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3,62

sur 194 notes
Je souhaitais lire cet auteur depuis un bon moment. Valentyne (du blog "La Jument verte") a exaucé mon voeu en m'offrant très gentiment ce livre et je l'en remercie encore. D'autant plus qu'elle a choisi un livre où le thème médiéval était présent. Et vous savez que je n'y résiste pas !

J'ai donc découvert ce fameux Tonino Benacquista dont on me parle depuis un bon moment. J'avoue avoir été plutôt décontenancée par le style. Je ne m'attendais pas du tout à cela. Ce roman imbrique deux histoires, l'une se passant, vous l'avez deviné, au Moyen Âge, et l'autre plus contemporaine. Bien évidemment, il y a un lien entre les deux, notamment la fuite des amants. Je vous laisse lire la quatrième de couverture. Inutile d'en dire plus.

Si vous pensez vous asseoir tranquillement dans votre fauteuil et vous reposer en lisant ce livre, c'est raté ! L'auteur nous embarque dans une sorte de road-movie aux multiples rebondissements. Les amants médiévaux m'ont fait penser, par certains aspects, à Héloïse et Abélard. Les contemporains, en revanche, sont à peine effleurés… ce que j'ai trouvé dommage au départ mais l'on comprend pourquoi à la fin. Une fin magistrale qui vient bouleverser toute la lecture et en changer la perspective. le roman se transforme sous nos yeux en un conte moderne. C'est du grand art !
Lien : https://promenadesculturelle..
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Odyssée de la passion ou comment une légende entre dans le panthéon des contes populaires.

Quelque part au Moyen Age, sans qu'aucun amadou n'ait allumé de flamme, un braconnier croise une ramasseuse de baies. Ils se reconnaissent instantanément. Comment, pourquoi, peu importe. La passion les dévore sans discontinuer. Les habitants du village s'étonnent de ne plus acheter les produits de leurs récoltes. Commence l'espionnage. C'est à celui qui en saura le plus. le curé est prévenu. L'amour devient fornication. Ils ne sont pas mariés, le péché pourrait retomber sur les habitants. La colère gronde. Pour faire taire les ragots, les amoureux se marient, indifférents au monde qui les entoure. La jalousie distille son poison à la ronde. Pour qui se prennent-ils ces deux-là ? L'évêché s'indigne. Jusqu'au roi, fort malade, qui convoque le couple pour trancher cette histoire abracadabrante où pas un seul reproche valable ne peut être retenu. Magnanime, le souverain les dote royalement. Lorsqu'ils se montrent impuissants à guérir le roi, les voilà condamnés à être décapités.

Au paradis, même Dieu, furieux de leur amour, les répudie. Ils sont renvoyés sur la terre, à des endroits séparés, en d'autres continents. Ils n'auront de cesse de se retrouver.

Fantastiques épisodes dans un jardin de thé en Chine, au cours d'une effroyable tempête en mer, à la frange du harem d'un prince capricieux, auprès d'un dramaturge londonien, dans un asile aux confins de la Géorgie ou dans l'atelier d'un peintre florentin. Partout où ils se trouvent, les amants, armés de la foi en leurs retrouvailles, se font conteurs de leur propre histoire qui laisse pantois et émerveillés les peuples de toutes les régions traversées.

La magie opère : « Si une légende était toujours inspirée de faits réels, la voix des hommes la perpétuait pour en faire un bien commun. Si on la polissait par la parole, si on en gommait les aspérités, si on l'agrémentait de fioritures, c'était pour la rendre accessible à toutes les cultures et la transmettre par-delà les frontières et les générations » (p. 96).

Superbe écriture de Tonino Benacquista qui pare ses héros de perspicacité, d'entregent, d'astuces en toutes circonstances, d'un courage affirmé et qui les fait caracoler dans des rebondissements délirants sans tomber dans les poncifs. L'amour triomphera-t-il ? Franchira-t-il les frontières du temps ?

Au XXIe siècle, l'aventure d'un couple de Français sur fond de fuite éperdue à travers les Etats-Unis, d'Internet, de car Greyhound, de sirènes de police et d'économie de marché est sensée être le prolongement de l'amour intemporel et inébranlable du braconnier et de la glaneuse. C'est infiniment moins romanesque. Où est leur amour d'ailleurs ? Dommage que Tonino Benacquista ait été moins inspiré pour nous faire vibrer à une passion d'aujourd'hui.

Un tout grand merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour m'avoir invitée à renouer avec Benacquista que j'avais beaucoup aimé il y a quelques années.

3,5/5
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Tonino Benacquista nous entraîne dans une mélodie sur laquelle valsent étroitement l'amour et la fantasie. On se rapproche du conte fantastique mais aussi du conte médiéval. Il y a un peu de Tristan et Iseut ainsi que de Mille et une nuits. le scénario, assez original est une étrange contrefaçon du destin chargé d'allégories et de légendes.

Des amants maudits dont la passion est plus forte que toutes les peurs et tous les châtiments traverseront le temps et l'espace afin de se retrouver. On comprend comment naissent et se propagent les légendes et ce qui les fait perdurer.
La narration fait parfois penser à Barjavel dans la simplicité qui fait toute la force. L'auteur aime discourir en longueur sur le mystère des sentiments et sur l'irrationnel des liens qui unissent les individus.

Cette odyssée truculente est finalement un hymne au romanesque et à l'amour.



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L'amour peut-il traverser les siècles et les frontières sans jamais rien perdre de son intensité et de sa splendeur ? Assurément, les deux protagonistes du nouveau roman de Tonino Benacquista répondront « oui !». Lui, le braconnier et elle, la cueilleuse, qui se sont rencontrés au XIIIème siècle, au temps de Louis le Vertueux, et dont les âmes ont instantanément fusionné, avant même que les corps ne s'unissent. Eux qui se sont aimés avec passion, au point d'en oublier le reste du monde, déclenchant l'incompréhension, la jalousie et la colère de leurs contemporains ainsi que celle de leur roi. Eux qui ont accepté leur terrible sort, préférant être unis dans la mort plutôt que séparés dans la vie. Eux qui ont goûté au paradis, puis à l'enfer pour finalement en être chassés sous la malédiction divine. Eux qui ont dû affronter mille dangers et autant de tourments dans l'espoir d'être un jour de nouveau réunis… Eux, les amants maudits élevés au rang de légende, viennent ici nous conter leur histoire…

Dans « Romanesque », Tonino Benacquista réalise une métamorphose surprenante et pour le moins réussie en laissant au vestiaire son costume d'écrivain de romans noirs, d'observateur grinçant et satirique des moeurs de notre société, pour revêtir celui de conteur, de troubadour au service de ses personnages et de leurs (més-)aventures. Pour cela, l'auteur utilise de manière tout à fait judicieuse toutes les ficelles de la narration depuis longtemps éprouvées dans des textes devenus aujourd'hui des classiques de la littérature. Ainsi, on y retrouve un peu de « L'odyssée » d'Homère à travers ce voyage forcé et pénible qui repousse au plus loin les héros de leur but ultime, mais aussi un peu de « Tristan et Iseult » dans cet amour passionné et incontrôlable qui anime les amants, ou encore des « Mille et une nuits » dans cet art d'emboîter les récits et de les faire vivre à travers différents temps de narration. de fait, tous les ingrédients sont là pour faire de cette histoire d'amour merveilleuse une incroyable épopée et un récit d'aventures haletant.

A tout cela s'ajoute la plume de l'auteur, particulièrement maîtrisée et qui sert parfaitement le texte jusque dans son oralité, donnant l'impression au lecteur qu'une « voix off » lui murmure à l'oreille ce qui se joue sous ses yeux. Cette théâtralisation du récit permet de lui donner vie, de l'animer et de le rythmer de façon à ne pas laisser de place aux temps morts. On se retrouve alors emporté aux côtés des personnages, témoin impuissant des injustices dont ils sont victimes, admirateur ébahi de leur courage et de la force de leurs convictions, envieux parfois de cet amour sans bornes et sans doutes qui les unit, mais conscient tout de même que le romanesque peut tout et que la réalité en est bien souvent très éloignée… le lyrisme et la poésie de l'écriture permettent par ailleurs de sublimer cette passion jusqu'à la sacraliser.

Grande amatrice de contes et de légendes, j'ai donc été emballée par le nouveau roman de Tonino Benacquista. J'aime les codes qui régissent ces genres, cette absence de description et de détails (pas de noms aux personnages, une mise en place sommaire du décor, des traits de caractère réduits à l'essentiel, etc...), j'aime la fantaisie qu'ils permettent, l'idée que tout est possible, le pire comme le meilleur et j'aime le sentiment d'évasion qu'ils procurent. "Romanesque", en plus de nous raconter une histoire d'amour extraordinaire, est donc un bel hommage à la littérature orale et a été pour moi une véritable bouffée d'oxygène et un joli moment de lecture!

Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour m'avoir permis de faire cette découverte en avant-première!
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N'est pas Voltaire qui veut, et Tonino Benacquista, si doué pour les scénarios de films, si fin dialoguiste, a beau avoir de l'imagination, de l'humour et une solide culture qui lui permet de faire des clins d'oeil point trop appuyés à quelques auteurs de référence, il a du mal à s'improviser conteur philosophique...
On l'aimait mieux dans un genre plus carré, plus codé comme le polar ironique où il était à l'aise comme un sicaire de la maffia dans Naples.

L'idée de départ était savoureuse: un jeune couple amoureux vit si pleinement sa passion, avec une telle constance, un tel enthousiasme, qu'il dérange absolument toutes les institutions, toutes les époques, et jusqu'aux instances suprêmes de la religion: ni Dieu, ni Diable ne supportent cette exclusivité absolue donnée à la passion...Chacun s'évertue à les poursuivre, ils subissent mille avanies, mille martyres même, mais d'époque en époque, de continent en continent, ils fuient ensemble ou partent, chacun de son côté, à la recherche de leur alter ego, sans lequel aucune vie, aucune mort n'est supportable. Ce faisant, ils sèment sur leur route leur légende, qui devient récit, fable, spectacle.
Roman... l'essence de l'amour étant éminemment romanesque!
Benacquista a du style -il écrit même joliment bien, troussant la fable à l'ancienne avec un vrai talent- il avait un sujet - les "feux de l'amour " seront toujours, quoiqu'on fasse, des brûlots révolutionnaires et...une inépuisable mine pour les plumitifs de toute espèce - mais il a tellement compliqué sa trame qu'on s'y perd..les mises en abyme successives deviennent vertigineuses, la course-poursuite à travers l'espace-temps systématique et fastidieuse, quant à la critique sociale ou politique, à peine est-elle esquissée, qu'elle est déjà oubliée..
Qui trop embrasse...
J'ai ri, j'ai souri...mais je ne pouvais m'empêcher de me demander comment l'auteur allait pouvoir faire durer cette folle randonnée sur plus de 200 pages sans me lasser..
L'apologue du conte est assez maigrichon et convenu, et n'a pas la saveur cynique de la "morale" de Zadig ou de Candide.
Les personnages -fable philosophique oblige- ne sont que des silhouettes sans grand caractère, sans relief...Rien ne nous y attache, ni ne nous en repousse non plus..
On passe, somme toute, un agréable moment dont on regrette qu'il n'ait pas plus de fond ...ou moins de pages!
Merci aux éditions Gallimard et à Masse critique pour cette découverte.
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« Vous avez lu l'histoire de Jesse James ?
Comment il vécut, comment il est mort...
Ça vous a plu, hein ? Vous en d'mandez encore ?
Eh bien écoutez l'histoire de Bonnie & Clyde. * » ♪♫

J'avais aimé ce film (Arthur Penn, 1967) avec le couple Faye Dunaway & Warren Beatty - so sexy ! 😍
J'ai failli adorer ce 'Romanesque' de Tonino Benacquista.
Ici aussi, un couple en cavale.
Avec en prime une mise en abyme : les deux fuyards assistent à une pièce ressemblant fort à leur propre histoire.

Plutôt que 'romanesque', j'aurais qualifié ce récit de théâtral, épique, fabuleux. Il commence comme un conte, un conte cruel.
Et comme le dit si bien l'auteur « celui qui a fait confiance au conteur en entrant dans son histoire se prévaut légitimement des vertus de ses personnages. Il s'entiche du héros, puis le devient lui-même, et c'est bien la force du conte sur la leçon de morale. »
Voilà : un conte est plus fort qu'une leçon de morale.
Sauf que... ce que j'apprécie dans les contes, c'est aussi la brièveté et la simplicité.

Cette lecture m'a vite paru indigeste : style de plus en plus pompeux, aventures interminables à travers les âges et les continents de ces amants maudits, chassés de l'Eden.

De moins en moins sous le charme, je me suis ennuyée, j'ai décroché, me suis énervée, ai essayé de poursuivre de plus en plus distraitement, ai finalement commencé un autre livre en me promettant de reprendre celui-là.
Il ne restait que soixante pages, tant pis, j'ai décidé de ne plus y revenir...

De cet auteur, j'avais trouvé 'Homo Erectus' génial.
____
* https://www.youtube.com/watch?v=GDAuaStv2Kk
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De nos jours, un couple de français en cavale aux Etats-Unis assiste à une représentation de théâtre "les mariés malgré eux" qui fait curieusement écho à leur propre histoire.
Moyen-âge en France, le braconnier et la glaneuse, s'aiment et se suffisent à eux mêmes, n'ayant aucun besoin de s'intégrer à la communauté qui en prend vite ombrage; le couple libertaire dont l'attitude est suspicieuse tant ils sont en dehors de toute référence connue, est banni du village, enfermé et condamné à mort. Pour consacrer la destruction du couple après la mort, chacun est renvoyé sur terre, près de cinq siècles plus tard aux antipodes l'un de l'autre. Vont commencer les deux odyssées afin que chacune des parties du couple retrouve l'autre ...ou pas, donnant naissance à un mythe traduit, au fil du récits des témoins, en pièce de théâtre...

Une quatrième de couverture trompeuse "un roman d'aventures haletant et drôle"....risque de décevoir les lecteurs qui s'attendent à retrouver la gouaille et la loufoquerie d'un roman comme Saga ...car Romanesque est un hymne à un amour inconditionnel, irréel et intemporel qu'il nous relate avec beaucoup d'imagination et de lyrisme, un lyrisme propre aux contes et aux fables sur lesquels se construisent les mythes.
Tonino Benacquista s'empare de l'histoire de ce couple pour l'ériger en une entité indestructible, qui, affrontant les épreuves, va triompher de la médiocrité des hommes. A chacun son odyssée qui renforce leur amour, au delà du temps et des frontières, venant à bout de tous les dangers et surmontant tous les pièges.

Je n'ai pas lu énormément de romans de Tonino Benacquista et, après ma première surprise (due à cette satanée 4ème de couverture qui induit en erreur), je suis tombée sous le charme de l'histoire, du style, de la façon dont Tonino Benacquista organisent les évènements, ses réflexions sur la bêtise humaine des époques traversées, de la beauté des personnes qui aident ce couple sans le vouloir ou au contraire pour leur permettre de retrouver l'être aimé, sur l'universalité et la sincérité de leurs sentiments, triomphant de tout.....une vibration que chacun voudrait vivre et que
Tonino Benacquista nous offre dans cette magnifique ode à l'amour, celle d'un amour idéal....
Un conte cruel et enchanteur que j'ai adoré....

Je remercie Babelio et les éditions Gallimard qui, dans le cadre de l'opération rentrée littéraire m'ont permis de connaître ce réel plaisir de lecture. Un must pour les idéalistes qui y croient encore...
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J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman !

J'ai eu un peu peur au début à cause du ton très impersonnel employé par l'auteur et cette distanciation mise entre les deux personnages principaux et le lecteur.
Je me suis demandée pourquoi il ne leur avait même pas donné de nom. C'est dur pour un personnage de roman ne pas avoir de nom. Vous ne trouvez pas ? C'est comme si on ne lui accordait pas d'identité. Et puis, j'ai compris. Nos deux héros n'ont pas besoin de la reconnaissance du lecteur, ni de leur auteur pour exister. Ils se suffisent à eux-mêmes. Ils existent l'un pour l'autre et cela leur suffit bien. Alors appelez les comme vous voulez... Adam et Eve, Bonnie and Clyde, Tristan et Iseut., Roméo et Juliette, Shéhérazade...Ils personnifient avant toute chose l'amour sur Terre, et même dans l'au-delà. Ils sont l'Amour en toute chose, en tout temps, en tout lieu, envers et contre tous et pour l'Eternité.

Je ne connaissais pas Tonino Benacquista et il va me falloir lire d'autres romans de lui pour me faire une idée de cet auteur. Toujours est-il que j'ai beaucoup aimé ce conte moderne, bourré d'humour, de sensibilité, de références à L Histoire ( ou pas) et d'inventivité.
Ces amants sublimes, bien malgré eux, font vivre au lecteur de passionnantes aventures, des rencontres touchantes, des adieux déchirants, des retrouvailles poignantes et surtout une belle leçon de vie. (ou d'amour, devrais-je dire ?)
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Elle et lui s'aiment. Depuis la nuit des temps (hommage à la merveilleuse histoire de Barjavel). Ni les hommes, ni Dieu, ni Diable n'ont pu les séparer et pourtant ce n'est pas faute d'avoir essayé. Leur amour est indestructible et n'a besoin de rien ni de personne pour exister.

« Mais les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux », alors de toute éternité, ils doivent fuir toujours et encore pour échapper au destin qui n'est pas le leur mais celui qu'on veut leur imposer.

Ils traversent mille lieux, mille époques, croisent monarques ou petites gens, connaissent mille aventures, ensemble ou séparément mais toujours se retrouvent car leur pouvoir d'attraction est incommensurable. Leur histoire est devenue légende. On se la raconte, on la joue au théâtre, on la chante dans le métro...


Je suis tombée sous le charme de cette histoire extraordinaire. Il y a du Sinbad le marin là-dedans, du Candide aussi et du Petit Prince. Et de nombreuses autres légendes, les belles et grandes- celles qui ennoblissent la littérature.
Il y a tout ce qui fait rêver et tout ce qui fait mal aussi. Il y a l'amitié et la jalousie, la bêtise et l'innocence. Il y a le rire et il y a les larmes. Il y a la vie et il y a la mort. Mais surtout il y a l'amour. L'incroyable amour. le fabuleux amour. Celui dont tout le monde rêve. Celui qui fait dire « je t'aimerai toujours ».

A travers cette histoire, Tonino Benacquista nous enseigne l'art du conte et sa fabrication, d'où il prend sa source et comment il se transmet, comment il s'adapte aussi à chaque pays et quelle force d'attraction il transporte.
C'est beau, riche, inventif. On se laisse emporter par ce romanesque, parce qu'avec lui on sait qu'il n'y a pas de limite, tout peut arriver !

Je remercie infiniment Babelio et sa masse citique de m'avoir offert cette fabuleuse aventure et m'avoir permis ainsi de découvrir un autre pan du talent de Tonino Benacquista que j'avais déjà tant apprécié avec « Malavita » et « Saga ».
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Tonino Benacquista n'a jamais reçu un Prix littéraire majeur. Il est pourtant passé de la série noire à la collection blanche de Gallimard mais sans doute, dans l'esprit de certains, traîne t-il une réputation de bon écrivain de polars mais sans avoir l'aura d'un auteur "sérieux". Qu'importe, il fait partie de ces romanciers qui donnent du plaisir à leurs lecteurs avec une imagination débridée, une fantaisie constante et un humour épatant. Tout en se remettant en question à chaque livre ou presque et Romanesque en est une parfaite illustration dans un genre qu'il n'avait pas encore fréquenté jusqu'alors : le conte d'aventures. le roman semble un temps établir un parallèle entre un couple de Bonnie&Clyde d'aujourd'hui et deux amoureux d'un autre temps, le Moyen-âge pour être précis, une glaneuse et un braconnier qui ont le tort de vouloir vivre leur idylle sans se préoccuper du qu'en dira t-on et des règles sociales les plus élémentaires. Mais gonflé d'audace, le livre dépasse peu à peu ces deux histoires d'amants traqués en les reliant entre elles et en leur faisant prendre un tour inattendu. Les faits divers se muent en fresque qui balaie les continents et se joue des frontières temporelles. On y croise même Dieu et Satan, mais chut. Indépendamment de son aspect de cavale effrénée, on peut bien entendu y déceler quelques messages au passage. Et notamment que la différence fait toujours scandale au sein de la société, qu'elle soit médiévale ou contemporaine, et que le buzz d'aujourd'hui n'est rien d'autre qu'une version moderne de la rumeur d'hier, en plus rapide et plus connectée. Avant toute chose, Romanesque est une grande histoire d'amour, d'une pureté absolue et rejoint une obsession qu'avait le grand cinéaste Frank Borzage, en particulier dans ses merveilleux films muets (L'ange de la rue, L'isolé, L'heure suprême) : l'amour est plus fort que tout, y compris la mort. Romanesque et follement romantique !
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