n'est qu'après avoir tourné la dernière page du livre et jeté un oeil sur le net que j'ai appris que l'auteure avait largement puisé dans son histoire personnelle pour rédiger ce texte.
Ainsi, la narratrice ne serait autre que l'auteure elle-même s'adressant à Jean-Dominique Bauby, journaliste et auteur du roman autobiographique "Le Scaphandre et le Papillon", qui fut son amant 10 ans plus tôt.
Marié, il avait apparemment quitté sa femme pour pouvoir vivre sa relation adultère au grand jour.
Malheureusement, les deux amants ne goûteront pas longtemps à cette nouvelle liberté puisque 9 mois plus tard, le journaliste sera victime d'un AVC qui le plongera dans un état végétatif qualifié de "locked-in syndrome".
A partir de ce moment-là, tandis que l'épouse légitime reprend ses droits, la narratrice endosse le double rôle de "fausse veuve". Maîtresse insignifiante aux yeux de l'entourage et des médecins, elle passe la plupart de ses journées à faire le deuil de son histoire révolue, au chevet d'un homme à moitié mort, aux facultés intellectuelles intactes mais désormais incapable de se mouvoir et de s'exprimer autrement qu'en clignant d'un oeil.
Elle revient sur cette liaison largement vécue dans la clandestinité et dont elle est "la seule survivante". Une relation pas franchement romantique mais dans laquelle leurs ego se complaisaient et continuaient de s'enliser tous deux.

Elle se rappelle cette femme toujours en retrait qu'elle fut autrefois pour protéger sa vie à lui, oscillant entre le vouvoiement adressé à l'homme public et le tutoiement réservé à l'amant.
Se mêlent les souvenirs d'enfance qui convergent vers le portrait d'une femme ni vraiment juive ni marocaine, jamais à sa place nulle part.

Pourquoi Florence Ben Sadoun a-t-elle choisi de publier ce récit 10 ans après les faits sinon pour revendiquer la place qu'elle occupait dans la vie et "l'entre-deux-vies" de cet homme à qui elle semble pourtant tellement en vouloir ?
Si j'ai au départ adhéré au choix original de l'alternance entre le tu et le vous pour caractériser la nature "schizophrène" de la relation adultère, j'ai fini par me lasser de ce qui se transforme selon moi en une manie stylistique pas toujours justifiée.
Mais ce qui m'a surtout dérangée dans ce livre au bout du compte, c'est le manque de spontanéité et de tendresse, la jalousie mal placée vis-à-vis des infirmières doublée d'un soupçon de cruauté de la part de cette femme qui se pose sans cesse en victime et ne s'apitoie que sur elle-même, occultant l'immense détresse qu'a du éprouver cet homme luttant avec lui-même.
En 10 ans, Florence Ben Sadoun a certainement eu le temps de ressasser, et non de s'abandonner à sa douleur, de triturer les mots jusqu'à être totalement gagnée par l'amertume.
Certains passages sont certes stylistiquement percutants mais là où je m'attendais, si pas à une déclaration d'amour, à un témoignage émouvant tout du moins, je me suis retrouvée à lire une revanche personnelle de l'auteure vis-à-vis de tous ces gens qui l'ont écartée mais surtout à l'égard de cet homme qui, n'y pouvant malheureusement rien, a fait obstacle une seconde fois à leur relation.
Finalement, j'ai trouvé le titre on ne peut plus approprié.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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(juillet 2008)

L'Histoire commence par cette lancée sémantique et dérangeante "Aujourd'hui je suis plus vieille que toi alors que j'avais neuf ans de moins que vous... ". Nous comprenons que cette femme est veuve, qu'elle était plus jeune que son homme, et assez rapidement nous comprenons que son homme ne lui appartenait pas vraiment …

Je passe rapidement sur les indices d'une autre histoire : l'homme est atteint du locked-in syndrome, la couverture représente une aile de papillon, et l'auteur est journaliste chez elle. le film "Le scaphandre et le papillon" est sorti en salles finissant de rendre célèbre l'histoire de Jean-Dominique Bauby, pour celles et ceux qui n'avaient pas lu il y a dix ans ce livre écrit sur son lit d'hôpital par des clignements de cils ….

Je confesse avoir accepté la lecture de ce livre en avant première à la demande de Les éditions Denoël par l'intermédiaire du site Chez les Filles : je n'ai pas accepté par jeu, j'ai accepté en souvenir de l'émotion immense que j'avais ressentie en lisant il y a dix ans "Le scaphandre et le papillon". Une autobiographie d'un même événement, un autre regard offert …. Et peu m'importe que les personnages soient réels et que l'histoire d'amour entre deux êtres – connus de surcroît - puisse être jugée immorale.

J'ai aimé ce que j'ai lu : la vie de l'autre femme … Mon souvenir de lecture a zappé la maladie, l'hôpital, l'homme connu et adultère, le buzz via les blogueurs … J'ai lu ce qu'est la vie de l'autre femme, celle qui ne partage pas ses nuits, mais quelques heures ; celle qui s'organise ses week-end entre copines ou en célibataire car jamais elle ne voyage avec l'homme qu'elle aime; celle qui n'est pas surprise au saut du lit car elle se réveille seule; celle qui est toujours prête, celle qui l'attend ; celle qui n'a pas la reconnaissance sociale du couple merveilleux qu'ils forment ; celle qui n'est pas créditée du bonheur qu'elle procure à son homme ; celle qui est privée de l'amour des enfants pour l'amour d'un homme ; et celle qui est privée de sa douleur, de son deuil quand l'homme meurt …

A quelles autres oeuvres cela me fait-il penser ?
Pour prolonger cette lecture sur la femme "maîtresse", je conseille le roman qui est pour moi, à ce jour, le meilleur de Douglas Kennedy, La poursuite du bonheur.

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Roman de Florence Ben Sadoun.

La narratrice raconte sa position de maîtresse, au chevet de l'homme qu'elle aime. Elle n'est personne, n'a aucun droit sur ce corps presque mort que tout le monde s'approprie: médecins, infirmières et journalistes. Seule face au drame du "locked-in syndrome", elle dit sa détresse de vivre un amour muet et sans contact. Elle se rappelle leurs souvenirs, leurs étreintes, leurs codes et leur bonheur avant l'accident. Elle refuse de ne voir en lui qu'un malade, qu'un corps branché à des machines. Pour elle, il est d'abord un homme, celui qui l'a aimée, qui a quitté femme et enfants pour la rejoindre. Mais cette grande décision est annulée par l'accident. Elle redevient la clandestine, celle qui se cache, qui n'a pas le droit d'être là, qui doit se contenter de ce qui reste. Entre "vous" et "tu", elle cherche ses mots pour tout dire, pour sauver l'amour malgré l'absence de contact.

J'ai aimé le sujet, mais la narration est parfois un peu pénible. le passage du vouvoiement au tutoiement dans la même phrase est pénible. Je me suis perdue dans le récit. Certaines phrases sont obscures, juste des évocations qui ne ramènent à rien et ne sont pas plus développées. Néanmoins, je reconnais le tour de force de parler du corps en évitant les lieux communs de la maladie et de la mort. L'auteure sait peser ses mots. Son livre m'a rappelé le très poignant film le scaphandre et le papillon, de Julian Schnabel avec Mathieu Amalric et Emmanuelle Seignier. le point de vue change: ce n'est pas le malade qui cherche à sortir de sa coquille de silence et d'immobilité, mais celle qui l'aime et qui le regarde qui tente de le rejoindre au coeur de sa solitude muette.

Un grand merci aux éditions denoel et au site chezlesfilles de m'avoir offert et fait découvrir ce livre.

http://www.denoel.fr/Denoel/ http://www.chez-les-filles.com/
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
C’est dingue, toutes ces femmes autour de lui, il paraît qu’il avait beaucoup d’humour ? Quel drame horrible ! Et tu as vu le dévouement extraordinaire de sa femme ? » Sa femme ? Laquelle ? Je pleure, me cache derrière mes lunettes de vue qui grossissent l’effet des larmes. Ce sont des larmes de perte, perte de mon histoire intime, des larmes de braise sur mon deuil réactivé, des larmes mouillées de tristesse infinie, qui coulent toutes seules hors de moi. Qui a le droit de nous déposséder de notre histoire en émiettant notre intimité autour d’un club sandwich ? Qui gagne quoi et surtout combien en falsifiant la réalité ? Quand on ne comprend pas du tout ce qui se passe, ce qui se trame par en dessous, il faut toujours penser à un seul mobile, l’argent.
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Tu es rangé quelque part. Je ne sais pas très bien où, mais en tous cas tu n’es plus posté sur mon épaule, à surveiller qui me touche, qui je touche. Planqué dans les circonvolutions de l’imparfait, bien au chaud, comme disent les enfants, tu ne fais plus de ravages dans mon présent, ni le jour ni la nuit, et d’ailleurs je ne te donne pas forcément de futur.
Mon avenir, mes demain appartiennent à quelqu’un d’autre. D’ailleurs vous auriez plutôt été un futur à conjuguer en hébreu, une temporalité qui n’existe pas dans cette langue où demain se conjugue à l’inaccompli.
Comme nous.
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Peau morte contre peau vive. Tu me clignes : "Nous sommes plein de larmes, que personne ne vienne nous secouer." Le silence rend les corps teriblement susceptibles. Nous sommes comme deux adolescents qui se découvrent, qui se touchent pour la première fois. Votre corps est si nouveau, si maigre, si blanc et terriblement encombré de tuyaux et de poches. Ma maladresse est à la hauteur de ce lit à barreaux. Longtemps je n'ai plus osé vous toucher. Comme si vous étiez devenu un "corps médical". Je n'avais pas les diplômes nécessaires pour entreprendre un assaut sans ordonnance. J'avais peur de vous faire mal, peur de vous débrancher, peur d'avoir peur. Il y a encore des choses qu'on ne fait pas à l'hôpital.
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A partir du moment où j'entre dans votre chambre, je suis accrochée à votre regard comme Bernard à son Ermite. Il est vif, beau, intelligent et unique. Ils ne vous ont laissé qu'un oeil pour faire valoir que vous êtes là et pour vous défendre. L'autre, il l'ont cousu. Pour toujours. Sauvagement, sans anesthésie. Je n'ai pas compris tout de suite que c'était pour toujours, mais j'ai pleuré beaucoup ce jour-là. Vous ne m'avez plus jamais regardée avec vos deux yeux, plus jamais caressée même du regard.
Je t'appartiens à ce premier clin d'oeil et ne fais plus jamais le moindre geste sans vous quitter des yeux, en restant le plus possible dans le champ étroit de votre vision. Ce fil qui nous unit et qui te relie surtout à la vie est d'une puissance insoupçonnable. Vous m'accrochez avec votre oeil aussi violemment que vous pouviez me prendre dans un lit. Quand tu me disait fermement "Ne bougez plus !
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"De notre histoire d'amour qui a commencé dans les affres de l'interdit, sur notre lieu de travail, où nous nous parlions avec des noms de code, où chacun des gestes et des rencontres était balisé, où tu nous avais imposé un vous professionnel pour ne pas éveiller les soupçons et aussi parce que ton Vous avait une connotation érotique indécelable pendant les réunions de travail après nos déjeuners coquins. Comment passe-t-on du secret à l'universel sinon en disant Tu à son amant devenu fiancé ? Mais toi c'est comme si un Tu pouvait te tuer. Hier pourtant c'est vous qui me demandiez en me faisant de l'oeil :
- Dites-moi TU !"
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