AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782377150229
106 pages
Le un (19/05/2017)
3.67/5   15 notes
Résumé :
Après le succès d’un premier volume paru l’an dernier, le 1 publie à l’approche de l’été un nouveau recueil de nouvelles en partenariat avec La Grande Librairie, l’émission littéraire diffusée sur France 5.

L'ailleurs... vaste programme ! Pour la deuxième année consécutive, onze écrivains explorent à travers de courts récits ce mot à géographie variable. Quand Le Clézio traverse la frontière qui sépare le Mexique de l'Arizona, Catherine Poulain imagin... >Voir plus
Que lire après Le 1 nouvelles - 2017Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ailleurs...Ce mot évoque irrésistiblement pour moi les merveilleux nuages de Baudelaire. Et plutôt que vers un espace géographique lointain, il m'emmène dans les méandres du rêve et de l'imagination.

C'est le mot à partir duquel les différents auteurs réunis dans ce recueil ont écrit une nouvelle ( à l'exception des textes de le Clézio et Orsenna qui proviennent d'oeuvres antérieures). Toutes ces nouvelles ( 11 en tout) m'ont plu, certaines ont bien sûr eu plus de résonance en moi.

Les "rats de rue" de le Clézio, enfants mexicains passant la frontière par les égouts , nous serrent le coeur. En écho, " La jetée", de Nathacha Appanah présente de façon sensible le destin cruel de jeunes pauvres, dans un pays indéterminé, dont le seul moment de joie est leurs retrouvailles sur la jetée, leur ailleurs.

Deux autres textes ont capté particulièrement mon attention : tout d'abord, la très émouvante " fin de l'insouciance" de Karine Tuil, où elle trace avec amour le portrait de son père, disparu justement après la publication de son livre " L'insouciance" . Et la magnifique rencontre du personnage féminin de Catherine Poulain avec un chevreuil, au sein de la forêt canadienne.

Lydie Salvayre et Véronique Obaldé n'ont pas , à proprement parlé, écrit une nouvelle, ce sont plus des réflexions, fort intéressantes, sur cet écartèlement ambivalent entre la recherche d'un ailleurs et la volonté de rester ici.

Véronique Obaldé note:" Ailleurs, pour moi, depuis l'enfance, c'est l'autre nom du désir et du rêve ". Je suis assez proche de cette définition. Et pour vous, qu'est-ce que l'ailleurs?
Commenter  J’apprécie          360
Des nouvelles, encore des nouvelles, toujours des nouvelles… Une passion naissante ?
Oui et non, en réalité, je lis en ce moment un pavé (798 pages) qui me tue les bras et les poignets et qu'il m'est impossible de trimbaler dans tous mes déplacements. Alors, l'envie m'est venue d'acheter un poids plume facile à transporter : c'est Nicole du blog Mots pour mots qui m'en a donné l'idée ! Il s'agit d'un hors-série du journal « Le 1 » : des nouvelles sur le thème de « l'ailleurs ».
Et ça tombe plutôt bien car l'été, souvent, on va effectivement voir « ailleurs », histoire de se changer les idées, de se reposer, de rencontrer d'autres gens et de rompre avec le train-train quotidien.
Évidemment, ce sujet a retenu mon attention car il faut que je vous avoue une chose : j'ai un mal fou à m'extirper de chez moi. Bien sûr, en théorie, je trouve les voyages intéressants, enrichissants, instructifs et en effet, lorsqu'il m'arrive d'être « ailleurs », je cours dans tous les sens, photographie tout ce qui bouge ou ne bouge pas, cherche à goûter l'inconnu sous toutes ses formes.
Mais voilà, le problème, c'est qu'il faut s'arracher, sortir de son trou, prendre la voiture (embouteillages + chaleur+ risques d'accidents), l'avion (beurk, archi beurk, terreur ab-so-lue), le bateau (= mal de mer), le train (c'est encore ce que je supporte le mieux même si j'ai horreur des gares) et sur place… d'autres réjouissances commencent : de nouveau, la chaleur (bon, je n'ai qu'à aller dans le nord, me direz-vous!), les touristes en grand nombre, les moustiques et autres dangers naturels, les vols (oui, les papiers, l'argent…), la fatigue, les péripéties en tous genres, très amusantes à raconter APRÈS mais qui demeurent un calvaire PENDANT.
(Et si en plus vous voyagez avec des enfants, vous passez tout votre temps à chercher des toilettes ou à faire la queue pour acheter des glaces - le bonheur...)
Fondamentalement, je suis très oblomovienne (au fait, avez-vous lu Oblomov de Gontcharov ??? Non ??? Pas possible !!! Un indispensable, incontournable, essentiel chef- d'oeuvre de la littérature russe ! A lire ab-so-lu-ment !)
Donc, je reviens au sujet principal de mon article, ces onze nouvelles sur le thème de l'ailleurs, écrites par de grandes pointures de la littérature contemporaine, avaient tout pour retenir mon attention et c'est avec délice que j'ai lu pour commencer celle de Lydie Salvayre (oh, comme j'aime ce qu'elle écrit !!!) : sa nouvelle s'intitule « Je déteste l'ailleurs », ah, ça commence bien, non ?
« J'ai pour ma part la religion de l'immobilité.
Voici comment je la pratique.
C'est simple. Je me fixe quelque part. Un lit peut faire l'affaire. Ou un fauteuil douillet. Je baisse mes paupières. Et voici que les océans s'ouvrent, que se dressent les monts, que se creusent les vaux, voici que l'Amérique déroule ses tapis et m'accueille, ou le Belize (sans ses moustiques), ou la Chine (sans ses fumées)…
J'ai la religion de l'immobilité. Elle a, entre autres vertus, celle de ne point fatiguer et celle, surtout, de se marier parfaitement avec ma religion de la lecture. Essayez de lire en marchant, ou à bord d'un bateau qui tangue, ou en escaladant une paroi des Alpes, ou en vous extasiant devant les ruines de Pompéi. Vous constaterez que c'est tout à fait impossible. »
Oh comme tout cela me plaît ! Ce n'est pas pour rien que mon blog s'appelle Lire au lit !
Sympa aussi la nouvelle de Véronique Ovaldé qui n'est pas sans points communs avec celle de Lydie Salvayre d'ailleurs, vous verrez !
Et puis, vous trouverez les « beaux récits » : celui de J.M.G. le Clézio qui met en scène des gamins des rues qui rêvent de passer une frontière pour aller vers un ailleurs plus riche ou celui de Nathacha Appanah : trois hommes, pauvres eux aussi, rêvent le soir sur une jetée d'un avenir meilleur, ailleurs
Karine Tuil, quant à elle, évoque de façon très touchante la mort de son père trois jours après la parution de son excellent roman L'Insouciance, un homme qui s'en est allé ailleurs : magnifique portrait de père… Un autre très beau portrait, celui de la grand-mère de Valentine Goby qui toute sa vie et pour des raisons bien indépendantes de sa volonté n'a jamais pu vraiment se fixer ; alors, pour elle, l'ailleurs est synonyme d' « arrachement, de mouvement perpétuel et de manque. Il est le contraire d'un «chez soi» - une expression dont la douceur déborde dans sa bouche : elle évoque la chaleur d'un foyer, l'espérance d'un lieu sûr . Ailleurs, c'est nulle part. »
C'est avec beaucoup d'humour aussi et d'autodérision que Tonino Benacquista raconte un retour Melbourne - Bangkok - Amsterdam virant au cauchemar (de toute façon, pour moi, même dans d'excellentes conditions, ce genre de voyage EST un cauchemar!)
Et l'on retrouve avec plaisir le style de Catherine Poulain dans une très belle nouvelle intitulée : La mouche, le chevreuil et le poulain fou.
Pour ma part, j'ai été peut-être un peu moins conquise par les nouvelles d'Erik Orsenna, de Kenneth White et de Metin Arditi mais à vous de vous faire votre avis !
Allez, que cet article ne vous retarde pas et ne vous fasse pas oublier de finir votre valise (ah oui, j'avais oublié une autre de mes saintes horreurs : faire des valises…)
Bon, j'arrête mes lamentations et me replonge dans mon ailleurs actuel : ah oui, j'ai oublié de vous dire que depuis une semaine... je suis à Venise...
Vous connaissez certainement Venise ?
C'est le printemps dans la Venise que j'arpente chaque jour…
Le printemps 1516.
Et l'épais et délicieux pavé qui me conduit à lire des nouvelles quand je me déplace (pas loin, rassurez-vous!) s'intitule Les enfants de Venise de Luca di Fulvio.
Un sacré voyage !
Dépaysement assuré !
Je ne ramènerai pas de photos mais des images, pour sûr, j'en ai plein la tête !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          121
Il semble donc que cette initiative inaugurée l'année dernière par l'intéressant hebdomadaire le 1 devienne une habitude estivale. Tant mieux car le hors-série de l'été dernier m'avait beaucoup plu et je trouve l'idée excellente, le format particulièrement adapté à la lecture en vacances, facile à glisser dans son sac de plage pour picorer un texte de temps en temps.

Ce sont ainsi de nouvelles plumes qui s'attèlent au thème de l'ailleurs, identique à celui de l'an dernier. Certains auteurs livrent un texte inédit, d'autres ont puisé dans leurs archives pour tenter de coller au sujet, avec plus ou moins de bonheur. Forcément, chaque lecteur sera plus ou moins sensible à l'approche des uns et des autres mais tous ces textes ont le mérite d'inviter au voyage et surtout à la réflexion. J'avoue avoir particulièrement apprécié les approches de Lydie Salvayre et Véronique Ovaldé avouant "détester être ailleurs" avec des raisons qui peuvent se rejoindre et une façon de s'emparer de la notion même d'ailleurs, de jouer avec, qui me réjouit et me parle.

J'ai été très émue par le récit de Karine Tuil dont le père est parti "ailleurs" à peine trois jours après la parution de son dernier roman, L'Insouciance en août dernier. J'ai été très convaincue par la nouvelle de le Clézio (dont je n'ai pas lu grand-chose à ma grande honte) et qui parvient en une dizaine de pages à trousser une histoire poignante, troublante et forte avec ses Rats de rue. Bien sûr, je me suis régalée avec le regard toujours aussi acéré de Tonino Benacquista qui interroge avec ironie la notion de touriste et d'aventurier... un vrai bonheur !

Mais c'est le très beau texte de Valentine Goby, Un mot blanc qui m'a vraiment bouleversée. Car cette notion d'ailleurs qui peut évoquer le voyage, la découverte, le plaisir, peut aussi être synonyme d'exil, de départ, de nostalgie et de mélancolie. Elle parvient à illustrer de façon vraiment parfaite cette résonance intime que l'évocation de ce mot peut provoquer en chacun de nous.

De toute façon, il n'y a rien à jeter dans tout ça. Erik Orsenna nous emmène le long du Saint-Laurent, ceux qui ont lu le Grand marin seront curieux de retrouver Catherine Poulain dans un exercice très différent (mais un environnement toujours aussi sauvage). Les amoureux de la plume de Natacha Appanah seront ravis de retrouver son univers si particulier.

Bref, ce recueil se trouve dans toutes les bonnes librairies, les kiosques à journaux et les points presse des gares et des aéroports. Sa couleur orange fluo fait qu'on ne peut pas le manquer. Et son prix - 6,90 € - finit de vous convaincre.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          40
Le thème imposé est « l'ailleurs ». Faut-il y voir une volonté d'associer le désir d'évasion à la découverte de l'autre et aux charmes de l'altérité ? Ironiquement, plusieurs auteurs ont préféré traiter – au moins en creux – le thème « ici ».

Ainsi de Lydie Salvayre et Tonino Benacquista qui en prennent le contre-pied de façon amusante en nous livrant chacun un récit justifiant le refus de l'ailleurs à cause de sa vanité, son inanité ou son inconfort, et en montrant qu'on peut voyager par les livres.

Après le contre-sujet, Metin Arditi et Karine Tuil semblent faire des hors-sujets en évoquant des histoires familiales ancrées dans leur ici.

Chez Valentine Goby, l'ailleurs devient souffrance quand elle décrit les invraisemblables et nombreux déplacements auxquels les membres de sa famille ont été contraints.

Véronique Ovaldé traite le sujet de façon analytique et personnelle en listant les avantages et les inconvénients d'être ailleurs.

JMG le Clézio est lui aussi dans le sujet mais de façon misérabiliste en narrant la misère de gamins mexicains cherchant à rejoindre l'Arizona.

Plutôt qu'une nouvelle, Erik Orsenna nous donne des nouvelles de la géographie canadienne dans un petit cours fort instructif dont le fil rouge est le fil de l'eau.

Enfin, trois auteurs moins intéressants car moins compréhensibles : Catherine Poulain, Kenneth White et Nathacha Appanah.

Un recueil distrayant et inégal qui m'a surtout donné une image bien sympathique de Tonino Benacquista dont on m'avait déjà vanté le ‘Trois Carrés rouges sur fond noir'.
Commenter  J’apprécie          00
"Ailleurs" était le thème de ce hors série du 1 cet été. 11 nouvelles sur l'ailleurs. Parmi les auteurs, Lydie Salvayre, JMG le Clézio, Tonino Bennaquista, Catherine Poulain, Kenneth White... Sur 11 nouvelles, 10 sont formidables. Seule celle d'Eric Orsena m'a déçue: ce n'est pas une histoire, c'est un chapitre de géographie. Mais j'ai ri avec Bennaquista; j'ai pleuré avec Catherine Thuil; j'ai savouré la langue avec Kenneth White; je me suis agacée avec Lydie Salvayre. Une excellente lecture d'été.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il s'est senti étranger, touriste, voyeur. Il n'est pas taillé pour l'aventure, il est de la race des sédentaires. Il veut retrouver son coin de rue, se réapproprier sa langue natale, il sait désormais que les humains sont les mêmes partout et que les poètes sont des exaltés et des menteurs.
(Tonino Benacquista in La tache orange)
Commenter  J’apprécie          30
Je lui parme d'humilité...ça vient de humus. La terre. ce n'est pas faire acte de contrition, être humble. ce n'est pas perdre sa fierté. c'est être près de la terre. De la réalité.
Commenter  J’apprécie          00
Ne me parlez pas de l'ailleurs, je déteste l'ailleurs. Lydie Salvayre
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Éric Fottorino (110) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Éric Fottorino
Eric Fottorino vous présente l'hebdomadaire "Le 1" à l'occasion des 10 ans du journal. En partenariat avec l'IJBA.
Retrouvez le journal : https://www.mollat.com/Recherche/Editeur/0-7102238/le-1
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (31) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3654 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..